Histoires De La Bienheureuse Agnès H1- 6

1ère Histoire - Soir d’octobre en Beaujolais – 6 -

Episode 6/ 6 : Où le lecteur arrive enfin au dénouement de l’histoire...

Remarque préliminaire : Pour la compréhension de l’histoire, il est très utile d’avoir lu les 5 épisodes précédents.

… Quand elle se réveilla, elle était à demi-étendue dans le fauteuil près de la cheminée, enveloppée dans une couverture. Les pieds déchaussés reposant par terre et les cuisses ouvertes. Elle avait ses cheveux dans la figure et en ouvrant les yeux, elle ne vit que la cheminée qui la dominait sur sa gauche. Elle tourna la tête légèrement à droite ; le crâne lui faisait un mal terrible, comme si on avait tapé dessus pendant des heures… Elle aperçut comme dans un brouillard, la Bernadette assise au bout de la table de ferme, qui la regardait s’éveiller en buvant un bol de café…
- "Alors, on se réveille ?", lui dit-elle brutalement et sans ménagement. Agnès n’arrivait pas émerger ni à faire du sens avec ce qu’elle voyait autour d’elle. La Bernadette continuait sur un ton de reproche :
- " Eh ben, ma cochonne ça en été une fête, hein, pas vrai ?... Pour une cuite, ça en est une belle ! Tu as eu beau faire ta mijaurée, hein, mais là, c’est sous ton vrai jour qu’on t’a vue !... Comme ils disent : c’est dans le vin qu’on voit la vérité, hein, pas vrai ? ". Agnès avait du mal à suivre ce que la grande bonne femme débitait… Qu’est-ce qu’elle faisait là ? Où était-elle au juste ?… Où étaient les autres ? Qu’est-ce qu’elle racontait donc la vieille pocharde ? La Bernadette, tout en buvant son café à petits coups, continuait d’un ton plein de sous entendus :
- " Ben vrai !... Saoule crevée, que tu étais, ma salope !... Ah, faut pas t’en promettre, hein toi, faut t’en donner !... Et que je te branle les types et que je te les suce… Tu n’arrêtais pas de demander à boire, à boire et encore à boire !... Ah, ça, tu t’en tenais une bonne, ma cochonne…! Et que tu te branles la chagatte en gueulant des obscénités !.

.. Quand tu es saoule, toi, ce n’est pas le vocabulaire qui te manque, hein ? Et quel vocabulaire !... Pire qu’un charretier, oui ! Je n’oserai même pas le répéter là !... Remarque, moi, ça ne me dérange pas, je dirais que j’aime plutôt ce vocabulaire que celui que tu utilises quand tu es à jeun… ! Mais c’est égal, c’est seulement pas la peine de faire tant de simagrées, pour après en arriver là !… Une vraie furie de sexe !... A genoux sur la table, il fallait que les hommes viennent voir ton trou à bites, comme tu l’appelles et qu’ils voient combien il était grand et facile à baiser… Qu’ils l’observent bien quand tu jouis. Et tu demandais de bien veiller à ce qu’il soit tout le temps rempli !... Hein, salope !... Cochonne !... Traînée !... Tu n’arrêtais pas de leur demander qu’ils te baissent ou t’enculent !... Parfois, les deux en même temps !... Ah ça, pour une orgie, c’était une orgie !... ".
Agnès ne réalisait pas bien… Elle n’avait aucun souvenir… En tout cas, rien de ce que lui racontait cette vieille folle… Il lui semblait qu’elle parlait d’une autre femme… En tout cas, que ce qu’elle disait ne s’était pas passé ! Non, ce n’était pas possible… Elle devait faire cela pour la contrer encore…Mais où prenait-elle tout ce qu’elle racontait ?
- " Et ça ne s’est pas arrêté là !... Pense donc !... Quand tu as été pleine de foutre et de décharge, tu t’es mise les fesses sur le bord de la table et il a fallu qu’Armand te verse le vin à même la bouteille dans la bouche et entre les seins… Et les autres, hommes et femmes d’ailleurs, devaient se mettre dessous tes cuisses ouvertes pour boire à même la gouttière de ta chatte de pute et te lèchent pour ne pas en perdre une goutte !... "
- " Arrêtez !... Taisez-vous, vieille sorcière !... Vous racontez n’importe quoi !...", dit Agnès dans un sursaut d’énergie et de révolte… La Bernadette se leva comme sous un coup de fouet et vint vers Agnès, la dominant de toute sa taille :
- " Ah, je raconte n’importe quoi ?!.
