Juste Une Fois - Version 3 La Suite

En lisant les commentaires des lecteurs, suscités par les versions précédentes du récit « Juste une fois », j’ai imaginé une suite de la vie de Lison et de Julien.

Ce récit n’est pas une nouvelle version de la réaction de Julien après l’infidélité de sa femme, mais la suite de la version 3.

Lison et Julien ont divorcé… Avant de savoir ce qu’ils sont devenus, j’ai voulu donner la parole à Lison afin qu’elle nous explique son attitude lors de cette fameuse soirée à l’hôtel de Beaune.

Je suis un grand sentimental, cette histoire est plus une histoire d’amour qu’une histoire de sexe.
Avant de continuer votre lecture, je vous conseille de lire le récit original et les versions précédentes, surtout la version 3.

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Le soir, après avoir diné avec son mari, Lison rejoint un homme dans sa chambre, un inconnu rencontré au bar de l’hôtel. Son mari, Julien est désespéré.

De retour dans leur chambre, Lison lui raconte sa nuit. Julien n’accepte pas ce qu’il considère comme une trahison. Sa décision est prise, le divorce est prononcé, malgré les protestations de Lison qui renouvelle son amour pour son mari.

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LISON raconte

Pour regagner notre chambre, je cours dans les couloirs de l’hôtel, de cet hôtel qui a hébergé notre première nuit avec Julien. Ce long couloir témoin du scandale quand il me cherchait il y a à peine quelques heures, il est bien calme à cette heure avancée de la nuit.

Je viens de quitter Charles, il a voulu me retenir, mais non, je cours dans ce couloir pour rejoindre mon mari que je n’aurais pas dû abandonner. Je me rends compte que c’est lui que j’aime, c’est lui mon avenir.

J’ai passé combien de temps avec Charles ? Oups ! Plus de cinq heures, le temps passe vite. Que va dire Julien ?
Je stresse, comment va-t-il me recevoir ? Que vais-je pouvoir lui dire ? Il voudra savoir pourquoi… je ne pourrais jamais lui avouer… il faut que je trouve une bonne excuse… pas facile.

.. Ma tête se brouille, je n’arrive pas à mettre une idée devant l’autre.

Il me posera certainement plein de questions. Je ne pourrais pas lui cacher que j’ai baisée et jouis tourte la nuit, il doit bien s’en douter, je suis restée trop longtemps dans cette chambre.
Il m’aime. Je l’aime. Je lui demanderais pardon, je lui dirais… Enfin, je lui dirais tout un baratin pour faire passer la pilule.


J’arrive essoufflée à la porte de notre chambre. J’hésite la main sur la poignée, mon cœur bat à éclater. Pourvu qu’il dorme, la discussion sera pour demain matin, ça me laisse du temps pour réfléchir… je vais me glisser dans notre lit, demain on se réveillera côte à côte, nous ferons l’amour, la discussion viendra après. Ce sera plus facile après.

Aïe, Julien ne dort pas, il m’attend. Je vais être obligé d’improviser une raison qui tienne la route, une raison suffisamment crédible… mais quoi ?

Julien veut comprendre, c’est normal, le contraire m’aurait étonné… Prise au dépourvu, je lui dis tout ce qui me passe par la tête « je ne comprends pas ce qui m’a pris », « j’étais envoutée par cet homme », « juste un inconnu rencontré au bar », « pardonne-moi », « comment t’expliquer alors que je ne comprends pas moi-même ». Une excuse, qui n’en est pas une, va-t-il me croire, voudra-t-il me pardonner ?

Petit à petit, je m’enfonce dans mon mensonge, je fini par y croire moi-même à force de jouer à l’idiote qui ne pense qu’avec son cul. Pour me justifier, la phrase choc « juste une nuit, ça ne compte pas », où suis-je allée chercher une telle bêtise ?

Julien me demande des détails, comment lui raconter cette nuit d’amour ? Je lui ai avoué avoir couché avec un inconnu, ça devrait lui suffire, pourquoi des détails ? Je ne peux pas lui avouer que je ne l’ai pas fait cocu, mais que je l’ai trompé. Lorsque Charles me baisait, qu’il me faisait jouir, je l’aimais.

Prise de cour, ne sachant quoi inventer, j’ai raconté ma nuit, en détail, comment il m’a prise, comment je l’ai sucé, comment il m’a fait jouir, combien de fois, et que j’ai accepté qu’il éjacule en moi.


Julien semble croire à ma fable, enfin je l’espère. Je vois bien qu’il souffre, je m’en veux, mais ce serait pire s’il savait la vérité.

Fatiguée, je me couche, espérant que Julien vienne à côté de moi, me prenne dans ses bras, malheureusement il préfère rester tout habillé dans le fauteuil. Dommage,

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Lové dans mon lit, je me mets en boulle sous la couverture. Avant que le sommeil ne me gagne, mon esprit repasse les quelques heures que nous venons de vivre.

Ouf, ça ne s’est pas trop mal passé avec Julien, ça aurait pu être pire. S’il m’avait fait la même chose, je ne l’aurais même pas laisser parler, j’aurais fait ma valise. Lui, comment va-t-il réagir demain ?

Pourquoi lui avoir donné autant de détails, je n’ai pas réfléchi à ce que je disais, j’aurais dû m’apercevoir que je lui faisais encore plus de mal, j’aurais dû minimiser.
« Juste une nuit, ça ne compte pas », c’est idiot. Excuse tirée par les cheveux mais je n’ai pas trouvé mieux.

