Ma Déchéance (8)

6 janvier 2009. Un mois a passé depuis cette ultime révolte de mon ancien « moi ». Un souvenir ridicule que j’ai presque réussi à effacer, en grande partie grâce à l’aide de Maeva, une gynéco-psychologue qui m’a beaucoup écoutée avant de me prescrire un traitement hormonal plus adapté à base d’injections. Les longues discutions que j’ai eu avec elle m’ont permis de mieux me connaitre et de comprendre certaines de mes attitudes passées. Elle m’expliqua que dans tout homme, sommeillait une part de féminité mais qu’en ce qui me concerne, elle était plus importante que la normale, que j’étais même, depuis toujours une femme qui s’ignorait, ou plutôt que je refusais d’assumer. D’où, selon elle, ma quête inassouvie de conquêtes : derrière ce comportement de dragueur avide de sexe, se cachait en réalité une recherche viscérale de féminité…Une théorie qui m’avait tout d’abord laissé dubitatif mais dès les premières injections de mon nouveau traitement, comme par miracle, tout s’était éclairé en moi…Tout cela était vrai, devait être vrai, puisque le fait est que je n’avais jamais été aussi heureux… ou heureuse… Après des années de mal être dans ma peau d’homme, une nouvelle vie bien plus apaisée et enrichissante que la première s’ouvrait à moi. Et j’étais bien décidée à rattr le temps perdu…
Dès les premiers rendez vous Maeva m’avait encouragée à écrire le récit des principales étapes de ma féminisation pour, selon ses propres termes « que j’apprenne à me connaitre » ce qui devait m’aider à accepter ma transformation définitive. C’est également elle qui m’avait suggéré le titre « Ma trans- formation » qui m’avait beaucoup plu… Mais lorsque tout fier de moi, j’en avais parlé à Julia, elle s’était mise en colère :
- C’est un jeu de mot amusant, sans aucun doute mais qui n’est absolument pas adapté ! Oh effectivement on ne peut nier que tu sois transformé : en seulement quelques mois tu es devenue une petite lope papillonnant en nuisette rose perchée sur des talons de 15 cms, aguichant les hommes sans vergogne et ! Pour te dire la vérité, tu me dégoutes… Même si tu m’avais trompé, quand tout cela a commencé, j’étais encore prête à te pardonner car je t’aimais encore… Oui vois tu, j’espérais secrètement que tu refuses de te plier à mes exigences, que tu te rebelles, que tu prennes la fuite, en un mot, que tu te conduises comme un homme ! Mais non, tu as tout accepté avec résignation et même une certaine satisfaction ! Du coup, ma petite chérie, tu comprendras que je me sente frustrée et un peu amère… Oui, Clarisse, pour être franche, j’espérais t’humilier, te faire souffrir, que tu vives cela comme une déchéance.

Tiens voilà un bon titre : « Ma déchéance » Cela me consolera de toutes mes désillusions… Tu souris ? Un conseil chérie : ne te réjouis pas trop vite !
Je referme l’ordinateur sur cette menace à peine voilée qui je l’avoue m’a inquiétée quelques jours… Jusqu’à ce matin où Julia m’a parue avoir complètement oublier sa rancœur. Hier soir je lui ai fait part du projet de lui organiser une petite fête pour son anniversaire : une manière pour moi de me faire pardonner de manière définitive je l’espère, tout le mal que je lui ai fait. L’idée n’avait pas paru tout d’abord beaucoup l’emballer puis ce matin elle s’est finalement montrée très enthousiaste:
- J’ai réfléchi cette nuit à ton invitation Clarisse : après tout, c’est une excellente idée ! Je te donne donc mon accord…
- Oh merci, merci beaucoup d’accepter ! Je suis tellement heureuse que cette idée te plaise ! Tu sais je voulais tout d’abord te faire la surprise de cette soirée. Et puis j’ai finalement préféré te prévenir avant…
- Tu as très bien fait ma chérie… je préfère pouvoir m’organiser… Ce qui n’empêche pas d’éventuelles surprises, rajoute- t-elle en me pinçant gentiment la joue Tu t’occupes donc de gérer le repas, les boissons et les petits à côtés ?
