Mieux Vaut Tôt Queutard_4

Cette histoire est une pure fiction. Toute ressemblance avec des personnes, des lieux et des phénomènes existants ne peut être que fortuite…

Partie 4

Sabrina invita Silvère Fastlann à s’asseoir et lui offrit un rafraîchissement. Elle songeait en elle-même que ce si beau jeune homme rassemblait à lui seul les qualités de la plupart des hommes qui avaient compté dans sa vie.
Il avait les mains aussi douces que celles de Friedrich, des yeux aussi beaux et perçants que Freddy, la facilité d’élocution de Lars et la musculature aussi parfaite qu’un Herb devenu adulte. Un plan machiavélique commençait à germer dans son esprit et ce bel apollon allait l’aider à le mettre sur pied.
« Sylvère, avant de parler de votre participation, de votre cachet et de toutes les choses qui, immanquablement, iront avec, j’ai un service à vous demander. »
« Je vous écoute, madame Van de Breugt. »
« Sabrina, faites-moi ce plaisir. Si vous acceptez de me rendre ce service, je n’aurai quasiment plus de secret pour vous. Alors autant commencer par m’appeler comme seuls mes proches le font. »
« Sabrina, en quoi puis-je vous être utile. »
« Voilà, j’aimerais que vous … »

Rodolphe n’était pas bien depuis quelques temps. Il sentait bien que Serena se détachait de plus en plus de lui. Bien sûr, il savait pertinemment que dans un couple l’un des deux acteurs est plus amoureux que l’autre et que ce rôle lui avait toujours été dévolu. Bien sûr il savait pertinemment qu’il n’était pas l’adonis dont sa femme serait tombée raide dingue au premier regard. Bien sûr il savait qu’il avait dû batailler ferme pour mériter une femme de la plastique de Serena. Bien sûr, il savait pertinemment qu’il n’était pas l’homme dont, jeune fille, son épouse avait rêvé pour partager sa vie amoureuse. Mais il savait aussi qu’il était un mari aimant, fidèle et protecteur. Il savait aussi qu’il lui apportait le confort dont elle ne pourrait jamais se passer.

