Mieux Vaut Tôt Queutard_1

Cette histoire est une pure fiction. Toute ressemblance avec des personnes, des lieux et des phénomènes existants ne peut être que fortuite…

Cette nouvelle est la première sur le thème « Vengeance féminine ».

Partie 1

Sabrina Van de Breugt venait de fêter ses trente-huit ans. Grande brune élancée aux longs cheveux de jais, son visage, que deux yeux réglisses ceinturaient, était fin, élégant et lisse, au teint frais et lumineux. Elle aurait pu, sans aucun doute, symboliser la femme fatale. Bien que superbement belle, elle manquait cruellement de confiance elle, et ce, depuis qu’elle avait pour meilleure amie, la plus belle fille du monde. En effet, Serena Drickmer était d’une beauté à couper le souffle. De taille moyenne, une chevelure blond cendré, un sourire ravageur, des yeux noisette avec de longs cils courbés. Une superbe poitrine, une taille de guêpe et de longues jambes fuselées. Petites, elles habitaient deux maisons jumelées par le garage à Namur dans le quartier de Jambes, en bord de Meuse. Elles avaient été tout de suite copines et rapidement complices et inséparables. Elles avaient traversé les années scolaires avec cette connivence permanente qui les rendaient souvent indissociables. En revanche, pour ce qui était des facilités scolaires, Serena avait toujours dû et su compter sur l’aide et le soutien de Sabrina. Chez cette dernière, « cela rentrait » avec une facilité déconcertante.
A l’époque du collège, déjà, leur complicité leur permettait de tester les garçons. Sabrina les allumait et Serena les éteignait comme elles se plaisaient à le dire. Herb, le caïd de l’école, à la musculature impressionnante, convoité par toutes les filles de la ville, n’avait d’yeux que pour Serena. Mais celle-ci lui fit le chantage d’être obligé de sortir avec sa copine pour pouvoir, s’il savait la rendre heureuse, avoir la chance de, peut-être, pouvoir sortir avec elle un jour. Le pauvre garçon dût accepter le deal et attendre, tout de même, plus de six mois après la rupture avec Sabrina, pour être autorisé à flirter avec l’autre jeune fille.

Il lui avait quand même promis de l’aimer jusqu’à la fin de ses jours et réussi à la déflorer pour la jeter le soir même. La jeune fille se jura de se venger un jour et, quand il vint tout penaud quémander un emploi sur un des festivals qu’elle dirigeait, elle lui offrit un poste de balayeur, ce que le jeune homme, non diplômé et sans emploi accepta avec empressement. Il découvrit à ses dépens que son chef était un ancien rugbyman, fort comme un taureau et passait son temps à l’humilier et à lui botter le cul.
Pour en revenir à la jeunesse des deux jeunes filles, tous les garçons qui plaisaient à l’une, devaient passer dans les bras de l’autre pour être testés, soupesés, essayés, avant d’être enfin admis dans le sérail masculin de Serena. Elles avaient une telle confiance l’une en l’autre, que leur petit stratagème fonctionna bien au-delà des premiers flirts innocents du collège et du lycée.
Ce duo fonctionna jusqu’à l’université de Namur où leurs chemins se séparèrent quant aux études suivies. Sabrina fit un MBA de droit des affaires puis un master de gestion et administration des entreprises. Serena, elle, se contenta d’une licence de gestion et d’un master de vente. Sitôt diplômée, elle rejoignit l’entreprise de son père qui dirigeait E-Net Business, grande société faisant dans la communication évènementielle. Sabrina, d son côté, postula pour la direction du Festival de Rock de Namur et fut recrutée. Comme sa première cuvée fut une réussite, on lui confia rapidement la charge des Ardentes de Liège, le Dour Festival, puis, trois ans plus tard, le Tomorrowland à Boom. Ces quatre festivals l’occupaient à mi-temps et lui procuraient un revenu plus que substantiel. Mais comme elle était une boulimique du travail, elle postula et obtint la direction du Palais 12 de Bruxelles. A trente ans, elle était devenue la principale organisatrice de spectacle de Belgique. Maîtresse-femme dans les affaires, elle était respectée par les professionnels du milieu et les imprésarios et agents des stars de la chanson savaient qu’elle était devenue une négociatrice intraitable et l’icône incontournable du spectacle.

