Clotaire Et Pierre - Deuxième Épisode

En rentrant chez lui, Pierre était un homme heureux. Presque amoureux. Il sortait avec un mec mignon, doublé d’un intellectuel. Très excité par les sensations rencontrées avec Clotaire quelques minutes auparavant, il se précipita, lorsqu’il rentra chez lui, sous la douche. Une fois entièrement dessapé, ce qui ne lui prit qu’une poignée de secondes, il laissait l’eau chaude lui laver le corps après ses récents ébats ; pensant encore à son amant, il ne tardait pas à prendre son sexe en main pour le masturber, lentement plus de manière plus régulière, songeant à Clotaire le prenant avec fougue comme ce fut le cas auparavant ; il s’imaginait en sa compagnie, dans un grand lit, que leur coït allait évidemment dévaster comme le ferait seul un ouragan. Plus il se caressait en pensant à celui qu’il considérait à présent comme son homme, plus le plaisir le saisissait. Certes, il prenait encore son pied mais après avoir éjaculé sur la vitre embuée de la douche, il ne put s’empêcher de constater que le plaisir en solitaire n’avait rien à voir avec l’intensité du rapport sexuel qu’il avait vécu avec son camarade. Cela ne l’empêcha pas, quelques instants plus tard, de se coucher heureux, le sourire aux lèvres. La seule chose qui comptait à ses yeux, c’est qu’il était heureux. Il ignorait si c’était de l’amour car il est vrai qu’entre eux, seule l’attirance sexuelle liée au hasard a provoqué ce qui devait se passer. Mais il était persuadé que cette relation ne pouvait être aucunement éphémère.

Le lendemain matin, c’est impatient qu’il se rendait à la fac. Oh, ce n’était pas le travail qui l’excitait à ce point bien sûr, mais plutôt le fait de devoir à nouveau retrouver son amant d’autant que, pour son plus grand bonheur, ils devaient se retrouver tous les deux à la bibliothèque universitaire, dans l’après-midi, pour potasser leur exposé qui n’avait, faut-il le dire, pas bien avancé puisque leurs pulsions avaient abrégé le travail qui devait être le leur.



Alors que l’amphi était absolument bondé, il attendait désespérément l’arrivée de son récent amant pour l’inviter à s’asseoir à ses côtés, juste pour avoir la chance de le mater et, si cela pouvait se faire, de lui faire comprendre, par de subtils gestes, qu’il avait plus que jamais envie de lui, après la soirée torride qui fut la leur. Quand un étudiant lassé de chercher une place s’avançait vers lui pour s’asseoir à ses côtés, Pierre faisait en sorte de protéger la place, arguant qu’il devait absolument évoquer le travail à faire avec son partenaire.

Mais Clotaire ne vint pas. « Ce n’est pas normal du tout » pensa Pierre, qui avait remarqué que jamais, ô grand jamais Clotaire, n’avait manqué le moindre cours jusqu’à présent… Il semblait, dès lors, de plus en plus nerveux, à l’image d’un individu qui pourrait exprimer un manque. Finalement, il comprit qu’il était certainement amoureux du mec qui, initialement, ne devait être qu’un coup d’un soir, sinon un amant passager. La tristesse allait bientôt s’emparer de lui comme la mer en colère d’un chalutier. Il se disait que la journée, de toute manière, s’annonçait déjà terriblement ennuyeuse et décevante. Pour son plus grand bonheur, un SMS allait bouleverser ce plan quelque peu trop anticipé…

« Salut. Je ne vais pas pouvoir venir ce matin, mais je te confirme que je viendrai cet après-midi à la B.U. pour qu’on travaille notre exposé. Peux-tu me recopier, pour moi, le contenu du cours de droit civil, STP ? A toute. »

L’auteur de ce message était Clotaire. Même s’il était évidemment content que son petit ami allait venir dans l’après-midi, il ne put s’empêcher de trouver le message écrit de ce dernier assez froid, franchement distant. Il parvint à se convaincre qu’après tout, Clotaire n’avait rien de quelqu’un qui mettait en valeur ses sentiments ; la preuve en était faite la veille, puisque jamais, durant leur rapport sexuel, celui-ci ne lui avait glisse le moindre « je t’aime ».
Pas même lorsque que leurs chemins devaient se séparer, alors que Pierre avait quasiment laissé ses yeux se concentrer sur les lèvres de Clotaire, attendant désespérément que celui-ci se laisse aller de cette manière.