.. Sale putain ! C’est toi qui traites les autres de menteuses alors que tu n’arrêtes pas de raconter des mensonges à tout le monde et d’abord à ton mari !... Alors fais attention à toi !... Hein !... Si, justement, salope, tu as été une sale putain toute le reste de la nuit !... Rien, tu m’entends, rien ne pouvait t’arrêter… Tu n’t’en souviens pas peut-être, qu’après le vin qu’on t’a versé sur le corps, tu as voulu qu’on te pisse dessus, dans la gueule et sur tes nichons de putasse !... C’est pas vrai, peut-être ? Pour bien voir les bites qui t’on baisé, que tu répétais !... Voir les trous des bites qui déchargent que tu disais sans cesse ! Et après c’était les cons des femmes que tu voulais voir te pisser dessus… Une salope, voilà ce que tu es ! Une véritable salope !!... Et ça, on a eu raison de te donner une petite leçon !... "
Ce n’est pas vrai, non ce n’est pas vrai se répétait Agnès dans sa tête meurtrie… Non, elle n’avait pas pu faire ça, c’est sûr ! Il lui revint cependant qu’à plusieurs reprises dans des soirées et surtout dans des saunas et des hammams, elle avait effectivement pratiqué "la douche dorée" par des hommes et des femmes d’ailleurs, mais c’étaient dans des conditions bien particulières et pas ce soir, non… Pas ce soir, évidemment ! (Voir l’histoire : "Soirées en douches dorées "). La Bernadette continuait son récit d’outrances :
- " Une pute, j’te dis !... Même les hommes n’en revenaient pas de voir une femelle demander de la bite et des orgies comme tu l’as fais !... Ensuite, tu as voulu te mettre à califourchon sur un tonneau pour pisser dedans par la bonde !... Pour laisser à la cave un souvenir de cette soirée, que tu disais !... Il a fallu qu’Armand et les deux jeunes te descendent et te ramènent ici de force à la maison, tandis qu’en traversant la cour, tu chantais à tue-tête des chansons, à faire honte à un corps de garde ! ".
Agnès qui se réveillait maintenant peu à peu, n’en croyait pas ses oreilles. Elle commençait à sentir son corps qui sortait lentement de l’ankylose de la soulographie.
Elle bougea légèrement les hanches et sentit que ses fesses nues, collaient énormément à la couverture. Elle fit un effort pour recontacter les sensations de son sexe, de son entrejambes. Ils lui faisaient mal, comme écartelés. Ses seins collaient aussi à la couverture de même que ses flancs. Elle jeta un œil à ses jambes qui dépassait de la couverture, elles étaient sales maculées de marbrures et de coulées de vinasse séchée, de foutre collé et d’urine. Elle eut un haut-le-cœur. Le trou de son vagin qu’elle sentait très distendu et meurtri, lui faisait mal maintenant et de plus en plus… Elle voulait se défendre, tenir tête à la Bernadette, mais elle se sentait molle et dans l’incapacité de contrer la vindicte de cette femme.
- " Tout ce que vous racontez, c’est faux !... Et d’abord, où sont les autres, hein ? Pourquoi êtes-vous toute seule ici. Et la Toinette ? Où est la Toinette… Pourquoi ne vient-elle pas à mon secours ?... "
- " Eh ben, en voilà des questions !... Je vais quand même te répondre, mais doucement, hein !... Les autres ? On voit bien que tu ne sais rien à la coutume des vendanges ici, toi, la dame putassière de la ville… La Brigitte comme chaque année à la fin des vendanges, couchent avec les trois jeunes étudiants. Eh oui, c’est une coutume : la patronne honore les vendangeurs pour que le vin soit bon !... En contre partie, le patron lui, couche avec les jeunes filles…Cette année, il a surtout dû dormir avec elles, parce que vu l’état dans lequel il était !... Et pendant ce temps, le Françou et Armand s’occupent de moi… Mais cette année j’ai dû restée à te surveiller, depuis que l’on t’a ramenée ici, ivre morte ! ''.