Serena, quant à elle, avait vraiment commencé à travailler dur pour ses études, à partir du moment où son chemin se sépara de celui de Sabrina, sachant que, si elle réussissait, son avenir serait tout tracé et qu’elle trouverait naturellement une place aux côtés de son paternel. Ainsi, après avoir obtenu une licence de gestion, elle s’engagea dans un Master de vente et l’obtint, finalement, assez facilement.
Ce qu’elle ignorait, c’est que son destin serait, dès le début de sa vie professionnelle, de nouveau lié à son alter ego et que la vie semblait vouloir ne jamais les séparer, car c’est naturellement que Sabrina choisit E-Net Business et sa directrice commerciale pour la promo de ses festivals. Comme elles agissaient de concert et étaient quasiment toujours d’accord sur le choix des artistes, les conseils de direction des festivals n’avaient plus qu’à s’incliner. Le succès des manifestations plaidait largement la cause des « Sisters » comme on les surnommait dans le milieu. Les plus grandes vedettes de la scène auraient fait des pieds et des mains pour être à l’affiche de l’un des quatre grands évènements musicaux.
Cette année-là, Sabrina réussit à engager pour les quatre festivals, Silvère Fastlann, nouvelle idole de la jeunesse, beau comme un dieu et au vocal fry à tomber par terre. A vingt-trois ans, il était au sommet de sa gloire et chacun de ses singles était un disque de platine. Sabrina rencontra l’agente de Silvère, une femme dans la cinquantaine, qui veillait sur son petit protégé comme sur la prunelle de ses yeux. Les exigences de la matrone et les attentes de l’organisatrices trouvant un terrain d’entente, le contrat fut signé et Sabrina put rencontrer le chanteur. Il arriva au rendez-vous suivi par une cour de gamines hystériques qui se pâmaient à chaque bon mot de l’artiste. Elles durent rester au pied de l’immeuble abritant les locaux de l’équipe de Sabrina. Il frappa à la porte du bureau et elle lui dit d’entrer. Il s’avança et leurs yeux se croisèrent.
Un long moment de silence régna dans la pièce. Ils ne pouvaient détacher leur regard l’un de l’autre, comme hypnotisés. Elle eut des picotements du haut de sa nuque jusque dans sa colonne vertébrale. Elle sentit son cœur s’accélérer sensiblement et de la moiteur envahir son front et le bas de ses reins. De son côté, il n’en menait pas large, séduit par ses yeux et l’aura autour de sa personne, il semblait pétrifié sur place. La première, elle s’avança vers lui la main tendue.
« Bonjour monsieur Fastlann, je suis ravie de vous rencontrer. »
« Bonjour madame Van de Breugt, je suis honoré de faire votre connaissance. »
« Je vous en prie, appelez-moi Sabrina »
« A la condition que vous m’appeliez Sylvère. »
Ils se sourirent tout en continuant de se serrer la main. Elle sentit que cela allait bien au-delà d’une simple poignée de main et qu’il semblait fasciné par son regard. De son côté, il vit qu’elle le détaillait des pieds à la tête et, s’arrêtant aux yeux, ne détachait plus son regard du sien. Elle le détailla rapidement. Il était grand, très grand même, avoisinant les deux mètres. Large d’épaule, il avait des bras puissants, un ventre plat et des cuisses musclées. Ses longs cheveux blonds et bouclés tombaient en cascade sur ses épaules. Ses yeux bleus maya attiraient irrésistiblement le regard. Sous son nez fin et droit se trouvait une bouche aux lèvres fines qui s’ouvraient sur des dents bien blanches et qu’entouraient deux petites fossettes en arc de cercle. Son menton était légèrement avancé et un creux le séparait en deux. Enfin, son cou était large sans être long. Il lui souriait et elle découvrit que ses yeux se plissaient, révélant de longs cils blonds comme ses cheveux. Elle constata qu’effectivement, et comme on le lui avait dit, il était beau comme un dieu.
Elle n’avait pas rencontré tant de beaux gosses que cela dans sa vie, mais celui-là, c’était le top du top. Elle comprenait cet engouement féminin et les cris de midinettes sur ses concerts.
Ce qui était étonnant, c’est qu’il n’avait pas la réputation d’un tombeur et que, si sa vie privée faisait souvent la une des médias, on le voyait très rarement aux bras d’une femme.
En fait, il avait reçu une éducation stricte lui ayant appris, à connaître la valeur des choses, à respecter les femmes et les aînés et à fuir les frivolités.