Quel plaisir j’ai pris, j’ai un peu honte. Avec mon Julien c’est mieux, cent fois mieux. Je l’aime, je suis certaine qu’il me pardonnera.

Je cherche le sommeil, encore sous le choc de ce que je viens de vivre.
Charles, ce passé qui m’a sauté à la figure. En allant le rejoindre dans sa chambre, je voulais juste discuter, retrouver mon passé, ma jeunesse, jamais je n’aurais imaginé... Je ne voulais pas tromper Julien. Quand il a ouvert la porte, Charles a dû se méprendre sur mes intentions. J’aurais dû lui dire non, je n’ai pas pu…. Ou je n’ai pas voulu ?

C’était il y a quelques heures à peine, je revis tout cette soirée :
Je retrouve ma jeunesse, je ne connaissais pas Julien à l’époque. Je laisse Charles m’embrasser, me caresser. Tout s’est enchainé très vite, je me retrouve nue sans vraiment le vouloir, ça me plait qu’il me regarde, qu’il me prenne dans ses bras. J’aime le sucer, sa queue est douce dans ma bouche, je devrais arrêter avant qu’il ne jouisse, et j’avale tout, je suis folle, jamais Julien ne s’est permis, je n’aurais jamais accepté.

Très vite il me pénétre, classique, mais quel orgasme quand il éjacule au fond de ma chatte. Je prends vite une douche pensant rejoindre Julien, essayer d’expliquer l’inexplicable.

Tout à coup, un grand bruit, des coups sur les portes, sur les murs, des cris, un brouhaha dans le couloir. Comme tous les clients Charles ouvre la porte pour voir ce qui se passe, en voyant Julien hirsute, s’agitant dans tous les sens, je comprends qu’il me cherche, c’est lui qui fait ce tapage dans le couloir. J’aurais dû me jeter dans ses bras, même nue enroulée dans une serviette, mais je n’ai pas osé devant tous les clients.
Avant que Charles ne referme la porte, nos yeux se croisent « attends-moi Julien, je m’habille et j’arrive ».

Mais Charles m’a prise dans ses bras, un dernier baiser, juste un baiser et je m’en vais. A nouveau je me laisse bercer, ses mains me font perdre la tête, adieu mes belles résolutions. Il me retourne pour me prendre en levrette, que c’est bon, un nouvel orgasme me secoue tandis qu’il se répand en moi.
Je suis fatiguée, vidée, je veux me reposer un peu avant de rejoindre notre chambre. Blottie dans les bras de Charles, je ne dis rien, mon esprit est avec Julien « j’arrive ». Charles me caresse, m’embrasse du bout des lèvres, me parle de sa vie, de sa femme, de son métier, me trouve belle. Tandis que mon corps frissonne, je lui parle de nous, notre première nuit dans cet hôtel, notre mariage il y a un an, notre désir d’s, mes études. Il ne dit rien m’écoute mais ses mains s’activent sur mes fesses, je frissonne alors qu’un doigt titille mon petit trou, Julien n’y a jamais eu droit, mais là j’accepte sa caresse. Charles me retourne, je sens son gland qui passe et repasse dans mon sillon, je me cambre et le laisse me pénétrer, il jouit au fond de moi, je suis effarée, pourquoi l’avoir laissé faire ?

Affolé, je me rends compte que je suis avec Charles depuis beaucoup trop longtemps. Il faut que je parte vite.
Je cours dans les couloirs de l’hôtel heureusement vide à cette heure. Julien ne dort pas, il m’attend, je revoie encore sa tête, entre tristesse et colère.

A force de tourner toutes ces idées dans ma tête, je me suis endormie.

Au matin, je suis seule dans la chambre, « Julien, où es-tu mon chéri ? ».

J’ai attendu toute la matinée, je ne compte plus le nombre de messages, de sms que je lui ai envoyé. Mais je dois me rendre à l’évidence, il m’a abandonné.

Je ne peux pas demander de l’aide à Charles, je ne veux plus le voir, il va encore se faire des idées. C’est de Julien dont j’ai besoin. Tout de même, il aurait pu m’attendre. Ce n’est pas gentil de sa part, mais je n’arrive pas à lui en vouloir.
J’ai dû me débrouiller pour rentrer, heureusement que le maitre d’hôtel a été compréhensif, il m’a bien aidé. Il me regardait d’un drôle d’air. Bien sûr, une femme que son mari vient d’abandonner… j’ai encore le beau rôle.

Pauvre Charles, il était dans tous ses états, on pouvait entendre ses cris depuis le hall. J’ai vu sa voiture, Julien c’est toi qui as fait ça ? Je ne te savais pas si violent.

Dans le TGV qui m’emporte à Lille, la fatigue me gagne, je somnole, ma tête envahie par mon passé.
Je repense à Charles.

--- oo ---

Au bar de l’hôtel, un pur hasard, Julien ne s’est pas aperçu de rien, ne s’est douté de rien, juste un peu surpris de la familiarité de Charles, il me tenait la main, il a même posé la sienne sur mon genou, sans réaction de ma part… Julien a vu rouge, mais sans prendre conscience de ce que nous vivions, comment aurait-il pu ?

Charles, je l’ai reconnu dès que je l’ai vu. Il m’a souri, Je suis certaine que lui aussi m’a reconnu, ou alors il drague toutes les filles qu’il rencontre, c’est encore possible. Il a attendu que je sois seule pour venir me parler. Ah, si Julien était resté avec moi.

