Le Sextet De Musique Baroque (2)

Je regagne la chambre, heureusement déserte, car je m’effondre sur le lit en pleurant tout mon saoul. Un groupe réputé, accueillant, une famille prête à s’investir pour me faire progresser dans mon art, un salaire inespéré, tout ça passant par des parties fines ! Vite, réveillez-moi ! Mais personne ne vient à mon secours… Je m’allonge alors un peu, histoire de faire le vide dans ma tête, puis passe sous la douche. Que vais-je faire ? Partir demain matin presque comme une voleuse, à l’aube, sans bruit, ou après le petit déj en m’excusant platement, puis rester musicienne brimée jusqu’au mariage avec un riche homme d’affaires ? Ou laisser ma morale de bourge au vestiaire ? N’est-ce pas temps pour moi de réaliser quelques fantasmes tout en gagnant du fric ? « Artiste-pute », ça ferait bien sur ma carte de visite…
On frappe à la porte : c’est Claire qui rentre également dans sa chambre pour se préparer. En une vingtaine de minutes, elle m’éclaire sur pas mal de choses se passant ici et dont je me doutais un peu. Par exemple que l’ensemble vit en communauté comme les anciens hippies, chaque nuit avec un partenaire différent (hétéro ou lesbien). Tous les lits sont fabriqués spécialement pour être joints deux à deux et transformés en un très grand lit de 2m 40 de large. Les partouzes à quatre ou plus sont ainsi très fréquentes. Cela permet à tout le monde de bien se connaître, de se respecter et de s’aimer pleinement, de progresser réellement au même rythme. Il y a aussi dans les extras de petits films vidéos qui sont tournés spécialement et vendus exclusivement aux participants de ces soirées spéciales (tous les acteurs portent des masques).
Mais il n’y a pas que le cul : une caisse de solidarité existe. Alimentée par un prélèvement mensuel sur le salaire (environ 1.500 Eur) et abondée par les bénéfices coquets de placements mobiliers, elle a comme but essentiel d’acheter de grandes maisons à proximité des grands festivals où l’ensemble se produit régulièrement.

Chaque membre de l’équipe est ainsi propriétaire d’au moins une maison payée par la collectivité. Les nouveaux arrivants signent un engagement pour cinq ans minimum. Côté sexe, le recrutement est très sévère, surtout pour les hommes : Katie exige qu’ils soient bien membrés et endurants, entre autres détails. Pour les femmes, qu’elles aient en poitrine un C au minimum, un E au maximum et pas d’inhibition particulière. Je lui demande son avis sur la tenue que je me propose de porter ce soir : une robe courte et légère dos nu, tenant au cou avec une simple lanière et se prolongeant par une tresse jusqu’à la taille. Elle la trouve super et me conseille de la porter sans soutien-gorge pour plus de séduction.
Lorsque nous descendons, nous sommes accueillis par quelques vivats et autres sifflets d’étudiants qui nous mettent tout de suite dans l’ambiance. Il faut dire que Claire n’a pas hésité à enfiler un t-shirt très court et très fin, au travers duquel on peut deviner le galbe de ses seins et la pointe de ses tétons. Après une heure et demi passée devant un apéro puis à table, voici les portraits que je peux faire : Katie est une grande rousse aux cheveux frisés de 39 ans, pas plantureuse mais avec de belles rondeurs. Elle a fondé le groupe il y a treize ans avec John, son copain et amant anglais, après une rencontre au festival de Royan. Est arrivée ensuite Claire, deux ans plus tard, avec qui ils ont formé un trio (musical et amoureux). Puis Bernard et Lorraine qui, à l’époque, étaient amants, enfin Erik arrivé tout droit du conservatoire de Nantes il y a cinq ans (c’est le préféré de Katie, tant du point de vue musical que sexuel : en plus d’être le plus jeune, il est, paraît-il, le mieux monté des trois). John est le plus grand et le plus âgé de tous, il fait environ 1m 90 et a 42 ans ; une fine barbe blonde, toujours un sourire en coin, il est aussi le plus flegmatique et le plus spirituel de la bande.
Par opposition, Erik semble beaucoup plus torturé et animal, le type latin comme son prénom ne l’indique pas.