- '' Mais… ? Et Toinette, je ne vois pas Toinette ?'', insista Agnès.
- '' La Toinette, elle dort …'', dit d’un ton calme la Bernadette.
- '' Elle dort ?'', demanda Agnès, surprise.
- '' Oui, elle dort, affirma la bonne femme, tu n’as peut-être pas remarqué, mais après qu’elle t’ait eu amenée à la cave, Brigitte est ressortie derrière elle pour lui préparer sa tisane ; elle y a versé un somnifère… Et ce qui est amusant c’est que le somnifère vient d’une des ampoules que tu as données au vieux !'' Elle rit de cette situation cocasse.

- '' Un somnifère ? Mais pourquoi ? ''.
- '' Pour que la Toinette ne revienne pas dans la cave de façon imprévue et contre carre nos plans !'', expliqua la Bernadette.
Agnès remettait peu à peu les choses en place dans sa tête… Ainsi cette histoire était un coup monté de toutes pièces et la Toinette ne faisait pas partie de complot. Et le vieux, alors était-il réellement malade ? Agnès le demanda à la Bernadette :
- '' Et pour le grand-père alors ? Qu’en est-il comment va-t-il ? Etait-il malade ? ''
- '' Oh lui, il ne va ni mieux ni plus mal qu’avant…'', répondit Bernadette d’un ton détaché.
- '' Mais alors sa maladie c’était aussi de la frime ? '', s’enquit Agnès
- '' Eh oui, lui rétorqua la Bernadette amusée, tout était de la frime, figure-toi… Comment te faire venir ici autrement ? Hein… Si on t’avait dit qu’une partouse était prévue, serais-tu venue ?... Non, tu préfères les soirées guindées de Lyon ou de Macon, ou encore les après-midi aux saunas de Villefranche, plutôt que les soirées avec des ploucs !... De plus nous, nous étions contents… Nous avons une soirée comme ça chaque année, alors autant en profiter !… Et il faut dire que pour une soirée super, ça a été super ! Même pour toi, salope, tu n’auras pas pu faire la mijaurée bien longtemps ; tu n’auras pu faire que la salope une fois de plus ! Et tu en aurais davantage profité si tu n’avais pas pris ton air pincé de bourgeoise faussement distinguée !...''
C’était donc ça ! Agnès réalisait qu’elle avait été piégée, attirée dans ce traquenard où elle s’était mis toute seule dans la gueule du loup ! Mais comment cette vieille peau savait-elle tout cela ? Et surtout à quel titre lui reprochait-on ce genre de situations de sa vie privée ?
- '' Tu mens à ton mari, salope !... Tu vas te faire baiser des après-midis et des soirées entières sans que ton mari le sache !... Hein, ose donc dire que ce n’est pas vrai !... En fait, tu vas faire la pute, mais gratuitement et pour ton seul plaisir !... Pire qu’une pute, puisque tu ne te fais même pas payer, trainée !...
- '' Mais enfin qu’est-ce que cela peut bien vous faire à vous ?... En quoi cela vous regarde-t-il ? '', se défendit Agnès, sûre de son bon droit.
- '' Justement, cela nous concerne ici plus que tu ne peux l’imaginer, salope !, lui asséna Bernadette. Que tu te fasses baiser et par plusieurs mâles d’un coup, ça on s’en fout, mais pas avec n’importe qui ! Voilà, c’est tout ! ''
Agnès en toute franchise avec elle-même, ne comprenait pas ce que la grande garce voulait insinuer. Elle était dans l’impasse d’une quelconque explication plausible à ses yeux.
- '' Mais enfin insista-t-elle, en quoi cela vous regarde-t-il et qu’est-ce que vous me reprochez exactement ? ''
- '' Oh, moi rien, reconnut la Bernadette, mais pour Brigitte, la patronne, ce n’est pas pareil à ce qui semble…''.