Charles mon amour de jeunesse. Je ne pensais plus à lui depuis longtemps, parfois le hasard fait mal les choses.
En vacances avec mes parents dans les Alpes, plus tout à fait une ado, pas encore une femme, mon cœur s’est emballé, un homme un vrai me regardait.
Il était marié, combien avait-il ?... 30 ans de plus que moi ? Tant que ça ?... Mais je suis tombé sous son charme. C’est la première fois que j’étais amoureuse pour de bon. Je l’aimais comme on aime à cet âge, un amour total, exclusif, unique. Quand il m’a prise, je me suis sentie femme pour la première fois. J’étais vierge, je n’ai rien oublié, ses baisers, ses caresses…
A la fin des vacances, j’étais effondrée, j’aurais voulu partir avec lui, je pensais même qu’il allait quitter sa femme pour moi. J’étais vraiment naïve. Lui voulait se faire une petite jeune, rien de plus.

En le rejoignant dans sa chambre, je n’avais pas l’intention de tromper Julien. Je n’ai pas réfléchi, je ne pensais pas rester longtemps, juste le temps de parler un peu. Je voulais continuer à évoquer nos souvenirs, petit à petit je retrouvais mes émotions d’antan. Je n’aurais pas imaginé que… Non, je ne suis pas honnête, je crois que je me cache la vérité à moi-même, j’avais envie de revivre ce que j’avais vécu il y a tant d’années, j’étais retombée sous son charme.
J’ai honte, car je n’arrive pas à oublier cette nuit, à oublier le plaisir que m’a apporté Charles.
J’ai encore mal aux fesses, je n’ai pas l’habitude. Pourquoi ai-je accepté ce que je refuse à Julien, je n’ai pas osé dire non. Maintenant je m’en veux, quelle gourde je suis !

Julien avait l’air très en colère. Je peux le comprendre, mais j’aurais tant voulu qu’il me prenne dans ses bras, me blottir contre lui. Il aurait pu m’embrasser, j’aurais même aimé qu’il me fasse l’amour, preuve qu’il ne m’en voulait pas.
Mais non je suis seule ce matin, seule dans ce train qui me ramène chez nous. J’imagine lui tomber dans les bras en arrivant, il aura aussi réfléchi, il m’aura pardonnée. Nous nous embrasserons à ne plus pouvoir respirer.

Je me suis bercée d’illusion. De retour à Lille, Julien ne m’ouvre pas, où est-il ? J’ai dû me réfugier chez ma sœur, que vais-je bien pouvoir lui dire ? Impossible de lui dire la vérité, elle connait Charles, déjà à l’époque elle m’avait passé un sacré savon, comme une sœur ainée, elle voulait me protéger. Je lui ai donc servi la même salade qu’à Julien… je suis certaine qu’elle ne me croit pas, tant pis.

Julien ne voulait plus me voir, heureusement que Marie a insisté. Je suis anéantie, je n’aurais pas cru qu’il réagisse comme ça. Il a parlé de séparation. Non ! J’espère qu’il n’est pas sérieux. Nous nous aimons depuis tant d’années, nous n’allons pas divorcer après un an de mariage. Je l’aime toujours autant, je ne veux pas le perdre. Il m’a dit que je l’ai humilié, ça je ne l’ai jamais voulu.

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Julien n’a rien voulu entendre, nous avons divorcé. Je n’ai eu aucune force pour lutter, aucun mot pour me défendre.

Lors de l’entretien avec la juge, j’ai joué le rôle de la fille inconsciente de sa conduite, j’ai préféré passer pour une sotte qui a trompé son mari. « Juste une nuit, ça ne compte pas », toujours la même phrase idiote, tout plutôt que de dire que l’espace de cette nuit j’ai aimé, aimé follement un autre homme.
Devant la juge, Julien était toujours en colère, il semblait blessé, si je lui avais avoué connaitre Charles, et avoir baisé avec lui par amour, ça aurait été pire. Je lui aurais fait encore plus de mal, pour rien.

La juge n’a même pas essayé de me comprendre, j’avais l’impression d’être la seule fautive. Julien n’aurait-il pas pu me rattr, pour me protéger contre moi-même ?

J’espérais tant que julien me pardonne, mauvais calcul. Bien sûr pour lui cette nuit à compter, beaucoup trop. Il pense que je l’ai trahi, son amour-propre a été plus fort que son amour pour moi.

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J’ai arrêté mes études, dommage, il me restait à peine un an avant le diplôme.

Ne sachant quoi faire, je suis retournée à Nice chez mes parents. Ils n’ont pas compris notre séparation. A eux non plus, je n’ai rien osé dire, ils accablent ce pauvre Julien pensant qu’il a rencontré une autre femme. Je ne les ai pas contredits, ça m’évite de répondre à leurs questions, ainsi je deviens la victime. Pas très honnête, mais tellement plus pratique.

Me retrouvant seule chez mes parents, je prends enfin conscience de tout ce que j’ai perdu, juste pour une nuit.

J’ai rapidement trouvé du boulot dans un cabinet médical, ce n’est pas trop compliqué.
Côté cœur, calme plat. Quelques flirts sans importance lors de sorties entre amis, mais impossible d’imaginer passer ne serait-ce qu’une seule nuit avec un autre homme. J’aime toujours Julien. Charles je l’ai oublié, oublié la folie de cette nuit.

La vie s’écoule, monotone, au bout de quelques mois, je décide d’aller rendre visite à ma sœur à Lille.

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Après avoir fait le tour de mes amies, j’ai envie de revoir Julien. Je n’arrive toujours pas à croire que tout est fini entre nous. Ai-je encore un petit espoir en attendant dans sa salle d’attente ?
En le voyant, mon cœur bat la chamade dans ma poitrine, m’a-t-il remplacée ? Je n’ai pas eu l’impression qu’il était très heureux.