- Je m’occupe de tout…
- Parfait ! Je ne doute pas que tu sois une hôtesse hors pair ma chérie mais ce soir je veux que le service soit impeccable et que tu sois sur ton trente et un ! Sois plus que jamais sexy et féminine. Je veux que cette soirée soit inoubliable. Ne me déçois pas… Maintenant fait moi couler un bain et laisse-moi. J’ai besoin de passer quelques coups de fil…
Toute la journée je n’ai pensé qu’à son beau sourire. Un sourire que je n’avais pas vu sur son visage depuis tellement longtemps... Après avoir fait les courses au supermarché, fait le ménage et préparé le repas, je me suis mise sur mon « trente et un » : petite robe courte rouge largement échancrée dans le dos, bas noirs retenus par un porte jarretelles de dentelle noir assorti à mon soutien- gorge et à ma culotte- un cadeau de Julia- et sandales plate-forme rouges à talons de 15 cms.
Je me suis naturellement maquillée, bijoutée, coiffée et parfumée avec beaucoup de soins, plus encore que d’habitude en l’honneur de cet évènement. Il était 18 heures : il me restait un peu de temps que j’ai mis à profit pour terminer de taper mon récit. J’en offrirai une copie à Julia ce soir : ce sera mon cadeau. Sa lecture l’édifiera si elle en doute encore sur les véritables motivations qui m’ont fait accepter toutes les épreuves qu’elle m’a- à juste titre- fait endurer : mon amour pour elle !
Il est 18h30, je suis fin prête ! Le champagne est au frizzer, les amuses gueules artistiquement disposés sur des plateaux, les fruits de mer au frais sur le balcon… J’ai encore un peu de temps devant moi, Julia ne rentrant qu’à 19h30. J’en profite pour jeter un coup d’œil dans le miroir de l’entrée : ces derniers temps je me rends compte que je m’admire beaucoup ! A surveiller pour ne pas devenir narcissique… Mmmm… je ressemble à une vraie pute dans cette tenue ! Julia, qui aime que je sois sexy va être fière de moi ! Elle n’est pas la seule : je dois reconnaitre que je suis fière de mon nouveau look ! Je fais quelques pas en ondulant devant la glace. Mmmm… oui j’aime être sophistiqué, ultra maquillée, féminine, ou plutôt femelle, jusqu’au bout des ongles. Je fais quelques pas souriant à l’image que me renvoie le miroir : celle d’une fille facile attendant le client. Un client que j’aurais pu être car je dois reconnaitre que je me plais plutôt et même que… je me fais un certain effet. Aurais-je dragué une telle fille autrefois ? Sans aucun doute… pour être tout à fait honnête, elle m’aurait fait bander et je n’aurais eu de cesse de la baiser… Mmmm… j’aime ma démarche, ce déhanché qui met en valeur mes jolies jambes gainées de noir ! J’aime aussi mon petit cul rebondi qui fait onduler les pans de ma mini robe à chaque pas, mes petits tétons qui tendent le tissu à demi transparent… En ondulant, je mime une danse lascive caressant de mes ongles manucurés les courbes de mes hanches, les rondeurs de mes seins… Oui aucun doute j’aurais aimé me faire l’amour si j’en avais eu l’occasion.
Les yeux mi-clos, je me mets à faire rouler sous mes ongles mes tétons durcis de désir… un plaisir qui remplace avantageusement mes masturbations frénétiques d’autrefois…
Soudain je sursaute, la sonnerie de l’interphone vient de retentir. Qui cela peut-il être ? Ce ne peut être Julia. Il est trop tôt et puis elle a ses clefs. Casanova ? A cette heure c’est peu probable mais avec lui on ne sait jamais… Je m’approche un peu fébrile du combiné que je décroche. Au début je n’entends qu’un grésillement rassurant. Il doit s’agir d’une erreur. Tout à coup jaillit, une voix masculine. « Allo, allo, tu es là chérie? » Je raccroche brutalement paniqué. Mes genoux tremblent, un frisson me parcours le bas du dos. Cette voix, je la connais : c’est celle de mon ami Hervé. Je ne l’ai pas vu depuis une éternité… Que vient –il faire à cette heure et sans prévenir ? Ce n’est pas dans ses habitudes. Merde, merde merde ! Il faut absolument que je me débarrasse de lui ! La sonnerie se fait à nouveau entendre. Je finis par décrocher après de longues secondes d’hésitation. La voix mal assurée je murmure un allo timide.
- Allo ! Oui c’est moi Hervé ! Tu m’ouvres stp ? Julia nous a invités à boire un verre.