- '' La patronne ?, répliqua Agnès, mais en quoi et de quel droit ?... ''
La Bernadette n’eut pas le temps de répondre. Brigitte s’encadrait dans la porte d’entrée. Elle avait repris sa petite robe d’été et sans doute n’avait-elle rien dessous, car elle tenait à la main les fringues sales et maculées de tâches d’Agnès : sa robe d’été, son soutien gorge qui avait été blanc et son slip à petits motifs bleus. Dans l’autre main, elle tenait son petit slip jaune de la veille, sale lui aussi, qu’elle jeta dans un coin de la pièce.
- '' Alors la petite putain est réveillée ? On peut dire que tu t’en sois payé cette nuit ma salope… ! J’espère que tu as mal au cul et à ta chatte après tous les coups de bites que tu t’es prise !... '' Il y eut un petit temps. Agnès n’osait répondre de peur de trop en dire avant que l’autre n’abatte enfin ses cartes…
- '' Alors cochonne, reprit la Brigitte, sans doute tu veux savoir ce qui t’as amené là et à participer à cette nuit d’orgie ? Hein, la belle bourgeoise dont le cul est soi-disant propret !... Et bien je vais te le dire, au moins en partie ! Tu connais un médecin qui se prénomme Charles G.? ''
Agnès resta silencieuse un instant, ne reconnectant pas tout de suite ce à quoi la Brigitte faisait allusion.
- '' Allons, allons, un petit effort, persifla la rousse, un grand brun dans les quarante ans, plutôt beau mec… Alors ça te revient ? ''. Oui, ça revenait à Agnès en effet, un médecin de l’hôpital de C…, un beau gars avec qui elle avait eu une aventure qui avait duré plus d’un an et qui s’était terminée il y avait quelques mois. C’était un type sympa, bon amant, et avec qui elle s’envoyait en l’air chaque fois que possible, faisait des soirées échangistes et allait dans les saunas, etc. (Voir le récit : '' L’aventure du beau Charles '')
- '' Eh bien, c’est le mari de ma sœur !'', laissa tomber la Brigitte du haut de sa position sur la tête d’Agnès… Un silence gêné suivi cette révélation. Agnès était soudainement asphyxiée. Son corps ne lui faisait plus mal, son esprit venait de se centrer sur cette information.
- '' Mais c’est terminé… Terminé depuis plusieurs mois !...'', tenta de se défendre Agnès.
- '' Peut-être, continua la Brigitte, mais avec tes mœurs de pute, tu lui as mis la fièvre dans le sang, et c’est lui qui l’avoue en plus !... Et ça ne m’étonne pas, à voir ce que j’ai vu cette nuit, je le crois volontiers !... Et maintenant, il ne peut plus vivre une vie normale de couple avec ma sœur. Il l’a quittée et il vit avec une jeune pute de Lyon qui va le mettre sur la paille… Voilà !... Et ma sœur te tient pour responsable de ce qui arrive, parce que c’est toi qui l’as complètement dévoyé… !'' A cet instant, Brigitte s’approcha d’elle, menaçante. Agnès sentait que l’autre pourrait la frapper à tout moment. Et elle garda un silence prudent et restait sur ces gardes.
- '' Tu n’es qu’une sale catin, continua la patronne d’un ton menaçant… Une traînée !... On t’as vue à l’œuvre !... Quand ma sœur m’a demandé de l’aider à te donner une leçon, j’étais loin du compte !... J’étais loin de penser tout ce que tu pouvais faire… Salope, tu as vu comment tu te conduis ? Et avec des hommes que tu ne connais même pas !... Tu n’es qu’une pute !! ''
- '' Ah, parce que voilà la Mère la morale !... Vous pensez être la mieux placée pour ça ?... Vous croyez que vous êtes meilleure et que vous valez mieux ? Je vous ai vue aussi cette nuit et vous n’aviez rien à m’envier !... Hein !'', se rebiffa Agnès.