Les larmes me sont montées aux yeux lorsqu’ il m’a montré la salle de soin qui m’était destinée. Je crois que lui aussi regrettait, regrettait quoi ? Sa décision de nous séparer ?

Je suis parti, sentant que c’était la dernière fois que nous nous voyons.

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JULIEN raconte

Cela fait plus d’un an que le divorce a été prononcé, je n’ai plus eu de nouvelle de Lison depuis la rencontre avec sa sœur. Je ne lui en ai pas donné non plus. C’est de l’histoire ancienne. Depuis, j’ai bien fait quelques rencontres, sans lendemain. Je n’arrive plus à faire confiance à une femme.

Cet après-midi, en ouvrant la porte de la salle d’attente de mon cabinet dentaire, Lison est là, attendant son tour au milieu de mes patients. Je ne sais pas si je vois la femme que j’ai aimé ou celle qui m’a fait si mal.

Nous discutons un moment, je lui montre la salle de soin que j’avais prévu pour elle, quand elle aurait décroché son diplôme. Matériel neuf, il n’a jamais servi. J’ai eu l’impression qu’elle regrettait.

En venant, espérait-elle une nouvelle vie avec moi ? Je me souviens des jours heureux, avec le temps on ne se souvient que des bons moments. Mais elle m’a trop fait souffrir.

« - Au revoir Lison, je te souhaite beaucoup de bonheur.

Je la prends dans mes bras, une dernière bise. La porte se referme sur mon amour de jeunesse.
Par la fenêtre, je regarde avec nostalgie Lison qui s’éloigne dans la rue, une bouffée de souvenirs me serre la poitrine.

Je retourne à mon travail, une jolie patiente m’attend bien sagement installée, elle me sourit :

« - Bonjour, je suis étudiante, je termine mes études en dentaire. J’espère décrocher mon diplôme à la fin de l’année. Mais, cette fois, c’est moi qui ai mal aux dents.

Je lui souris, tout en lui demandant d’ouvrir grand la bouche…

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Emilie, ma jolie patiente. Nous avons échangé sur le métier de dentiste, elle est revenue plusieurs fois au cabinet, plus que nécessaire.
Je l’ai invité à diner… et un jour… plutôt un matin, elle s’est réveillée dans mon lit.

Belle Emilie. Etais-je amoureux d’elle, ou inconsciemment j’ai voulu remplacer Lison ? Je l’ai aidé à faire ses révisions, elle a obtenu son diplôme avec une mention… j’étais heureux pour elle. En fermant les yeux, j’imaginais Lison fêtant avec moi sa réussite, un verre de champagne à la main.
Au lit aussi, elle a vite appris la belle Emilie … Elle avait changé, j’avais rencontré une jeune fille étudiante, au bout de quelques mois, c’est une jeune dentiste, une femme sure d’elle que je serais dans mes bras.

Je ne lui ai jamais demandé de venir travailler avec moi… pas à la place de Lison.

Les plus belles histoires ont une fin… Un soir, elle m’a annoncé son désir de rentrer chez elle, à Nantes, ses parents lui offraient un beau cabinet. Elle pas plus que moi, nous ne pensions vieillir ensemble. Petite parenthèse dans nos vies… un bout de vie à deux.

Elle est partie un matin, après une nuit d’amour, une nuit d’adieu. Belle Emilie, tu m’as aidé au moment où j’en avais le plus besoin, tu resteras un beau souvenir.

Avec le travail, le temps passe vite, il faut se faire une clientèle, se tenir au courant des nouveautés, des nouvelles règlementations. Je m’investis dans le syndicat des dentistes, pour aider les nouveaux à s’installer. Les sorties entre collègue me tirent de ma solitude, ponctuées de quelques aventures d’un soir, sans lendemain, je ne cherche pas à m’attacher.

Les propositions de congrès ou de colloques professionnels ne manquent pas. Superbe séminaire en Thaïlande organisé par un fabriquant de prothèses, je n’ai jamais compris qu’il faille aller aussi loin pour se former … Dépaysement… Aventures d’un soir avec des collègues féminines loin de leur confort et de leur mari… Sans oublier les visites touristiques prévues dans le programme.

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LISON raconte

Bientôt deux ans, Nice est une ville sympa, je me suis faite des amis. Je ne vis plus avec mes parents depuis longtemps, j’ai pris un petit appartement dans le centre-ville.
Côté boulot, je ne suis pas resté l’assistante de ce toubib qui avait des vues qui ne me plaisaient pas. Depuis je fais des petits jobs.

Lors d’une soirée, j’ai fait la connaissance d’Alain, il est commercial et se déplace souvent entre Menton et Saint-Raphaël, son territoire comme il dit. Il est marié et a déjà une grande fille presqu’une ado, il ne me parle jamais de sa femme, j’ai l’impression que ça ne va pas fort entre eux, sinon pourquoi se serait-il intéressé à moi ? Ça me fait plaisir de le voir de temps en temps, il me réserve le mardi soir quand son épouse va à son cours de gym, pas un cinq à sept, plutôt un 20-22 heures, petit resto, petite baise., je ne suis pas amoureuse, il est gentil, je suis bien avec lui. Le temps d’un repas, j’y crois.
Nous n’avons jamais passé une nuit, encore moins un week end ou des vacances ensemble, mais ça me convient. Je sais qu’il ne quittera jamais sa femme pour moi, d’ailleurs je ne lui demande pas.
Je ne sais pas si je tomberais un jour de nouveau amoureuse, mon prince charmant n’a plus voulu de moi.

