Fait Main 4

Fait main 4


Le sommeil ne veut pas venir. Mon imagination me tourmente, j’imagine ce qui va se passer au cours du voyage. Infailliblement Marie sera prise par ce compagnon trop empressé. Je continue à rêver, c’est horrible.
Aloïs s’émeut de la charmante attention de Marie : elle porte un de ses cadeaux. Elle de son côté ouvre sa blouse d’une blancheur immaculée, symbole d’innocence et de pureté, autre cadeau, et laisse apparaître le soutien-gorge assorti, également délicat cadeau de son charmant compagnon de voyage. Il avait déjà remarqué ce foulard à cœurs noué coquettement autour du cou, cette folle déclaration d’amour « i love you » au nez d’un mari aveugle, le bracelet d’or fin et le collier de même facture. A n’en pas douter cet étalage de ses cadeaux prouve que Marie a voulu sortir le grand jeu de la séduction. Donc il faut qu’il l’attire sur le plaid étalé sur une épaisse couche de mousse. Seule ombre au tableau, elle a changé de parfum. Voilà une idée de cadeau toute trouvée pour la prochaine occasion.

Le cri de Marie lors de la pénétration a fait fuir le rossignol. Une trop longue attente a fait oublier les bonnes manières de préliminaires prolongés, Aloïs a plongé comme un affamé dans le corps brûlant et Marie apprécie la prise solide. Aloïs est au fond d’elle, sa verge a pris possession de la chatte de façon presque brutale et il a pesé de tout son poids de mâle lourd sur la délicate et légère^petite femme. Ce ramonage vigoureux et rude, cette force terrible la remplit, la secoue, la ravage, la déplace sur le plaid avec une sorte de rage. Cette masse l’écrase, tend tous ses muscles, lui couple le souffle. Mais ça, c’est du mâle. Que c’est bon ! Oh, que c’est bon, bon !

L’orgasme approche, le sperme chaud jaillit sur les parois surchauffées du vagin et libère son plaisir, inonde le réceptacle tremblant. Tout est consommé, il s’est retiré. « Cela » est arrivé. Cela devait arriver.

L’étalon fougueux est allé chercher dans le coffre un paquet de mouchoirs en papier pour essuyer avec ravissement le liquide blanchâtre qui s’évade de la vulve coule dans le sillon et mouille l’œillet délicat. Il doit rêver du jour prochain où cette autre forteresse tombera. Ah ! Marquer sa domination se fera par la prise de l’orifice anal. Car cela n’est qu’un début. Un jour ils fileront le parfait amour. Ils reprennent la route. Sur l’itinéraire il y aura de plus en plus de forêts. Le voyage sera mouvementé si Daniel veut bien dormir.

J’étais en train de m’assoupir contre le corps apaisé de Marie. Dans mon rêve érotique, le bruit du moteur m’a réveillé. Quel cauchemar ! Est-il prémonitoire ? C’est du délire. Je suppose que Marie résistera vaillamment avant de succomber. Ils sont seuls dans la voiture grise, il va la complimenter sur sa tenue, sur son bon goût, feignant d’ignorer qu’elle est entièrement vêtue de ses propres cadeaux. Célibataire au bon salaire, avec des charges réduites, profitant des avancées sociales de son entreprise, il a mis le paquet pour s’acheter les faveurs de la femme convoitée, freiné uniquement par le souci de ne pas éveiller les soupçons de l’époux trop sûr de son bonheur.

Arrivé à ce stade, les vacances acceptées par l’épouse d’abord hésitante, mais jetée dans la gueule du loup par l’inconscient imbécile, il va devoir manœuvrer avec finesse pour aboutir. Dans mon demi sommeil je suis moi, je suis lui. Enfin, si elle est là, assise à côté de lui, jupe remontée à mi cuisses, il n’est pas possible qu’elle ait quelque chose à lui refuser. Donc, il agira avec tact. Il va la flatter, la gonfler d’orgueil: elle débordera de reconnaissance et après des confidences, s’abandonnera fatalement au beau parleur qui fera rouler ses muscles impressionnants.