Claire a 35 ans. C’est une brune aux cheveux bouclés originaire d’Aix-en-Provence, les yeux marrons, toujours à la recherche d’une passion nouvelle et, dixit Lorraine, la plus délurée de l’ensemble. Bernard et Lorraine étaient élèves au conservatoire de Paris. Autant le premier est studieux, posé et presque taciturne, autant Lorraine est enjouée, instinctive et pipelette. Bernard a tout fait pour la retenir mais ayant rencontré il y a deux ans un metteur en scène parisien très coté, elle n’a eu de cesse de s’en rapprocher à la moindre occasion (elle est d’ailleurs enceinte de lui). C’est vraiment avec John que j’accroche le plus, il est vraiment charmeur et me fait plus d’une fois tomber dans une crise de fou-rire, l’alcool aidant. En retour, je remarque qu’il n’est pas insensible à mon charme, les yeux discrètement rivés sur mon buste (dont il a un large aperçu lorsque je suis penchée et que j’effectue des mouvements brusques). Pendant ce temps, Katie, occupée à nous conter ses folles aventures musicales à Bayreuth, ne se gêne pas pour enlacer Erik et lui caresser discrètement l’entrecuisse.
Une fois le dessert terminé, elle se lève et déclare qu’il faut maintenant « faire honneur à notre jeune invitée comme il est de coutume dans le groupe ». Tous les regards se tournent instantanément sur moi ce qui me fait un peu rosir. Je me tourne vers Claire d’un air interrogatif. Celle-ci se lève à son tour et m’apporte un cadeau en me susurrant à l’oreille : « cela va t’aider à effec le bon choix ». Le ruban défait, je retire de la boîte un large bandeau de velours noir. Mon étonnement et le « oh, mon Dieu » lâché immédiatement provoque l’hilarité de l’assistance. Claire m’attache le tissu solidement derrière la tête, m’invite à me lever, puis me guide vers une autre pièce, sans doute la cuisine, à cause de la réverbération des sons. Je suis comme dans un état second, sans doute un peu saoule, avec une impression de bien-être qui me semble suspecte : on a dû ajouter quelque puissant aphrodisiaque dans la sauce du plat de résistance ou peut-être dans le vin.
Une dizaine de minutes après, je suis guidée de nouveau dans le salon, du moins je le pense, puis Claire me fait faire plusieurs tours sur moi-même. La partie de colin-maillard proprement dite débute…
D’abord, on enlève mes sandales. Une sorte de balatum est posé par terre et on m’invite à le piétiner. On me fait ensuite m’agenouiller et Claire m’indique que je vais vite comprendre ce qu’il faut faire. Alors que je brasse de l’air dans tous les sens pour essayer d’attr quelques chose, au milieu des rires et autres chuchotements, plusieurs mains se posent sur moi et entreprennent de me masser, d’abord le dos puis tout le corps. On manipule mes seins, soulève le bas de ma robe, on masse mon ventre et mes jambes, de même que mon derrière. Une de mes mains heurte un ventre d’homme puis, en descendant vers le bas, une sorte de caleçon à l’intrigante protubérance. Pendant que je fais le tour du propriétaire à tâtons, mon autre main vient heurter quelque chose de similaire. On guide alors mes bras vers l’intérieur et mes mains se posent sur les protubérances en question : les deux messieurs bandent déjà dur…
J’entreprends de faire une description tactile complète de leurs membres sans oublier les pendentifs. Me voici, en quelque sorte, en train de « peser le pour et le contre », ainsi que Katie me l’avait demandé ! On m’invite maintenant à baisser les fins tissus retenant le tout, ce qui me permet, par la même occasion, de palper les fesses correspondantes. Pendant ce temps, je sens ma petite culotte glisser le long de mes cuisses et des doigts fouiller mon intimité. On m’invite à soulever les genoux : je sens le fin vêtement rouler jusqu’à mes talons. On m’écarte les jambes et il y a maintenant quelque chose qui me pénètre, sans doute des doigts. Je prends alors les deux sexes en main et m’applique à les branler doucement. Un troisième vient se poser sur mon front, s’essuie négligemment à mon visage tout en frottant ses couilles sur mes lèvres. Sa taille me semble très importante, ce doit être celui d’Erik.