Nice est une ville de congrès. Au congrès des orthodontistes, je décroche un poste d’hôtesse pour expliquer les nouveautés sur le stand d’une grande marque de prothèse. C’est bien, j’aime les contacts, rencontrer des gens.
Ce matin, je n’en crois pas mes yeux, sur le stand là-bas, Julien, j’arrête de respirer… Il m’a vu lui aussi, nos yeux se croisent, je rougis légèrement, mes jambes me lâchent… Que va-t-il faire ? Il me sourit, il a l’air content de me voir.

Il se dirige vers moi…Mon dieu, faites que … faites que… faites que…

« - Bonjour Lison.

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JULIEN raconte

Ce printemps, je dois représenter le syndicat des dentistes à un congrès à Nice sur les techniques d’implant. Les techniques évoluent vite, ça fait partie de la formation permanente.

J’abandonne mon cabinet quelques jours, ça me changera un peu. Nice, la ville me plait, je décide d’y aller en voiture, pour faire une halte en Avignon chez des cousins. Petites vacances bien méritées.
Je ne suis plus retourné à Nice depuis bientôt 4 ans, pourtant nous y allions tous les étés avec Lison, vacances traditionnelles, une semaine dans sa famille. Qu’est-elle devenue ? Si je me souviens bien, elle avait trouvé un poste d’assistante dans un cabinet médical. S’est-elle remariée ? A-t-elle des s ? Elle en voulait trois… Nous en avions tellement rêvé ensemble.

Après une halte en famille comme prévu, j’arrive en fin de matinée pour découvrir l’hôtel qui m’a été réservé. Les organisateurs ne se sont pas foutus de moi, un quatre étoiles pas trop loin du vieux Nice et du Palais des Congrès.

Dans le hall d’entrée du Palais Acropolis où a lieu ce séminaire, quelques stands tenus par des fabricants venus faire un peu de publicité.
Je tombe en arrêt, je ne rêve pas, cette belle jeune femme, c’est bien Lison. Elle a les cheveux plus courts, bien bronzée, sa tenue très sage convient parfaitement au lieu, elle parle avec tout le monde, elle a l’air à l’aise, un sourire de circonstance accroché à ses lèvres.

Elle m’a vu, nos regards se croisent, je lui souris. Elle a l’air un peu gênée, mais me renvoie son plus beau sourire, celui que je lui connaissais, avant.

Je m’approche :
« - Bonjour Lison,
« - Bon... bonjour Julien,

Nous nous regardons sans rien dire… pourquoi suis-je aussi troublé… je la prends dans les bras et sans hésiter lui fait deux grosses bises. Elle ne s’arrête pas :
« - Ici c’est quatre,

Je m’exécute.

Quelques mots rapides, la première conférence va bientôt commencer.
« - On se voit à la pause,

Après la pause du matin, on a déjeuné rapidement à midi à la cafétéria. J’avais envie de tout savoir d’elle, je crois qu’elle aussi. Nous mangeons peu, nous parlons beaucoup, en copain de fac, comme de vieux amis qui se retrouvent.

Lison connait bien Nice :
« - Tu es libre ce soir, il faut que je te fasse connaitre un super resto de fruits de mer, toi qui aimes ça.
« - Ok, on finit à 17 heures, je dois encore passer à l’hôtel, tu peux venir me chercher ?

J’avais prévu une soirée avec des collègues, mais j’ai vite choisi.

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Je retrouve Lison dans le hall de l’hôtel, elle est assise dans un des grands fauteuils, regardant la taille du hall :
« - Ouah ! Quel palace, t’es devenu un vrai pacha.

Lison me guide, nous allons à pied dans un restaurant place Garibaldi, en bordure du vieux Nice. Il y a foule, heureusement qu’elle a réservé.

Après les banalités d’usage, on passe la commande d’un immense plateau de fruits de mer, et d’une bonne bouteille de vin blanc. Lison a déjà les yeux qui pétillent. Nous dinons avec appétit, la table est bonne, l’ambiance agréable.

Au cours du repas, nous nous racontons nos vies, je ressens beaucoup de nostalgie dans ses propos.

Une voix familière m’interpelle, je reconnais un ancien ami d’enfance. Il a aussi connu Lison à la Fac. Lison se lève, petite bise, enfin 4 comme c’est l’usage dans le sud :
« - Alors les amoureux…

Il était à notre mariage, mais il semble évident qu’il ne sait pas, il nous croit toujours ensemble :
« - Veinard, tu as toujours eu de la chance, la plus belle de la promo. Tu sais Lison nous étions tous amoureux de toi, moi aussi, pourquoi c’est lui que tu as choisi ?

Sans attendre une réponse, il continue, faisant seul la conversation.
« - En plus tu étais la plus douée d’entre nous. Vous vous êtes installés sur la Côte ?

Sans vraiment m’en rendre compte, j’ai posé ma main sur celle de Lison, nous offrons l’image du couple parfait.

Ça nous fait plaisir de le revoir. Ni Lison, ni moi n’osons lui dire la vérité. Quelques quiproquos, mais heureusement il parle tellement qu’il en oublie d’écouter. Il nous raconte sa vie en quelques mots, mais ses amis l’attendent :
« - Allez, je vous laisse… à un de ces jours, si vous restez dans le coin.

Et après une nouvelle série de bises à Lison, il rajoute en riant :
« - Et quand vous ferrez des petits, n’oubliez pas de m’en garder un.