Il en oublie sa bedaine gonflée à la bière. Quand même son mètre quatre-vingt dix et sa centaine de kilos c’est autre chose que le gringalet d’un mètre soixante-dix, tout au plus soixante-cinq kilos, qu’elle a épousé par erreur ou par dépit.
A la suite d’un simple malentendu, il l’a perdue, elle s’est jetée à la tête du premier venu. Mais la vue de son sceptre va la coucher sur le dos, lui ouvrir les jambes, faire bâiller la chatte velue . De tout son poids il la clouera au sol, pompera, défoncera et lui arrachera des feulements d’amour sauvages. Elle lui appartiendra sans partage.

Cet idiot de Pierre est-il seulement amoureux de sa femme ? Faut-il être abruti pour confier ce trésor à la garde d’un inconnu. Ce crétin est incapable d’imaginer que sa femme va le cocufier pendant quinze jours sans répit. Aloïs va la posséder, la baiser à couilles rabattues. Il la bourrera comme une outre, la labourera comme une terre fertile, de son soc de chair ardente, lui fera connaître les délices de l’amour, la transportera dans des contrées lumineuses, lui prodiguera des orgasmes fantastiques. En communion avec la nature, il l’abreuvera de foutre, lui en servira des litres par tous les orifices.

Il se répandra en elle, il l’ensemencera, la fécondera : elle hurlera sa jouissance et l’écho lui renverra ses délires obscènes. Ses cris de femelle en chaleur satisfaite mettront les cerfs en rut. Aloïs le grand, le sublime la transformera en machine à faire l’amour, toujours chaude, bouillante et inassouvie. Elle le suivra, se frottera langoureusement à lui, s’agenouillera matin midi et soir devant sa bite magnifique et avalera le nectar revigorant, la liqueur nourrissante, avant la copulation longue, rude, interminable et enfin presque apaisante. Plus elle en recevra, plus elle en réclamera. Il sera le pompier de tous ses incendies, pompier pyromane inlassable, la lance d’arrosage toujours prête à l’intervention.
Au retour elle ne voudra plus rien savoir de son mari ridicule, elle lui annoncera son infortune, il sera contraint à la fuite et Aloïs triomphera en épousant la belle qui ne va pas aller au bois pour dormir. Dire que le village est perdu au milieu des forêts ! Ça promet des promenades mouvementées et torrides.
Le bambin distraira l’aïeul, le vieil homme fera sauter l’ sur ses genoux noueux, Marie amusera Aloïs, il la sautera à genoux en tous lieux, à toute heure. Qu’est-ce qu’elle va prendre dans les badigoinces, au risque de ne plus pouvoir courir.

- Non, non, je ne veux pas.

Cette fois, dans notre couche, c’est Marie qui trouble mes rêves éveillés. Contre quoi se débat-elle? Veut-elle dans ses rêves rejeter les assauts du séducteur. Sous la couche de mensonges et d’omissions resterait-il un soupçon de conscience ou d’amour conjugal ? La protestation n’a pas duré, je ne dois pas me faire d’illusions, c’était le dernier soubresaut avant la reddition : le bastion est tombé. Mais quand et où? Mon rêve interrompu a perdu leur trace. Je les retrouve dans l’auto, demain dimanche. j’entends l’enchanteur en train d’ensorceler sa proie :

- Ton mari quel type formidable. Avoir une si belle femme et la laisser partir avec moi. Quelle chance tu as d’inspirer une pareille confiance. Il faut reconnaître que moi aussi j’inspire confiance: c’est à peine s’il m’a entrevu deux petites fois et tu es là, si belle et si attirante dans cette voiture. Dis, tu te souviens, c’est à l’arrière que tu as découvert l’amour, avec moi. Si ton mari savait, il se serait opposé à cette séparation, à ce voyage si évocateur, plein du souvenir de notre première fois.. J’avais proposé sans y croire. Quelle confiance !

-A bon, tu n’espérais pas. Pourquoi te forcer, tu es déçu?

- Non, je suis juste surpris par le détachement de ton mari. Je me demande si un mari qui aime sa femme la laisserait aussi facilement partir avec un ami. Je suis perplexe. Si je ne me connaissais pas, j’aurais peur pour toi. Avec moi tu ne risques rien. Quand même, il exagère. Moi je veillerais sur toi. Tu verras, pendant notre séjour je serai près de toi continuellement. Ça rassurera ton vieux grand-père de te savoir sous ma protection. Ton mari est négligent

- Mais non, il sait que je l’aime et il n’a rien à craindre.
Aurais-tu de mauvaises intentions?

