Mieux Vaut Tôt Queutard_3

Cette histoire est une pure fiction. Toute ressemblance avec des personnes, des lieux et des phénomènes existants ne peut être que fortuite…

Partie 3

Tout en continuant d’observer et d’écouter Silvère Fastlann se présenter à elle, Sabrina se rappela les moments difficiles qu’elle avait vécus après avoir tourné la page Freddy. Elle se souvint avoir repris sa vie de célibataire avec, pendant quelques temps, un vague à l’âme et l’air triste. Elle avait aussi mis quelques distances avec Serena car, si elle reconnaissait qu’elle avait eu raison quant à la légèreté de son ex, elle lui en voulait d’avoir été si brutale dans sa manière de faire. Au fond, elle plaignait Rodolphe qui semblait être un mari aimant, loyal et attentionné et qui ne méritait surtout pas d’être le cocu de service. Son amie parlait avec tellement de légèreté, voire d’insouciance, de ses coups de canif dans le contrat de mariage qu’elle en était toujours autant surprise.
Elle se rendit compte que Silvère était particulièrement doué et disposait d’une facilité d’élocution assez rare. Il parlait avec aisance, sachant intelligemment jouer avec l’attention de son auditoire. Elle se mis à penser à Lars, qu’elle avait connu un peu dans des circonstances assez similaires. Il était l’avocat de plusieurs artistes engagés dans la plupart des festivals qu’elle dirigeait et venait la rencontrer pour négocier leur cachet et les conditions matérielles de leur participation.
Lars était un homme bien sous tout rapport. Serena, qui le connaissait, lui avait raconté sa jeunesse dans la banlieue pauvre de Bruxelles, sa mère veuve de bonne heure, qui avait travaillé dur pour l’élever, lui et sa jeune sœur autiste, pour leur payer des études convenables, elle, dans un centre spécialisé qui coûtait les yeux de la tête, et lui à l’université de Liège. Il s’était souvent demandé s’il ne devait pas mettre un terme à ses études pour pouvoir gagner sa vie et soutenir financièrement sa mère.

Mais elle le lui avait interdit lui disant que sa plus grande fierté serait qu’il réussisse dans la vie et devienne quelqu’un. Il avait donc fait du droit et réussit un doctorat qu’il enrichit d’un master de commerce international. Il fut recruté par un cabinet d’avocat d’affaires et se construisit rapidement un portefeuille assez conséquent et des revenus plus que confortables. Il défendit quelques vedettes du showbiz et gagna la plupart de ses affaires en justice, ce qui lui octroyât une solide réputation. A trente ans il avait ouvert son propre cabinet et, à presque quarante ans, il était devenu l’incontournable défenseur des artistes qui se bousculaient pour contracter avec lui. Sabrina avait apprécié leur rencontre et les deux ou trois réunions de finalisation des contrats d’engagement de ses poulains, et l’avait invité à dîner.
Il s’était présenté juste à l’heure au restaurant, dans un superbe costume en alpaga bleu nuit et une chemise en soie blanche. Une fois assis, il lui offrit un petit paquet cadeau.
« Pour vous remercier pour cette charmante invitation. »
Elle défit la ficelle et déchira le papier et découvrit, à l’intérieur d’un adorable coffret en velours rouge, un vaporisateur de parfum design signé Courrège et à ses initiales.
« Mais vous êtes fou, il ne fallait pas. »
« J’espère ne pas vous avoir offensée. Je voulais vous témoigner ma gratitude et vous remercier pour ces merveilleux moments passés en votre compagnie. »
« Lars, vous me gênez. Sachez que j’ai moi aussi apprécié de vous avoir rencontré et d’avoir passé du temps avec vous. »
« Vous êtes une femme brillante Sabrina et intimidante. »
« Vous, intimidé ? »
« Ne vous moquez pas de moi je vous en prie. Oui, en dépit de ce que vous pouvez penser de moi, vous m’intimidez. Vous avez une maîtrise parfaite de votre métier et vous êtes une grande professionnelle. Vous gérez vos affaires comme personne, sans jamais vous laisser impressionner, quel que soit votre interlocuteur.
J’ai rarement rencontré une femme de votre trempe.