- '' Oui, mais moi, salope, mon mari est au courant !... Il sait que de temps en temps j’ai besoin de me faire baiser par d’autres que lui ! Et il me donne sa bénédiction !... Ici à la campagne, comment crois-tu que l’on a un peu de distraction, hein ?... Il y a Armand, l’ouvrier et Françou le voisin, et aux vendanges, les jeunots !... D’ailleurs, je sais que la Bernadette ici présente s’en occupe aussi du patron, hein, Bernadette ?, la femme acquiesça. Non, mais qu’est-ce que tu crois, que l’on n’a pas les mêmes besoins que vous à la ville et que toi ?… Combien de fois tu te fais baiser dans un même mois, par des hommes et parfois pas plusieurs, qui ne sont pas ton mari, hein, combien de fois ?... Et en plus, il n’est même pas au courant ! Que tu fasses la pute, passe encore… Que tu ne le dises pas à ton mari, je m’en fous, aussi… Mais que tu débauches les hommes des autres, alors là ça non, salle garce !… Je te garantis que tu vas payer ça ! Je vais te faire une réputation, moi tu vas voir ! M’étonnerait que cela n’aille pas jusqu’aux oreilles de ton cocu de mari !... Et là, je pense qu’il sera content de savoir ce qui s’est passé ici et ce que tu fais de tes temps libres en général !… ''
- '' Oui, on sait tout insista la Bernadette, on te suit à tour de rôle les uns ou les autres et on sait tout ce que tu fais… Tes parties de jambes en l’air à Lyon et pas qu’avec Charles… Et à plusieurs endroits en plus… Les séances des après-midis entiers dans les saunas de M….,
ou encore celui de V…., hein… Et les partouses ici et là avec les gens de la haute !... Hein, c’est pas vrai peut-être ?
- '' Laisse Bernadette, laisse-nous maintenant, merci de ton aide… Vas te laver et te reposer un peu. '' La Bernadette sortit presqu’à regrets, en balançant à l’adresse d’Agnès.
- '' Sale garce ! Tu sais ce que tu mériterais ? Ce serait d’attr la vérole !... '' Et elle cracha de côté en sortant.
Brigitte tenait dans sa main droite un petit carnet noir et rouge dont elle menaça un instant Agnès :
- '' Tu vois, mignonne, repris Brigitte d’un air méprisant et supérieur, on sait tout de toi depuis le mois d’avril tout est consigné au jour le jour dans ce petit carnet que ton mari recevra si tu ne te plie pas à ce que l’on te demande ''. Agnès esquissa un sourire un peu incrédule. Ce qui parut ne pas plaire à la Brigitte. Elle ouvrit le calepin au hasard et d’un air très supérieur :
- '' Tu ne me crois pas ? Tu veux un exemple ? Eh bien en voici un : entre la fin juin et la fin septembre, sur les trois mois d’été, tu es allée huit fois à l’hôtel '' Première Classe '' de M… Tu sais celui où l’on paie avec une carte, donc très discret, huit fois avec six hommes différents, à part un avec lequel tu es revenu deux fois, les autres étaient tous différents (Récit : '' Un été bien chaud ''). Tu sais comment on appelle une femme qui va dans un même hôtel avec des hommes différents ?... Non ?... Eh bien on appelle cela une putain… Voilà !... Ca te suffit ?... Tu veux un autre exemple ?... Un soir de la fin juillet après une réunion de travail à V…, tu as retrouvé un homme, sans doute un de tes collègues, un grand brun, dans les Bois d’Alix, en dessous de P… le M…. Après des préliminaires dans la voiture au cours desquels tu l’as sucé, il t’a prise en levrette sur le siège arrière de ta voiture. Tu lui as ensuite toi-même enlevé le préservatif pour qu’il te décharge sur les seins après que tu l’aies eu branlé. Tu l’as ensuite sucé de nouveau… Alors ?... Il t’en faut d’autres ? '' (Voir l’histoire : '' Le brun des Bois d’Alix")
Un silence gêné suivi le récit de la patronne. Agnès était abasourdie de tant de précisions et de détails. Elle eut été incapable de les fournir elle-même, mais le fait que ceux-ci lui soient rappelés, authentifiait le récit sans contestation possible… Et la Brigitte ajouta, l’air vainqueur et supérieur :
- '' Et pour être complète, j’ajouterai qu’à propos de la nuit dernière, tous ceux présents ici, les étudiants, le Françou, la Bernadette, Armand… Enfin tous quoi… ! Témoigneront si besoin pas écrit pour ton mari !…
Agnès se sentait piégée, prise dans une nasse qui se refermait sur elle. Elle demanda timidement en levant les yeux vers la Brigitte qui, debout près d’elle la dominait de sa hauteur :
- '' Mais que dois-je faire, grand Dieu ?… Que dois-je faire pour ce cauchemar s’arrête…, puis suppliante, elle ajouta : dite-le moi, je le ferai, je vous assure au je ferai tout ce vous me demanderez !... ''
- '' Mais c’est très simple, dit Brigitte en riant, il te suffit de voir Charles, de le raisonner, pour qu’il revienne avec sa femme !... Tu vois c’est simple… ''
- '' Mais c’est impossible ce que vous me demandez !, répondit Agnès, paniquée, je ne le vois plus depuis des mois ! Et puis il ne m’écoutera pas ! Il va m’envoyer paître ! ''
- '' C’est ton problème, ce n’est pas le mien ! Voyons nous sommes à la mi d’octobre, eh bien, s’il n’est pas revenu avec Solange à Noël, ton mari recevra un joli carnet et quelques manuscrits pour ses étrennes…! ''
- '' Mais vous voyez bien que c’est…'' voulu négocier Agnès.