- Julia ? Mais elle n’est pas là…
- Je sais qu’elle n’est pas là : elle m’a prévenue qu’elle serait un peu en retard et d’ailleurs, elle compte sur toi pour nous faire patienter agréablement… Allez, dépêche-toi d’ouvrir, on se les gèle dans ce hall !
- Désolé, je ne peux pas t’ouvrir, je suis grippé. Reviens une autre fois, désolé…
- T’inquiète pas pour la grippe, je suis vacciné !
Je reste tétanisé derrière la porte, mes jambes ne me portent plus, je suis complètement paniqué, affolé. C’est une catastrophe ! Je n’arrive plus à réfléchir… Une chose est sûre : il n’est pas question une seule minute qu’Hervé me voit dans cette tenue. Me changer ? Je n’en ai pas le temps… Mieux vaut faire le sourd, attendre qu’il se lasse et qu’il reparte en espérant qu’il n’ameute pas tout l’immeuble.
Soudain, une nouvelle sonnerie me fait sursauter. Cette fois ce n’est plus l’interphone mais la sonnette de la porte d’entrée. J’entends des rires derrière la paroi et des coups frappés sur la porte. Cette fois je ne peux pas reculer.
- Allez ouvre Eric! On sait que tu es là et que tu t’es fait belle pour nous. Rires étouffés….
Nous ? Mais avec qui est-il ? Une de ses conquêtes du moment sans doute… Maintenant qu’il est divorcé, il en profite le salaud ! Mais…mais…au fait, il m’a appelé « ma belle » !? Mais comment peut-il être au courant ? « Mais par Julia bien sûr ! » me susurre à l’oreille ma petite voix… « Tu as vraiment cru qu’elle pourrait te pardonner un jour ? Ce que tu peux être naïf ! Elle t’avait parlé de « surprise » : et bien là voilà ! » J’ai l’impression de vivre un véritable cauchemar ! Les coups redoublent. Ce con va faire sortir les voisins ! Il ne manquerait plus que ça ! Je me résous à entrebailler la porte après pris soin de mettre la chaine de sureté.
- Hervé, tu ne peux pas rester… je vais t’expliquer… Son anniversaire…
- Te fatigue pas, ma poule : Julia a tenu à ce que nous soyons présent avec vous pour fêter ça.. Allez ouvre et laisse nous entrer…
Je suis effondré de honte et de colère après Julia. Comment a-t-elle osé me faire ça ! Avec mon meilleur copain en plus ! Tant pis, je dois faire face… A peine la chaine enlevée Hervé, tout sourire, une bouteille dans chaque bras pousse la porte pour entrer. Je baisse les yeux, rouge de honte et m’efface pour ne pas être bousculée…
- Wahooo ! s’exclame t-il, quelle surprise ! Julia m’avait prévenu mais j’étais loin de m’attendre à ça ! Une vraie pin up ! Ah au fait, je te présente Omar, que tu connais de vue je crois… Il rêvait de faire plus ample connaissance avec toi…
Tous les deux éclatent de rire pendant que je recule devant les deux hommes. Hervé s’approche pour me faire la bise comme il en a l’habitude. Je me laisse faire dans un état second. Omar m’embrasse aussi.
Voilà donc la vengeance promise par Julia ! La garce ! J’aurais dû me méfier, quel naïf je fais ! « Naturellement tu peux lui en vouloir d’avoir gâché cette soirée, me dit la petite voix de ma conscience, mais après tout cette ultime humiliation fait partie du jeu. Elle t’a exhibée devant sa sœur Murielle, devant ses amis et maintenant devant le tien. La boucle est bouclée… Ce n’est qu’une épreuve supplémentaire pour mériter son pardon et la retrouver comme avant. Tiens le coup ! » Je respire un grand coup, ferme les yeux pour tenter de reprendre mes esprits. Après tout, ce n’est qu’un mauvais moment à passer. Et puis, il parait que le ridicule ne tue pas !
Rouge jusqu’aux oreilles, je tente de fournir une explication plausible Faisant contre fortune bon cœur, je souris aux deux hommes et tente de détendre l’atmosphère en faisant un peu d’humour.
- Bon… et bien je crois que je me suis fait avoir… Julia m’avait demandé de me déguiser pour sa soirée d’anniversaire… et elle a voulu me faire une petite blague… Puisqu’elle vous a invité à boire un verre, installez- vous !
