Aventures (9)

Malgré les années, l'espoir de revoir Patrice ne s'efface pas même si l'attente se fait de moins en moins fébrile. Heureusement pour Hubert, ses amis, ses amants attitrés comme ceux de passage, lui apportent un grand réconfort, ce qui lui permet de refaire surface.
Dans les premiers temps, juste après ses retrouvailles avec Ahmed, ce dernier s'invite pour quelques heures dans le lit d'Hubert. Maintenant, régulièrement chaque mois, avec la complicité de son patron, prétextant un dépannage loin de chez lui, le mécanicien passe une journée entière, voire deux, avec Hubert. Ils retrouvent les plaisirs identiques du début, prennent leur pied avec joie. Une sorte d'amitié amoureuse les lie qui conforte cette relation. Ahmed ne rechigne plus devant la "cour" d'Hubert. Il en sourit, même. De son côté, Hubert accepte volontiers l'épouse et les s qui, d'ailleurs, le reçoivent chez eux de temps à autres, en présence du chef de famille évidemment. De nouveau, tout va pour le mieux dans ce petit monde jugé le meilleur.

*****

En face d'Hubert, un homme, la trentaine passée de peu, mince, de taille moyenne, au visage fin, aux yeux tristes, à la bouche amère. Il tutoie tout le monde, arguant que l'égalité entre humains passe d'abord par là. La voix sèche, cassante, conclue:
<< - Voilà où qu'on en est! Alors qu'est-ce tu proposes, mec?
- Un dossier de surendettement, je ne vois que ça.
- Ouais mais on me sucre le chéquier et la carte.
- Oui, bien sûr. Sauf si quelqu'un peut se porter garant pour vous. Vous êtes marié?
- Manquerait plus que ça! J'y arrive déjà pas tout seul alors tu parles avec une nana!
- Votre famille peut-être?
- Tous des fauchés ou des radins.
- Alors je ne vois pas d'autres solutions. À moins que….
- Ouais?
- À moins que vous repreniez un travail. Mais je vous donne une semaine, pas plus, pour en trouver. Je tiendrai votre dossier sous le coude pendant ce temps.

Plus ce sera impossible. J'ai une inspection dans une dizaine de jours.
- Putain, comment je vais faire?
- Écoutez, je connais un garage qui cherche quelqu'un. Si ça vous intéresse …
- J'sais pas faire la différence entre un écrou et une vis!
- Pas besoin de connaissances particulières, d'après ce que je sais. Et puis, vous pourrez apprendre.
- Bon, je vais voir. Sympa quand même de me donner un coup de pouce. J'y croyais pas de la part d'une banque! Tous des rapaces qu'on dit. Ben non, pas tous.
- Oui, mais attention, si ça marche, plus question d'oublier vos échéances de remboursements.
- Pas possible les deux premiers mois, mec. Faut que je me remette d'aplomb question fringue, bouffe, et tout le reste.
- Non, un mois seulement et pas plus.
- Putain, t'es dur, mec. Va pour un mois. >>

Poignée de mec énergique et Luc s'en va presque guilleret. Hubert appelle illico le garage où travaille Ahmed afin d'avertir le patron qu'il connaît bien puisque c'est lui qui s'occupe de ses voitures. Ils s'accordent pour une période d'essai.

Le lendemain, Luc se représente à la banque. Tout heureux, il annonce à Hubert:
<< - Ton pote m'a embauché, mec! Tu m'as sorti de la merde, j'oublierai pas.
- C'est un début, vous n'êtes qu'en période d 'essai.
- T'inquiète, je moufterai pas. Peinard le Luc, qu'y sera. Bon, promis dès que je peux, on se fait une bouffe maousse tous deux, dans ma casbah. Une fiesta à tout casser. >>