Il savait enfin qu’il lui assurait une vie calme et douce, à l’abri des querelles conjugales et des crises de jalousies dont il l’avait jusqu’à présent épargnée. Mais, depuis quelques temps, il la sentait s’éloigner de lui et, ce qui le blessait par-dessus tout, il sentait qu’elle n’avait plus le même regard pour lui, pour sa personne. Que se passait-il dans la vie de sa petite femme. Qu’y avait-il donc dans son jardin secret qui lui semblait l’éloigner de lui ? L’aimait-elle encore ?
Il en était là de ses réflexions lorsqu’il lui vint l’idée d’aller se confier à la meilleure amie de sa compagne. Elle, elle saurait, d’une part s’il se trame quelque chose, et, d’autre part, si ses angoisses et autres soupçons étaient pour le moins fondés. Il profita de la présence de Sylvère Fastlann sur le festival de Namur pour rencontrer Sabrina aux fins, officiellement, de négocier le contrat de son protégé. Il se présenta à son bureau et fut rapidement introduit auprès de la jeune femme. Il eût la surprise de la trouver dans les bras de l’artiste et ne semblant pas le moins du monde gêné de son arrivée impromptue et semblant même trouver la chose amusante.
« Rodolphe, que me vaut le plaisir de ta visite ? Je ne vous présente pas, je crois que vous vous connaissez. »
« Tu peux nous laisser Sylvère je te prie, j’ai besoin de parler à Sabrina. »
« Si c’est au sujet de mon contrat, je peux parfaitement entendre ce que vous allez négocier dans mon dos. »
« Non, il s’agit d’une visite personnelle. »
« Je vous laisse alors. »
Une fois le chanteur parti, Rodolphe s’assit dans le canapé du bureau et proposa à la jeune femme de s’asseoir près de lui.
« Sabrina, je ne suis pas bien ces derniers temps. J’ai l’impression qu’il se passe ou s’est passé quelque chose avec Serena. J’ai le sentiment qu’elle me cache je ne sais quoi d’important. »
« Qu’est-ce que tu veux dire Rodolphe ? Que voudrais-tu qu’elle te cache ? »
« Justement, je n’en sais rien.
»
« Si tu n’en sais rien, c’est qu’il n’y a pas d’inquiétude à avoir. Tu as toujours été un angoissé, et cela finit par te jouer des tours. »
« Allons, ne joues pas avec moi. Je sens bien que son comportement a changé à mon égard. Elle m’évite, voire, par certains moments, j’ai le sentiment qu’elle me méprise. »
« Qu’est-ce qui te fait dire ça ? »
« Notre intimité à changé. Elle ne me confie plus rien, ne me parle quasiment plus de ses journées, de ses rencontres. Tiens, cela fait des lustres qu’elle ne m’a pas parlé de toi. Vous ne vous voyez plus ? »
« Mais si, qu’est-ce que tu vas chercher. Nous nous sommes vues il n’y a pas une semaine. »
« Eh bien, elle ne m’en a rien dit. Elle est bizarre avec moi, et cela va te paraître curieux, mais j’ai le sentiment que c’est depuis que vous vous fréquentez aussi assidument. »
« Tu penses que j’ai une mauvaise influence sur elle ? »
« Non, mais je pense que tu dois bien avoir remarqué si son comportement a changé, non ? »
« Tu sais, j’ai vécu une nouvelle mésaventure amoureuse récemment, et je ne suis probablement pas le meilleur témoin de l’éventuel changement d’attitude ou de comportement de ta légitime. »
« Tu vois, elle ne m’en a même pas parlé. Je suis désolé pour toi, sincèrement. Que s’est-il passé ? »
« Et bien je suis tombé, une fois de plus, sur un coureur de jupon qui m’a faite cocue dès que j’ai eu le dos tourné. »
« Mais ce n’est pas vrai, tu n’as vraiment pas de chance en amour. Mais dis-moi, que s’est-il passé ? »
« Lars me jurait ses grands dieux qu’il n’aimait que moi, qu’il était l’homme d’une seule femme. Eh bien figure-toi que je suis allée chez lui pour lui donner son cellulaire qu’il avait oublié sur mon canapé et je l’ai trouvé au lit avec une salope. »
« Dis-moi, pas hasard, cette salope ne serait pas Serena par hasard ? »
Ses yeux s’agrandir imperceptiblement un bref instant puis elle se ressaisit.
« Qu’est-ce que tu vas chercher là ? Mais non, c’était avec une parfaite inconnue.
»
« Quel jour cela s’est passé ? »
« Vendredi 12. »
« A quelle heure ? »
« Dans la matinée, pourquoi ? »
« C’est pile poil le jour où je devais emmener Serena en week-end surprise. La veille je lui ai demandé d’être de retour du bureau en fin d’après-midi et de ne rien prévoir pour le samedi et le dimanche. J’avais réservé un week-end en amoureux à Londres. Elle m’a dit avoir un important contrat de communication à finir de négocier avec un partenaire et que cela prendrait probablement tout le samedi. Or, j’ai appris du secrétariat même de cette boîte, que le rendez-vous avait été repoussé. Tu avoueras que c’est curieux. »
« Oui, mais ce n’est sans doute qu’une coïncidence. »
« Ce n’est pas tout. Quand j’ai compris que mon week-end était foutu, j’ai essayé de joindre Lars pour qu’on se voit le samedi afin de régler les détails de certains contrats pour les prochaines Ardentes de Liège. Il m’a dit être parti visiter un cousin malade sur le Luxembourg et qu’il y resterait tout le week-end. »
« Bon, tu vois, ça ne colle pas ton affaire. »
« Alors tu peux me dire pourquoi j’ai vu sa voiture garée devant chez lui dans l’après-midi ? Et, devine ? La voiture de Serena garée juste derrière la sienne ? »
Sabrina compris qu’elle ne pouvait plus nier.
« Je suis désolée que tu aies tout découvert. Comprend que ce n’était pas à moi de tout te dire. »
« Je ne t’en veux pas une seule seconde. Mais alors, quelle salope. »
« Ne parle pas d’elle comme ça. C’est ta femme. Elle a eu un moment de faiblesse, il ne faut pas que tu la condamne pour ça. »
« Mais tu ne sais pas tout. Je sais pertinemment qu’avant Lars, elle s’est envoyé Freddy et, j’en mettrais ma main à couper, Elle s’est aussi faite Friedrich. Je le sais, je le sens. »
« Puisque tu sais déjà pour le dernier, autant que tu saches tout depuis le début. J’ai eu peu d’hommes dans ma vie. Ils ont tous finis par coucher avec Serena. Quand nous étions jeunes, elle me piquait mes petits copains pour me montrer qu’ils n’étaient pas sérieux.
Mais, le jeu a continué une fois devenues adultes. Je ne lui en ai pas voulu pendant longtemps, et tu m’en excuseras, car je me disais que, finalement, elle me rendait service. Mais j’ai fini par penser que ce n’était pas sain, pour moi, comme pour elle. Pour moi, car je suis capable de me prendre en charge toute seule et, si je dois être cocue à mon détriment, eh bien que je le sois. Mais aussi pour toi, car je te connais, je sais le bon mari que tu es et tu mérites tout, sauf qu’elle te trompe. Et ce, d’autant plus avec des mecs qui ne t’arrivent pas à la cheville. »
« Bon sang, je ne suis pas quelqu’un de mauvais, tu sais, je ne souhaite de mal à personne, mais là, je la maudis, je la hais. Qu’ai-je fait pour mériter un tel mépris, une telle humiliation ? »
« Mais rien mon pauvre Rodolphe. Tout comme moi, tu as été victime de la rencontre de cette femme fatale et séductrice invétérée et d’un trio de salopards. »
« C’est toi que j’aurais dû épouser. Toi, tu aurais été une épouse parfaite, fidèle, loyale et aimante. »
« Que veux-tu, c’est ma vie. »
« Je ne vais pas en rester là. Elle va me le payer. »
« Ne t’emballe pas trop vite. Je lui ai préparé un tour à ma façon qui devrait lui donner une sérieuse leçon qu’elle n’est pas prête d’oublier. »