« Taisez-vous, vous allez me faire rougir. »
« Je ne suis pas en train de vous flatter, croyez-moi. J’ai un immense respect pour la femme d’affaires, intraitable, incorrompable et déterminée que vous êtes. Mais j’ai aussi beaucoup d’attirance pour la femme raffinée, distinguée, élégante et belle que vous êtes dans l’intimité. »
« Je sais ce que vous êtes en train d’essayer de faire, le savez-vous ? Vous êtes en train de m’attirer dans vos filets. »
« Je ne suis qu’un homme Sabrina. Je fais avec mes armes. Je sais parfaitement que je ne suis pas un canon de beauté, alors je fais avec ce que j’ai. Vous me plaisez infiniment, et c’est ma façon de vous le faire savoir. »
« La beauté ne fait pas tout Lars, loin s’en faut. Vous avez beaucoup de charme, soyez-en persuadé, et il m’a particulièrement touchée ce soir. »
Il se pencha vers elle pour l’embrasser, mais elle posa un doigt sur sa bouche.
« Pardonnez-moi, mais je ne veux rien bousculer. Je sors d’une relation qui s’est très mal terminée et je ne veux rien précipiter. Apprenons à nous connaître voulez-vous ? »
« Mais bien entendu Sabrina, rien ne presse, nous avons tout le temps. »
C’est ainsi qu’ils entamèrent une longue période de fréquentation innocente pendant laquelle la jeune femme observa son soupirant. Elle se rendit assez vite compte qu’il était doué d’une facilité d’élocution assez rare et s’en servait admirablement, quelle que soit la situation. Il savait observer ses interlocuteurs, deviner leurs points faibles et les surprendre avec un vocabulaire riche et varié, certes, mais jamais ampoulé ni précieux. Cet homme possédait le génie du discours et n’était jamais à court d’argument. Il savait admirablement s’adapter à toute situation et tirer profit de sa verve inépuisable. Il semblait avoir des connaissances dans tous les domaines et se sentait à l’aise où qu’il soit et avec qui il fut.
Elle prenait de plus en plus de plaisir en sa compagnie et lui proposait régulièrement des sorties en dehors de leur cercle professionnel.
Elle le trouvait passionnant sans être outrancier, charmeur sans être cavaleur, attirant sans être séducteur. Jamais elle n’avait rencontré un homme aussi captivant et occupant autant son esprit. Elle s’aperçut un jour qu’elle pensait à lui très souvent, se demandant ce qu’il pourrait bien dire dans telle ou telle circonstance, et s’amusait à lui en parler ensuite pour vérifier à quel point il pouvait être surprenant de facilité et d’ingéniosité. Elle comprenait ses nombreux succès judiciaires, l’aisance avec laquelle il devait convaincre et rallier à son point de vue un jury voir un juge. Elle s’amusa même à le suivre dans plusieurs affaires pour apprécier avec quel brio il captivait son auditoire et emportait la mise, que ce soit dans une négociation de contrat ou dans une plaidoirie. Elle s’en était confiée à lui, lui avouant qu’il la subjuguait et qu’elle ne savait pas comment elle avait pu lui résister jusqu’alors. Il lui avait déclaré qu’elle était sa muse en quelque sorte et qu’elle lui inspirait souvent ses meilleures réflexions ce qui la flatta profondément.
Leur complicité grandissait au fil des jours et elle s’aperçut qu’elle était en train de tomber amoureuse. Elle s’en confia un jour à Serena qui les avait présentés. Elles étaient en plein lèche vitrine par un bel après-midi.
« Tu comprends, je n’arrête pas de penser à lui. J’ai tout fait pour retarder la venue de mes sentiments, mais j’ai dû me rendre à l’évidence, il occupe de plus en plus mon esprit. »
« Je te comprends ma chérie. Lars est un homme très séduisant. Il n’est pas vraiment beau, c’est vrai, pas du tout le genre qui me ferait tomber raide dingue amoureuse, mais qui, certainement, saurait me charmer avec son bagou et son baratin. »
« Tu te trompes ma chérie, ce n’est pas un baratineur. Il se sert de son éloquence, c’est vrai, mais ce n’est pas un homme à femme. Il a des sentiments pour moi, il me l’a avoué, mais il a compris que je n’étais pas prête et, depuis, nous sommes devenus amis.