Nous le regardons s’en aller.
Me rendant compte de son trouble, je retire vivement la main que j’avais posée sur celle de Lison :
« - Excuse-moi,

Petite promenade au clair de lune pour rejoindre l’hôtel où elle a laissé son scooter, je suis bien. En se quittant, nos lèvres se frôlent. Eh ! pas de bêtises.

La soirée a passé trop vite. De retour dans ma chambre, je rêve de Lison blottie dans mes bras, dans ce lit trop grand pour moi. Je bande, qu’est ce qui me prend, … je ne vais tout de même pas me branler en pesant à elle.

Le lendemain, vendredi, il y a beaucoup de monde, j’ai juste le temps de lui faire un petit bonjour de la main. Lison est déjà assaillie par les visiteurs. Un homme dans la cinquantaine vient la voir, ils se font la bise et se mettent à discuter dans un coin, est-ce que par hasard ? Je ne vais tout de même pas être jaloux, c’est sa vie, mais je ne peux m’empêcher de les observer de loin.

Nous nous retrouvons à la pause-café, elle a l’air heureuse en me voyant :
« - Bien dormi ?
« - Merci pour cette soirée, tu as choisi le restaurant idéal.
« - A Nice, c’est un classique… Au fait, tu m’as bien dit que tu remontais demain en voiture pour Lille, j’aimerais passer quelques jours chez ma sœur, tu pourrais m’emmener ?

Sans réfléchir j’accepte. Mais, j’ai prévu de partir tôt pour faire le trajet en une étape
« - Je serais dans le hall de ton hôtel à six heures, si tu veux.
« - Fais la grasse matinée, sept heures ce sera bien.

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Nous ne nous sommes pas revus de la journée. J’ai diné le soir avec un collègue de Bordeaux, je suis tout de même venu à Nice pour le boulot.
Au petit matin, ponctuelle, elle était là à 7 heures, Elle m’attendait avec un gros sac.

Le trajet va être long. Selon son habitude, Lison s’endort rapidement, je la regarde à la dérobé. Je me surprends à mater ses cuisses, à essayer d’apercevoir un sein au travers son chemisier. Pourquoi suis-je autant troublé ? Quelle est belle ! Encore plus belle que dans mes souvenirs.
Nostalgie, j’ai l’impression de rentrer de vacances avec elle, comme avant.

L’autoroute est chargée, un embouteillage commence à l’approche d’Aix, déjà. Ça y est, on est bloqué, que se passe-t-il ? Au pas nous contournons la ville, mais nous avons perdu plus d’une heure.

Dès la prochaine aire, arrêt pipi. Non enfin, pause-café.

A Orange, le flot de voiture venant d’Espagne ralenti la circulation, à ce régime nous allons devoir rouler toute la nuit, je n’aime pas ça, les phares m’éblouissent.
Enfin, on roule, 100, 200 kms, je ratt le temps perdu. Zut, j’ai parlé trop vite, encore un arrêt, que se passe-t-il ? Des voitures de police, une ambulance passe à côté de nous, sur la bande d’arrêt d’urgence… l’accident doit être grave… Les voitures avancent au pas… la radio nous annonce une grève des routiers, c’est bien notre veine. Ils bloquent l’autoroute à l’entrée de Lyon, à la hauteur de Vienne, pas d’échappatoire possible, le piège. La sortie la plus proche est derrière nous, à plus de 10 kms, ils auraient pu prévenir. Impossible de faire marche arrière, au milieu des centaines de voiture piégées comme nous.

Pour passer le temps nous discutons, de sa famille, de sa sœur qui l’attend ce soir, elle lui passe un petit coup de fil pour la prévenir de notre retard. Nous rions du quiproquo avec notre ami l’autre soir.
J’ai acheté un paquet de biscuit, c’est mieux que rien.

La nuit est tombée depuis un moment déjà. Nous n’allons pas passer la nuit ici, bloqués dans la voiture. Enfin, ça bouge derrière nous, des voitures font demi-tour, il y en a partout, dans tous les sens. Ma décision est prise, je suis le flot. Une sortie travaux a été ouverte à 500 m derrière, suivant la file qui s’est formée, j’arrive à me dégager,
« - Bravo t’es un chef !

Les encouragements de Lison pour cet exploit nous font rire tous les deux. Une certaine complicité s’installe.
Me voici sur une route de campagne, où sommes-nous ? Heureusement qu’avec le GPS on n’est jamais perdu.
J’arrive à contourner Lyon et par un large détour je ratt l’autoroute au niveau de Mâcon, encore une bonne heure de perdue.

Il nous reste plus de 600 kms à faire pour atteindre Lille et il faudra bien s’arrêter pour manger.

Prochaine sortie Tournus, en voyant le panneau suivant Beaune 62 kms, le silence s’installe dans la voiture, je fixe la route devant moi, Lison ne dit rien, je suis certain qu’elle pense encore à cet inconnu.

Je ne veux pas rouler toute la nuit, un vrai cauchemar. Aussi je propose :
« - Nous devrions prévoir une étape, qu’en penses-tu ?

Lison me souris :
« - Comme tu veux, pas de problème pour moi. Je préviendrais Marie.

Je la sens fébrile, mais un certain soulagement lorsque je m’engage sur la bretelle de sortie pour Tournus.
« - Nous devrions trouver un hôtel sans difficulté.

Le choix est grand, nous traversons une zone industrielle. Je pousse un peu plus loin, et jette pour dévolu sur un Novotel, classique mais valeur sure. Lison va s’enquérir de la disponibilité des chambres, tandis que je me gare sur le parking.