Quand il reçut ce SMS, il n’était que neuf heures. Attendre l’après-midi pour retrouver Clotaire aurait l’équivalent d’un véritable chemin de croix mais, amoureux, l’essentiel était pour lui d’être assuré de le retrouver. Durant ce long cours de droit civil, il s’appliqua à recopier, avec rigueur, l’exposé du professeur, espérant au fond de lui qu’il allait être récompensé pour la qualité du service rendu à son compagnon… La forme de plus en plus croissante de l’endroit de son pantalon qui correspondait à l’emplacement de sa queue pouvait trahir le fantasme qui se dessinait dans ses pensées…

A la fin du cours, Caroline, l’une des amies de Pierre, vient à sa rencontre pour lui parler en tête-à-tête.

- Qu’est-ce qu’il t’arrive, bonhomme ?
- Pourquoi tu me demandes ça ?
- Je ne sais pas… Depuis ce matin, je te vois quasiment habité par le professeur et sa leçon, de plus en plus chiante… Alors, je m’inquiète un peu, parce que…
- Parce que ?, demanda Pierre, qui commençait à trouver ce dialogue un peu lassant.
- Ben… On ne va pas se mentir : avant, tu ne faisais même pas l’effort de comprendre le cours et depuis que Tête de Maure t’as désigné pour bosser avec Monsieur de Larousse, eh bien on a l’impression…
- Premièrement, comme tu viens de le dire, je ne faisais pas l’effort de comprendre AVANT. Depuis, j’ai compris que si je voulais réussir ce premier semestre, je devais me bouger et vite fait bien fait. Deuxièmement, et dernièrement, évite de l’appeler « monsieur de Larousse » avec ce concentré de mépris, parce qu’il est tout aussi sympa que brillant.

Et, surtout, « bon amant », pensa Pierre, qui n’en revenait pas d’avoir engueulé, puisqu’il n’y avait pas d’autre mot, son amie Caroline.
Mais il savait que c’était l’amour qui l’avait poussé à faire cela. Du moins en était-il résolument convaincu.

L’après-midi tant attendu commença. Pour la première fois de sa vie, Pierre était absolument heureux d’entrer dans une bibliothèque. Mais les livres n’avaient pas le moindre mérite. Il allait se sentir défaillir quand il voyait, assis sur une chaise, les bras tous deux posés avec rigueur sur une petite table pour deux, celui qui, la veille au soir, lui avait permis d’atteindre le septième ciel. Clotaire portait une chemise noire assortie d’un pantalon de la même couleur. Ses yeux sombres semblaient ne pas quitter l’un des six livres qui se trouvait à sa proximité, sur la table. Sa concentration pouvait se traduire par ses lèvres fermées et son attitude d’intellectuel qui n’était légèrement troublée que lorsque sa main droite perdit contact avec la table pour caresser, brièvement, ses cheveux, avant de poursuivre sa lecture, ce qui pouvait faire fondre un glacier tout entier.

S’étant éclipsé l’espace d’un instant pour le mater depuis un rayon, Pierre s’avança finalement vers la table où se trouvait son amant puis s’assied à ses cotés pour lui glisser, sans prévenir, à l’oreille, un mot doux. « J’ai vraiment adoré, hier soir, je n’arrête pas d’y penser tellement c’était génial » lui confia, sourire en coin, le jeune homme qui attendait désormais la réaction de son condisciple. Ce dernier, après quelques secondes, se tourna vers lui pour le regarder fixement, de ses yeux noirs, sans exprimer la moindre émotion, la moindre réaction, au plus grand étonnement de Pierre, qui en venait à se demander si son collègue n’était pas devenu sourd pendant la nuit. Le visage de Clotaire ne changea pas d’un iota lorsqu’il regardait son compagnon, qui ressentait un choc absolument terrible en découvrant le comportement impassible de celui qui, la veille encore, s’était donné à lui.

« Pour les régimes à comparer, j’ai choisi le Royaume-Uni, la France et l’Italie.
Je pense que ce sont trois exemples parfaits pour un sujet comme le nôtre ». C’est tout ce que Clotaire, plus froid que jamais, avait trouvé à dire. Pierre n’en revenait toujours pas. S’il en avait eu la force, il n’aurait certainement pas hésité à gifler son camarade tout en lui reprochant les pires vices. Mais il savait qu’il n’en serait pas capable. Il aurait donné n’importe quoi pour tenter de comprendre ce qu’il s’était passé, mais plus rien ne semblait désormais lui importer. Il devait s’y résoudre : ce n’était qu’un coup d’un soir, rien de plus. Cette relation n’avait pas d’avenir mais ce n’était pas cela le plus dur pour lui : il allait devoir travailler avec Clotaire chaque jour pour leur exposé, sans se faire à l’idée que la flemme qui les avait animés s’était éteinte une fois pour toutes.

