Collection Histoire Courte. Juste Un Petit Tour En Train (1/1)

- Susy fait une bise à papa et en route, dans dix minutes tu seras en retard.
- Au revoir papa à ce soir, je t’aime.
- Tu me promets de bien travailler.
- Papa, j’ai de très bonnes notes sauf en sport, mais pour faire ton métier inutile de courir très vite.
- Toutes les matières sont importantes, bébé, mais c’est vrai je suis fière de toi.
Viens m’embrasser.

Bob, trente-deux ans, architecte dirigeant un cabinet avec cinq collaborateurs dont deux femmes jeunes et jolies.
En prononçant ces derniers mots, je vois toutes leurs ambiguïtés.
Bob or son travail et sa petite famille est d’une fidélité maladive.
Certes, au lit c’est loin d’être un champion mais m’occuper de lui et de ma fille suffit à mon bonheur.

- Allez filer, à ce soir, il faut que je descende au cabinet, j’ai une grosse affaire à traiter ce matin.
- Bonne journée, à part le pain tu as besoin d’autre chose.
- Non.
- Sinon je prends mes papiers, j’ai mon porte-monnaie avec 10 €, c’est largement suffisant.

Joli mois de mai, premiers jours de soleil mais toujours ces manteaux d’hiver que j’ai hâte de quitter.

- Tu es arrivée Susy, travaille bien.
Pardon, c’est un réflexe, je t’aime chérie, à ce soir.
- Maman je viens d’avoir onze ans, je suis la seule de mes copines que sa mère conduit toujours à l’école.
- On habite à Paris ma chérie et Paris est une ville dangereuse, quand tu iras au collège, tu iras toute seule.
- Pourquoi sommes-nous obligés de vivre à Paris, papa pourrait faire ses dessins à la campagne, j’irai à l’école par le petit chemin comme Martine à l’école.

Ça c’est tout Susy, brillante à l’école où je la dépose avant de rentrer et encore petite fille à sa maman à onze ans.
Elle entre à l’école, me laissant seule avec mes démons.
Je me dirige vers notre boulangerie, je marche sans me rendre compte que je traverse la seine.


Un moment de lucidité, je fais demi-tour et passant devant la gare d’Austerlitz, j’entre, je fais quelques pas dans la salle des pas perdus.
J’ai d’un seul coup l’impression d’être dans une ruche avec des milliers d’abeilles bourdonnantes.
Je me prends la tête à deux mains.
Certainement la crise de la trentaine.
Mariée à 18, maman à 19, oui sept mois entre mon mariage et la naissance de ma fille, beau bébé de plus de trois kilos parfaitement à terme.
Eh oui, les âmes prudes diront que j’ai fauté avant le mariage mais pour mon plus grand bonheur quand je vois mon mari après ses études s’étant lancé directement à créer son cabinet.
Bureau au rez-de-chaussée et Appartement avec vue sur les toits de Paris acheté avec l'argent hérité de ma grand-mère étant elle aussi propriétaire mais à Nice de deux duplexe et un studio.
Je les ai vendus et nous avons pu acheter les bureaux et l’appartement avec une petite réserve en attendant que l’affaire de Bob est prise son essor.
C’est le cas.

« Attention le train desservant étampes, Guillerval, Monnerville, Angerville, Les Aubrais et Orléans partira quais numéro 3. »

Je lève la tête, le train est là, je monte, j’ai le temps de voir qu’il est 10 heures 23 et que j’ai dû marcher plus d’une heure depuis que j’ai déposé ma fille.
Je vais pour redescendre quand les portes du train démarrent.

Mon premier réflexe est de prendre mon portable pour appeler Bob et lui dire la bêtise que j’ai faite, mais je me vois le poser sur le lit et l’oublier en partant.
Je m’assieds et je regarde le paysage défiler.
Quand j’étais petite, avec mes parents, nous prenions le train pour aller chez mamy à Nice.
J’adorais le train mais la vie faisant, c’est dans notre Toyota hybride que nous nous déplaçons.
C’est drôle de penser à tout ça alors qu’en prenant ce train, j’ai nettement l’impression d’avoir tourné une page.
Ma vie était trop linéaire vers mes premières rides.


« Étampes, deux minutes d’arrêt. »

Des gens descendent et d’autres montent.
Il en descend plus que ceux qui montent.

- Pardon madame, j’ai réservé la place voisine.

Une nouvelle fois j’émerge mais trop tard pour descendre.
Je me lève me montrant que la plupart des places sont libres, pourquoi m’emmerde-t-il.
Il s’installe après avoir mis sa mallette d’homme d’affaires au-dessus de nous.
Je tourne la tête afin d’éviter de le regarder.
Il est barbu et je hais les barbus.
La porte de séparation des wagons s’ouvre.

- Contrôle des billets s’il vous plait.
- Je suis montée comme ça dans ce train, je suis sans billets.
- Paris à Orléans 50 € d’amende avec le prix du trajet 63 € 80 madame.
- Plus le prix du billet, il y a moins de 150 kilomètres, c’est 50 € d’amende seulement.
- Prouvez-le ?
- Quand je prends ma voiture il y a 130 kilomètres.
- 63 € 80, madame.
- Je suis sortie pour amener ma fille à l’école et prendre mon pain, regardez, j’ai seulement 10 €.
Mince, j’oubliais c’était hier et j’ai pris une baguette et 12 beignets, voilà ce qu’il me reste.
- Je vais vous signaler à la police, ils vous attendront à Orléans.
- Tenez, voilà votre argent et passez votre chemin.
La SNCF c’est de la merde, pardon, ils sont toujours en retard ou en grève.