Le lendemain, Serena vit débarquer dans son bureau une Sabrina tout sourire qui venait lui rendre une visite amicale.
« Ouah, tu as l’air toute rayonnante ma chérie. Tu as gagné au loto ? »
« Au loto de l’amour très certainement. »
« Oulla tu as rencontré quelqu’un ? »
« Écoute, depuis quelques temps, je vis le parfait amour. Oui, j’ai rencontré l’homme parfait. »
« Wouah, dis-moi vite. Qui est ce spécimen rare ? »
« Je suis amoureuse Serena, amoureuse, tu te rends compte ? Je ne pensais que ça ne m’arriverait pas de tomber amoureuse de sitôt. »
« Oui, après l’épisode Lars, je te comprends. Alors de qui s’agit-il ? »
« Je suis avec Sylvère Fastlann. »
« Quoi ? Sylvère ? Mais tu es folle ? Tu sais au moins l’âge qu’il a ? »
« Je me fiche complétement de son âge. Je l’aime je te dis. »
« Bon, je reconnais qu’il a un charme fou, mais quand même, il pourrait être ton fil. »
« Là tu exagères ma chérie. On n’a pas tant d’année d’écart que ça. Et puis après, je m’en fou complétement. Je l’aime je te dis. »
« Mais comment se fait-il que tu sois tombée amoureuse aussi vite ? »
« C’est bien simple si tu y réfléchis cinq minutes. Il a tout cet homme. Les yeux de Friedrich, les mains de Freddy, la verve de Lars et le corps de Herb. Tu vois, c’est l’homme parfait. Il a tous les atouts à lui tout seul. »
« Mais, et lui, il t’aime ? »
« Comme un fou. Il veut que l’on se fiance puis qu’on se marie. Il m’a présenté à ses parents, à ses amis et nous allons nous installer ensemble dès qu’on aura trouvé un appartement. »
« Mais tu n’as pas peur que cela soit un peu précipité ? »
« Non, je sens que c’est le bon. »
« Tu es sûre de lui ? Tu es certaine que ce n’est pas encore un coureur ? »
« Oui, j’en suis sûre cette fois. Et je t’interdis, tu m’entends bien Serena, je t’interdis de t’en approcher, ni d’essayer de le séduire. Celui-là j’y tiens. »