Sans difficulté, Clotaire dominait la séance de travail. Pierre était absolument incapable de sortir un mot. Lorsque Clotaire l’interrogeait pour lui demander son consentement ou son avis, il avait toutes les peines du monde à trouver la force pour acquiescer légèrement de la tête. C’était un interminable supplice. Tout n’était plus que travail et le ton monocorde de Clotaire était là pour le rappeler si, d’aventure, Pierre était tenté de croire que ce n’était qu’une mauvaise plaisanterie. L’après-midi allait être très longue…

Il est dix-huit heures lorsque, enfin, Clotaire se lève pour prendre la parole sans qu’il n’y ait lien avec leur exposé. Enfin, plus ou moins… « J’ai réservé auprès du secrétariat une petite salle de travail pour qu’on puisse travailler plus facilement, en discutant de vive voix parce que c’est vrai que la B.U. n’est pas vraiment le meilleur endroit pour cela. Par contre, il faudrait qu’on se dépêche d’y aller parce qu’on en dispose pour une seule heure » expliquait, tel un enseignant à son élève, le jeune prodige d’un ton tout aussi froid qui figeait Pierre de stupeur. Il lui fallait un incroyable surpassement de ses forces pour se lever et suivre Clotaire de la bibliothèque à ladite salle réservée par les soins de celui qui ne pouvait plus être qu’un éphémère amant. Finalement, Pierre se disait qu’il était même préférable de s’arrêter pour aujourd’hui tant la situation lui paraissait délétère, pour ne pas dire insupportable. Il y eut même un moment où il suffisait de peu de choses pour que les larmes finissent par couler sur ses joues tant il était à mille lieues d’avoir prévu un après-midi si ennuyeux à mourir et, pour tout dire, triste à souhait. Malgré tout ses efforts, il peinait à cacher son malaise mais Clotaire, volontairement ou non, ne semblait pas en prendre conscience, poursuivant son chemin jusqu’à la petite salle qu’ils devaient occuper pour une heure, sans afficher la moindre émotion, qu’elle traduise une lassitude, une colère ou une tristesse.

Pour le demi-soulagement de Pierre, après six bonnes minutes de marche parfaitement silencieuse dans les couloirs de la faculté de droit, les deux jeunes hommes arrivaient devant la porte de la salle d’étude. Clotaire en détenait la clé, que lui avait confiée l’un de leurs professeurs ; en un quart de tour, il était entré le premier, suivi de Pierre auquel il avait demandé de fermer la porte ce à quoi celui-ci n’a rien répondu, préférant refouler sa colère qui allait exploser sur-le-champ.

Soudain, après qu’il ait fermée la porte, sans qu’il ne s’y attende, Pierre était projeté contre elle par Clotaire, qui lui avait imposé, quasiment de force, un intense et langoureux baiser qui lui a certainement évité une algarade dont il se serait souvenu. Pierre, qui s’abandonnait entièrement à on amant, ne comprenait rien à la situation : depuis plus de quatre heures, celui-ci l’avait remarquablement ignoré, avec un dédain qu’il n’avait jamais vu jusqu’à présent ; et là, Clotaire venait de lui faire comprendre, visiblement, qu’il cherchait à se faire pardonner à tout prix.

Cet intense baiser dura longtemps, très longtemps… Sans doute, plusieurs minutes. Clotaire mettait tellement de cœur à l’ouvrage que Pierre aurait tout donné pour que cela ne se termine jamais. Aussi incroyable que cela puisse paraître, ils seraient sans doute restés unis par ce baiser quand bien même une attaque se serait produite à leurs côtés… Pour la première fois, Clotaire liait sa langue à celle de Pierre, qui n’était pas loin du malaise tant l’excitation le gagnait ; sans doute parce qu’il avait attendu ce moment depuis qu’il s’est réveillé.