»
« Bien, je suis contente pour vous, mais, que comptes-tu faire maintenant ? »
« Je ne sais pas, je veux mieux le connaître pour être certaine de ne pas revivre une fois de plus une déconvenue amoureuse. »
« Tu veux que je te le teste ton Roméo ? »
« Surtout pas malheureuse. D’abord, nous ne sommes pas ensemble, ce n’est, jusqu’à présent, qu’un ami. Ensuite, tu m’as déjà fait le coup deux fois, et ça m’a servi de leçon. Je suis une grande fille, capable de gérer ma vie sentimentale toute seule. »
« Comme tu voudras ma chérie. De toute façon je te le laisse, il n’est pas pour moi. »
« Trop aimable. »
Au final, cette conversation faisait bien les affaires de Sabrina, car elle avait réussi à glisser à son amie qu’elle ne devait rien tenter avec son soupirant.
Elle aimait qu’il soit là quand elle avait une réunion dans laquelle il pouvait intervenir et savourait, souvent à l’avance, les éléments qu’il mettait en avant pour abonder dans son sens et donner plus de poids à ce qu’elle avait déclaré. Elle aimait le suivre dans ses plaidoiries et l’entendre exposer ses arguments et comprendre l’ossature de son discours. Elle adorait l’écouter faire le panégyrique d’un artiste, aborder sa biographie et en faire les louanges.
Elle aimait aussi le timbre de sa voix, clair mais profond, chargé de nuances métalliques lui donnant une résonnance qui séduisait l’oreille. S’il avait chanté, il aurait certainement été une basse tant sa voix venait des graves et ne grimpait jamais dans les aigus. Il charmait avec ses intonations très variées qui savaient pertinemment vous garder à l’écoute et vous faire adhérer au propos.
Elle adorait par-dessus tout lorsqu’il lui mettait sa main sur la sienne pour capter son regard et, les yeux dans les yeux lui disait « si tu permets… ». Et là, c’était l’envolée lyrique, le défoulement grammatical, l’optimisation du vocabulaire, quel que soit le sujet, et, pour finir, c’était les regards appuyés, fixant, jouant de la prunelle pour accen, qui une œillade, qui un clin d’œil, qui un haussement de sourcil.
Pour Sabrina, Lars était à la fois, un orateur, un philosophe, un sage, mais surtout et avant tout, un grand séducteur qui s’ignorait.
Elle se rendit compte qu’il prenait de plus en plus de place dans sa vie et qu’elle ne pouvait plus se passer, non seulement de ses envolées orales, de sa voix chaleureuse, mais aussi de sa présence réconfortante et salutaire pour l’équilibre de son quotidien. Elle devenait effectivement amoureuse et savait pertinemment qu’elle ne résisterait plus très longtemps à une telle attirance.
Elle se décida à s’abandonner à lui, mais voulu, cette fois, faire les choses différemment. Elle l’invita chez elle et tint, tout d’abord, à s’entretenir avec lui pour que les choses soient mises au point et qu’il sache ce qu’elle attendait d’une relation avec lui.
« Lars, j’ai développé pour toi des sentiments qui vont bien au-delà de l’amitié. Mais il faut que tu saches que j’ai été tellement déçue par les hommes que je ne veux plus me fourvoyer. Je ne veux plus être trahie et malheureuse. »
« Sabrina, je ne suis pas un homme à femme. Je suis l’homme d’une seule femme. C’est certainement pour ça que je n’ai pas, avant toi, trouvé la bonne personne et ai été, moi aussi, plusieurs fois déçu. »
« Je veux un engagement réciproque, avec une honnêteté et une transparence qui permette une confiance permanente. »
« Je ne désire pas autre chose Sabrina et, je suis sûr que tu as, depuis longtemps, compris les sentiments que j’éprouve pour toi. »
Elle se leva et se lova dans ses bras. Il lui caressa tendrement les cheveux, puis lui saisit le menton et redressa son visage. Ils s’embrassèrent longuement, laissant leurs langues faire connaissance. Il mit fin au baiser et se mit à lui parler doucement tout en ponctuant ses phrases de bisous appuyés dans le cou, puis, descendant lentement, sur ses seins qu’il avait dénudés.