Sur ces bonnes paroles, Luc s'en va. Hubert le regarde s'éloigner, notant au passage la démarche volontaire, le petit cul rebondi. Mettable, en somme. Pourquoi ne pas tenter de le… tenter à s'essayer aux amours masculines? Cette idée lui trotte dans la tête durant le reste de la journée. Le tout est de savoir comment y arriver.
En attendant, il se rend au dîner d'anniversaire d'Antoine. À peine arrivé, il prend Fortuné en aparté et lui confie son nouveau pari qu'il nomme Luc.
Tous deux s'amusent en imaginant plusieurs possibilités d'approche.
Les autres invités arrivent qui accaparent les maîtres de maison. Hubert passe de l'un à l'autre, n'oublie pas de goûter aux lèvres de ses amants et surtout à celles d'un Ahmed très en forme qui lui glisse à l'oreille:
<< - La nuit avec moi, ça t'branche? >>

Sourire et signe de tête formulent une acceptation spontanée. La soirée achevée, les deux hommes quittent leurs hôtes.

Hubert caresse les cheveux d'Ahmed, tous deux allongés côte à côte, nus, les sens apaisés momentanément. Le second reconnaît:
<< - T'sais, dans l'fond, tout s'passe bien pour tous deux. Si on s'était pas brouillés, je m'serais p't'être pas marié et j'aurais pas eu d'mômes. J'croyais m'emmerder avec eux, avant qu'on s'revoit, moi et toi. Ben faut croire que non. J'vivais autre chose. Maint'nant, j'suis encore mieux! J'ai ma famille et j'ai mon mec! Ça m'va chouette! >>

Hubert dépose ses lèvres sur celles d'Ahmed qui répond goulûment au baiser. Dans le même temps, les mains caresses les corps avant d'aller se nicher sous les couilles. Les boules une fois douillettement malaxées sont délaissées au profit des rosettes que l'on titille amoureusement avant de les honorer d'un ou plusieurs doigts inquisiteurs. Les sens totalement éveillés, on passe au 69. On gobe les tiges turgescentes que l'on masse avec les lèvres, la langue en se servant de salive comme onguent. Parfois, histoire d'agrémenter, on mordille doucettement le gland que l'on s'empresse d'engloutir à nouveau. Les corps tressaillent sous le plaisir. On s'installe face à face, à genou. On joue avec les bites et les prépuces. On croise les barres de chair comme s'il s'agissait d'épées. On ne cesse de se peloter, de se rouler des pelles. On se serre très fort l'un contre l'autre. Un torse se penche, prend une capote qu'une main place sur une queue. Arrive la pénétration jouissive, portant les tripes au summum de l'érotisme.
Le pistonnage s'effectue lentement, profondément, langoureusement. Pas question de cracher, tout au moins pas avant que les rôles ne soient inversés. L'enculeur devient l'enculé. Tous deux subissent les délices des sexes. Enfin, les giclées de foutre aspergent un ventre ou noient le préservatif. Quelques minutes de détente s'avèrent nécessaires avant de recommencer, d'inventer de nouveaux jeux qui, eux aussi, amèneront à la jouissance.

*****
Un appel téléphonique annonce à Hubert l'embauche de Luc. Voilà une bonne chose de faite! En espérant que le nouvel employé tiendra ses engagements. Et c'est le cas. Deux jours plus tard, Luc se présente à la banque où il signe un échéancier, regroupant tous ses anciens crédits en un seul, et surtout avec des mensualités beaucoup plus allégées que les précédentes. Dans sa joie, Luc propose à Hubert:
<< - Tu sais ce qui serait bien, que tu viennes boire un pot à la maison. Ça me ferait vachement plaisir.
- C'est que…
- Ouais, je sais que j'habite pas dans un palace comme toi, sûrement. Je comprends que t'hésites mais t'inquiètes y'a ce qui faut chez moi. On sait recevoir nous autres aussi. >>

Devant la mine tristounette de Luc, Hubert accepte tout en se demandant le pourquoi de cette invitation à domicile. Une pensée germe dans son crâne, quelques espérances également. Il se secoue: pas question de succomber à des illusions.

