Coup De Théâtre

Kevin était un homme heureux, il avait un poste important dans une banque, directeur des relations clientèle, et Christine son épouse, huit ans plus jeune que lui, était comptable dans un centre commercial. Leur vie matrimoniale merveilleuse et épanouie, avec une parfaite entente sexuelle, le comblait pleinement.

Ce jeudi, il venait de terminer une réunion dans un hôtel, avec des clients étrangers, et il était plus que satisfait du résultat. Une promotion se profilait à l’horizon. Il se dirigeait vers sa voiture, le regard dans le vague, quand il vit Christine sur le trottoir d’en face.

Elle marchait bras dessus, bras dessous avec un grand barbu. Quoi ? Qui était ce type ? Pourquoi cette familiarité ? Il n’en revenait pas. À cette heure-ci, elle aurait dû être à son atelier théâtre à l’autre bout de la ville.

Elle le trompait ? Non impossible. Elle suivait ces cours deux fois par semaine et Kevin n’avait jamais rien remarqué qui sorte de l’ordinaire, aucun changement de comportement. C’était une erreur, un cauchemar, il allait se réveiller.

Il les suivit, pour essayer de comprendre et sortir du doute. Après quelques minutes, ils entrèrent dans un petit hôtel. Il s’approcha sans se faire voir, vit l’homme payer en liquide et Christine prendre la clé, puis se diriger vers l’ascenseur et attendre le type. Les portes se refermèrent sur un couple souriant, amoureusement enlacé.

Kevin était en état de choc. Sa femme, son adorable épouse qui lui avait juré amour et fidélité, avait un amant. Un autre que lui profitait de son magnifique corps, la pénétrait et la faisait jouir. Christine lui avait toujours refusé son cul, est-ce qu’elle acceptait avec lui ?

Elle l’avait trahi, elle le trahissait, ELLE ETAIT EN TRAIN DE LE TRAHIR ! Son cœur essayant de sortir de la cage thoracique, en sueur et les jambes flageolantes, Kevin retourna à sa voiture. Il dut attendre que ses mains arrêtent de trembler pour pouvoir démarrer.

Il retourna directement à la maison, oubliant le bureau, il avait besoin de s’isoler et de réfléchir.

Arrivé à la maison, son esprit lui montrait en boucle les images de Christine avec cet autre homme. Il n’arrivait pas à penser à autre chose, ça le rongeait de l’intérieur, il en était malade. Pourquoi ? Depuis quand ? Qui était-il ? Combien d’autres ? Les questions s’enchaînaient sans fin.

Elle l’avait trompé, mais ce ne serait pas sans conséquences. Il allait obtenir des preuves de sa perfidie et lui mettre ses mensonges sous le nez, avant de divorcer à ses torts à elle. La salope ! Il faisait tout pour qu’elle soit heureuse, à l’abri du besoin et au lit, sa priorité était de lui donner du plaisir. Elle ne méritait aucun pardon.

Jusqu’à ce qu’il monte un dossier, il allait faire comme si rien ne s’était passé, mais il ne toucherait plus cette catin. Il prendrait sur lui, pour ne pas lui jeter ses quatre vérités au visage. Il fit un énorme effort pour se calmer et quand Christine rentra, il était serein ou du moins il simulait de façon crédible.

- Bonjour mon chéri, ta journée s’est bien passée ?

- Très bien mon amour et toi ? Ton théâtre ?

- Parfaitement. Nous en sommes aux répétitions.

Ce fut une soirée semblable à tant d’autres et après le repas, ils regardèrent la télé, serrés l’un contre l’autre. En se couchant, Christine ne prit aucune initiative concernant un éventuel rapport sexuel. Son amant devait l’avoir comblée par tous les trous.

Kevin était dégoûté, mais cela l’arrangeait. Rien que de l’imaginer avec cet homme qui la prenait et la remplissait de… beurk, ça lui donnait envie de vomir. Il dormit mal cette nuit et la journée suivante fut pénible. Il avait du mal à se concentrer au travail.