Serena ne décolérait pas. Non seulement son entreprise rencontrait d’énormes difficultés financières avec plusieurs prêts bancaires en cours qu’elle n’arrivait plus à rembourse, mais elle avait un grand besoin de financement pour lancer les campagnes à venir. Ensuite, elle en avait plus qu’assez de cette guimauve de Rodolphe qui disait amen à tout ce qu’elle disait, qui cédait à tous ses caprices et qui, surtout, trouvait toujours que sa meilleure amie était un ange de gentillesse, de fidélité et un soutien envers elle.
Mais alors, le comble, oui le comble, c’est qu’elle était tombée amoureuse du plus beau mec de la planète. Non mais voilà qu’elle se pavanait aux bras de son étalon avec une main bien posée sur ses épaules, d’un air de dire, celui-là, il est à moi, on n’y touche pas.
Elle allait voir si elle, Serena Drickmer, la femme fatale que tous les hommes reluquaient, pour qui tous les étalons de la terre donneraient leur chemise pour passer ne serait-ce qu’un instant dans ses bras et seraient prêts à se damner pour une nuit avec elle, n’allait pas se le taper.

Il ne valait certainement pas mieux que les autres. Depuis Herb, athlète boutonnant au point qu’elle avait dû simuler l’orgasme tellement il l’a dégoutait, en passant par Friedrich qui la dévorait de ses trop jolis yeux, mais qui s’était révélé assez quelconque au pieu, tout comme le célèbre magicien Freddy, qui ne s’était pas révélé si magique au lit finalement, et, pour finir, le dithyrambique Lars, au discours soi-disant ravageur, qui avait fait plutôt un flop entre ses cuisses, elle se les était tous faits.

Son Sylvère ne résisterait pas mieux que les autres et, elle le savait à l’avance, ne se révèlerait pas un meilleur amant que les autres. Elle allait se le mettre dans son lit comme qui rigole. Depuis l’enfance, elle savait qu’elle était plus belle, plus séduisante, plus irrésistible que Sabrina. Qu’est-ce qu’elle avait qu’elle n’avait pas ?
La réussite, sans doute. Oui, mais avec la chance qui vous sourit dès votre naissance, c’est facile. Sabrina, elle avait toujours tout eu. A l’école d’abord, où elle l’humiliait en lui soufflant tous les résultats lors des interros. Elle daignait venir l’aider à faire ses devoirs, le soir, mais, elle le savait, ce n’était que pour avoir plus de temps pour parler des garçons qu’elle lui enviait. Sabrina ? Elle avait toujours été jalouse d’elle. Elle l’enviait finalement. Ce n’était pas des services qu’elle lui avait rendus en couchant avec ses petits copains, c’était des leçons de savoir vivre, de savoir être implacable. Car elle, elle était née comme ça. Pas de cadeau, pas de quartier. Même sa meilleure amie devait savoir qui était la meneuse, qui était celle qui décide, celle que les hommes admirent, celle à qui tout sourit. Enfin, tout, sauf l’argent, surtout en ce moment.

Serena arriva au bureau et y lut un mot laissé par sa secrétaire. Il s’agissait d’un message de Rodolphe qui l’informait que Sylvère Fastlann allait venir lui rendre visite pour qu’elle lui présente la campagne de lancement de sa tournée européenne.
« Génial, pile poil quand j’ai besoin de montrer qui c’est qui détient le pouvoir. »
La secrétaire lui annonça également la visite en début d’après-midi de son banquier.
« Super, je vais me faire chatte et il me mangera dans la main. »

