Ma Déchéance (2)

Ma déchéance (2)
Le lendemain à midi, Julia est de retour. J’ai entendu crisser les pneus de sa voiture dans l’allée puis quelques dizaines de minutes plus tard, ses talons dans le hall. Un dernier coup d’œil dans l’appartement : j’ai strictement obéi à ses ordres, nettoyé de fond en comble le salon et même la cuisine. Tout est impeccablement propre et j’espère que cela permettra de faire un début de paix. Elle sonne et je vais lui ouvrir. Sans un regard pour moi, elle me tend son sac à main puis son manteau. Je scrute à la dérobée son visage pour tenter d’y déceler la marque de son infidélité… Je ne vois rien. Elle est toujours impeccablement maquillée et coiffée. Toute la nuit j’ai été angoissé à l’idée qu’elle me faisait cocu. Je l’imaginais dans les bras d’un autre homme et j’avoue que malgré mes multiples infidélités, cette pensée m’était insupportable. J’ai même pleuré à plusieurs reprises ravagé par le remord et la douleur. Comme elle avait dû souffrir par ma faute ! Mais maintenant qu’elle est là mes mauvaises pensées s’envolent. Je me suis inquiété pour rien… Les femmes ne sont pas comme nous elles ne couchent pas avec n’importe qui… Je reprends espoir…
Julia s’assoit dans le canapé, croise ses jambes découvrant largement ses cuisses, défait d’un geste précis les attaches de ses sandales, se déchausse…
- Alors, tu as passé une bonne soirée ? Moi excellente, je me suis éclatée ! Sers-moi un verre et viens t’assoir.
J’obtempère aussitôt remplissant largement son verre de whisky dans l’espoir de détendre le plus possible l’ambiance qui me parait plutôt détendue. Je suis tenté de me servir un verre à moi aussi puis je change d’avis. Un peu prématuré… Je me dirige vers un fauteuil.
- Non pas là ! Par terre. Tiens, tu vas me masser les pieds…
- Euh… oui chérie
- Madame !
- Madame, pardon…
Elle me regarde m’assoir près d’elle, un petit sourire méprisant aux lèvres puis tend vers moi un de ses jolis pieds.

Ce n ‘est pas la première fois loin de là, qu’elle me demande ce genre de caresses que d’ailleurs j’adore ! J’ai toujours aimé les pieds féminins, leurs courbes délicates, leurs pleins et déliés, leurs doigts fins aux ongles délicatement carminés. Ceux de Julia sont d’une beauté et d’une sensualité rare et je n’exagère pas en disant que je leur vouais une véritable adoration. Je pouvais rester des heures à les caresser, les masser, les lécher avec délicatesse et application…
Mais tout cela sera hélas bientôt pour moi qu’un lointain souvenir. A moins que je parvienne à me faire pardonner… Pendant la matinée j’ai eu tout le temps le temps d’élaborer une stratégie : faire mon mea culpa avec franchise (pas trop quand même…) lui demander pardon mais aussi lui montrer ses torts (avec tact), et enfin, la complimenter, la valoriser. C’est ma dernière carte. Je suis sûr qu’elle peut marcher.
- J’ai beaucoup de choses à te dire. Toi aussi je pense…
- Oh oui, Madame !
- Je t’écoute…
- Et-bien, voilà : tout d’abord ma chérie, je t’aime !
Julia m’interrompt d’une violente paire de gifles. J’en ai les larmes aux yeux.
- Je t’ai déjà dit que je ne suis plus ta chérie ! Je t’ai dit aussi de me vouvoyer et de m’appeler Madame. Tache de t’en souvenir
- Oui pardon… Madame
- Alors, je t’écoute. Dépêche-toi ! Je n’ai pas toute la journée
- Et-bien voilà... C’est vrai que je t’ai… que je vous ai trompée…
- Combien de fois ? Attention à ce que tu vas répondre. J’ai fait ma petite enquête.
- Dix ou douze fois je pense.
Elle hausse les sourcils. Me fixe d’un œil suspicieux.
- Peut-être plus… Mais je l’ai fait uniquement parce que vous me manquiez ! Ce n’est pas un reproche mais votre poste de directrice des ressources humaines vous accapare beaucoup… J’ai ressenti cela comme une sorte d’abandon… Je te…je vous trouvais distante avec moi, peu accessible… Du coup notre relation de couple était devenue presque inexistante.