Effectivement, il y a "tout ce qu'il faut" dans le petit deux pièces de Luc. Gentiment meublé, sobre mais de bon goût, de haute qualité. On comprend de suite le pourquoi des emprunts successifs à divers organismes. Tout ici brille de propreté. À telle enseigne qu'Hubert hésite avant de s'asseoir sur le canapé en cuir (véritable)! Luc lui montre ce canapé:
<< - Allez, hésite pas, mec, assieds-toi. C'est fait pour ça. Je vais chercher de quoi nous rincer le gosier. >>

Il s'absente quelques minutes, revient porteur de deux coupes, d'un seau avec une bouteille de champagne coincée dans une flopée de glaçons.
Il croit bon de préciser:
<< - Y'a longtemps que j'avais cette bouteille de champ'. Je la gardais pour une bonne occase. Et c'est le cas.
- Vous devriez la garder pour une meilleure occasion.
- Parce que tu crois qu'être sorti de la merde où j'étais, c'est pas une grande occasion? D'abord, tu vas arrêter de me dire vous. Ça me fout mal à l'aise. O.K?
- D'accord pour le tu et pour la bouteille de champagne.
- Enfin tu deviens un type bien! >>

Et de sourire, heureux de lui. Luc remplit les coupes, lève la sienne:
<< - Allez, à ta santé, mec! T'es le meilleur banquier que j'ai connu! Cul sec! >>

Les deux hommes vident leur verre sans respirer. Luc remplit les coupes à nouveaux, s'assied à côté d'Hubert dont les yeux imitent le champagne puisqu'ils pétillent. Une discussion démarre, à bâtons rompus, survolant divers sujets plus anodins les uns que les autres, pour en arriver, comme très souvent, à parler cul, d'abord par allusions puis franchement. Luc, fier de ses succès auprès de ces dames, conte quelques aventures croustillantes. On sent qu'il se plaît à parler. Pour lui, c'est presque des confidences. Il reconnaît n'avoir aucun véritable copain, pas de petite amie même si les demoiselles défilent dans son lit au rythme d'une tous les deux soirs. Il vient à la question redoutée par Hubert:
<< - Je paris que t'es marida avec mômes et tout le bazar?
- Tu te trompes. Célibataire je suis et célibataire je resterai, probablement.
- Comme moi, quoi! T'as raison, faut pas s'embêter dans la vie. Une femme, des gosses, c'est peut-être chouette mais ça empêche de vivre sa vie comme on veut. Moi, quand je serais vieux, vers les quarante je veux dire, je me caserai. Mais pour l'instant, j'en profite. Tu dois en avoir des nanas à tes basques, dans ton boulot.
- Pas du tout!
- Nada? Nib? J'y crois pas.
- Et pourtant c'est l'exacte vérité.
- Ah je vois! Monsieur mélange pas cul et boulot.
- En effet, je ne veux pas que ma vie privée soit étalée dans le quartier. La discrétion s'impose dans notre profession. En plus, j'ai une autre excellente raison.
- Dis pas que tu vas aux putes, avec ta belle gueule de minet.
- Non, bien sûr, pas question d'aller aux putes, comme tu dis. En fait, pour être tout à fait franc, les femmes ne m'intéressent pas. Excuse-moi, mais je n'aime pas mentir.
- Ah bon! T'es homo alors?
- Bingo, tu as gagné! Oui je suis homo. C'est pourquoi j'évite de draguer dans le quartier où se situe la banque. Note bien, tout le monde sait que je suis homo mais je ne tiens pas à provoquer.
- Ça, j'aurais pas cru, tu vois. Remarque, j'ai rien contre les pédés, les homos je veux dire. Mais avant toi j'en connaissais pas vraiment. Je comprends maintenant.
- Tu comprends quoi?
- Ben que je te botte. C'est pour ça que tu m'as démerdé.
- Pas du tout. Renseigne-toi et on te dira que j'aide quand je peux, même et surtout des femmes dont les mecs se sont barrés. Cela dit, un banquier préfère établir un plan comme celui que tu as signé, que d'en venir à un dossier de surendettement. C'est préférable pour toi et pour nous.
- Merde alors! Moi qui croyais que t'en voulais à ma belle gueule.
- Faut t'enlever toutes tes illusions si tu en avais.
- Je rigole, quoi! J'ai jamais fait avec un mec, pas même des branlettes quand j'étais môme. On disait que j'étais un connard parce que je voulais pas me branler avec les autres. Tu vois le truc. Ça me disait rien et ça me dit toujours rien.
- Ne t'en fais pas, je ne te drague pas. Les homos ne draguent pas tous les mecs qu'ils croisent, tu sais. Toi, tu ne dragues pas toutes les filles, je suppose?
- Ah ça non! J'évite les boudins. Même, quelques fois, j'évite les canons, elles me foutent un peu la trouille, comme si j'avais peur de les casser. Idiot, non?
- Non, pas tant que ça…. >>

