Collection Zone Rouge. Curé De Campagne (1/2)

• Bonjour Susy, je savais qu’inexorablement nous nous rencontrerions.
• Oui, père Julien, dans un village de 3 000 habitants et comme nous sommes voisins, cette rencontre devait ce faire.
• Père comme tu y va, Julien, c’est mieux, il y a environ 12 ans, tu m’appelais Julien et moi Susy.
Même si le temps a passé tu es toujours aussi ravissante.
• Toujours aussi charmeur malgré la croix que tu portes à ton revers de costume et ton col blanc.
• Tu as raison, malgré mes petites pattes aux yeux quand je te vois, j’ai de nouveau vingt ans.
• Et Julien, tu es curé et moi une de tes paroissiennes.
• C’est vrai, mais entre nous il y a toujours une grande amitié, mais quand tu te dis paroissienne, pour cela il faudrait que je te voie à la messe le dimanche.
Depuis trois semaines que l’évêque m’a nommé dans mon village de naissance, j’ai eu beau regarder, tu brillais par ton absence.
• Tu sais, quand on a appris que tu entrais au séminaire avec Jules, la religion s’est un peu éloignée de nous.
• Ou vous d’elle !
• Tu as raison, Julien, mais les années où Haldor est là, il m’accompagne à la messe de minuit pour Noël.
• J’aurais donc la chance de t’y voir, ça me donnera du baume au cœur pour une année.
• Haldor, je croyais que tu avais épousé Jules.
• Jules, j’ai été marié quatre ans avec lui.
Pour me changer les idées j’ai mis mon doigt sur la mappemonde dont tu dois te souvenir, je l’avais dans ma chambre.
• Quand nous étions s et que nous faisions des boums chez les uns ou les autres.
• À oui, la mappemonde, non, excuse-moi aucun souvenir.
Dis-moi, il fait froid en ce dimanche de novembre, que tais-tu à midi, a midi, viens au presbytère manger mon frugal repas avec Halmatamor.

J’éclate de rire.

• Haldor, mon doigt est tombé sur la Norvège, j’y suis allée et je l’ai rencontré, il travaille sur une plateforme de forage en mer.


Ici, tout le monde a le même problème que toi avec son nom et il l’appelle Hal.
Il est reparti hier pour quatre mois et je veux bien venir seul, par le passage entre ma maison et le presbytère.
• Tu as raison, le portillon était cassé et Hal l’a réparé l’été dernier avant ton arrivée.
Je voyais les framboises depuis le départ du curé Bonnot et je trouvais que c’était idiot de les laisser perdre.
• Donc, tu peux passer par là, on risquerait de jaser dans notre petit village.

Je rentre chez moi alors que je vois Julien pousser la porte du presbytère.
Le portillon et ma grand-mère, tous savaient que mon grand-père Charles avait des cornes avec l’abbé Bonnot.
Il se disait au café du village que maman était le fruit de leur amour.
Je suis donc la petite fille de l’ancien curé, hélas, comme grand-mère Odile, ils nous ont quittés.
Comment je le sais, ma grand-mère me l’a avoué et quand elle me l’a dit, elle était à ces derniers moments ceux où l’on dit la vérité pour soulager sa conscience ?
Elle est morte et quand elle est partie sereinement, quand il l’a su, son curé est mort le même jour.
Ironie du sort, ils ont été enterrés dans le cimetière avec leur tombe voisine.
Odile a rejoint Charles et l’abbé Bonnot, Huguette sa maman, grenouille de bénitier à son époque et qui l’avait poussé vers la prêtrise.

Bref, c’était le passé et c’est sans aucune arrière-pensée que je rejoins Julien.
Lorsque j’arrive, il semble un peu embarrasser.

• Donne-moi ton manteau, l’hiver va frapper tôt dans notre montagne.
• Tu sais, j’ai gardé nos vieilles habitudes, douche froide l’hiver et baignade dans notre torrent tout l’été.
• Pour toi, c’est un choix, pour moi, ici, il faut que je fasse bouillir de l’eau pour me laver dans mon lavabo.
L’évêque quand il m’a nommé m’a promis des travaux pour un chauffe-eau et une douche.
Le problème, c’est que j’ai oublié de lui demander en l’an de quelle année, il me l’installerait.

