Jalousie

Jalousie

Je l’attends.
Deux jours qu’elle n’est pas venue.
Ni pour moi, ni pour lui.
Ce soir. J’aimerais qu’elle vienne ce soir.
Elle vient parfois pour moi seul, pas très souvent ; le plus souvent je dois la partager, avec l’autre, là-haut ; s’il faut en passer par là, je l’accepte, mais qu’elle vienne, qu’elle vienne ; deux jours sans elle c’est trop long.
Jaloux ? oui, bien sûr ; qui ne le serait pas ? Elle lui parle, le caresse de ses mains, plus que moi, plus souvent ; il lui parle, elle lui parle, un intello sans doute.
Avec moi, c’est … plus physique. Le pouvoir des mots de l’autre ?c’est moi qui en profite. Je me plains, mais dans le fond, j’ai le meilleur, non ?
Tant de si doux souvenirs, que je ressasse à l’envie toutes ces longues journées à l’attendre.
Comme cette toute première fois où elle m’a rejoint avec sa jolie jupe courte. Il faisait un peu chaud, elle bougeait beaucoup, croisait et décroisait les jambes. Sa peau, sa peau si douce … Oh, que c’était bon, la chaleur de sa peau sur la mienne ! le creux de ses genoux, le début des cuisses, leur douceur, vous n’imaginez pas sa douceur, sa chaleur.
Toujours quand elle vient, elle pose ses mains sur mes bras, les serre, elle s’appuie de tout son corps contre moi, sans façon, très vite, c’est si bon. Elle s’abandonne dans mes bras … nos corps emboîtés qui s’épousent …
Parfois, pas souvent elle n’a ni robe ni jupe, pas même un de ses pantalons moulants, juste une culotte légère, si fine, si peu de chose entre sa peau et la mienne, je vous jure, j’en défaille, et … au point où j’en suis … un jour… un jour elle parlait avec l’autre, là-haut, elle … elle me serrait fort les bras, m’a effleuré de ses doigts, moi, et … a fait glisser sa culotte. Jamais je n’oublierai, jamais. Elle était étendue là, sur moi, nue … ses cuisses, ses fesses, et même … oh, sa chaleur, son parfum, son … humidité, même, sur ma peau, c’était, c’était .

.. Jamais je n’oublierai. Je me souviens, je me balançais pour elle, son parfum enivrant … je l’ai gardé longtemps, longtemps, sur ma peau.
Je l’attends.
Elle viendra.
Qu’elle vienne pour l’autre ou pour moi, peu m’importe, je la prendrai dans mes bras, elle viendra.
Jaloux de cet autre, là-haut ? un peu, un peu …
J’ai des sentiments, des émois … je la veux dans mes bras, ce soir.
Jaloux, est-ce mal d’être jaloux de l’autre?
C’et si ridicule ? Peut-être … peut-être …
Après tout, je ne suis qu’un fauteuil, jaloux d’un ordinateur.

Misa