Pour être franc, je manquais de sexe, d’amour…
- Franc ?! Toi ? C’est à mourir de rire ! Mais mon pauvre chéri, comment veux- tu que je te crois ? Tu n’as pas arrêté de me mener en bateau : les réunions professionnelles, les soirées avec Hervé, tes soi-disant stages ! Tu m’as prise pour une idiote et çà je ne te le pardonnerai jamais ! Saches que quoi qu’il arrive je te ferai payer cher tes mensonges !
Je me rends compte avec effroi que Julia sait tout ou presque : mes stages bidon, les réunions de boulot et même mes petits arrangements avec Hervé. C’est terrible ! Mais comment a-t-elle fait pour savoir tout cela ? Je sais que j’ai été imprudent avec mon téléphone, que j’aurais dû effacer certains sms mais quand même, certaines choses m’échappent... Quel con j’ai été ! J’aurais dû être plus prudent mais jamais je n’aurais pensé qu’elle puisse s’abaisser à fouiller mes poches et à m’espionner. Je me suis trompé sur toute la ligne. J’ai tout perdu cette fois… Les larmes me montent aux yeux, je renifle honteusement…
- Cesse de pleurer ! Ce n’est pas le moment et de plus, tu salis mes bas !
- Pardon. Excuse-moi. Euh… excusez-moi.
J’essuie avec délicatesse du plat de la main ses jolis pieds voilés de nylon noir.
- Désolée, oui je reconnais avoir menti… Je vous demande de me pardonner… Pour être franc donc, je n’aimais pas votre look de femme d’affaires. Vos tailleurs stricts, vos talons plats tout cela me portait à croire que vous étiez seulement intéressée par votre job. Mais je me trompais bien sûr… Quand je t’ai… je vous ai vue hier dans votre tenue, j’ai su que tout était possible, que vous étiez capable de vous habiller sexy… Vous étiez si belle avec vos talons hauts, vos bas, votre petite jupe courte !
- Ne t’affole pas tout cela n’était pas pour toi et ne le sera d’ailleurs, jamais plus ! De toute façon ce n’est pas aux hommes de décider les tenues que leurs femmes doivent porter ! Nous sommes assez grandes pour décider de notre « look » comme tu dis selon notre humeur et les circonstances ! Hier soir j’avais décidé de ressembler à une putain et je me suis habillée en putain !
- Une putain… peut-être pas mais vous étiez, c’est vrai, très sexy…
- Sexy, mon œil ! C’est une tenue de pute je te le répète ! La preuve, dit-elle en désignant ses jambes croisées ! Et si je me suis habillée comme çà hier soir c’est que j’avais envie de me comporter comme une salope.
Et j’y suis parvenue assez bien, d’ailleurs…
Julia pousse un long soupir en fermant les yeux, renverse sa tête en arrière en souriant aux anges… Cette fois j’en suis sûr, elle m’a fait cocu hier soir ! J’ai trop connu cette sensation de bien-être après l’amour pour me faire encore des illusions… Et puis son corps exhale des effluves que je connais trop bien mélange de sueur, de parfum et de sexe … J’ai mal… Des larmes coulent sur mes joues, s’imprègnent dans la moquette. Toute à son bonheur, elle ne le remarque pas, parait dormir… Au bout de quelques minutes, j’ose timidement :
- Moi, je ne t’ai jamais prise pour une pute…
- Pour une pute peut-être pas mais pour un objet sexuel, çà oui ! réagit- elle avec vivacité. Mon pauvre ami, si tu t’étais vu hier soir : tes yeux te sortais de la tête ! Un vrai regard de pervers, d’obsédé sexuel !! Imagines-tu ce qu’une femme peut ressentir habillée de cette façon, exposée aux regards des tarés de ton espèce, déshabillée en permanence par les vicieux dans ton genre ? Non tu ne t’en doutes pas une seconde !
- Cela doit être très gênant, je le conçois…
- Mais bon bref, si j’en crois ce que tu me dis, c’est parce que tu n’aimais pas mon look que tu m’as trompée avec toutes les salopes qui passaient à ta portée. Je me trompe ?
- Euh… non… Madame…
- Si au moins tu t’étais comporté en homme ! Si tu m’avais dit clairement ce que tu attendais de moi, mais non, tu as préféré aller baiser ailleurs !
- Je sais, j’ai eu tort. Je vous en demande pardon… Vous m’impressionnez tellement !
- Tellement impressionné que tu n’as pas cessé de me mentir ! Tu te fiches de moi ?!