La discussion s'oriente vers d'autres horizons pour en revenir aux homos. Luc demande quels plaisirs retire-t-on d'une relation entre hommes. Hubert essaie de se faire comprendre avant de conclure qu'il exprime ce que lui ressent mais ne peut dire ce que les autres ressentent. Ils en restent là, une fois la bouteille finie. Au moment de la séparation, Luc renouvelle sa promesse de gueuleton tout en regrettant de ne pouvoir le faire ce soir même. Hubert hésite à l'inviter mais y renonce, jugeant qu'il ne convient pas de précipiter les événements.

*****

Après de nombreux mois sans donner de nouvelles, Paco retrouve ses anciens amis grâce à un Fortuné soucieux de maintenir son groupe de copains. Le revenant présente son épouse, une charmante asiatique récemment naturalisée et arborant une forme très arrondie au niveau de son ventre: un héritier ne saurait tarder, dans deux mois. Hubert éprouve, malgré lui, un léger pincement au cœur. Pour lui, un de ses "réguliers" le quitte. Mais il se rassure très vite lorsque ce "régulier" l'observe d'un œil tendre et lui parle d'une voix douce, aimante même. Il dit ne rien regretter de ses amours d'antan, quelles qu'elles soient, mais précise qu'il tâchera d'être un mari fidèle, tout au moins le temps qu'il tiendra, selon ses propres paroles. Bien entendu, Madame n'assiste pas à la conversation. Toutefois, il ne peut s'empêcher de caresser furtivement les mains d'Hubert, de s'approcher de lui à presque se trouver contre lui. Il avoue enfin:
<< - Je ne sais pas si je vais pouvoir tenir vraiment. C'est tellement différent! Et ça me manque avec toi. C'est pour cela que je t'ai laissé tomber ces derniers temps. J'ai eu honte de toi, et je ne t'ai pas invité à notre mariage. Voilà, tu sais tout. Si tu m'en veux, je comprendrais.
- Pourquoi t'en vouloir spécialement? Tu m'as toujours dit que tu aimais les femmes avant tout. En outre, je savais que j'étais le seul mec avec qui tu baisais, donc tu es un peu bi mais sans plus. Par contre, que tu ais eu honte de moi, ça je ne le digèrerai pas facilement.
- Je comprends. Mais rien n'est terminé entre nous deux, n'est-ce pas?
- Non, rien, rassures-toi. >>

De retour chez lui, Hubert procède à une sorte de bilan. Il constate ne plus avoir de "régulier". Antoine vit avec Fortuné. Paco et Ahmed ont pris épouses. Reste Juan. Mais qu'est-il devenu? Nul ne le sait. Et si Patrice revenait, comme ça, soudainement? Hubert rejette cette pensée saugrenue. Depuis tant d'années, il l'a certainement oublié et ça n'est pas l'homme, le croquemitaine, son fondé de pouvoir, qui le lui ramènera. Donc il se fait une raison: rechercher de nouveaux "réguliers" devient une priorité. Cela dit, la fraîcheur du corps n'est plus ce qu'elle était. Certes, comme l'a si gentiment constaté Luc, l'autre jour, il conserve un visage de minet, un corps svelte d'où n'émerge aucune rondeur malséante. Alors quoi? Le temps viendrait-il de se caser? Y songer devient également une priorité. Sa grande peur: vieillir seul. Les amis, mis à part le fidèle Fortuné, vivront chacun leur vie et l'oublieront vite. En outre, l'amitié est un échange de sentiments et seulement de sentiments, donc incomplet. Et puis, ne dit-on pas que l'humain a besoin de vivre à deux? Tout ça tourne dans la tête d'Hubert qui se promet de résoudre la question dès qu'il aura mis Luc dans son lit. Il ne saurait tourner la page "célibat" sans s'offrir une ultime victoire tant qu'il en est encore temps.