- Tu sais bien que je n’en ai que de bonnes. Je suis amoureux de toi, je te l’ai dit, c’est écrit sur ton foulard. C’est pourquoi je serai vigilant, dans ton ombre, obéissant et dévoué, à l’affût de tous tes désirs. Je te ferai tout ce que tu voudras. Demande et je te comblerai. Tu as trouvé ma carte de visite, l’inscription t’a plu ?

- Tu es vraiment imprudent, tu pourrais me causer des ennuis. Si tu es vraiment mon ami de cœur, évite de me compromettre à l’avenir. Je ne suis que ton amie, je te le redis, j’aime mon mari.

Il te le rend bien mal. Tu m’as dit qu’il était au match hier soir. Moi, à sa place, je t’aurais fait l’amour jusqu’à épuisement la veille de ton départ. T’a-t-il seulement touchée cette nuit ? Non ? Et ce matin ? Non plus ? Mais de deux choses l’une, ou il est fou ou il est amoureux d’une autre. Hier soir il n’y avait pas de match de première division. Il est allé voir une maîtresse si ça se trouve.

- Il n’y avait pas de match ? Tu es certain ? Ce n’est pas possible. Tu crois que… ah non, alors

Le bon apôtre ment comme un arracheur de dents, jusque dans mon cauchemar. Bien sûr que j’étais au match; mais dans cette auto, Marie n’a aucun élément pour vérifier. Donc elle le croit. Mon rêve est incohérent ? Ce n’est qu’un rêve. Et j(entends sa voix doucereuse :

- Oh! Ma bonne amie, je ne voulais pas te faire de peine. Reconnais que le comportement de Pierre a de quoi surprendre. Non, ne pleure pas. Bon je ne supporte pas ces larmes. Ah! Le pauvre petit lapin. Pauvre canard.J’aurais dû me taire, toutes les vérités ne sont pas bonnes à dire.

Voyez comme il est habile à faire passer son mensonge pour une vérité. Du coup il s’arrête dans un chemin de traverse. L’endroit est désert. Il sort de la voiture, vient ouvrir la portière de Marie, lui tend une main. La petite biche sort et se retrouve nichée contre lui. Du revers de la main il écrase une larme sur la joue veloutée. Le grand cerf amoureux adoucit sa voix:

- Allons calme-toi. Je ne sais pas si ton mari est capable d’avoir une maîtresse. Il n’est même pas capable de te baiser avant son départ, toi,sa femme qui le laisse seul pendant deux semaines. C’est juste la première supposition qui a jailli. Mais je peux me tromper. Là, reste contre moi, petit cœur meurtri. Allez, regarde-moi. Souris, nous sommes en voyage, nous arriverons bientôt, le coin est magnifique, les oiseaux chantent, le ruisseau gazouille. Ne sois pas triste, petit oiseau délaissé, profite de l’instant présent. Respire l’air pur, enivre-toi du parfum des sapins. Laisse-toi aller. N’es-tu pas bien dans mes bras? Ne t’inquiète pas, je suis là.

Elle lui lance de bas en haut un regard attristé. Il sourit. Elle lui sourit. Il se penche, leurs bouches se rencontrent. Le moteur est à l’arrière, les bras puissants la couchent sur le capot avant, après ce baisers immédiatement affolant. Il lui fait oublier son chagrin en triturant les seins sensibles, les fesses rondes. Une grosse patte fixe les reins, la chute des reins contre la tôle, une tige bandée à l’extrême se frotte au nombril de Marie, la trouble, la bouleverse, culbute ses défenses démoralisées: il est vraiment là, lui, Aloïs l’ami fidèle sur qui elle peut compter.
Elle est résignée, son mari infidèle mérite une punition. Alors cette main qui fouille son intimité, ces bras qui soulèvent ses jambes, ces épaules larges qui accueillent ses escarpins, ce regard qui scrute son intimité tournée vers le ciel bleu, cette bouche qui embrasse les lèvres de son sexe, cette langue qui les lubrifie et qui lui procure cet afflux de sang irrépressible, sont les premiers instruments de sa vengeance. Il recrache un poil frisé qui s’était pris entre ses dents.

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