- Non, pas du tout, je vous assure. C’est vrai, je… j’aime le sexe, la sensualité. J’aime la transparence des dessous de dentelle, la douceur des bas de soie, les talons hauts... Je suis peut-être un obsédé mais c’est avec toi que je voulais vivre des moments de plaisirs. Seulement avec toi… avec vous, pardon ! D’ailleurs, j’ai essayé de vous faire comprendre à plusieurs reprises que j’aurais aimé vous voir habillée de façon plus sexy : rappelez-vous cette parure en dentelle noire que je vous avais achetée et aussi cette paire de Louboutin.
Sans vouloir vous faire de reproches, vous n’avez jamais voulu les essayer… Il me semble qu’à votre place, j’aurais essayé de les porter ne serait-ce que par jeu, juste une soirée. Je suis sûr que…
Julia m’interrompt en levant le doigt en l’air… Elle me fixe quelques secondes le regard trouble un sourire ironique sur les lèvres
- Qu’est- ce que tu viens de dire ?
- Euh… je ne sais pas… Si… je disais qu’à votre place, peut-être est-ce que j’aurais essayé de les mettre. Ce n’est pas un reproche bien sûr. Juste un regret…
- Mais tu n’as rien à regretter mon petit chéri… il n’est jamais trop tard pour bien faire !
Julia affiche à présent un sourire carnassier. Son regard est dur, ironique. Elle pointe sur ma poitrine son ongle manucuré.
- A ma place, tu les aurais essayés » ?? Et-bien, réjouis- toi : tu vas pouvoir te mettre à ma place ! Puisque tu aimes tellement ce genre de de look « sexy », les dessous affriolants, les tenues provocantes, les bas, les talons et je ne sais quoi encore, tu vas les porter ! Tu vas être comblé mon petit chéri ! Non seulement tu auras sous les yeux en permanence toutes ces choses si excitantes mais tu auras tout le loisir d’en apprécier la douceur sur ton corps. Et par la même occasion, tu pourras te rendre compte de ce que les femmes ressentent à être sans cesse considérée comme des objets sexuel par des pervers dans ton genre.
- Mais chérie…pardon Madame, ce n’est pas possible… je vais être ridicule…
- Ohhh, non, peut-être pas tant que cela… Au contraire même je suis sûre que tu as la taille mannequin. Lève- toi pour voir… Oui, un 36-38 devrait t’aller comme un gant…
- Mais je suis un homme…
- Oui, oh, un homme c’est vite dit : tu avoueras que tu n’es pas le prototype même du mâle viril avec ton mètre 70, tes muscles inexistants et ton petit sexe….
« La garce ! Elle touche là où çà fait mal ! Typiquement les stéréotypes féminins : du muscle, des poils et une grosse bite, voilà sur quoi les femmes basent leurs choix en matière de mecs. Ridicule ! C’est vrai que je ne suis pas très grand et pas très poilu mais je me sens aussi viril qu’un autre. J’ai des muscles et d’ailleurs, je fais un peu de tennis même si, c’est vrai, je ne suis pas un sportif dans l’âme. Quand à mon sexe, il est je dirais normal, pas très grand ni très gros mais normal… Et d’ailleurs, elle n’a pas eu l’air de s’en plaindre pendant nos deux ans de vie commune ! Dois-je lui en faire la remarque ? Tant pis j’ose…
- Je te… je vous plaisais pourtant il n’y a pas si longtemps…
- Ah oui ? et bien je ne m’en souviens plus… Et puis çà suffit maintenant ! Si tu veux que je te garde avec moi, il va falloir te plier à mes exigences. Puisque qu’en plus, tu ne travailles pas et que tu restes à la maison. Puisqu’ il n’est pas question non plus que tu restes inactif, tu feras le ménage, la cuisine, la lessive comme une bonne petite femme d’intérieur… Quelle bonne idée tu as eu ! Comme tu vas être mignonne avec un petit tablier, perché sur des talons de 15cms ! Je sens que je vais adorer me faire servir par ma nouvelle petite soubrette ! Ah, ah, crois- moi quand tu auras porté des portes jarretelles, des talons en permanence pendant un mois, je pense que tu auras beaucoup moins de goût pour le look sexy comme tu dis…
- Mais ma ché… Madame, pardon, je ne pourrai jamais…
- Tu ne pourras jamais quoi ?