Enfin, Clotaire cessa d’embrasser on homme pour le regarder, de ses yeux noirs, un sourire séducteur aux lèvres qui mettait en évidence sa satisfaction. Pierre avait entièrement retrouvé la joie qui était la sienne auparavant.

- T’es complètement fou de m’avoir fait peur comme ça ! J’ai bien cru que tu ne voulais plus continuer avec moi, lui confia Pierre, encore ému par ces intenses retrouvailles.
- Franchement… Comment as-tu pu croire une pareille chose ?, répondit Clotaire avec ce phrasé si particulier qui était le sien.
- Tu n’imagines pas à quel point j’ai vraiment flippé…
- Chut… Maintenant, tu vois, tu peux être rassuré. Je suis entièrement à toi, lui chuchota Clotaire, qui serra son compagnon dans ses bras pour lui prouver sa tendresse. Une tendresse dont il n’avait pas fait usage la veille.

Même si le bonheur de Pierre était plus grand que jamais, il ne pouvait s’empêcher, blotti dans les bras de son amant, de se poser de questions sur le comportement de celui-ci durant l’après-midi.

- Pourquoi tu m’as ignoré comme ça à la B.U., tout à l’heure ?
- Je ne vais pas te mentir : cela va un peu vite pour moi ; je ne dis pas que je renie ce qui se passe entre nous mais, tu sais, j’aime autant qu’il y ait un peu de distance quand on est en public parce que je pense que notre bonheur ne regard que nous et n’a pas sa place à la faculté. Cela ne veut pas dire que je refoule la passion que j’ai pour toi, bien au contraire…

Bien qu’un peu sonné par la franchise de Clotaire, Pierre comprenait malgré tout les réticences de celui-ci, d’autant plus qu’il venait de lui prouver que, lorsqu’ils étaient isolés, il était capable de s’abandonner à lui comme ce fut le cas lors de leur rencontre dans l’appartement du jeune premier.

- Et puis… Nous devions nous concentrer pour l’exposé, et je doute fortement que nos mots doux et nos gestes tendres auraient favorisé notre concentration, plaisanta Clotaire avant d’embrasser son partenaire sur la joue.
- Bon, je reconnais… Ton argument tient la route, approuvait Pierre en offrant également un baiser, mais lui sur la bouche, de son petit ami, dont il pressentait l’excitation.

Parce qu’ils en avaient envie, ils reprenaient le cours de leur baiser, qu’interrompit Clotaire.

- Et puis, pour être franc, cela ne m’a pas déplu de te voir accro, parce que j’ai bien remarqué que c’était le cas cet après-midi, lui souffla-t-il dans l’oreille.
- Petite ordure, va ! Tu mériterais une bonne fessée… rigola Pierre, qui joignait le geste à la parole.
- Tu sais… J’ai moi-même adoré ce qui s’est passé chez moi. Maintenant, tu devines pourquoi j’ai réservé la salle d’études, susurra Clotaire à l’oreille de Pierre, dont il caressait doucement les fesses.
- Tu penses bien que je vais tout savoir pour te remercier de ton geste, sourit Pierre en caressant la nuque de son homme tout en l’embrassant amoureusement.

Sans quitter les lèvres de Pierre, Clotaire se déplaça très légèrement vers la porte pour la fermer à clé. Il n’avait qu’une idée en tête : faire en sorte que son amant puisse atteindre le septième ciel.

Tous deux, en l’espace d’une seule minute, commençaient à se dessaper avec tendresse, alternant baisers, caresses et mots doux. Comme la veille, Clotaire enlevait la veste de son compagnon qui, lui-même, se plaisait à déboutonner la chemise noire de son partenaire. Celle-ci enlevée, ses mains prenaient d’assaut le torse de son conjoint dont les faibles gémissements prouvaient qu’il appréciait la chose. D’une seule main, Clotaire, pour sa part, est parvenu à enlever la ceinture de Pierre puis facilita la descente du pantalon de celui-ci, tout en caressant la queue de celui-ci, qui ne cessait de prendre de l’épaisseur.

Cessant d’embrasser Pierre, Clotaire se mit à caresser, avec ses lèvres, le torse de son compagnon, avant d’enlever le boxer de celui-ci et de se trouver devant un sexe en érection qu’il masturbait avec soin avant de le mettre en bouche. Il n’en disait mot à Clotaire, mais c’était la première fois qu’il offrait une fellation à un homme et cela n’était pas si évident à deviner si l’on s’en référant aux gémissements de Pierre qui, tout en caressant les cheveux noirs de son ami coiffé d’une très légère crête, se mordait les lèvres pour ne pas crier plus fort car l’excitation de faire cela dans une salle de leur université ne faisait qu’accroitre le désir qu’ils ressentaient tous deux.