- '' Suffit !, coupa Brigitte, tu as le contrat en main tu te débrouilles, hein ! Je ne veux rien savoir ! Tu as un peu plus de deux mois !... Deux mois, tu entends ! Et maintenant, tu files… Et tu vas te faire baiser ailleurs ! File, tu entends, j’ai assez vu pour aujourd’hui de salopes dans ton genre… Allez, tire-toi !...
- '' Avant de partir, je voudrais me laver un peu… demanda-t-elle timidement.
- '' Sûrement pas !, tonitrua Brigitte. Att tes nippes, reprend ta voiture et dégage sur le champ ! '' Elle poussa les affaires dans les bras d’Agnès, lui arracha la couverture qui la recouvrait encore partiellement, et la regarda s’habiller avec un sourie mauvais au coin des lèvres. Agnès s’était mise à pleurer à chaudes larmes. Son désarroi était tel, qu’elle ne pouvait s’habiller correctement : mettant son slip à l’envers, ne parvenant pas à ré-agrafer son soutien gorge et enfilant sa robe derrière devant. L’habillage dura plusieurs minutes durant lesquelles, Agnès abasourdie, incapable de réfléchir s’interrogeait sur ce qui allait advenir de cette histoire…
Elle prit son sac d’infirmière qui était resté sur la table et sortit l’échine courbée, sans un mot et sans un regard en arrière. Il avait plu un bonne partie de la nuit et la boue qu’elle avait trouvée la veille lui paraissait encore plus gluante et collante… En fait elle ne faisait nullement attention où elle mettait les pieds qui s’enfonçaient dans la boue qui lui remplissait ses chaussures… Elle n’y prêtait que peu d’attention, la tête prise par cette histoire, ne sachant comment y faire face… De plus, elle se sentait sale et puante, l’odeur de la vinasse collait à ses affaires et rien que cela la mettait mal à l’aise dans sa peau et la rendait vulnérable.
Elle atteignit la voiture, et démarra aussi vite qu’elle le put. Au moment où elle faisait le demi-tour, elle vit surgir devant le nez de la voiture, le grand escogriffe rouquin, qui avait sorti son engin déjà fortement bandé et qui faisait mine de se branler, sous l’œil goguenard du Françou qui était resté à l’entrée de la grange… Sans répondre, elle tourna rapidement sous le porche et sortit sur le chemin.
Ouf !... Il lui semblait que le cauchemar était définitivement derrière elle. La montre du tableau de bord de la voiture indiquait 9h 40. On devait se demander ce qu’elle faisait. Pierre à qui elle n’avait pas laissé de mot hier soir devait être inquiet… Pourtant elle savait qu’avant midi, il n’alerterait personne. Cela lui était arrivé maintes fois de découcher et de ne rentrer qu’à midi, voire dans l’après-midi…
Elle redescendit le chemin à virages vers la Croix couverte… Quand elle serait là, se disait-elle, elle aviserait. Partant de ce carrefour, elle connaissait un petit chemin qui partait dans les vignes avec une petite fontaine. L’endroit était très tranquille. Elle y avait eu plusieurs rendez-vous du temps, où juste installée dans la région, elle retrouvait un jeune dentiste de V… qu’elle avait soigné à domicile pour une jambe cassée (Voir le récit : '' Soins particuliers à domicile '').