- M’habiller en femme, en soubrette… Je sais que je mérite de payer pour ma faute mais tu ne peux pas me demander cela. Je veux bien tout faire pour me faire pardonner mais je ne peux pas accepter une humiliation pareille, je suis désolé…
- Et-bien, tu partiras dans ce cas ! Suffit ! Je te donne 24 heures pour réfléchir. D’ici là tu retournes dans ton placard pour t’apprendre à être insolent !
J’aurais dû prendre ma valise et sortir en claquant la porte ! Du fond de ma prison, je rumine… Cette histoire vire au cauchemar. M’habiller en femme ? Non mais, Julia est devenue complètement dingue ! Il n’est pas question que j’accepte cela ! Mon honneur est en jeu, ma fierté de mec…Comment je pourrais me regarder dans une glace après cela ? Non pas possible… Je peux accepter à la rigueur de me plier à certaines exigences comme de faire le ménage, la vaisselle mais pas plus ! Et même cela, c’est déjà trop ! Je la connais : si j’acceptais elle exigerait toujours plus de moi. Je ne veux pas être son esclave ! D’ailleurs, tout cela ne m’étonne qu’à moitié. J’avais remarqué depuis longtemps que Julia avait tendance à se comporter en véritable tyran : au boulot elle traite, parait-il, les employés comme des moins que rien, les hommes comme les femmes qu’elle humilie dès qu’elle en a l’occasion. Avec moi, elle se comportait de façon bizarre. Les rares fois où elle avait envie de faire l’amour il fallait toujours qu’elle ait le dessus, qu’elle dirige nos ébats. Sa position favorite était de me chevaucher, allongé sur le dos et parfois attaché au montants du lit, se servant de ma queue comme d’un gode. Elle me « baisait » selon ses propres termes, sans se préoccuper de mes attentes, de mon plaisir… Je n’avais pas le droit de jouir sous peine d’être giflé et puni par une longue période d’abstinence. Mais comment ai-je pu supporter cela ? L’amour, ok mais il a des limites. Mais tout çà c’est terminé ! Basta ! Dès que je peux, je me casse ! J’aurais dû le faire hier soir… Je suis un con… »
Etonnament je suis en érection… Comment est-ce possible ? En réfléchissant je dois convenir que le souvenir de mes parties de baise avec Julia m’ont excité. A ma grande honte je dois avouer que j’aimais sa façon bien à elle de me réduire à l’état d’homme objet. Oui, c’est cela, j’aimais cette idée de n’être qu’un objet, une sorte de godemiché vivant dont elle se servait pour assouvir son désir. J’aimais qu’elle me traite comme un soumis et peut-être en suis-je un finalement ? Je sors sans réfléchir ma queue de mon slip et j’entame une lente masturbation. L’idée que Julia pourrait ouvrir la porte et me découvrir dans cet état ne m’effraie pas mais m’excite au contraire ! Je ferme les yeux, me revois allongé sur le lit, contenant à grand peine ma jouissance tandis qu’elle enchaine les orgasmes. Lorsqu’elle était apaisée je devais m’accroupir entre ses cuisses ouvertes et trempées et lui faire « sa petite toilette » comme elle disait, avec ma langue. « Tu es un lécheur de minous extraordinaire me disait-elle Je t’adore ! » J’étais fier, heureux de lui donner du plaisir… Parfois elle me permettait de jouir sur ses pieds divins après que je les ai léchés pendant de longues minutes… Les yeux fermés dans la pénombre du placard à balai, je me masturbe doucement… Soudain, l’image de moi en robe de soubrette, perché sur des talons hauts m’apparait avec une netteté extraordinaire. Je marche dans l’appartement, un verre de whisky posé sur un plateau à la main… Julia vêtue seulement de son porte- jarretelle de dentelle, de bas noirs, jambes croisées, chaussée de ses talons Louboutin est assise sur le canapé. Je la sers puis m’accroupis pour lécher son sexe encore rempli de la semence d’un autre homme. Pendant que je m’active, elle téléphone à sa sœur Murielle lui raconte qu’elle m’a surpris avec une maitresse. « Il doit être puni comme il le mérite » clament-elles en chœur. Julia m’ordonne de m’allonger sur le lit, lève mon petit tablier et s’empale sur ma petite queue ridiculement dressée dans ma culotte transparente. « Je t’interdis de te laisser aller ! » dit-elle en levant son doigt manucuré. Je pars dans ma main dans un orgasme violent…
(à suivre)

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