Je sens son odeur musquée ; il laisse échapper quelques gouttes qui perlent à mon front. Quelqu’un guide ma tête et mes épaules vers le bas, afin d’adopter une position horizontale. Le sexe d’Erik cognant distinctement à ma bouche, j’ouvre mes lèvres pour l’accueillir. Je reconnais d’abord le gland, que je suçote le plus délicatement possible et que ma langue enveloppe d’un lent mouvement circulaire, puis tout le membre, que mes lèvres longent sur les côtés et par le dessous, jusqu’aux couilles. Le relief est plutôt musculeux avec de grosses veines saillantes. Je commence ensuite ma fellation, ouvrant ma bouche en grand pour le prendre le plus loin possible. Je commence à onduler nettement du bassin, à peu près en cadence avec le mouvement de ma tête. Quelqu’un dénoue la lanière de ma robe et la fait glisser à ma taille.
Le sexe que je masturbais de la main droite est parti et on me guide bientôt vers ce qui semble être une chatte. Quelques secondes après que l’on ait retiré ma robe, je sens un morceau de chair s’insinuer dans mon derrière. Il stationne un petit moment à l’entrée de mon vagin puis me pénètre d’un coup sec. Son va-et-vient puissant perturbe la fellation que je fais à Erik et produit bientôt un drôle de clapotis sur mes fesses. Mes seins bringuebalent d’avant en arrière, sensation à la fois violente et agréable car ils caressent au passage deux paumes de main habilement disposées (Claire ?). Je ne sais qui me laboure ainsi par derrière : je m’imagine que c’est John, une idée qui me plaît bien. Erik se retire de ma bouche et est remplacé, je suppose, par Bernard, moins long mais presque plus large. La sensation est plus douce car il est presque complètement épilé et sa verge beaucoup moins musclée. Son odeur, par contre, est moins agréable. Il me tient la tête et donne à ma fellation une nature nettement plus violente : j’ai du mal à bien suivre sa cadence, surtout avec les grands coups de rein que John m’inflige. Celui-ci se retire soudain mais le répit est de courte durée : Erik et son gros engin prennent le relais. Au bout de quelques va-et-vient, je sens son gland buter tout au fond de moi, ce qui m’affole complètement. Je commence ainsi à sortir quelques râles, certes bien étouffés du fait de ma bouche pleine !
J’introduis deux doigts dans le sexe de femme qui m’est présenté : dire que c’est peut-être Katie ! Bernard quitte ma bouche et me guide maintenant entre les cuisses supposées de celle-ci. Son sexe est parfumé et un premier contact m’indique qu’il est peu épilé et très mouillé. J’écarte ses cuisses au maximum pour être plus à l’aise à le lécher. Elle ondule du bassin et m’appuie fortement la tête sur son bouton durci, ce qui ne facilite pas mon travail de léchage. Ma langue arrive à peine à se frayer un chemin dans les méandres de son sexe qu’elle resserre ses cuisses, manquant de m’. En plus, je sens que mon orgasme ne va pas tarder sous les coups de boutoir d’Erik ; j’ai même perdu mon bandeau et personne n’y a trouvé à redire. Je peux ainsi constater que j’avais bien deviné qui était qui. Erik se retire enfin pour jouir. Je pense qu’il va éjaculer sur mes fesses mais pas du tout : pour ce baptême du feu, rien ne me sera épargné. Il me retire des cuisses de Katie et vient décharger son foutre sur mon visage et dans ma bouche (j’en avale un peu au passage).
Son goût âcre et sa texture épaisse me rebutent un peu et je dois surmonter mon dégoût pour mener la fellation à son terme. Même pas le temps de reprendre mes esprits que Bernard se soulage à son tour sur moi, très longuement, me maculant toute la face et les cheveux de ses longs jets saccadés. Je le finis aussi avec ma bouche et ma langue, des filets au menton, jusqu’à ce que John me présente à son tour sa belle queue blanche, toujours pour le même traitement. Avec une variante cependant : c’est moi qui le branle jusqu’à ce qu’il décharge dans ma bouche. Je réussis, cette fois, à tout prendre mais il me faut quand même un certain temps… pour tout faire passer !
Au bout d’un petit moment, occupée à m’essuyer ce que je peux avec un mouchoir en papier, Katie vient me glisser à l’oreille : « tu vois, je savais que tu allais dire oui ; en plus tu as bien pris ton pied, comme vous dites ici. Welcome in the Vitam Aeternam Ensemble ! »

(à suivre)

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