- Avec plaisir ma belle !
Les deux hommes s’assoient dans le canapé sans se faire prier, leurs regards égrillards braqués sur moi. Affreusement gênée je me sens obligé d’en rajouter un peu pour désamorcer le silence gênant qui s’est installé. J’exécute une sorte de révérence intentionnellement maladroite, tourne sur moi-même.
- Alors, les gars, comment vous trouvez mon petit déguisement ? Plutôt réussi non ?
- Réussi ? T’es bluffant oui ! Pour être franc je te trouve superbe en femme ! Vraiment superbe ! T’en pense quoi Omar ?
- La même chose que toi Hervé. Tu es très séduisante- tu permets que je te tutoie- très féminine ! A s’y tromper…
- Arrêtez-vos bêtises, vous vous fichez de moi ou quoi ?
- Pas du tout ! Et tu as affaire à un spécialiste : Omar est un véritable Don Juan, la coqueluche de ces dames ! S’il te dit que tu es séduisante, c’est que tu l’es…
- A tous points de vue, rajoute Omar en lorgnant sur mes fesses rebondies.
- Ouais… et bien moi j’en conclue que vous devez avoir besoin de lunettes… Bon, qu’est-ce que je vous sers ?
- Du champagne chérie stp, chérie. J’en ai apporté deux bouteilles fraiches. Toutes ces émotions m’ont donné soif !
Je m’enfuis vers la cuisine en ondulant plus que je ne le souhaiterais des hanches. Les biscuits apéritifs, des olives dans les ramequins sont prêts à être servis…. Je pose fébrilement sur le plateau des coupes à champagne en tendant l’oreille aux commentaires que je parviens à capter derrière la cloison.
- Tu as vu les jambes qu’il a ? ou plutôt qu’elle a ? C’est dingue ! Si quelqu’un m’avait dit que je le verrais un jour comme çà ! Comme quoi on ne connait pas les gens !
- Oui, ses jambes ont un galbe superbe… j’aime beaucoup aussi son petit cul…
Mes jambes sont plutôt jolies je le reconnais… ils ne sont pas les premiers à me le dire et Julia elle-même plutôt avare de compliments, ne cesse de me le répéter. Il faut reconnaitre aussi que les bas noirs et les talons les mettent en valeur… Je regarde mes fesses dans le reflet de la vitre, flatté malgré moi…
- Dommage qu’elle n’ait pas beaucoup de poitrine
- Pour l’instant mais en deux ou trois coups de bistouri, je lui fais un 95 B. Et un vagin dans la foulée…
Tous les deux hurlent littéralement de rire ! Les imbéciles ! Voilà bien l’humour des mecs ! Dire que j’étais comme eux il n’y a pas longtemps…
Je reviens vers les deux hommes affalés sur le canapé en affichant mon plus beau sourire et en ondulant des hanches. Je suis décidé à m’amuser avec ces deux cons qui ne sont pas fichus de faire la différence entre un travesti, un trans et une femme ! Je vais leur jouer la femme fatale, leur en mettre plein la vue ! Sous prétexte de les servir, je me penche pour leur montrer mes petits seins sous mon décolleté, la lisière de mes bas, en un mot je me conduis comme une vraie allumeuse. Et je ne tarde pas à constater l’effet que mon petit manège produit sur leur libido à en juger par les énormes bosses que je devine sous leur pantalon ! Oh là là quelle réactivité ! Il est peut-être préférable d’arrêter mon numéro et de refroidir leurs ardeurs si je ne veux pas leur faire risquer la crise cardiaque…
- Alors Hervé, ton divorce s’est bien terminé ? La dernière fois qu’on s’est vus tu avais perdu gros…
- Ouais… c’était pas évident mais maintenant c’est juste un mauvais souvenir…
- Mais vous ne débouchez pas la bouteille ? D’habitude, c’est plutôt aux mecs de faire ça, non ? ah, ah !
- Heu… si… si. Tu nous troubles chérie…
- Allez Hervé arrête de déconner ! Donne la bouteille à Omar, qui parait être moins émotif que toi !