Le week-end fut très long et il évita Christine tant que faire se peut ; c’était difficile de faire semblant d’aimer cette traîtresse. Ne voulant pas éveiller ses soupçons, Kevin parut très « amoureux » et lui fit plein de bisous, tout en essayant d’oublier qu’un autre avait déversé son sperme, dans la bouche qu’il embrassait.


Lundi son plan était au point. Il commença par appeler la responsable de l’atelier théâtre, pour avoir des renseignements sur les cours. Il devait en savoir plus à ce sujet.

- Bonjour madame, j’ai vu vous aviez un cours pour les débutants comme moi. Je suis intéressé et je voudrais quelques infos.

- Bien sûr monsieur, bien volontiers. Pour les débutants nous avons cours le lundi, de 18h30 à 20h30. Nous montons une pièce par an et donnons une représentation avant les vacances, pour les familles et les amis.

- Le lundi est la seule possibilité ?

- Oui. De plus, il faudra attendre la nouvelle session qui débute en septembre, pour commencer. En ce moment, nous en sommes aux répétions finales.

- D’a… d’accord, je vais voir mes disponibilités en septembre et je vous rappellerai.

- Merci bien de vous intéresser à nos cours. Vous pouvez, bien entendu, vous inscrire sur notre site internet.

- Parfait, merci et bonne journée.

- Merci, pareillement.

La salope, elle n’avait cours que le lundi et le jeudi était un alibi pour passer du temps avec son amant. Cela faisait presque un an qu’elle allait à ses cours de baise. Sa détermination à confronter l’infidèle à sa trahison, n’en fut que rene. Il allait se venger et la ridiculiser en exposant à tous son adultère.

Jeudi son plan était en marche et il s’était procuré une mini-caméra, plus discrète qu’un smartphone. Il avait pris congé et allait suivre sa femme pour la surprendre avec son amant et collecter de quoi étoffer son dossier de divorce. Elle finissait tôt et à 15h elle sortit de l’immeuble où se trouvait son bureau. Kevin avait pris son scooter afin de faciliter sa filature.

Christine marcha un peu et prit le bus. Kevin, dans le sillage du véhicule, vérifiait à chaque arrêt, si elle descendait. Le trajet dura une demi-heure, avant qu’elle n’en sorte. Il n’osa pas garer son scooter et la suivre à pied, de peur que l’amant ne l’emmène en voiture.


Elle finit par rejoindre son amant qui l’attendait à un coin de rue. Kevin monta sur le trottoir et laissa son scoot. Il les vit s’embrasser et se diriger vers une cour entre deux immeubles. Il les suivit sans avoir eu le temps de prendre des photos, mais bien déterminé à venger son honneur.

Ils entrèrent dans un bâtiment par une porte de service et Kevin courut pour la retenir, avant qu’elle ne se referme et se bloque. L’intérieur était sombre mais il les entendait parler et il marcha lentement en direction des voix. Une porte claqua tout près et il s’avança pour voir où ils avaient disparu. Il n’y avait qu’une entrée. C’était la merde, il n’avait pas pensé à un domicile privé. Il avait prévu une rencontre dans un hôtel et disposait d’assez d’argent sur lui, pour corrompre l’employé de la réception.

Belle ironie et chance de cocu. L’enfoiré était tellement pressé de baiser sa femme qu’il en avait oublié ses clés dans la serrure. Après avoir longuement écouté, il ouvrit le plus silencieusement possible et entra dans l’appartement. Il se retrouva dans un long couloir sombre et la seule lumière provenait d’une porte entrouverte. Il s’en approcha lentement.

Il entendait des bruits derrière le battant et il le poussa un peu plus, pour regarder ce qu’il se passait à l’intérieur. C’était la poisse, l’ouverture était dans le mauvais sens, donc pas moyen de filmer depuis l’encadrement. Il résolu le problème en rentrant rapidement et refermant derrière lui. Ni vu ni connu, ouf. Il se cacha derrière un grand coffre qu’il avait repéré.

