Double Vie 3

Non ! Non ! Ce n’est pas possible ! Pas ça. Je ne peux pas y croire. Quelle salope ! Quelle traitresse ! On s’était toujours dit que nous en parlerions si un jour nous étions attirés par quelqu’un d’autre, que ça faisait partie de notre amour, du respect que nous nous portons. Je sais bien que je suis le premier à avoir fauté, mais pas comme ça ! Pas à ce point. Pas chez nous.
Elle a laissé cet ignoble type, ce… ce…, elle l’a laissé l’enc… la sodomiser. Je ne peux pas croire que Florence ait fait ça. C’est un délire.
Un délire ? Mais oui ! C’est peut-être un délire ? Elle s’écrit un roman. C’est ça ! Elle scénarise par écrit ses fantasmes. C’est tout.

Pendant quelques minutes je me sens rassuré. Il n’est juste pas possible que ce soit vrai. J’en rigole en sentant le nœud dans mon ventre s’évanouir peu à peu.

Ça ne dure pas.
J’essaie de me rassurer comme je peux. Quelle faiblesse ! Mon esprit essaie d’ériger une barrière mentale à la violence qu’on lui impose. Déjà, cette barrière est prise d’assaut par le doute. Elle vole en éclats. Me voilà à nouveau brutalisé par ce que je viens de lire.

Mais comment l’a-t-elle laissé lui faire ça ? Elle a toujours prétendu que c’était sale et s’y est toujours refusée.
Je suis à nouveau tendu comme une corde à violon, comme un ballon de baudruche prêt à éclater. C’est Le terme. Eclater. Je vais… Je vais l’éclater cette salope.
Non… Non. Il faut que je me calme. Ressaisis-toi mon vieux !
Je dois pourtant réagir. Mais comment ? Quand elle rentrera ce soir, qu’est ce que je vais lui présenter ?
Ma réponse est dans ce livre. Je dois le terminer.

Dimanche matin.
Grégoire dort encore. Je crois qu’il a trop bu hier soir avec ses potes. Quant à moi, je me sens encore terriblement excitée par ma soirée avec Diego.
Comment faire pour le revoir bientôt ?
Je vais devoir attendre la fin de la semaine et trouver un prétexte pour sortir seule.

Ou alors encourager Grégoire à aller revoir ses potes ? Ou… Quelle idée ! Je pourrais. Non, je ne peux pas. Je n’oserais pas. Comment pourrait-il accepter ça ?

Je viens de me tirer un café et de passer un moment sur le balcon et je dois dire que cette idée me plait beaucoup. Elle revient sans cesse et s’installe confortablement en mon esprit.
Et si j’essayais de faire participer Grégoire ?

Mais comment l’amener jusque-là ? Je ne le connais pas jaloux. En tous cas pas particulièrement. Mais quand même ! Et puis, si j’essaie de me résonner. Diego est merveilleux au lit. Je le trouve sublime, mais je ne le connais pas vraiment. Grégoire, c’est mon amour, c’est mon homme. Je ne veux pas le perdre.

Et pourtant je ne veux pas laisser partir Diego. Je les veux tous les deux ; et je sais bien que ça ne pourra pas durer longtemps avant que Grégoire ne découvre ma liaison et alors, il sera trop tard. Il faut que je lui explique, que je l’y amène doucement.

Mais comment faire ? Je ne peux pas lui avouer comme ça, de but en blanc. Il faut que j’y aille avec précaution, patiemment. Je dois le préparer pour qu’il accepte que je couche avec Diego ; le préparer pour qu’il nous regarde et pour y participer enfin.

Et Diego ? J’en parle comme d’une évidence. Mais sera-t-il d’accord ? Il faut aussi que je lui explique. Ce sera plus facile. J’en suis certaine.

J’ai donc toute la semaine pour commencer à préparer mon Grégoire.
Ce soir, nous allons faire un petit jeu.

C’est une réussite. Nous progressons sur le bon chemin.
Hier soir, je me suis donc préparée pour la soirée. Ambiance tamisée dans notre chambre avec des bougies parfumées. Jolie tenue sexy, tout en dentelles rouge bordeaux comme Grégoire les aime. J’ai récupéré la boîte de cartes que j’avais achetée il y a deux ans. Nous n’y avions joué que deux fois.
J’ai sélectionné les questions et les défis pour n’en garder que ce qu’il aime.


Malgré sa soirée arrosée du jour précédant, Grégoire s’est laissé entraîner facilement. La température est montée agréablement. Après de longs préliminaires, nos corps étaient en ébullition.
Nous nous sommes ensuite lancés dans un jeu de rôles dans lequel je me suis jouée moi-même alors que Grégoire devait être un homme brièvement croisé à la réception de l’hôtel dans lequel nous devions passer la nuit.
Nous venions de faire l’amour. Grégoire m’avait attachée au lit. Il était ensuite parti se doucher en omettant de me délier. C’est à ce moment qu’il entrait dans le rôle de cet homme qui pénétrait dans notre chambre subrepticement. Il prenait place contre moi, puis sur moi, pour me refaire l’amour violemment. Le bandeau couvrant mes yeux m’empêchait de le voir et je l’encourageais en pensant qu’il s’agissait de Grégoire. Cela devait permettre à Grégoire d’assouvir ses fantasmes sans gêne tout en insinuant que je me faisais baiser par un autre homme. Sans le frein de notre relation sentimentale, Grégoire prenait possession de mon corps, comme seul un inconnu pouvait se le permettre.
Je ne pensais pas qu’il oserait me faire ça.
Après m’avoir embrassée et pénétrée à plusieurs reprises, il s’est petit à petit approchée de mon visage. Je m’apprêtais à le prendre dans ma bouche mais il a continué pour monter encore et finalement s’asseoir sur moi. Je n’en avais pas très envie. Je n’aime pas ça et il le sait, même si depuis que j’ai rencontré Diego, certaines barrières volent en éclats. Etant attachée, je n’ai pas pu le repousser. Il est resté longtemps comme ça à promener ses fesses sur mon visage, sur mes lèvres et j’ai… j’ai finalement pris goût à cette position humiliante un me servant de ma langue. Décidemment, je ne me reconnais plus.
Très excitée, j’espérais qu’il me fasse jouir mais je crois que c’était trop pour lui. Il est venu, en me demandant malheureusement la permission, de quelques coups de main se faire jouir sur ma bouche.
Ce n’était que la deuxième fois qu’il me faisait ça. Il était parcouru de contractions et de soubresauts que je n’ai que rarement vu chez lui.

Je m’en veux d’écrire ça mais je n’ai pu m’empêcher d’imaginer Diego nous faisant la même chose.
Nous y arriverons. C’est certain.

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