- Heu… oui, tu as raison chérie, je serais capable de faire des bêtises…
Je risque un regard furtif vers Omar. Ce salaud me dévore littéralement des yeux ! Autant je me suis presque habitué au regard d’ Hervé autant lui m’intimide et me mets mal à l’aise. Dans mes oreilles brulantes la petite voix me répète « Et s’il disait vrai ? Si tu lui plaisais comme il a l’air de le dire ? Après tout, c’est normal, c’est un homme et tu as toutes les apparences d’une femme, il faut t’y faire ! » Un mélange de gêne et de plaisir trouble m’envahit, je voudrais disparaitre dans un petit trou de souris…
Le « plop » retentissant du bouchon qui saute jusqu’au plafond apporte heureusement une diversion. Omar sers trois coupes, m’en tend galamment une et lève son verre.
- A notre belle hôtesse ! dit- il en en braquant ses yeux noirs dans les miens.
Je choque mon verre avec le sien tentant de soutenir son regard sans y parvenir. Si je les trouble, Omar me le rend bien… Je me sens bizarre avec lui… Est-ce parce que je le soupçonne d’avoir baisé avec Julia ? Je n’en sais rien… Je repense à notre soirée en boite : je la revoie se précipiter dans ses bras, se suspendre à son cou… Oui, maintenant j’en suis sûr : c’est avec lui qu’elle a baisé ce soir-là… C’est donc sa semence que j’ai recueillie avec ma langue, que j’ai avalée… Curieusement loin de me dégoûter l’idée m’amuse plutôt. S’il savait… Gêné je tente de penser à autre chose… D’autres images la remplacent : le bar d’où je voyais Julia danser avec lui sur la piste, José qui en profitait pour caresser ma cuisse, la vodka qui me montait à la tête… Surtout ne pas me faire prendre au piège une nouvelle fois avec l’alcool…
Depuis le début de cette histoire, Julia m’a imposé un régime draconien de légumes bouillis, de viande blanche et d’eau claire pour garder la ligne, selon elle. C’est vrai que j’avais un peu tendance à l’embonpoint et je ne m’en porte pas plus mal et j’ai perdu deux bons tours de taille. Une bonne chose lorsqu’on veut être sexy…
- Trinque avec nous m’ordonne Hervé comme s’il avait deviné mes réticences ! Julia ne dira rien ne t’inquiète pas. »
Je proteste mollement un peu vexé et finalement porte la coupe à mes lèvres carminées… J’avale une timide gorgée, déjà grisée par les vapeurs d’alcool qui s’échappent des bulles pétillantes.
- - Assieds toi je t’en prie, chérie. » m’invite Hervé en m’indiquant la place près de lui…
J’obtempère, légèrement agacée par sa manie de m’appeler « chérie » mais je ne dis rien ne voulant pas envenimer le cours de cette soirée qui m’apparait déjà très mal engagée. A peine suis-je assis que le regard de mes deux voisins se braque sur mes cuisses. Par habitude, sans y penser, j’ai croisé haut les jambes comme Julia m’a appris à le faire et ces deux cochons se délectent du spectacle. Je feins de ne rien remarquer mais je sais que ma posture révèle le haut de mes bas, les attaches de mon porte jarretelles et peut-être même la peau blanche de mes cuisses. Affreusement gêné, rougissant malgré moi, j’essaie vainement de tirer ma jupe, beaucoup trop courte et tente de faire diversion en tendant vers eux un ramequin d’amuse- gueule… Peine perdue, tous les deux gardent leurs regards rivés sur mes jambes et sur mes sandales à talons que je balance nerveusement…
Je connais par cœur le spectacle dont ils se délectent ; Combien de fois me suis-je moi-même perdu dans l’intense contemplation d’une paire de jambes féminines ? Des centaines de fois… Rien n’excitait plus mon imagination de mâle pervers que la vue d’une paire de jambes gainées de soie noire, haut croisées et laissant deviner l’amorce d’une intimité dont je tentais d’imaginer la source. Porte t- elle des dims- up, des porte jarretelles, une culotte, un string ? Je pouvais rester des heures à fantasmer sans me préoccuper nullement de ce que ce « déshabillage pouvait être gênant pour la femme objet de ma convoitise… Et aujourd’hui, par un juste retournement des choses, c’est sur moi que sont braqués les regards lubriques de ces deux obsédés sans que je ne puisse rien faire d’autre que de les subir. Quelle leçon !
- « Tu seras déshabillée par le regard des mecs des dizaines de fois par jour ! C’est très difficile à supporter, tu verras mais tu devras assumer ! » m’avait averti Julia et c’est effectivement la seule chose à faire : assumer.
(à suivre)

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