Deux Soeurs 3 Fin



Ma chère Sophia. Comprends que tes révélations sont difficiles à entendre. Tes
déclarations d'amour peuvent atténuer ma peine. Je te remercie pour le soutien que tu
m'apportes en ces instants de deuil. S'il te plaît, sois patiente, n'attends pas de moi
que je me jette sur toi juste pour me venger de la traîtrise et de la lâcheté de Maria.
Je suis très sensible à tes manifestations d'amour, je les apprécie vraiment, maintenant
que je les comprends mieux et que j'en connais l'origine. Il me faut un temps de
réflexion.

- Tu ne me rejettes plus ? Est-ce que je peux rester dans ton lit, passer la nuit contre
toi, poser ma tête sur ton bras. Je jure de ne pas te déranger. Réfléchis, fais ton deuil
mais n'oublie pas que tu n'es pas seul. Moi je ne t'abandonnerai jamais. Je suis si bien
à côté de toi, je me tais. Bonne nuit mon amour.

La présence de cette petite femme dans mon lit me réconforte. Qu'est-ce qui est le plus
important, l'adultère de Maria ou l'amour de Sophia ? J'aimerais savoir en quoi j'ai
manqué à ma femme, ce qui peut permettre de comprendre son départ vers un autre homme de
notre entourage. Il ne faudra pas que je commette la ou les mêmes erreurs avec celle qui
veut transformer mon avenir. Ah ! Je me surprends en train de penser au futur. Je dois
être positif, cesser de ressasser le passé. La lecture des messages de Maria envoyés à sa
cadette m'a fait mal. Elle ne m'adresse qu'un reproche, celui de vouloir vivre en France.
Elle me quitte moins à cause de mes défauts qu'elle n'énonce pas, que parce que Pedro
l'éblouit en acceptant de retourner au Portugal.

Le mal du pays serait une raison suffisante pour justifier un divorce ? C’est plutôt un
prétexte pour rompre un amour mourant, mort ou devenu insupportable. Il ne reste qu'à
accepter son verdict.

C’est sa décision, sa responsabilité. Elle ne dit même pas qu'elle
ne m'aime plus, elle se réjouit d'aimer son compagnon de voyage et de séjour. Jusqu'à son
départ elle m’avait donné l’illusion de m’aimer par la multiplication des coïts ardents.
Brutalement sous le soleil de Lusitanie elle s’est jetée dans d’autres bras. Je constate,
je ne m’efforcerai pas de ranimer son amour pour moi ; il a vacillé, il a volé en
éclats,il est remplacé. Fin de notre couple ! Un archéologue recolle les débris d’un vase
antique, mais un cœur brisé ne se rafistole pas. Adieu Maria.

Mon corps couché reçoit la douce chaleur de Sophia endormie sur ma gauche. Je ne suis
plus seul dans le lit conjugal. C’est un confort physique et mental. Avant de s’endormir
du sommeil de l’innocence, Sophia a déclaré « Je suis si bien à côté de toi ». Moi aussi
je me sens bien contre son jeune corps. Je peux dormir en paix, l’âme sereine : un sang
nouveau alimente mon cœur blessé.

Au réveil, sur mon torse repose un bras léger. Dans son sommeil Sophia a bougé, fait un
quart de tour sur elle-même. Sa tête s'est nichée sur mon épaule et son bras gauche passé
sur moi a assuré sa stabilité. Elle dort encore, confiante; quelques mèches de sa
chevelure brune chatouillent mon cou. Je vis un instant bien aimable, je reste immobile
afin de ne pas rompre ce signe de tendresse. Hélas, la jeune fille n'a que 20 ans. J'ai 9
ans de plus qu"elle, c'est peu aujourd'hui, mais quand elle aura la cinquantaine sur la
pente ascendante de sa sexualité, je serai au sommet de ma courbe, au bord du déclin
vraisemblablement. Et alors, mari d'une femme en forte demande de relations sexuelles,
serai-je en état de la satisfaire ? Pourrai-je me lamenter si une nouvelle fois je porte
des cornes ? Epouser cette gentille fille serait m'exposer à la répétition du cocuage
dont je souffre déjà.


Il est tentant de profiter des sentiments de Sophia. Son corps de vingt ans serait une
aubaine. Lui faire l'amour serait un festin maintenant, mais, si je me projette dans une
trentaine d'années, ce serait un abus de confiance. Mon instinct me conseille de
profiter de l'instant présent, ma raison me l'interdit. Je me sens dans la peau de son
protecteur plus que dans un rôle égoïste d'amant. Pourtant qu'il est doux d'observer son
sommeil si paisible, de profiter de l'abandon de son attitude. Quand enfin la tête se
lève, quand son premier sourire se tourne vers moi, je lis dans son regard la certitude
du bonheur d'être aimée.