Sitôt de retour de son déjeuner, elle reçut Antoine Dewilder son banquier.
« Bonjour Antoine. J’espère que je ne vous ai pas fait attendre ? »
« Bonjour madame Drickmer, non, je suis là depuis seulement un quart d’heure. »
« A la bonne heure Antoine. Mais, je vous en prie, appelez-moi Serena. Que me vaut le plaisir de vous recevoir ? J’allais justement prendre rendez-vous avec vous. C’est incroyable comme les grandes idées se rencontrent. »
« Voilà Serena. Vos finances ne sont pas au mieux et je crains de ne pas être porteur de bonnes nouvelles. »
« Allons bon ? Dites-moi tout sur ma santé financière. »
« Vous avez dû faire face de très nombreuses dépenses ces derniers temps, et tous vos comptes sont dans le rouge. Votre découvert dépasse même le capital du dernier emprunt que vous avez contracté. »
« Oui, je le sais bien, mais, comme je vous en aurai parlé de toute façon, je suis sur une campagne qui va me rapporter largement de quoi renflouer mes dettes et ma trésorerie. »
« Sans doute Serena, sans doute. Mais en attendant, la banque doit faire face à un découvert abyssal qui, je le crains, ne pourra souffrir d’attendre d’être comblé plus longtemps. »
« Qu’est-ce que vous entendez par longtemps ? »
« J’entends que si vous ne remboursez pas, pour le moins, votre découvert, nous allons vous couper les vivres. »
« Mais, et moi qui avait l’intention de vous faire un nouvel emprunt. »
« Je crois qu’il ne faut plus y compter. Il y aurait, cependant, une possible solution. »
« Dites-moi, que me proposez-vous ? »
« Une firme qui est domiciliée chez-nous, nous a fait une proposition de rachat de votre entreprise, pour une somme pouvant couvrir largement vos dettes. »
« Mais qui est-ce, je la connais ? »
« Non, je ne crois pas. Il s’agit de RS Trust Organisation. Un groupe qui a les reins solides et qui pourrait vous proposer d’intégrer E-Net Business dans son capital, en vous rachetant vos actifs. »
« Mais cela aurait pour conséquence que je ne serais plus propriétaire de ma propre entreprise. Il n’en est pas question. »
« Vous devriez réfléchir sérieusement à cette proposition qui, je le crains, ne se reproduira pas et ne restera pas longtemps active. Avec cet investissement, vous évitez la faillite personnelle. Vous pourrez toujours négocier votre place au sein de cette firme. Je ne vois pas pourquoi elle ne vous conserverait pas votre poste de dirigeante et votre place au sein du conseil d’administration. »
« Eh bien, j’avoue que c’est une surprise, mais qui mérite réflexion. Je vous remercie de vous être déplacé pour me la proposer. Combien de temps ai-je pour vous donner ma réponse ? »
« Peu de temps j’en ai peur. Une réponse d’ici la fin de la semaine calmerait l’impatience du racheteur. »

C’est une Serena perdue dans ses pensées que Sylvère trouva en étant introduit dans son bureau. En le voyant, elle se leva et vint vers lui les deux bras en avant. Il remarqua qu’elle avait certainement pleuré car ses yeux étaient quelque peu rougis.
« Bonjour ma chérie, ça ne va pas ? »
« Oh, tu sais, la vie est parfois si cruelle avec toi. J’ai reçu de mauvaises nouvelles et je t’avoue que j’ai un grand besoin qu’on me remonte le moral. Figure-toi que je viens de vendre les trois-quarts de ma société et que je n’en suis plus la patronne. »
Il la prit dans ses bras et lui fit une grosse bise sur le front.
« Là, là, ça va aller. Tu t’es toujours sortie de la merde, si tu me permets. »
« Tu es jeune Sylvère, mais quelle maturité tu as. Tu sais me réconforter quand j’en ai si besoin. »
« Mais oui, allez, viens t’asseoir et raconte-moi qui te fait des misères. »
« Non, je ne me sens pas d’en parler, j’ai le cœur prêt à exploser. »
« Il lui fit de nouveau une bise sur le front. »
« Prends-moi dans tes bras, j’ai vraiment besoin de réconfort. »
Elle posa ses lèvres sur les siennes et il se recula quand il sentit sa langue tenter de percer le barrage de ses dents.
« Non Serena, on ne peut pas. Tu sais sans doute que je suis avec Sabrina. Je ne peux pas lui faire ça et toi non plus, c’est ton amie. »
« Mon amie, mon amie ? Elle va encore me narguer parce qu’elle a réussi à alpaguer un beau mec. Un étalon qui la baise comme personne. Et moi, qui est-ce qui me baise moi ? »
« Mais tu as ton mari ? »
« Pouah, il me dégoute. J’en ai marre de l’avoir sur le ventre. Il est tellement mou que c’est moi qui dois faire tout le travail. »
Elle mit sa main droite derrière sa nuque et se rapprocha au contact de ses lèvres.
« Non, moi j’ai besoin d’un homme, un vrai, un qui saura me donner tout le plaisir dont j’ai besoin. Qui saura me faire jouir comme j’en ai envie. Viens Sylvère, je sens que tu es celui qu’il me faut. Sabrina n’en saura jamais rien, tu peux me faire confiance. J’ai trop envie de ta queue, de tes muscles, de ta force, de ta langue. Viens, baise-moi. »
Elle l’embrassa fougueusement et, cette fois, il ne se déroba pas. Ils se déshabillèrent et elle se donna à lui avec toute la fougue dont elle était capable.
C’est au beau milieu de leurs ébats que la porte du bureau s’ouvrit en grand et avec fracas.

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