Le contrôleur prend le billet de 100 et rend la monnaie avant de nous saluer et de continuer à regarder les billets.

- Merci, donnez-moi votre adresse et je vous enverrais un chèque dès que je serais rentrée chez moi.

Des hommes bien mis paraissent des gentlemans surtout quand ils sont bien mis mais restent qu’on le veut ou pas de fieffés salops.

- Il y a un moyen plus direct de me rembourser.

Je tourne ma tête étonnée.
Il a ouvert sa braguette et joue avec sa verge.
Bien plus grosse que celle de Bob, seule bite vue à ce jour.

Dans ma main pour commencer et dans ma bouche quand il me fait me baisser alors qu’il surveillait les personnes devant nous.
Bob a toujours été classique en amour, c’est la première verge qui est dans ma bouche.
J’ai l’impression d’être sa chose et c’est naturellement qu’il vide son sperme dans ma bouche.
Le train s’arrête puis repart plusieurs fois.
Il a rentré sa bite mais moi son sperme dans ma bouche, je cherche mon mouchoir, il est sur mon lit comme mon portable.
Je suis dans l’obligation d’avaler.

« Angerville, deux minutes d’arrêt. »

- Nous descendons, viens !
- Pourquoi ?
- Il va bien falloir que tu rentres et sans argent, tu vois.

Pour voir, je vois, nous descendons, il a réservé une chambre dans l’hôtel près de la gare.
Déshabille-toi, je veux te voir à poil !

Comme un zombi je m’exécute, lui en faisant de même.
Je dois recommencer à le sucer.
Il veut me prendre comme Bob, je lève mes jambes et il entre en moi à genoux devant mon sexe ouvert.
Il est patient ou impuissant à éjaculer.
Je veux rester digne, mais il est gros et je sens mon sexe ouvert par son pieu qui commence à s’échauffer jusqu’à hurler de plaisir.
Il éjacule lui aussi et je m’endors dans ses bras.
C’est la faim qui me réveille, je passe ma main personne.
Je sens deux papiers.
C’est une feuille de classeur et un billet de 100 €.

« Merci pour ce bon moment, vous êtes une femme formidable.
Voici 100 € pour rentrer chez vous retrouver votre mari et peut-être vos s.
C’est votre alliance qui me le dit.
Adieu. »

Le billet de 100 dans ma main me brûle, je prends conscience que ce moment de blues à Paris a fait de moi une pute.
Je suis à deux doigts de le déchirer arrêtant mon geste car il me faut rentrer.
Ma fille à l’école, ce sera la première fois que je serais absente quand elle sortira.
Ma chatte poisse du sperme que mon inconnu a déversé en moi.


À la gare, horaire premier train pour Paris ?
Quelle heure est-il ?
14 heures, prochain train 18 heures 15.
Mon moment d’égarement me met dans une panade totale.
Café de la gare, je prends un sandwich, un coca et un café avec ce qu’il me reste du billet que j’ai déjà pris.
Un journal est posé sur la table voisine.
Pour passer le temps je l’ouvre Angerville, maison à rénover sur 4 000 mètres carrés de terrain prix à débattre.

- S’il vous plait le chemin de Chartres c’est loin d’ici.
- 20 minutes à pied en descendant par cette route, c’est facile, c’est tout droit.
Vous êtes intéressé par la maison Chausson qui est à vendre.
Oui.
- Vous verrez il y a un grand mur et cette vieille ferme.

Je marche vite pour éviter de louper mon train de retour.
Le coup de foudre, un véritable coup de foudre.
Dans le train, je vais dans le train me passer des mouchoirs en papier entre mes cuisses achetées à la supérette près du café où je mange un sandwich avec une bière découpant l’article de la vente avec l’accord de la patronne.

- Maman où étais-tu, je t’ai attendu.
- Tu voulais aller seule à l’école, tu étais capable d’en revenir seule puisque tu es là.
Bob, dimanche que fais-tu, je voudrais te faire une surprise.

Aucune question sur ce que j’ai fait et sur le retard que j’ai eu.

- Voilà à droite, chemin de Chartres, qu’en pensez-vous ?

Voilà, ça fait huit jours que nous avons déménagés.
Susy, a fait un peu la tronche il a fallu qu’elle change de copines.
Bob lui prend l’un des trains du matin ou notre voiture suivant s’il a des rendez-vous ou pas.
Il travaille ses maquettes et ses plans dans l’atelier que nous avons fait aménager avec l’argent qu’il reste de grand-mère et de la vente de notre appartement à Paris.
Je jour les fermières avec mes mouton dans le verger qui se trouvait déjà à l’intérieur des murs.
J’ai de la nostalgie chaque fois que je vais prendre un café au restaurant hôtel face de la gare.
J’ai repris mes sculptures en fer que je récupère dans une casse retrouvant ou ma vie s’est arrêtée quand j’ai attendu Susy pour mon plus grand bonheur.
Un dernier point quand je bêche mon jardin espérant produire mes légumes dès l’an prochain.
Mon ventre s’arrondissant dans l’attente d’Hugo déjà adulé par son papa même si j’ai un doute sur les dates de sa conception.

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