Pour donner un baiser sur ma joue, elle soulève sa poitrine et appuie sur moi son sein
gauche. Son bonjour me trouble, fait reculer ma raison et excite mon instinct. Je passe
ma main sur ses cheveux, elle monte un peu et m'impose un baiser nouveau sur la bouche.
Toutes mes bonnes résolutions fondent comme neige au soleil; je rends le baiser. C'est
foutu, nous nous embrassons, elle s'installe sur moi, à califourchon, elle me communique
sa chaleur. Elle multiplie sur mon visage des bisous de reconnaissance, en couvre mes
paupières et murmure les "je t'aime" ou les "je t'aimerai toujours". Mes bras se
referment sur sa taille.

-Oh ! Oui serre moi fort. Aime-moi.

Pleine d'audace une fois de plus elle s'assied sur mon bas ventre et elle se dévêt, sa
nuisette tombe, ses deux seins nus m'émeuvent tellement que je n'offre plus de résistance
quand elle entreprend de me retirer mon pyjama. Nous voilà nus tous deux. La conclusion
est inévitable. Sophia se renverse sur le dos, remonte ses jambes et m'invite d'une voix
chevrotante:

- Mon amour, viens prends-moi. Montre-moi que tu m-aimes aussi.

Elle scrute mon visage, veut savoir si le raccourci ne me rebute pas comme son premier
"suce".
Elle est adorable et je décide de l'adorer. Je prends place entre les cuisses
jeunes et nerveuses et j'approche ma figure du merveilleux sexe vierge, selon ses dires..
Entre des grandes lèvres ornées d'une toison ébouriffée, je découvre la fine fente. J'ose
y appliquer les doigts, j'écarte les chairs et les nymphes roses s'offrent; toutes
neuves, appétissantes. Devant ce spectacle qui s'abstiendrait ? C'est trop beau, trop
attirant. Ma bouche plonge sur ce bijou extraordinaire. Plus aucune considération
n'arrêtera mon élan. Les premiers gémissements de la pucelles sont des encouragements.

Il faut avoir goûté à un tel fruit d'amour pour comprendre qu'on se gave d'odeurs et de
fluides irrésistibles. La langue tourne dans les plis entre nymphes et grandes lèvres, le
nez fouille le vestibule pendant qu'un doigt titille le clitoris et le fait sortir de son
capuchon, gluant comme l'escargot qui se risque hors de sa coquille. Les ondes de plaisir
se propagent dans la jeune fille, son corps se met en mouvement, se tord, le bassin
s'agite, se tend, se lève par soubresauts qui secouent mes mains accrochées aux cuisses
nerveuses.

La fièvre amoureuse s'accompagne de cris à peine maîtrisés, de plaintes, de gémissements
saccadés. Sophia l'a voulu, je tiens à lui faire connaître la puissance des préliminaires
dès l'approche de la pénétration. Elle doit savoir à quoi s'attendre la prochaine fois
qu'elle s'offrira à un homme.Son souffle s'accélère, je suce, je lèche, je fouille,
j'ouvre. La respiration folle s'arrête, Sophia pousse un cri puis se détend, elle vient
de vivre un orgasme qui la laisse pantelante. J'en profite pour vérifier la présence de
l-hymen. Elle est bien vierge. Le travail n'est pas fini. Je ferai partie des hommes
chanceux admis à opérer deux déflorations.

Hésitant jusque là, je vais m'y consacrer tout de suite, parce que Sophia me l'a
demandé, parce que je dois effacer le doute qu'elle traduit en attribuant l'adultère de
sa soeur à une impuissance maladive, parce que surtout je le désire après avoir
bouleversé ses sens et parce que enfin, je crois que Sophia est sincèrement amoureuse de
moi.
Elle le répète d'ailleurs en m'appelant encore à la prendre:

- Mon amour, viens, aime-moi. Je suis prête. Viens.

Entre ses jambes, je conduis ma verge au contact du sexe qui m'attend. Les doigts fins de
Sophia tirent sur les lèvres pour faciliter l'accès. Le rose nacré de l'ouverure est
lubrifié à souhait. Presque immédiatement je me heurte à la fine peau qui barre l'entrée.
Ce premier contact, malgré mes précautions, entraîne un nouveau gros soupir mais aussi
une exclamation qui m'invite à continuer. Par petits allers et retours mon membre
repousse l'obstacle, le contraint. Faut-il insister ? Sophia m'en supplie. L'hymen, sous
la pression, se déchire.Le cri de Sophia est-il un cri de douleur ou un cri de joie ? Les
deux sans doute comme ces larmes qui coulent sur un visage illuminé.

Ma belle-soeur devient femme, devient ma femme. Ses deux bras m'emprisonnent, me
maintiennent sur elle. Je sens ses sanglots;, je vis son bonheur. Nos bouches s'unissent
longuement. C'est un moment de tendresse formidable, difficile à couper. Pourtant une
douche s'impose pour laver le sang. Ensuite nous pourrons nous unir à volonté avec la
joie des coeurs comblés. L'amour de Sophia a triomphé des doutes et me fait oublier que
je suis devenu mari adultère. Quand on est heureux on peut faire abstraction des
problèmes, au moins un temps. La journée sera merveilleuse. Nous ignorons nos
ordinateurs, notre travail à distance, nous roucoulons comme des colombes, nous passons
notre temps en câlins, caresses, regards. Nous vivons notre lune de miel en confinement.