J’arrive avec les bagages devant l’accueil, elle a déjà une clé en main. Sans rien dire, j’en commande une seconde, avec un sourire complice le réceptionniste me tend la clé de ma chambre, au même étage que celle de Lison, s’il savait…

Sans nous concerter, nous reprenons notre rituel pour aller diner. Lili a passé une petite robe, que je ne connais pas, bien sûr depuis le temps elle a renouvelé sa garde-robe. Je la regarde avec mes yeux de jeune-homme.

Le repas se déroule selon nos habitudes, un peu arrosé, sans r du bon vin de la région. Mon esprit s’envole, c’est la fin de l’été, la fin de nos vacances… Lison a-t-elle les mêmes idées en tête ?

Avant de monter dans nos chambres, petit passage au bar, encore un rituel. J’aime cette ambiance feutrée et discrète, enfoncé dans un grand fauteuil, siroter un verre, silencieusement … il y a peu de monde, nous ne nous éternisons pas, nous avons encore beaucoup de route. Demain, nous devrons nous lever tôt si nous ne voulons pas arriver trop tard.

Les portes de l’ascenseur s’ouvrent à notre étage, « Bonne nuit » et je me dirige vers ma chambre, tandis que Lison se bat avec la carte magnétique qui sert de clé.

J’ai à peine le temps de passer dans la salle de bain, j’entends frapper doucement à la porte. J’ouvre intrigué… Lison se jette dans mes bras, elle m’embrasse sans me laisser revenir de ma surprise. Je lui rends son baiser, troubler de la sentir dans mes bras…

Nous restons enlacés plusieurs minutes, nos lèvres soudées, un plaisir réciproque nous envahi.
Comme dans un rêve, je la déshabille presque timidement, revoyant ce corps qui m’avait séduit, je ne pense plus à rien. Lison se laisse porter sur notre lit. Elle me regarde sans fausse pudeur tandis que je quitte mes vêtements, et c’est entièrement nu que je rejoins Lison qui m’attend.

Nous nous embrassons comme si nous voulions rattr le temps perdu. Sans en mot je caresse Lison, sans un mot Lison me caresse…

Que sommes nous en train de faire ? Non il ne faut pas… J’oublie tout, je couvre son corps de baisers, je retrouve sa douceur, son odeur, … je retrouve les gestes qu’elle aime.

Je dois me l’avouer, J’aime toujours Lison, j’ai envie de lui montrer mon amour comme la première fois, c’est notre première fois… Nous avons peu dormi.

Au matin, Lison se réveille dans mes bras. La chaleur de son corps nu contre moi me rappelle tant de souvenirs. Les mots me reviennent :
« - Bien dormi ma chérie ?

Elle me répond par un baiser.

Je la tiens serrée contre moi pour ne pas rompre le charme, sans même avoir l’idée de faire l’amour une nouvelle fois. Dans un souffle, elle me murmure à l’oreille :
« - Pardon mon Julien, pardon.

Elle va dans sa chambre se préparer et reprendre ses affaires. Nous nous retrouvons dans la salle du petit déjeuner.
Hier, nous avons oublié que nous étions divorcés. Effrayé par cette nuit, je ne voudrais pas qu’elle croit que j’ai profité de la situation, maladroitement je lui fais des excuses :
« - Excuse-moi pour cette nuit, j’ai perdu la tête. Cela ne se reproduira pas, j’espère que tu ne m’en veux pas.
« - …

Nous reprenons la route pour atteindre Lille dans l’après-midi.
Comme moi, Lison se sent un peu perdue, je fixe la route encore encombrée de poids lourds. Cette nuit, ce n’était pas sérieux.

A Lille je dépose Lison devant chez sa sœur Marie. Nous nous séparons sans nous embrasser, sans même savoir si nous allons nous revoir.
Elle doit rentrer à Nice lundi par le train.

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LISON raconte

A Lille je me sens chez moi. Je suis restée chez ma sœur quelques jours, une semaine, deux… ma décision est prise, je ne retournerais pas à Nice.

Quelques jours plus tard, je descends à Nice chercher mes affaires, petit déménagement, le reste dans des cartons qui encombrent maintenant le garage de mes parents.

Je dois aussi parler à Alain, lui expliquer, et dieu sait si je ne suis pas douée pour les explications.
Simplement, je lui ai dit que j’allais m’installer à Lille. Ce soir-là, notre mardi, nous n’avons pas fait l’amour, je n’en avais plus envie, plus avec lui. Il a vite accepté, trop vite. Un peu lâche comme beaucoup d’hommes, certainement soulagé de pouvoir terminer une relation aussi facilement, sans heurt. Je ne lui en veux pas, au contraire ça m’arrange.
Il va retrouver sa femme, avant de draguer une nouvelle petite jeune.

J’ai loué un studio pas loin de chez Marie, je peux ainsi garder plus facilement ses s quand elle en a besoin.
Je n’ai pas mis longtemps à trouver un poste d’assistante à temps partiel dans un grand cabinet médical, je m’entends bien avec le toubib, la kiné, et l’infirmière. Prendre les rendez-vous, gérer les agendas, faire le lien avec les mutuelles, c’est dans mes cordes.

Je repense de temps en temps à Julien, je ne lui ai rien dit, il doit me croire à Nice. Je ne veux pas m’imposer. Il s’est excusé après notre nuit, pour lui je n’étais qu’un coup d’un soir. Je suis vraiment idiote.

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JULIEN raconte

Après avoir raccompagné Lison chez sa sœur, j’espérais un petit appel avant qu’elle ne reparte pour Nice. J’avais tort de me faire des illusions, pour elle je n’étais qu’un coup d’un soir, elle ne changera pas, l’hôtel ça doit l’inspirer.

