Double Vie.

Je n’en reviens pas ! Je suis dégouté. Après sept ans de mariage ! Je ne sais pas comment une telle chose a pu arriver. Mais ne brulons pas les étapes.
Je vais écrire cette histoire qui me servira à étaler les terribles émotions que je viens de subir. C’est bien le terme : subir. Peut-être cela m’aidera-t-il à les digérer ? Quoique je doute que la chose soit possible.

Je dois bien avouer que la passion de nos débuts s’est quelque peu estompée. Mais malgré tout, j’aime ma femme et nous passons de bonnes soirées. Elle se montre tendre et sensuelle, comme elle peut devenir farouche et enflammée. Je ne la fais pas jouir à chaque fois mais je crois honnêtement que nous partageons de beaux moments de jouissance.

De mon côté, je ne peux nier avoir songé aller voir ailleurs à l’occasion. Ma fidélité à pourtant été à toute épreuve, à l’exception d’une nuit trop arrosée, lors de laquelle j’ai couché avec une ancienne collègue de travail. Sans suite et avec beaucoup de regrets. Ma femme ne l’a jamais su et je pensais ne jamais le lui avouer, du moins jusqu’à maintenant.

Aujourd’hui, j’ai congé. Ma femme est partie au boulot. Je me suis donc mis au ménage et à la lessive. Habituellement la lessive, c’est elle qui s’en occupe. Je me suis dit que ça lui ferait plaisir que je m’en charge pour une fois. C’est donc en rangeant ses habits dans son armoire (ce que je ne fais jamais par ailleurs) que je suis tombé sur un carnet. Il était dissimulé sous une pile de pantalons.
Je l’ai simplement déplacé avant d’être interpellé. Que faisait un carnet dans ses vêtements ? Ma curiosité à pris l’ascendant sur son intimité et je l’ai ouvert. Rien de bien méchant apparemment. Sur la première page, sa délicate écriture mentionnait simplement « Journal », ce qui m’a bien fait sourire. Ça faisait très petite fille.
J’aurais dû le reposer. Mais pourquoi le dissimulait-elle ainsi ?
J’ai donc tourné la première page que je vais transcrire ici.



« Je commence ce carnet car j’ai besoin d’écrire ce qui m’arrive ces derniers temps. Je ne peux partager ça avec mon mari, ni avec la plupart de nos amis que nous avons en commun.
C’est donc la semaine passée, qu’en surfant sur internet, je suis tombée par hasard (ou presque) sur un site de rencontres. Notre intimité est satisfaisante avec Grégoire et je me contente d’aller de temps en temps sur des forums sexualités, type femme actuelle. J’y lis des aventures qui m’excitent. Ça s’arrête là.

Par curiosité, je suis allée un brin plus loin cette fois-ci et je me suis inscrite sur un site de rencontres. J’ai créé un profil et j’ai longuement regardé celui des autres. Ça m’excitait et ce n’était pas bien méchant. Mais je me suis laissée prendre au jeu et j’ai finalement répondu à un type, Diego, qui cherchait à me rencontrer.
Nous avons beaucoup discuté et j’ai fini par accepter un rendez-vous. Nous devons nous retrouver devant le Dragon fly vendredi soir à 20h. C’est un bar du centre-ville.
Je viens d’éteindre mon ordi et j’en ai le cœur qui bat. Je crois que je suis en train de faire une connerie. Pourtant, je suis toute émoustillée et je crois que je vais aller à ce rendez-vous. Juste pour voir.
J’ai peut-être aussi besoin de me sentir attirante. Je vais provoquer un peu ce gars et voir sa réaction.

Grégoire est sous la douche. J’écris vite ces quelques lignes. Je viens de lui mentir pour mon rendez-vous. Il croit que je vais me faire un cinéma avec Lidia, une amie qu’il n’apprécie pas beaucoup. »

J’avais un peu honte de violer ainsi l’intimité de ma femme. Mais qu’auriez vous fait à ma place après avoir lu ces quelques lignes ? J’ai donc continué.

« C’est le grand soir ! Je m’habille sexy, juste ce qu’il faut ! Je veux éprouver mon sex appeal sur cet homme. Je vais jouer avec lui et je le quitterai. Je ne veux pas tromper mon mari. Juste pimenter un peu mon quotidien, pouvoir me dire que ce ne sont pas seulement les autres qui peuvent vivre des aventures ».


Un peu rassuré par cette phrase, j’ai failli poser le carnet en me disant que j’en discuterai ce soir de vive voix avec Florence.
En même temps, ces quelques lignes m’indiquaient que ma femme allait passer la soirée avec un inconnu dans l’idée de le provoquer. Un nœud au bide m’a incité à reprendre ma lecture.

« Je rentre de ma soirée ! Grégoire dort déjà. J’en profite pour écrire ces quelques lignes. Mon Dieu ! Qu’ai-je fait ?
Je suis arrivée au Dragon fly avec un peu d’avance.
J’ai donc attendu, tranquillement assise, seule, à une table au fond de la salle. Il n’y avait pas beaucoup de monde, une vingtaine de personnes tout au plus.

Cette attente m’excitait et me tendait. J’ai hésité à partir plusieurs fois. Mais, j’avais déjà l’impression de vivre une aventure. Un picotement délicieux me parcourait le corps et mettait mon esprit en éveil. Quand il est entré dans la salle, je l’ai tout de suite reconnu. Grand, cheveux noirs, mal rasé mais appliqué. Il s’est approché de moi, m’a souri avec son regard bleu perçant qui semblait pouvoir lire en moi.
Je ne sais quelle misérable phrase j’ai bien pu prononcer à ce moment, terriblement intimidée. Diego, quant à lui, su dissiper mes dernières craintes et me hisser vers une nouvelle confiance en moi. Dorénavant à l’aise, je passais une première demi-heure d’humour merveilleux et me laissais volontairement envouter par ce personnage surprenant et mystérieux.

Lorsqu’il m’invita à quitter le bar, je n’émis aucune résistance et me laissais guider, ma main dans la sienne.
Trois minutes plus tard, en face du bar, nous nous embrassions fougueusement.

J’aurais pu, avec une féroce volonté, m’arrêter là et rentrer. J’avais eu ce que je voulais. Mon excitation était à son comble et ma réussite satisfaisait mon amour propre au-delà de mes espérances. Mais aurais-je dû m’arrêter là ? Je ne peux le dire, tant je suis partagée par mes sentiments en écrivant ces quelques lignes.


Quoiqu’il en soit, j’acceptais son invitation et nous nous rendîmes dans un hôtel tout proche. Hall d’entrée magnifique que je vis à peine. Déjà nous arrivions dans une chambre somptueuse et terriblement romantique. Un tourbillon d’émotions me noyait dans des pensées inexplicables. Mon excitation emporta la partie et je me laissais entrainer sur le lit, dans les bras de cet inconnu ».

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