Conscient que Pierre allait atteindre la jouissance, Clotaire cessa de le sucer pour se redresser afin d’embrasser son mec. Comme la fois précédente, il retrouvait la virilité qui était la sienne et, ni une ni deux, fit retourner Pierre qui, cette fois, présentait ses fesses à l’homme pour lequel il ressentait certainement plus qu’une attirance.

Clotaire s’appliqua, sans prévenir, à offrir un parfait anulingus à Pierre, qui appréciait particulièrement l’exercice. Il est vrai que Clotaire, en la matière, s’y prenait vraiment bien, d’autant que lui-même aimait à coulisser sa langue dans la raie des fesses de son partenaire ; cela lui donnait, d’une certaine manière, un sentiment de puissance, comme si le cul dont il s’occupait était une possession de valeur, comme si, finalement, ce don de plaisir lui procurant de facto un sentiment de domination, ce qui s’avérait être le cas. Et cela n’était pas pour déplaire à Pierre, qui n’en pouvant plus, encourageait le dominant à poursuivre davantage avec la même rigueur. « Jamais un mec ne m’a léché aussi bien que toi… Ouf… C’est tellement bon… Vas-y…. Bouffe mon cul, il est à toi ». Autant dire que Clotaire ne s’et jamais senti aussi conforté dans ses efforts.

Un instant, il cessa ses mouvements de langue pour introduire, là encore sans prévenir, deux doigts dans l’anus de Pierre, qui, malicieux, provoquait Clotaire : « Oh, c’est bon… Mais je veux plus… Je veux ta queue, je veux sentir ta queue en moi, bébé ». On pourrait croire que Clotaire, répondant au désir de son partenaire, aurait cédé, mais ignorant les consignes de celui-ci, continuait ses jeux de doigt encore quelques instants avant de se décaler vers son pantalon pour chercher un préservatif. Pierre trépignait tel un exigeant une confiserie : il réclamait la queue de son amant qui lui avait tant manquée depuis leurs derniers ébats.

Il ne patienta pas longtemps, puisque Clotaire, une fois la capote enfilée, fit pénétrer son sexe dans les fesses de son complice, qui gémissait de recevoir en lui une queue aussi longue. « Crois-moi, tu n’aura jamais assez de mots pour me remercier de t’avoir baisé comme ça » chuchota Clotaire, qui tint parole puisqu’il prit les hanches de Pierre pour lui donner immédiatement des coups de rein de plus en plus réguliers. C’était particulièrement intense, si bien que Pierre, pour ne pas tressaillir, dut prendre appui sur une petite table qui lui faisait face. Toute la journée, il avait rêvé de cet instant magique ; il y a encore quelques minutes, il ne reconnaissait pas son amant. Depuis, il avait retrouvé l’étalon talentueux qui lui a fait prendre son pied comme aucun autre des hommes qu’il n’ait fréquenté ne l’avait jusqu’à présent.

Dans la salle que seuls les deux étudiants occupaient, seuls leurs gémissements et les petits cris de Pierre résonnaient. Ils avaient beau faire l’amour dans une salle de la faculté, c’est comme s’ils s’envoyaient en l’air dans un endroit qu’ils connaissaient bien et, plus encore, qui n’étaient qu’à eux.

L’exercice physique durait plusieurs longues minutes, mais Pierre aurait tout donné pour que rien ne l’interrompe. Au contraire, c’était tellement bon qu’il espérait sincèrement que son homme ne jouisse pas tout de suite ou, qu’à défaut, celui-ci soit immédiatement saisi par l’envie de recommencer.

Quant à Clotaire, il semblait épanoui dans ce rôle de dominant qui lui allait tellement bien. Il ne disait rien, se contentant d’écouter les gémissements et les soufflements de son coéquipier, dont il savait que, pour le garder, celui-ci serait prêt à tout, y compris, et surtout, se soumettre à toutes les volontés de cet amant auquel il voulait désormais appartenir seul. Peut-être qu’il faisait bien d’y songer ; peut-être, à ce propos, se trompait-il… L’avenir nous l’apprendra. Mais revenons à ce qui nous intéresse : l’étreinte passionnée de ces deux hommes que tous deux espéraient depuis leur séparation de la veille.