Six mois après, je reçois un appel de Marie. Elle m’apprend que Lison vient d’avoir un accident, pas trop grave, elle est en observation à l’hôpital. Elle semble affolée, je veux la rassurer :
« - Rassure-toi, elle a ses parents à ses côtés, ils prendront soin d’elle.
« - Mais non, tu ne sais pas ? Elle est ici, à Lille. Elle n’est pas à Nice, Elle a déménagé.
« - Mais quand ça ?
« - Il y a plusieurs mois, je ne sais plus la date exacte, c’est la fois où tu l’as ramenée en voiture.

Je tombe des nues :
« - Elle ne m’a rien dit.
« - Lison m’a raconté votre retour … tu devrais passer la voir, ça lui ferait plaisir.
« - …

Dès la fin de mes consultations, je fonce vers l’hôpital sans oublier d’acheter un gros bouquet de fleurs. En observation ? Tous les toubibs disent ça pour ne pas affoler leur patient, je suis anxieux….

Quand je pénètre dans sa chambre, Lison dort, je lui fais une bise sur le front pour ne pas la réveiller, et dépose le bouquet dans un vase sur la table en face de son lit.
Assis sur le fauteuil, je la regarde... Je pose ma main sur la sienne, Lison…vite je la retire, si elle se réveillais…
Elle ne peut pas m’entendre, mais je lui parle, « Lison, j’ai pensé à toi tous les jours, tu me manques, la nuit à Tournus a été … », je n’ose finir ma phrase. Ouf elle dort, sinon elle m’aurait certainement ris au nez.

Quand elle ouvre les yeux, Lison est surprise de me voir à son chevet :
« - Tu es là depuis longtemps ?
« - non non, je viens juste d’arriver.
« - Merci pour les fleurs.

L’infirmière passe la tête « c’est l’heure, les visites sont terminées » « Vous pourrez revenir demain dès 10 heures voir votre femme, elle est en de bonnes mains »
Nos yeux se croisent, le même sourire gêné.

« - Dès que tu sors, je t’emmène au restaurant, il y en a de très bien à Lille aussi. Tu me raconteras ce que tu fais ici, au lieu d’être dans le sud.
« - Normalement je dois sortir dans deux jours, le toubib me le confirmera demain matin. Marie viendra me chercher.
« - Ne dérange pas ta sœur, je passerais.
« - …

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LISON raconte

J’ai été heureuse en me réveillant de voir Julien à côté de moi. En dormant j’avais rêvé qu’il me tenait la main, qu’il me disait des mots d’amour… Mais ce n’était qu’un rêve.

Marie était là quand le toubib est passé, bien sûr elle s’est proposée pour venir me chercher quand je sortirais. Pour ne pas la déranger dans son travail, je lui dis que Julien m’a promis qu’il viendrait. Elle a eu un sourire énigmatique, comme quand nous étions jeunes, complice de nos bêtises… mais complice de quoi ?

La soirée au restaurant avec Julien a été délicieuse, j’étais sur un petit nuage, il était prévenant, comme si j’étais en sucre. Je me suis laissée dorloter toute la soirée. Il m’a raccompagnée chez ma sœur, nous nous sommes quittés sans rien nous promettre.

Quelques jours plus tard, Julien m’appelle, son assistante n’a pas pu venir, sa fille est malade, elle en a pour quelques jours. Il tourne autour du pot pour me demander si par hasard je ne pourrais pas la remplacer « Juste 3 ou 4 jours » estime -t-il devoir préciser.

J’étais chez lui quelques heures après… mais non je ne me suis pas précipitée… un peu, juste un peu…
Julien était gêné, mais il voulait m’aider et ça le dépannait bien. Il ne savait pas que j’avais trouvé du travail… L’habitude a été prise, chaque fois que son assistante prenait des vacances ou avait un empêchement. Depuis je jongle entre mes deux boulots avec bonheur.

Nous allons de temps en temps au restaurant, ou voir une exposition ensemble. Nous sommes même allés au cinéma, et une fois au théâtre.
Un soir, je ne suis pas rentrée chez moi, nous avons fini la soirée chez lui. Je me suis réveillée au petit matin, étonnée mais heureuse… heureuse.

Julien m’encourage à reprendre mes études. Etant assistant à la Fac, il s’est renseigné, il ne me reste qu’une année pour avoir mon diplôme. J’hésite, mais je suis tentée, il me soutiendra.
Ce ne sera pas encore pour cette fois. Parfois on a des projets, mais tout peut changer du jour au lendemain.

Un matin, surprise, j’ai des nausées… il n’y a pas aucun doute… Jules naitra quelques mois plus tard.

Julien est un amour, il a même sacrifié son bureau pour faire une chambre d’.

Mon Prince Charmant, je n’arrive pas à le croire. Julien tu es le meilleur des maris, je t’aime, je n’ai jamais aimé que toi. Enfin presque…

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EPILOGUE

La route est longue de Nice à Lille. Les hôtels à Tournus sont très bien pour faire une étape.

Elise et Robin sont venus rapidement compléter notre famille… Entre deux grossesses, Lison a réussi à décrocher son diplôme de dentiste, c’est une bosseuse.

J’ai enfin pu lui faire le cadeau que j’avais préparé il y a tant d’années. Elle travaille à mi-temps, famille oblige.

Nous n’avons jamais parlé mariage. Mais nous nous sommes pacsés, pour les s.

Nous étions jeunes, sans expérience de la vie, ça ne s’apprend pas à la Fac. L’amour prend parfois des chemins tellement tortueux.

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