Vu le peu de lumière et la taille de la chambre, il trouverait bien un moyen de sortir tout aussi discrètement, sans se faire remarquer. Ensuite il les attendrait dehors après leur baise, afin de récolter d’autres preuves pour son avocat.

À cet instant, les deux amant étaient cachés sous le drap et s’amusaient comme des fous, en émettant des petits cris de plaisir. Ils finiraient bien par se montrer, sa femme adorait la levrette.
Il guignait vers le lit, quand le drap se rabattit et les amants apparurent complètement habillés. La voix de Christine retentit.
- Tu peux sortir de ta cachette mon « amour ».

Kevin n’en revenait pas. Elle savait qu’il était là et avait articulé le dernier mot comme s’il s’agissait d’une insulte.

Il se leva, la paroi derrière lui disparut et de puissants spots le clouèrent sur place et l’aveuglèrent. Quand il réussit à distinguer ce qui l’entourait, il constata qu’il était sur une scène, dans un théâtre. Un public d’une vingtaine de personne, qui était apparu derrière ce qu’il croyait être un mur, applaudissait à tout rompre.

Christine et son compagnon s’approchèrent du bord de la scène et saluèrent. Kevin éberlué était resté sur place sans bouger. Il ne comprenait rien aux événements et restait debout, tel un pantin qui attend son marionnettiste. Christine se tourna vers lui.

- Merci beaucoup d’avoir participé à notre représentation.

Elle désigna le public de la main.

- Je te présente mes compagnons du cours de théâtre.

- Quoi ? Mais ça rime à quoi ton manège ? C’est grotesque.

- Ça fait mal d’apprendre que la personne qu’on aime nous trompe, n’est-ce pas ?

- Oui bien sûr, mais pourquoi m’avoir fait croire que j’étais cocu ?

- C’est une excellente question et pour te répondre il faut revenir en arrière, à la fête de naissance de Virginie, la fille de Paul et Patricia.

Paul tiqua à la mention de cet événement. La peur, le doute et un semblant de compréhension apparurent dans son regard. Il n’était plus si sûr de son bon droit.

- Il y a un mois ?

- Exact. Nous étions chez eux et les parents extatiques présentaient le bébé à tout le monde. J’étais un peu jalouse et j’avais quitté le salon pour faire un tour. Dans le bureau de Patricia, j’ai trouvé un baby phone que j’ai manipulé en rêvant de maternité et allumé par accident. Quelle n’a pas été ma surprise d’entendre mon mari et Cécile, ma dorénavant ex-meilleure amie, en train de s’envoyer en l’air.

- …

- Vous étiez pressés. Tu la prenais debout contre la table à langer, si j’ai bien compris, et après avoir joui elle t’a pris dans la bouche pour te finir. Elle a tout avalé et t’a bien nettoyé la queue, pour ne pas laisser de traces.

- Non ! C’était un coup de folie, nous étions horriblement gênés après et nous n’avons pas recommencé.

- Peut-être, peut-être pas. J’en ai informé son mari qui lui a fait un scandale d’anthologie. Cécile n’a avoué que cet unique adultère, elle aussi. Depuis, elle est dans ses petits souliers, de peur que son conjoint ne veuille divorcer.

- Je suis désolé, je ne sais pas ce qui m’a pris ce jour-là, j’ai perdu la tête. Je t’aime comme un fou, tu es la seule et l’unique pour moi. Je te supplie de me pardonner cet écart.

- Une seule fois, je pourrais peut-être, encore que difficilement, te pardonner, mais pour la petite stagiaire de la banque, Lisa, je fais quoi ?

Kevin était devenu tout pâle à la mention de Lisa. On aurait dit un animal traqué et pris au piège.

- Non, non, Lisa ne… non.

- Mais si Lisa. Tu sais que papa est policier ? Bon ben, certains de ses collègues t’ont suivi, suite à ton aventure avec Cécile. Je n’ai même pas été surprise, quand ils m’ont apporté la preuve, photos à l’appui, que tu courais après cette gamine tout juste majeure.