Le déconfinement s'annonce. Une ombre assombrit notre bonheur. nous prévoyons le retour
prochain de Maria. Parfois Sophia me montre un sms de l'absente. Celle-ci voudrait savoir
si la soeurette a enfin passé le message au mari. Elle souhaite savoir comment le cocu
(elle ose le mot) a reçu la nouvelle du futur divorce. Malicieuse, Sophia répond
invariablement que celle qui prend des décisions doit en assumer la présentation, que
c'est à l'épouse infidèle de faire part des suites de son adultère. Elle me montre ses
réponses. Je note que jamais elle ne conseille à Maria de réfléchir, de s'interroger sur
la nécessité de rompre. Au contraire elle la conforte dans son intention de divorcer. J'y
vois sa volonté de m'épouser quoi que je dise de notre différence d'âge.

- Quoi, ma jeunesse n'est pas un avantage. Est-ce que je ne baise pas aussi bien que ma
soeur ? Je te remercie d'utiliser des préservatifs, mais un jour, il faudra bien que nous
fassions un , fruit de notre amour. Bien sûr je continue mes études et je trouverai
un emploi avant d'être enceinte.


Le déconfinement est fait sous condition de respecter les gestes barrières. Une voiture
s'arrête devant la porte, les portières claquent. On sonne. Sophia ouvre, Pedro entre,
dépose une valise, s'efface pour laisser entrer Maria. C'est une Maria souriante.
Normalement elle se serait jetée dans mes bras. Aujourd'hui, Pedro s'éclipse, Maria ferme
la porte et me salue de la main, hausse les épaules et parle de distanciation sociale qui
l'empêche de m'embrasser ou d'embrasser Sophia. Les banalités se succèdent sur le voyage,
la santé d'untel ou d'un autre. Sur un signe Sophia suit sa soeur à la cuisine.
Contrairement à mon habitude je tends l'oreille. Mais à côté le ton monte. L'aînée accuse
sa cadette d'être lâche. La plus jeune renvoie le compliment. Brusquement Sophia sort de
la cuisine et quitte la maison.Maria met un moment à revenir. Elle semble très ennuyée.

On sonne, j'ouvre, Sophia ramène l'indésirable Pedro, sr tourne vers ma femme et lui
ordonne de s'expliquer.

- Tu es face à ton mari et à notre voisin. Aie enfin le courage de désigner l'homme avec
lequel tu veux vivre. Parle, dis que tu es la maîtresse de Pedro et que tu veux divorcer.
Que la situation soit claire. Puisque tu m'accuses de lâcheté, montre ton courage enfin.
Dis à Pedro qu'il n'a été qu'une passade, ou demande pardon à ton mari, dis lui que tu
regrettes de l'avoir cocufié et que tu ne recommenceras plus. Enfin, si tu préfères
Pedro, que viens-tu faire ici ? Pedro n'a pas de place pour te loger ou demande du temps
pour exposer son adultère à sa famille qui criera au scandale. Allez à l'hôtel. Voilà,
j'ai fait ce que tu souhaitais.

Maria lève les yeux vers moi, plus qu'embarrassée par la brutalité de la déclaration
rageuse que nous venons d'entendre. Je prends la parole.

Si j'en crois Sophia, tu as l'intention de me quitter pour épouser Pedro. Tu as une
liaison avec lui. J'en prends acte. L'adultère est consommé paraît-il, alors, comme
Sophia je pense que ta présence ici est inconvenante et je te prie de quitter la maison.
Prends un avocat, le mien lui répondra.

Tu me chasses de ma maison ? J'ai bien raison de te quitter. Mais tu regretteras de me
renvoyer comme si je n'avais jamais été une bonne épouse. Tu vendras la maison pour me
donner ma part. Pourquoi souris-tu?

- . Mon avocat montrera au tien notre contrat de mariage. Pour mémoire tu as signé une
communauté réduite aux acquêts, ton avocat t'expliquera ce que cela signifie.

- On verra. En attendant, ma soeur n'a plus d'attache ici. Elle retournera au Portugal,
c'est la décision de nos parents.

Sophia n'est pas désarçonnée par le propos vengeur, elle répond :

- Si mon ex beau-frère accepte de me loger comme avant, je louerai ma chambre. Je suis
majeure et tu n'as pas à me donner d'ordres. Jean ?

- Sérieusement tu souhaites continuer à occuper ta chambre. En raison de ta bonne
conduite, je t'offre l'hospitalité, à condition que tu paies ton loyer en nature, c'est-
à-dire en cuisinant et en participant au ménage.

Maria saisit sa valise. Pedro n'a pas dit un mot, il la suit. Bon débarras.

Ma femme deviendra ma belle-soeur, ma belle-soeur deviendra ma femme. Nous n'avons pas
dévoilé notre projet, nous ne le dévoilerons pas avant le divorce que nous gagnerons à
cause de l'adultère de l'infidèle. Ce soir la situation est claire, je peux aimer Sophia.

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