Sans y avoir ses habitudes, elle connaissait bien l’endroit et cela la rassurait. Quand elle fut à la Croix couverte, elle tourna dans le chemin. Rien n’avait changé depuis près de dix ans maintenant. Les murets de pierres sèches étaient toujours là, peut-être un peu plus effondrés… Elle aperçut bientôt les quelques arbres qui délimitaient le petit espace de la fontaine. Elle arriva et laissant sa voiture au milieu du chemin, il ne passe jamais personne ici, elle se précipita vers le trou en dessous de la fontaine. Il y avait de l’eau, de la belle eau fraiche. Elle se coucha à même le sol herbu, humide encore de la pluie de la nuit et trempa ses bras en entier dans l’eau claire… Elle s’inonda le visage, le cou, se mouilla les cheveux… Elle se remit brusquement sur pied, quitta rapidement sa robe qu’elle immergea dans l’eau, frottant au mieux les plus grosses tâches. Puis elle tordit le morceau d’étoffe léger et, après l’avoir tant bien que mal défroissé, alla l’étaler au fait d’un arbrisseau, au soleil du matin.
Puis elle quitta aussi prestement son soutien gorge et son slip. Elle s’accroupit un instant sous les arbres, et urina avec beaucoup de plaisir. Cependant la miction raviva ses douleurs. Ses trous lui faisaient. L’acidité de l’urine lui piquait les lèvres qu’elle écartait de ses mains le plus possible, pour éviter le contact direct du liquide chaud qui lui brûlait la vulve. Ensuite toujours accroupie, elle pencha la tête en avant pour observer son entrejambes. Sa fente était rougie, sans doute par les frottements des bites et des mains. Le fondement dont elle apercevait juste le bord antérieur était lui aussi très rouge et boursoufflé. Dans son examen, les lèvres de sa vulve lui semblaient très distendues tant elles étaient pendantes dans son entrecuisses et tant elles lui faisaient mal. Et puis le trou, surtout ce trou énorme dont elle avait si honte parfois et dont elle était si fière à d’autres moments… Le trou lui paraissait encore plus grand, plus immense que d’habitude… Même quelqu’un qui n’aurait rien su de la nuit qu’elle venait de passer, aurait pu deviner qu’elle s’était pris des bites à répétition !... L’image de la bite difforme du Françou, s’imposa encore à elle. Image omniprésente d’un vit d’exception qui malgré la situation lui avait fait tant de bien… L’image l’incitait à se branler. Elle passa un doigt sur son clito qui était déjà très tendu à la seule évocation du membre. Elle se caressa un bref instant… Non, malgré son envie, le cœur n’y était pas ce matin et puis surtout la vulve était trop sensible pour être de nouveau entreprise …
Elle se releva et descendit dans la fontaine. Elle avait de l’eau jusqu’aux genoux ; l’eau était fraiche et cela lui fit du bien… Elle s’accroupit à demi, de façon à ce que la surface de l’eau vienne juste effleurer ses fesses ouvertes et elle s’aspergea la chatte et le derrière puis toute la fente… Elle s’introduisit un doigt dans le con pour bien le laver en profondeur, le cul aussi et elle se frotta toute la vulve, bien à fond… Enfin autant que la douleur lui permettait. Ensuite, elle descendit ses fesses dans l’eau presque complètement et urina encore un coup dans l’eau cette fois. Elle adorait pisser dans l’eau, c’était pour elle presqu’une jouissance, en tout cas un grand plaisir des sens… Elle se frotta aussi les jambes striées de coulures de vinasse et de foutre. Le torse et les seins aussi ; les épaules et tout le visage. Enfin, elle se revivait petit à petit, au fur et à mesure qu’elle se sentait propre de nouveau …
Elle resta ainsi un long moment à demi assise dans la fontaine, cela lui remémora qu’elle procédait jadis exactement comme cela quand elle s’était fait baiser à plusieurs reprises par le jeune dentiste qui n’hésitait jamais à la couvrir de foutre dedans et sur elle…