- Non, c’est… que… quoi ? Mais c’est illégal de surveiller un simple citoyen. La police n’a pas le droit, je vais porter plainte.

- Des amis qui ne sont pas en service, dans leur voiture personnelle, qui prennent des photos dans des lieux publics ? Non, je ne vois pas de problème.

- Alors tu as vu, il n’y a eu que quelques bisous. Cette fille me courait après et j’ai juste cherché à la repousser en douceur, sans la vexer, ni la faire souffrir.

- C’est vrai que tenter l’ablation des amygdales avec la langue, est le meilleur moyen de faire comprendre à une femme qu’on ne veut pas d’elle.

- Mais il ne s’est rien passé de plus.

- En public non, mais tu te rappelles mon congrès d’il y a quinze jours ?

- Quoi ?

- En fait, j’ai logé chez mes parents. Je pensais que l’occasion serait trop belle et la tentation trop forte, pour toi. J’avais raison bien entendu et tu as été filmé dans notre chambre, en train de faire des galipettes avec la demoiselle, pendant mon absence.

- Mais les flics n’ont pas de droit de filmer à la maison !

- Eux non, moi oui crétin !

- …

- Tu as fait la totale à cette brave gamine. La pauvre était tout excitée et troublée quand tu lui as demandé de te masturber, puis de te sucer et d’avaler. Elle s’est étranglée et en a recraché partout. Tu n’as même pas eu la délicatesse de lui faire un cunni pour lui donner du plaisir et la lubrifier, tu ne pensais qu’à toi. La perte de sa virginité, qui s’en est suivi, a dû être assez traumatisante pour elle, vu ton empressement à la pénétrer et tes violents coups de reins. On aurait dit un animal affamé et cette petite, toute jeune, t’excitait tellement que tu as perdu les pédales. Mais le pire, c’est quand tu lui as la main pour la sodomiser. Expérience qu’elle n’a pas du tout appréciée et qui l’a fait énormément souffrir.

Kevin était devenu de plus en plus pâle au fur et à mesure que Christine donnait des détails sur son comportement brutal et le crucifiait avec ses remarques acerbes.

- Non… si… elle était consentante.

- De toute façon, on verra ce qu’en pense son papa, quand il recevra la vidéo que je lui ai envoyée. C’est lui, qui a trouvé ce stage pour sa fille adorée. Tu sais qui est son père, n’est-ce pas ?

- Non… non.

- Le plus gros actionnaire privé de ta banque, il siège au conseil d’administration. Je suis sûre qu’il va apprécier de te voir violemment déflorer et enculer son bébé.

Kevin devint blanc comme un linge. Le sang s’était littéralement retiré de son visage. Ses yeux se révulsèrent et il s’effondra. Les spectateurs se remirent à applaudir à tout rompre en sifflant et hurlant des félicitations.

Christine était ravie, le scénario s’était parfaitement déroulé, ce qui n’était pas gagné d’avance. Tout son cours de théâtre s’était impliqué dans cette mise en scène, destinée à faire croire à Kevin qu’elle le trompait. Le minutage des scènes dans la rue avait été particulièrement compliqué et heureusement, son mari n’avait pas remarqué que le couloir et la chambre n’étaient que des décors. Sa prof lui avait bien dit que Kevin ne verrait que ce qu’il s’attendait à voir et elle avait raison. Insondable cerveau qui se conditionne tout seul. Maintenant, Christine pouvait laisser cette merde sur le sol et refaire sa vie.

Kevin se retrouva chômeur avec une pension alimentaire sur le dos et ses yeux pour pleurer. Il avait échappé de peu à une accusation de viol et n’avait dû son salut qu’à l’ambigüité de la situation. Dommage, il méritait le pire, mais son avenir s’annonçait de toute façon très sombre.

Christine avait noué des liens avec un jeune collègue de son père, qui l’avait aidée à se venger. Aujourd’hui elle concrétise enfin son rêve de maternité. C’est une fille !

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