Collection Escorte. De Mère En Fille (1/5)

De mère en fille.
Pardon, je devrais dire de grand-mère à petite fille, mais là c’est toute mon histoire que je vais essayer de vous conter.
Tout a commencé quand un jeune homme s’est approché de moi.

- Êtes-vous mademoiselle Julie T ?
- Oui.
- Ma patronne dans cette limousine m'a demandé de vous remettre cette enveloppe.
- Pourquoi ?
- Je l’ignore, merci au revoir.

L’homme m’a quitté, est retourné vers la voiture aux vitres tintées sa casquette de chauffeur de maître sous le bras, est remonté et est parti me laissant avec ce morceau de papier en main.

- Qui s’est, tu l’as déjà vu ?
Il est beau gosse.

Là, celle qui m’interpelle c’est Carla, ma copine.
Nous sommes devant le lycée ou dans quelques jours, je vais passer mon bac.

- Regarde ce qu’il y a à l’intérieur.

L’enveloppe est épaisse et sur le dessus il y a marqué mon nom Julie dans une très belle écriture comme on m’a appris à l’école, mais que j’ai perdu quand je suis rentrée au lycée.
J’ouvre.

- Qui y a-t-il d’écrit.

Je sors un camée qui semble très ancien et une feuille avec un mot.

« Julie, ce camée était à ton arrière-grand-mère, si tu souhaites en savoir plus, appelle la 06 06 06 06 06.
Je te dirais tout. »

- Qui peut m’envoyer ça, le bijou est très beau et très ancien.
- Tu vas appeler.
C’est peut-être un satyre qui veut te violer.
- Arrête devant la porte du lycée, tu affabules ma fille.
À Demain.

Je quitte Carla et je rentre comme tous les jours chez maman, mère célibataire à Courbevoie où elle possède une boutique de coiffure avec quatre filles qui travaillent pour elle.
Dans sa vie au plus loin que je me souvienne, je la voie toujours seule.
Toute la nuit je me demande si je vais appeler.
Mais ça m’intrigue.
Il est midi ce samedi quand je me décide à le faire.



- Julie, je m’appelle Sonia, pourrions-nous nous rencontrer ?
- Qui êtes-vous ?
- Je te le dirai de vive voix si tu acceptes de me voir !
Je te propose de te retrouver à 15 heures si tu es libre, devant ta mairie.
Je serais dans ma limousine blanche, j’ai vu que tu la regardais quand Alfred mon chauffeur t’a apporté le camée appartenant à ton arrière-grand-mère.

La voix est rauque, un peu masculine.
Un bref instant, je pense que c’est maman qui me fait une blague, car je retrouve certaines intonations dans cette voix.

Ayant accepté, je suis à l’heure devant la mairie quand la limousine arrive.
Alfred descend sa casquette sous le bras et vient m’ouvrir la porte arrière.
À l’intérieur une femme très élégante, je dirais vieille France.

- Entre Julie, installe-toi en face de moi.
Une coupe de champagne ?
- Non merci.
- Alfred à la maison.
- Bien madame.

La femme ayant des airs de maman appuie sur un bouton fermant la vitre de communication avec son chauffeur.
La limousine sans être aussi longue a quatre places, deux dans un sens, deux dans l’autre.
Nous sommes face à face.

- Julie, je suis Sonia, ta grand-mère.
- Ma grand-mère, maman m’a dit que ma grand-mère était morte.
- Pour elle, je suis morte, mais je suis encore là comme tu peux le voir.

J’ai compris les airs de ressemblance et la voix au téléphone que j’avais prise pour celle de maman.

- Je comprends que tu sois étonnée, j’aurais eu la même réaction.
Découvrir que sa grand-mère que l’on croyait morte est bien vivante, ça doit te faire un choc.
- Je prendrais bien une coupe de champagne.

Grand-mère, Sonia, j’ignore, comment l’appeler.
Elle sort d’un mini-bar une bouteille de champagne une coupe et me sert.
Je la bois cul sec.

- Tu vois, ça surprend et ça t’a donné soif.
Une autre coupe, j’en ai encore une bouteille dans le frigo.

Alfred connaît mon vice et fait le plein chaque jour.

La voiture s'est arrêtée avant de repartir, nous nous trouvons dans un parking souterrain.
La portière s’ouvre, Alfred aide grand-mère à descendre.
Plus tard, je devais apprendre qu’Alfred s’appelait Gille, mais que pour cette dame d’un âge certain bien qu’elle soit encore jeune et élégante, pour éviter de se tromper les appelle tous par le même nom.

- Alfred, retournez dans vos appartements je vous appellerais pour ramener ma petite fille.
- Bien madame Sonia.