À l'agence, Hubert suit avec attention le dossier de Luc, heureux de voir qu'aucun problème ne vient enrayer le bon fonctionnement du plan mis au moins, mais quelque peu rageur de n'avoir aucun motif de l'appeler. Tant pis, il provoque les événements. "Accidentellement" il renverse sa tasse de café sur l'acte signé par Luc: voilà un bon motif de le faire venir. Afin que l'incident semble réel, il peste devant ses collaborateurs contre sa maladresse, tout en montrant qu'il procède au nettoyage. Une heure plus tard, il téléphone à Luc. Le répondeur s'active, Hubert laisse un message parlant d'urgence. Une fois raccroché le combiné, il regrette cette sottise. Et si Luc refusait de signer un autre acte? Que de complications en perspective! Tout serait à recommencer et le siège n'apprécierait certainement pas. Mais il se console. Luc n'a aucun intérêt à agir de la sorte.

Le lendemain, à l'ouverture, Luc pénètre dans le bureau d'Hubert, la mine inquiète:
<< - Y'a une tuile? J'ai fait une connerie?
- Tranquillise-toi, c'est moi qui ai fait une connerie comme tu dis.
- Ah bon! J'aime mieux ça! Qu'est-ce t'as fait?
- J'allais classer ton dossier quand j'ai renversé ma tasse de café. Certains documents sont illisibles. Nous les avons refaits et il faudrait que tu les signes.
- Pas de problème, mec. T'as un stylo? >>

Hubert tend un stylo, soulagé que son plan se déroule comme prévu. Il observe Luc, la langue entre ses lèvres, s'appliquant à écrire le fameux "Lu et approuvé, bon pour accord" puis à parapher. Un peu ému, par crainte de subir une rebuffade, Hubert s'excuse de nouveau:
<< - Je suis vraiment navré, Luc. Ça me gêne de t'obliger…
- T'inquiète, mec, rien de grave!
- Je sais que tu es un maniaque, un fou de propreté. Tu dois penser que je…
- Je te dis, rien, mec! Ça arrive à tout le monde. T'es pas du genre à te négliger toi non plus. Bon, on va pas passer la journée sur ce truc, hein? On oublie, point barre.
- C'est très sympa à toi. En compensation, je t'invite à déjeuner ou dîner. Choisis le jour, ce sera le mien.
- Ça, c'est pas de refus, mec. En ce moment, je la saute. C'est pas la bouffe qui va grossir ma bedaine! Le minimum que j'avale. Ça ira mieux dans un mois ou deux, quand j'aurai une paye complète. Mais en attendant, faut que je fasse gaffe.
- Dis-moi quand.
- Ce soir, mec. Le midi, je casse la croûte avec les collègues. On emmène nos gamelles. Je veux pas gâcher la mienne. On se retrouve où?
- Je vais te donner l'adresse du restaurant.
- Pourquoi au resto et pourquoi pas dans ton palace? J'aime pas trop ces endroits où qu'on se gave en public. Et puis, on peut pas parler comme on veut, faut se tenir impec comme des connards. J'ai pas de smoking, tout juste de vieilles fringues. Sauf, bien sûr, si tu crains que je te barbote des trucs.
- Je ne pensais pas une telle chose, Luc. Mais je croyais que tu n'apprécierais pas une invitation chez moi.
- Parce que t'es pédé, pardon homo?
- Oui.
- T'inquiète, je sais me défendre. T'auras jamais mon cul, mec, ni ma bite. Ces trucs-là, c'est réservé aux nanas. T'as pas la peste, même si t'es pédé. OK pour ta casbah?
- OK. Voici l'adresse. Pas avant 20h, je dois faire les courses.
- Te mets pas en frais, mec, je suis pas compliqué, j'aime tout et au point où j'en suis je fais pas de chichi sur ce qu'y a dans mon assiette. >>

Hubert tend un papier que Luc fourre dans une poche. Ils se serrent la main comme s'ils ne devaient plus se revoir avant longtemps.