Clotaire était réellement le maître du jeu. D’ailleurs, pourquoi s’en priverait-il ? Après tout, Pierre consentait à se laisser dominer car, à dire vrai, cela l’excitait d’être une sorte de « proie » ; d’ordinaire, il aurait refusé ce genre de contexte pour un coït, mais s’agissant de Clotaire, il acceptait une exception.

Les coups de Clotaire étaient de plus en plus réguliers. Pierre peinait vraiment à taire ses cris, de sorte que son amant, de manière un peu brutale mais non dépourvue de désir, dut mettre sa main devant la bouche de son camarade pour que leurs ébats passionnés ne soient pas entendus par des professeurs ou des étudiants qui passeraient, par hasard, devant la salle qui abritait leur cinq-à-sept. Mais on ne peut pas dire que Clotaire faisait vraiment tout pour empêcher cela : son rôle de dominant lui plaisait tellement qu’il lui arrivait de fesser son partenaire, qui prenait goût, de plus en plus, à ce rapport dominant/dominé. Chaque fois que Clotaire giflait, de sa main droite, le cul de son amant, il se plaisait à lui poser la même question, teintée de luxure et d’autosatisfaction : « Tu aimes ça, n’est-ce pas ? C’est ça que tu as attendu toute la journée, pas vrai ? ». Pierre était aux anges, si l’on peut employer cette expression dans ce cas bien particulier, bien sûr ! Il était tellement submergé par le plaisir qu’il n’avait pas la force de lui répondre, alors même qu’il avait vraiment envie de lui confirmer qu’il prenait son pied.

Clotaire prit soin de ralentir la cadence puis de se retirer, sans même avoir jouit. Pierre en fut surpris et, pour tout dire, un peu déçu. Pas déjà quand même, devait-il se demander… Heureusement pour lui, il ne devait s’agir que d’une pause car, le temps de reprendre son souffle, Clotaire s’adressa vivement à son condisciple : « Couche-toi sur le dos, là, sur la table » imposait-il à son interlocuteur qui lui répondait : « J’aime bien quand tu me parles comme ça, avant de me baiser », ce à quoi Clotaire, sans émotion, lui lâcha : « Je sais ». Couché, Pierre se masturba doucement alors que Clotaire envisageait à présent d’offrir à son duo la position du missionnaire, pour le plus grand plaisir de Pierre, qui n’aimait rien tant que recevoir en lui cette queue si large et performante.

Les mouvements de bassin entrepris par Clotaire allaient perdre Pierre qui, pour l’encourager, posait ses mains sur les fesses en mouvement de son mec, qui lui chuchota : « Continue, j’aime bien ». Le silence qui régnait d’ordinaire sur cette salle était désormais vaincu par les soufflements réguliers des deux amants qui se donnaient comme jamais l’un à l’autre. Ils se regardaient l’un et l’autre, constatant leur concentration respective.

Tous deux étaient en nage ; la sueur, qui prouvait leur investissement dans la chose, couvrait désormais leurs deux corps. A moins que ce ne soit la température du chauffage allumé dans la salle mais à en croire les performances du couple, cette hypothèse, quoique crédible, n’était pas vraiment la plus certaine…

Enfin, après de longues minutes, qui devaient à la fois leur sembler très longues et trop courtes, Clotaire avouait qu’il allait venir : « Je vais jouir, bébé, je vais jouir bientôt ». Pierre entendait bien donner satisfaction à celui qu’il aimait tant : il prit l’initiative de pousser légèrement, de sa main, son compagnon pour se baisser au niveau de la bite de celui-ci. Bientôt, alors que Clotaire criait sa satisfaction en oubliant complètement qu’ils étaient dans une salle de travail et, qu’à tout moment, quelqu’un pouvait tout entendre, lâchant une importante quantité de semence dans la bouche de Pierre, qui tenait réellement à avaler le précieux nectar que lui offrait son ami, qui l’encourageait à le faire en lui tenant assez fermement ses cheveux. Une fois l’essentiel du foutre dans sa bouche, il masturba délicatement la queue de Clotaire avant de se redresser.
Tournant le dos à Clotaire pour se pencher afin de récupérer ses vêtements pour les revêtir, Pierre, sans qu’il ne s’y attende, fut coupé dans son élan par celui, quelques minutes auparavant encore, l’avait littéralement possédé. Pour le remercier de ce superbe moment, celui-ci lui offrit ce qui, sans doute, aura été l’un des plus beaux baisers qu’il n’ait jamais reçu. Cela fut assez bref mais pas moins fervent.