Tout en le saluant, elle constata que sa main était douce. Elle pensa aussitôt à Friedrich, un jeune magicien allemand qu’elle avait fréquenté plusieurs mois alors qu’elle débutait dans le métier. Il avait des mains longues, fines, et très douces. Il fascinait avec ses mains et envoutait avec ses tours de magie, plus spectaculaires les uns que les autres. Elle l’avait produit sur Namur et ils avaient tout de suite sympathisé. Dès le premier soir, il l’avait littéralement fascinée et elle n’avait eu d’yeux que pour lui. Il l’avait invitée dans sa loge après le spectacle et lui avait offert une coupe de champagne accompagnée d’un énorme bouquet de roses rouges. Elle s’était sentie irrésistiblement attirée par cet homme si raffiné, si prévenant et si courtois. Il lui avait parlé de sa passion pour la magie et le regard émerveillé que lui portait le public lorsqu’il faisait apparaître ou disparaître des objets. Comme pour ses tours de passe-passe, il parlait beaucoup avec ses mains, les agitant devant ses yeux, les faisant virevolter dans l’air, les animant et leur donnant vie. Elle buvait ses paroles, fascinée par le ballet de ses mains. Il avait fait apparaître un joli bracelet juste derrière son oreille et s’était empressé de le lui passer au poignet. Il ne lui avait plus lâché sa main et y avait déposé un délicat baiser. Il l’avait fait se lever, l’avait prise dans ses bras et l’avait embrassée, simplement, délicatement, comme si tout cela était naturel. Elle avait littéralement fondu, lui avait pris la main et l’avait entrainé dans le petit studio qu’elle occupait les soirs où les spectacles terminaient trop tard pour qu’elle rentre chez elle. Sitôt entrés, elle se coucha sur le lit et l’attira à elle. Il lui donna un baiser profond tout en lui déboutonnant son chemisier. Il s’attaqua ensuite à sa jupe de tailleur qu’il lui enleva prestement. Le soutien-gorge et le slip suivirent rapidement. Il se mit à lui caresser les seins, avec tact et doigté. Il procédait par petites touches alternées avec des palpations plus accentuées qui la ravissaient. Ses mains caressaient chaque sein avec une lenteur calculée qui éveilla doucement son excitation. Il se mit à faire des cercles sur son ventre et à tourner autour de sa zone érogène, évitant de la toucher aux endroits les plus sensibles, la laissant dans l’expectative de caresses plus appuyées, mais sentant monter son envie. Ses longs doigts jouaient un véritable ballet qui lui chauffait les sangs et faisait monter la chaleur dans son corps. Il posa enfin ses doigts sur son clitoris et se mit à l’agacer progressivement, commençant à la faire gémir.
« Oh, c’est bon ce que tu me fais. J’adore tes mains sur moi. »
Ces titillements agaçaient ses terminaisons nerveuses au plus haut point et elle sentit que son plaisir ne serait pas long à venir. Il vint mettre sa langue en appui de ses doigts et elle se mit à haleter.
« Oui, c’est bon, continue. »
Le plaisir la submergea subitement et elle l’exulta dans un long cri.
Il s’allongea à ses côtés. Elle se releva et commença à le déshabiller, découvrant son corps. Il était, à l’image de ses mains, long et fin, tout en muscles et nerfs. Elle lui ôta son dernier rempart et s’empara de son sexe. Celui-ci était de la même veine, mince, long, avec un gland fin et décalotté. Elle le goba et lui prodigua une douce caresse avec sa bouche, lui arrachant ses premiers soupirs. Elle accéléra le mouvement montant et descendant de plus en plus vite le long de la tige raide. Il l’arrêta assez vite et la coucha sous lui. Il présenta son dard à l’entrée de son vagin et entra d’une seule poussée. Elle l’entoura de ses bras et de ses jambes.
« Vas-y, fais-moi jouir. »
Il commença en de lents et longs mouvements qui la firent rapidement haleter. Elle sentit qu’ils étaient à l’unisson et cala sa tête dans le creux de son épaule. Après un bon moment à la prendre lentement, il se mit à accélérer ses coups de reins lui arrachant ses premiers petits cris. Ils atteignirent l’orgasme ensemble et s’effondrèrent sur les draps trempés de leur sueur.
Ils s’étaient installés rapidement ensemble et avaient vécu passionnément les premières semaines de leur idylle. Au bout de quatre mois, Sabrina lui présenta Serena au cours d’une soirée où il avait enthousiasmé, une fois de plus, le public.
« Friedrich, je te présente ma meilleurs amie Serena. C’est elle qui va s’occuper de ta promotion et m’aider à faire de toi le magicien le plus populaire et le plus demandé de la planète. »
Elle sut immédiatement que sa complice lui avait tapé dans l’œil et quelle devrait s’attendre à ce que les démons de la jalousie viennent l’asticoter un jour ou l’autre. Ne voulant pas risquer de perdre trop rapidement son bel amant, elle se mit d’accord avec Serena pour qu’elle ne l’aguiche pas avant qu’elle ne le lui en donne la permission, et ceci, afin de tester sa fidélité. Ce qui n’était qu’une crainte se révéla quelques semaines plus tard une réalité, son Friedrich poursuivait la belle Serena de ses assauts enfiévrés et lui faisait une courre assidue. Elle s’en confia à Sabrina qui lui donna le feu vert pour tester son attachement à l’engagement amoureux qu’il avait avec elle et, fatalement, les surpris un beau matin au lit. La rupture fut immédiate. Elle n’attendit pas qu’il se rhabilla.
« Sors de ma vie sale queutard. »

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