*****

L'idée de mettre Luc dans son lit n'enchante plus guère Hubert. Ce genre de petit jeu ne l'intéresse plus. Il s'en aperçoit tout en expliquant la chose à Fortuné qui le lui fait remarquer. Les deux hommes parcourent les rayons d'un hypermarché, remplissant leur caddy respectif. Lorsqu'ils se séparent, Hubert se promet de recevoir son invité sans aucune arrière pensée, d'éliminer le but initial à savoir coucher avec lui. Toutefois, il se dit qu'une petite pipe, histoire de tester sa valeur "marchande"…. Non, pas de cul avec ce gars! Après tout, ils ne se connaissent pas assez et peut-être qu'un geste malencontreux provoquerait chez Luc des réactions qui risqueraient d'être violentes. Il se dit cool avec les homos. Seulement, comment réagirait-il si…

La sonnette! Hubert ouvre la porte. Luc tend une bouteille enveloppée dans du papier journal:
<< - Tiens une bonne boutanche! Ça émoustille vachement les papilles, tu vas voir. C'est un dernier reste de ma splendeur passée, quand je vivais aux crochets des maisons de crédit. >>

Hubert le précède au salon. Luc, décontracté, visite l'appartement maintenant suivi par son hôte. Il siffle, admiratif:
<< - La piaule! Comme j'ai dit, un palace! Dis-donc, ta turne doit faire tourner la tête aux mecs que tu baises! Y'a de quoi! Vraiment chouette, chapeau! Et en plus, les pièces sont grandes. Putain on s'y perd là-dedans! Mazette de baraque! Et le pieu tout rond. Mais c'est quoi ce matelas? On s'enfonce presque dedans. Ah ouais, un matelas à eau! Le grand luxe quoi! Et t'as pas encore trouvé le gonze qui aimerait vivre dans une si belle baraque?
- Je ne cherche pas vraiment.
- Gaffe, mec, on vieillit vite. Tu vois, moi qui te parle, eh ben je pense à me caser.
- Je sais, à quarante ans.
- Ah! Je t'ai déjà dit. Oui, à quarante balais. Mais faut tâter le terrain dès maintenant, se préparer, chercher la perle. Et si je la trouve dans un mois, je la ferais languir jusqu'à mes quarante ans. J'ai de quoi la faire attendre.
- Je vois que tu es sûr de toi.
- Faut, mec, faut. Bon, c'est pas le tout, mais comme je t'ai dit tout à l'heure, j'ai vachement les crocs.
- Tout est prêt. Un apéritif avant
- Va pour un pastaga, léger, hein. La bête est fragile en ce moment, pas d'abus. >>

Les deux hommes gagnent la salle à manger. Hubert sert les apéritifs, présente des coupes contenant les amuse-gueule. Luc refuse d'un geste de la main, arguant qu'il préfère mieux faire honneur au repas. Aucune gêne ne s'immisce entre les deux hommes qui conversent gentiment. Luc ne manque pas d'humour et fait montre d'un savoir certain. Hubert l'écoute, presque admiratif. Ce gars le fascine, non seulement à cause de son physique, mais également pour ce qu'il dégage, ce qui émane de lui, un truc indéfinissable, impalpable. On voudrait toujours rester à ses côtés, sous sa protection. Oui, c'est l'homme qu'il faut à Hubert, il s'en persuade, comme il se morigène de rêver ainsi sur un type intouchable.
Les échanges verbaux, aimables, riants, continuent durant tout le repas. On boit beaucoup, sans même s'en apercevoir. Luc, surtout, qui se goinfre tant qu'il peut. Au café, ses yeux s'affaissent de temps à autres. Il constate:
<< - Putain, j'ai trop bouffé. J'ai un sacré coup de barre, mec! J'ai trop picolé aussi. Pas bien de m'avoir poussé à me pinter la tronche.
- J'ai bu autant que toi.
- Ouais mais toi t'as l'habitude.
- Dis que je suis un ivrogne.
- Je dis pas ça, mais tu dois faire bombance chaque jour. Moi, j'ai plus l'habitude
- Si tu veux, tu peux t'allonger dans la chambre d'amis.
- Sympa! Pas de refus, mec! Je pionce un chouia et après je file.
- Tu peux rester jusqu'à demain, ça ne me gêne pas.
- On verra. Allez, dodo Luc. Excuse, Hubert, de pas te tenir le crachoir un peu plus longtemps.
- Ne t'inquiète pas. Va te reposer. >>