- Je n’ai jamais joui comme cela ; cela veut dire beaucoup je pense, lui sourit Clotaire, encore un peu essoufflé.
- Si on pouvait revivre ce moment, eh bien considère que je suis entièrement à toi, lui répondit Pierre en l’embrassant sur la bouche.

Debout, l’un face à l’autre, leurs deux corps encore humide du fait de la sueur et de leurs semences respectives qui furent abondantes, ils commencèrent un jeu de caresses qui devait durer assez longtemps. Ce n’était pas une invitation à « remettre le couvert », car ils se doutaient bien qu’après cet intense effort, cela serait assez difficile, mais plutôt une véritable marque d’affection, comme s’ils voulaient se prouver, tous les deux, qu’à leurs yeux, ils n’y avait plus que cette sorte de communion amoureuse ou sexuelle qui s’imposait. Pierre prit un malin plaisir à laisser ses mains s’attarder sur le torse et le dos de son amant, lequel n’aimait rien tant que caresser les fesses de son partenaire. Ils échangèrent un dernier baiser sans cesser ces frôlements intimes, cet enlacement sans fin… Quand il ne s’agissait pas de leurs parties intimes, ils laissaient leurs mains prendre leurs aises dans leurs cheveux, sur leur cou, sur leurs joues, avant de s’abandonner dans une ultime étreinte qui n’avait plus rien de sexuel. Plus rien. Juste quelque chose de passionnant et de passionné. Tous deux venaient de se rendre compte qu’ils étaient sans doute amoureux. Cela ne serait pas ment simple pour Clotaire et Pierre ne l’ignorait pas, même à cet instant si particulier, mais cela n’importait finalement que peu. Ils étaient heureux, du moins semblaient-ils l’être.

Ils mirent du temps à se rhabiller, à se parer de nouveau de leurs accessoires comme leurs montres, chaîne de baptême (pour Clotaire) et collier (pour Pierre)… Une fois entièrement revêtus, leurs sacoches respectives en main, Clotaire embrassa une dernière fois son bien-aimé ; les deux hommes s’échangeaient un sourire empreint de bonheur et de satisfaction.

Enfin, après ce long moment fait de chaleur et de frénésie, ils se décidaient à quitter cette salle. Sans savoir que derrière la porte les attendait quelqu’un. Il s’agissait de Cédric, l’un de leurs camarades, qui attendait depuis quelques temps déjà pour prendre à son tour possession des lieux avec une jeune fille qui devait a priori travailler avec lui sur un autre exposé. « Eh bien, ce n’est pas trop tôt ! C’est à se demander si vous ne bossiez pas pour les deux années et demi qu’il nous reste pour la licence » leur lançait-il, un léger sourire aux lèvres.

Pierre souriait, expliquant qu’ils avaient beaucoup à faire pour leur exposé, sans pouvoir s’empêcher de lâcher un petit rire nerveux qui devait ment trahir, en quelque sorte, la nature de leur rencontre. Cédric lui rendit son sourire, en tapotant légèrement l’épaule de Pierre, comme s’il voulait lui faire comprendre que ce n’était pas la peine de trouver pareil prétexte, ce qui n’affectait en rien la bonne humeur du jeune homme.

Cependant, si Pierre quitta les lieux tout heureux et guilleret, comme s’il pensait que, bientôt, sa relation avec son compagnon pourrait devenir officielle, ce n’était certainement pas le cas de Clotaire qui, depuis qu’il avait ouvert la porte, n’avait pas changé de place, laissant Pierre partir pour regarder, droit dans les yeux Cédric, qui semblait le défier de manière provocante puisque lorsque ses yeux quittaient la vision de Pierre partant content pour se fixer sur le visage de Clotaire, un sourire on ne peut plus goguenard prenait forme sur son visage. Ses beaux yeux bleus et clairs fixaient, brièvement mais intensément, ceux de Clotaire qui, troublé, ne trouvait rien d’autre à dire que « bon courage à vous deux », s’adressant également à la condisciple de Thomas. « Merci de ton soutien » lui répondait celui-ci, sans se défaire de ce sourire narquois. Il est vrai que Clotaire n’imaginait pas vraiment vivre ce genre de situation…

[A suivre…]

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