« Ça fait longtemps…Tellement longtemps…Que j’attends…De te tenir…Dans mes bras…Je vais t’aimer…Comme aucun homme…Ne l’a fait…Avant moi. »
Il l’amena, tout en continuant à lui parler et à baiser ses seins, jusqu’au canapé où il l’allongea. Il lui retira sa jupe, puis ses chaussures, toujours en lui parlant et en embrassant délicatement les surfaces qu’il découvrait.
« Tu as un corps…De déesse…Tu es tellement belle…C’est merveilleux…Je voudrais…Passer ma vie…A embrasser…Tout ton corps. »
Sa bouche vint naturellement se poser sur son sexe et il investit la place en continuant d’alterner les léchages et les paroles amoureuses.
« J’aime ton parfum…Il m’enivre…J’aime sucer…Ton petit…Bouton…J’aime mettre…Ma langue…Dans ta grotte. »
Sabrina ne pouvait détacher ses yeux de ce visage entre ses deux cuisses largement ouvertes. Cet homme était en train de la rendre folle. Elle n’arrêtait pas de gémir.
« Oui, continue, j’aime tes caresses, j’aime ta langue. Oui, là. »
Il introduisit un doigt dans son vagin tout en continuant de sucer son clitoris et en prononçant toujours quelques mots qui, il le sentait, l’affolait complétement.
« Comme il est…Sensible…Et doux…Tu aimes que…Je le morde…légèrement…Ton odeur…Me plait…énormément. »
Il se redressa et elle s’attaqua à la fermeture de son pantalon qu’elle jeta dans la pièce après l’avoir retiré. Son caleçon suivi aussitôt après. Elle s’empara de son sexe dressé et le caressa sur toute la longueur.
« Viens, viens en moi, je te veux en moi maintenant. »
Il se releva et guida son pénis jusqu’à ses grandes lèvres qui s’écartèrent pour le laisser entrer.
« Tu me veux…En toi…Je vais entrer…Là, j’y suis. »
Elle le sentit la pénétrer et émis un long gémissement.
Il lui prit le visage dans ses mains, l’obligeant à le regarder pendant qu’il commençait à aller et venir en elle.
« Regarde-moi…Je veux que tu me voies…Te posséder…Je veux que…Tu te donnes…A moi…Comme jamais…Tu ne t’es donnée. »
Il accéléra son rythme tout en la regardant et en lui parlant. Elle le fixait, hypnotisée et émettait des halètements syncopés et en rythme avec son allure.
« Oui…Je te sens bien…Continue…Je vais venir…C’est fort. »
Elle sentait son regard la pénétrer aussi profondément que son sexe.
« Serre-moi…Fort…Je te sens bien…Moi aussi…Tu me serres…Tellement bien…Je sens…Que nous allons…Jouir ensemble…Tous les deux. »
Il se ficha au fond d’elle et se libéra de plusieurs jets tout en criant sa jouissance. Sabrina sentit son corps se cambrer. Elle atteint l’orgasme au moment de la première giclée et s’emporta dans un long cri.
« Ouiiiiiiiii. »
Ils retombèrent sur le canapé et il l’a pris dans ses bras.
« J’ai rarement joui autant, tu es un amant merveilleux. »
« J’ai adoré notre communion des corps et notre plaisir partagé. Tu es une maîtresse prodigieuse Sabrina et je suis, moi aussi, totalement amoureux de toi. »
Ils emménagèrent ensemble peu de temps après et entamèrent une relation qui parut fusionnelle à la jeune femme. Elle se sentait bien avec lui, n’avait pas besoin de longuement s’exprimer pour avoir la certitude d’être comprise. Il devançait ses envies, la journée, comme au lit et elle profitait pleinement de cet amour qui la ravissait.