Elle sortit enfin de l’eau, s’égoutta un peu en s’ébrouant comme un jeune chien, et sans le complexe de se cacher le moins du monde, elle alla jusqu’à sa voiture. En femme prévoyante et libérée, elle avait pris l’habitude d’avoir toujours dans son coffre de voiture, une petite étoffe enroulée comme un chiffon. En réalité ce petit rouleau constituait un change : un T-shirt qui emballait un slip propre et un soutien gorge. Certes l’un comme l’autre n’étaient pas tout neuf, le T-shirt était un peu passé, mais ils pouvaient rendre service. La preuve…
C’était pour elle une renaissance de se sentir propre sur elle et ''dans elle''. Elle se sentait revivre et prête à affronter toutes les difficultés et elle savait que dans les jours à venir, celles-là n’allaient pas manquer…
Sa robe n’était pas sèche, loin de là et, sans s’encombrer de toute pudibonderie, elle alla la décrocher et la tenant à bout de bras, elle se mit à courir comme une folle remontant un rang de vigne… La robe flottait telle une bannière au vent du matin et dans le soleil naissant. Agnès riait à gorge déployée, à la fois de se sentir propre et heureuse, et aussi du bonheur d’être une femme et pouvoir quand elle en avait envie d’être baisée et de faire l’amour. Elle avait conscience que ce tempérament de feu que lui avait donné la nature, sa nature, était un privilège et une richesse et parfois aussi, une source d’ennuis. A cet instant, elle plaignait les femmes qui ne pouvaient connaître cela, soit parce qu’elles se l’interdisaient, soit que pour d’autres, leur entourage par exemple, leur interdisaient cette liberté suprême…
Après deux ou trois courses dans les rangs de vignes, la robe n’était toujours pas sèche. Elle décida alors de reprendre sa voiture et tout en roulant de la tenir à l’extérieur par la fenêtre de la portière, au vent. Elle fit faire demi-tour au véhicule et repartit pour redescendre vers C…, par les petites routes où l’on croisait rarement quelqu’un à cette heure-là du matin et surtout que les vendanges étaient maintenant terminées.
Conduisant d’une main, elle tint la robe dété ainsi, au vent et à l’approche de L…, elle s’arrêta sur le bord de la route et descendant à peine de la voiture, enfila sa robe encore très humide. Certes, celle-ci était évidemment très froissée et encore largement tachée, mais peu importe elle était habillée pour traverser les villages.
Après une petite vingtaine de minutes, elle vit sa maison se profiler au bout de la descente. Elle atteignit l’entrée, tout était fermé. Sans doute Pierre était-il reparti à ses affaires. Elle prit ses clés dans sa voiture, ouvrit la porte. Personne. Un billet sur le petit meuble de l’entrée… Pierre avait griffonné sur une page de bloc :
- '' Je n’ai pas de nouvelles de toi depuis hier soir. Sans doute un appel d’urgence suivi d’un coup dur… A moins que ce soit un bon moment en perspective pour toi… Je t’embrasse. Appelle-moi…''. Agnès le connaissait trop pour ne pas déceler de l’inquiétude dans l’écriture et dans le choix des mots… Double inquiétude : qu’il soit arrivé quelque chose d’embêtant et de fâcheux pour elle, dans son métier et son travail ; inquiétude aussi qu’il soit arrivé quelque chose d’embêtant… pour lui, c’est-à-dire une belle rencontre,… pour elle !
Agnès décocha le téléphone à côté sur le petit meuble, composa un numéro. Il y eut plusieurs sonneries au bout du fil. Puis quelqu’un décocha.
- '' Pierre ?'' fit Agnès
- '' Non, c’est son collègue. Pierre est en réunion…'', fit une voix d’homme.
- '' Je suis sa femme… Faites-lui dire que tout va bien ! Merci… ''
- '' Que tout va bien ?… D’accord, je vais lui dire. ''
- '' Merci, au revoir monsieur. '' Elle raccrocha.
Elle resta une petite minute pensive, la main sur le combiné qu’elle venait de reposer. Puis ouvrant un tiroir du petit meuble, elle en sortit un petit carnet. Le feuilleta et, lisant, elle composa un autre numéro. Deux sonneries, puis trois, puis quatre. Enfin quelqu’un décrocha.
- '' Allo, Charles ?…'', fit Agnès.

Fin de l’histoire I (6/6).

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