Elle me fait prendre un ascenseur qui nous a déposés directement dans sa salle à manger.
Tout de suite, je me sens de connaissance, dans la pièce des photos de maman à plusieurs moments de sa vie et de moi, bébé à nos jours, sont là.

- Tu regardes ta vie et celle de Mia.
- Madame ma sonné !
- Oui, Angèle servez le thé.
Tu aimes le thé ma chérie.
Regarde cette boîte, au mur, ce sont les photos présentables, là, il y en a d’autres plus explicites de la vie qu’elle a eu avec ton père.

C’était incroyable, je viens de retrouver ma grand-mère vivante et je prends le thé comme si nous nous étions toujours connus.

- Prends des petits macarons, ils viennent de chez Ladurée, pour moi ce sont les meilleurs de Paris.
- Pourquoi maman m’a dit que tu étais morte ?
- C’est toute mon histoire, celle de ma vie.
Pardon de nos vies à toutes les trois.
Par où commencer, surtout pour que tu comprennes !
- Essaye, j’ai oublié d’être bête.
- Regarde cette photo, j’avais une trentaine d’années et ma fille environ ton âge.
Dans ce temps-là, nous habitions à Antony.
Je travaillais en indépendante et je souhaitais monter mon agence.
- Tu travaillais dans le tourisme !

Ma grand-mère est partie dans un grand rire.

- Dans le tourisme du sexe, Julie, du sexe.
- Tu étais une pute.
- C’est vrai, dans ce temps-là, on appelait ça des putes.

Je travaillais boulevard Sébastopol dans un petit studio que je louais.
Rapidement j’ai compris que les hommes aimaient le sexe et qu’il y avait du fric à se faire dans ce commerce.
- Tu as prostitué des filles.
- Au début, on peut le dire, mais rapidement je les conseillais, leur trouvais de gros clients.
- Et maman !
- Ta maman, je te le disais avait ton âge et s’intéressait aux garçons.
J’ignore quand elle a été dépucelée, je travaillais surtout le soir dans des hôtels.
- Tu avais quitté ton studio !
- Oui, les filles me rapportaient et comme je me faisais des clients, rapidement j’ai pu emménager dans le marais.
Mon studio à Sébastopol et mon appartement dans le marais je les ai toujours, ils font partie de notre patrimoine.
Mais je vais trop vite, ta maman.
J’étais absente très souvent et Mia s'est mise à sortir.
J’aurais dû voir qu’elle touchait à la drogue, mais seul mon bizness m’importait.
Elle est tombée amoureuse de Jules, un julot de dix ans son aîné.
- C’était mon père !
- Oui, c’est là que j’ai ouvert les yeux et que j’ai vu qu’elle prenait la même pente que moi.
- Elle se prostituait.
- Oui, mais pas ici à Amsterdam.
- Je me disais bien que quand je me promène canal Saint-martin, ça me rappelait des souvenirs.
- Les canaux et la boutique où Jules l’avait emmené après notre dispute quand j’ai essayé de lui ouvrir les oeils.
- La photo là, cette jeune femme, c’était maman dans sa vitrine !
- Oui, prise par le détective privé que je payais pour vous suivre.
Regarde, c’est toi là dans la poussette !
- Incroyable, toute ma vie est là.
Comment sommes-nous revenus à Paris ?
- À Courbevoie, après que j’ai fait tout ce qu’il fallait pour vous récupérer.
J’ai rencontré Jules et j’ai racheté ma fille.
Il était plus qu’elle et j’ai cru pouvoir lui donner de l’argent pour sa drogue.
Ça a failli capoter à cause de toi, il a fallu que je te rachète aussi.

Mia a suivi une cure de désintoxication, là encore elle a ignoré qui payait.
J’avais mis un entourage qui lui a fait croire que c’était un de ses clients qui avait flashé sur elle.
Je savais qu’elle voulait être coiffeuse, elle a commencé chez la coiffeuse qui s’occupait de moi et de mes filles.
J’en avais une vingtaine à ce moment là.
Quand elle a passé son brevet professionnel, toujours le même client lui a offert son magasin.
- Mamy, ce client il existe, c’est Charles, le seul homme que je l’ai vu auprès d’elle lorsque j’étais toute petite.
- Oui, je le payais pour ce travail.
On peut dire que ça, ça a été le dernier client de sa vie avant de coiffer d’autres clients plus légaux ceux-là.

Voilà, je suis tombée de haut en apprenant tout ça.
Mais c’était le début de mon aventure avec ma nouvelle mamy.
C’est comme ça que je l’appelais au lieu de grand-mère…

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