« Eh bien ma belle, il y a longtemps que je ne t’ai vue aussi épanouie. »
« Je suis heureuse Serena, pleinement. Lars est un homme merveilleux et je me sens comblée, enfin. »
« C’est vrai qu’il est charmant, adorable et semble vraiment amoureux. Mais, au moins, es-tu sûre qu’il t’est fidèle ? »
« Oui ma chérie, celui-là, j’ai toujours eu le pressentiment qu’il n’irait pas chercher ailleurs quand il aurait trouvé femme à son pied. »
« Fichtre, je t’ai rarement vue aussi sûre de toi. Me laisserais-tu tenter de te prouver que tu te trompes peut-être et que ton Rodrigo cache, au fond de lui, un séducteur patenté, capable de craquer si on le chatouille là où ça le gratouille ? »
« Ne cherche pas, je crois que je ne crains pas grand-chose avec Lars. Il n’est pas du genre à mater le petit cul des bombasse, je crois qu’il n’est pas ce genre de salopard. »
« Si tu le dis ma chérie, mais je serais toi, je me méfierais quand même. Parfois la tempête se cache derrière un vent léger. »
« Tu m’as assez fait de tort comme ça Serena, ne t’amuse plus à me jouer ton sale tour de putasse. »
« Oh, comme tu y vas. Rendez service et voilà comment on vous remercie.
Quelques temps après, Sabrina cherchait partout son diffuseur de parfum qu’elle avait, semble-t-il perdu. Elle appela Lars avant qu’il ne parte pour le tribunal d’instance de Liévin, plaider dans une affaire de vol dans des loges lors d’un festival.
« Excuse-moi de te déranger, tu dois être sur la route mon chéri. Saurais-tu où j’ai pu laisser le diffuseur de parfum que tu m’as offert ? »
« Je n’en ai aucune idée. Si tu n’as rien trouvé chez toi, va faire un saut chez moi et regarde dans les meubles de la salle de bain. Tu es distraite parfois et peux l’avoir laissé là. »
« Merci, je vais y aller sans tarder. Sois prudent sur la route, à ce soir. »
Elle arriva chez lui et ouvrit avec sa clé. Elle commença à chercher dans la salle de bain quand le téléphone filaire sonna. Elle se garda bien de répondre n’étant pas chez elle. L’appel arriva sur la messagerie, mais elle entendit le message laissé par le correspondant.
« Bonjour Maître, l’audience est reportée au mois prochain, en raison d’un souci de santé du procureur. Nous vous enverrons une nouvelle convocation. Nous allons vous joindre sur votre cellulaire. Bonne journée. »
Elle se dit qu’il ne tarderait pas. Et décida de l’attendre chez lui. Elle entendit une nouvelle sonnerie et s’aperçut qu’il avait oublié son mobile sur un guéridon. Le même correspondant, comme dit dans le précédent appel, cherchait à le joindre sur son mobile.
Ennuyée par ce contretemps, elle pensa appeler directement le tribunal pour les prévenir de l’arrivée de l’avocat qui ne pouvant être joint, allait arriver dans la matinée.
« Bonjour madame Van de Breugt, n’ayez aucune crainte, nous l’avons déjà joint la semaine dernière, ce n’était qu’un rappel pour être certain qu’il s’en souvenait. »
Sabrina sentit une chaleur lui monter au visage et la tête se mit à lui tourner. Elle s’assit quelques instants, pour faire le point.
Elle se leva et sortit de l’appartement. Comme un automate, elle reprit sa voiture et se rendit chez Serena. Elle avait besoin de parler à quelqu’un. Elle se gara à l’extérieur et entra par le portillon. Elle se dirigeât vers la terrasse et trouva une des deux baies vitrées ouverte. Elle pénétra dans le salon et un bruit lui parvint, faible tout d’abord, puis devenant plus perceptible au fur et à mesure qu’elle s’approchait de la porte de la chambre. C’était un gémissement féminin couplé avec un murmure masculin. Elle ne comprenait que trop et ouvrit la porte avec fracas.
Là, sur le lit, Serena à quatre pattes était pénétrée en levrette par Lars qui, penché sur elle, lui murmurait à l’oreille.
« Espèce de salauds, fornicateur de merde. Tu croyais me tromper longtemps avec ton histoire de tribunal à Liévin ? »
Serena avait gardé la même position, le sourire éclatant aux lèvres, alors que Lars avait bondi hors du lit et pris sa chemise pour cacher ses parties intimes. Une fois de plus, elle n’attendit pas qu’il se rhabillât.
« Tu passe chez moi ramasser tes affaires et tu disparaît sale queutard. »

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