Inutile de te faire visiter, tu as dû le faire du temps de ta grand-mère !
• Non, sauf sur son lit de fin de vie, le sujet de sa liaison était évité dans la famille.

Il me fait visiter, c’est vrai que c’est spartiate et ça aurait besoin d’un bon coup de peinture.
Une chambre, un w.c, une cuisine et la salle à manger.

• Alors dit moi pour Jules, tu as divorcé !
• Oui, il a filé en Afrique lorsqu’il a su que j’avais une chance sur un milliard d’avoir des s de ma faute.
• Sur un milliard, tu dois exagérer un peu.
• Non, maladie orpheline, certainement la punition de Dieu pour me punir que ma grand-mère se soit tapé le curé.
• Inutile de blasphémer, car tu as fait une erreur en épousant Jules.
• Une erreur ?
• Oui, bon, inutile d’en dire plus.
Mange tes tomates.
Un peu de vin, curé, c’est bien, on a du vin de messe, c’est du blanc, l’évêque sait choisir ses cuvées.
• Évite de changer la conversation, que voulais-tu dire en parlant d’erreur.
Tu es curé, le mensonge doit te faire horreur.
• Tu te souviens l’été de nos vingt ans, nous étions tous les jeunes.
• Attends, je crois comprendre, c’est cet été-là que Jules s’est rapproché de moi.
• Oui, vous vous embrassiez pendant des heures, le jour où vous êtes parti main dans la main derrière les rochers.
• Merde, tu as su que je m’étais donné à lui.
• Oui, quand tu es revenue dans ton petit deux-pièces qui te rendait si désirable, le petit nœud que je rêvais de détacher était noué différemment.
• C’est Jules qui me l’avait refait, il avait une méthode à lui différente de la mienne.
Et toi tu avais remarqué tous ça !
• Plus plein de détail au fil des jours, jusqu’au moment où vous êtes venue nous annoncer que vous vous mariez, j’étais vert de rage.
• Tu étais amoureuse de moi au point de...
• Partir au séminaire faisant vœu de chasteté pour t’oublier.
• C’est donc moi qui ai été à l’origine de ta vocation !
• S’ils ont pouvaient dire, car dans ce temps-là, j’avais une activité sexuelle se développant que j’ai dû fortement réfréner.

• Comment fais-tu ?
• Nous avons une méthode que je vais éviter de définir plus en avant.
Permet moi de garder quelques secrets.
Tu m’excuses, si nous restons des hommes malgré notre vœu, nous avons besoin de nous isolé pour satisfaire des besoins très naturels.
L’église nous permet d’aller vers nos toilettes.

Cela est dit avec un peu de tact, je regarde les murs, qui auraient vraiment besoin d’un coup de neuf.
Quand mon œil repère une porte qui semble différente de celles qui doivent être des placards.
C’est la même que celle séparant la salle de la cuisine aussi se dirigeant vers le couloir où se trouvent sa chambre et les toilettes.
Le temps durant, je me lève et je m’approche.
Je tourne la poignée un peu anxieuse de découvrir un secret qu’il aurait oublié de me montrer.
La porte s’ouvre montrant une pièce dans le noir.
Une odeur d’encens arrive à mes narines.
Je cherche à droite là où je pense trouver une lumière et ce que je vois me laisse pantoise.
Une grande croix avec le Christ crucifié.
Devant des bougies toutes éteintes à ce moment, un prie Dieu au centre.
Sur une table, petite, un livre se doit être la Bible où ce livre que lisait l’abbé Bonnot à tout moment dans le village lorsqu’il se promenait du temps de notre jeunesse.
Pour finir un chapelet et un vase avec un goupillon comme là encore on en trouve lors des cérémonies.
La dernière fois ou j’en ai vu un, c’était à l’enterrement de grand-mère ou le prêtre jetait de l’eau bénite sur le cercueil.
Lors de son enterrement, j’étais la seule à savoir que le curé Bonnot était l’amant de grand-mère.
J’avais trouvé étrange qu’il puisse faire ces gestes sacrés sur le cercueil de celle qu’il avait baisée depuis des années allant même jusqu’à lui faire un .
C’est à ce moment ou mes yeux se posent sur un étrange objet, un genre de grand martinet comme celui que mon père me montrait quand je lui avais déplu.

Chaque lanière se terminant par des billes de bois.

• Susy, je vois que tu as trouvé notre pièce du châtiment de nos pensées impures...

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