À peine allongé sur le lit, Luc s'endort d'un sommeil profond. Hubert s'occupe de débarrasser la table, de faire la vaisselle, de ranger. Il prend ensuite une douche. Avant d'aller se coucher, il jette un œil sur son invité qui dort toujours à poings fermés.
Vers 2 heures du matin, des bruits réveillent le maître de maison qui passe sa tête par la porte de sa chambre. Il comprend: Luc est aux toilettes, malade, grognant à plusieurs reprises:
<< - Quel con! J'aurais pas dû bouffer comme une grosse vache! >>

Au bout de dix minutes, il ressort, regagne sa chambre où Hubert le rejoint après avoir frappé et lui tend un verre rempli de ce qui semble être une eau gazeuse:
<< - Tiens, bois. Tu verras, ça ira beaucoup mieux après. Tu ne seras plus patraque.
- Pas de refus, mec. J'ai cru que je dégueulais mes tripes! Excuse une fois de plus. Je suis pas l'invité qui se tient le mieux, pas vrai?
- Je suis un peu fautif aussi. J'aurais dû te pousser à la modération.
- Même! Je t'aurais pas écouté. C'était vachement bon et je crevais de faim. >>

Le malade avale la boisson puis se recouche sans plus un mot. Hubert regagne sa propre chambre. Dès qu'il est parti, Luc se déshabille complètement avant de se rendormir.

Les yeux au plafond, main sur sa bite, Hubert imagine sa vie aux côtés d'un Luc aimant. Il n'en peut plus, se lève, revêt un pantalon de pyjama, va dans la chambre de son invité dont il est certain qu'il ne se réveillera pas avant quelques heures. La lumière du couloir semble suffisante pour éclairer le corps du dormeur. Délicatement, Hubert soulève couette et drap, découvrant un corps parfait. Il note la grosse queue, molle, reposant aux environs de l'aine. Les couilles pendent joliment entre les cuisses. Le pubis, taillé, présente une toison châtain d'où s'échappe un filet de poils rejoignant le nombril. Surtout, ne pas toucher! Regarder, sans plus. Machinalement, Hubert tâte sa queue sous son vêtement de nuit. Il bande à exploser. D'ailleurs, il ne tarde pas à exploser tant son excitation est grande. Il sent le sperme couler le long de sa jambe, maculer le tissus. Il comprend que sa respiration devient forte, se retire doucement. Certes, sa nuit sera courte mais chargée de merveilleuses rêveries.

*****

" Salut toi,
Putain de pieu, chouette le matelas à eau. Je file au boulot. Excuse encore pour ma connerie. Je te bigophone. Luc "

Hubert regarde le bout de papier prélevé sur le blocs réservé aux listes de commissions. Il sent le café, comprend que Luc a quitté l'appartement depuis peu. Il regrette de n'avoir pas pensé à préparer le petit déjeuner. Il soupire, tirant déjà d'autres plans sur la comète afin de l'attirer à nouveau dans ses filets. Et la prochaine fois, il ne se contentera pas d'une branlette en regardant Luc roupiller!

Le reste de la semaine se passe sans aucune surprise. Le samedi, c'est différent. Réapparaît un Juan en goguette, accompagné d'un malabar au visage presque patibulaire, Maxime, âgé de quarante cinq ans environ, sensuel au possible. Le premier gratifie Hubert d'une pelle généreuse, en guise de bonjour. Le second, estimant que c'était la coutume de la maison, imite son compagnon ce qui permet à Hubert d'apprécier la saveur d'un super mâle. Les congratulations achevées, on s'assied dans le salon afin d'y papoter. Bien entendu, Juan explique son absence:
<< - Je pouvais plus rester ici, à te voir tous les jours, Hubert. C'était plus fort que moi. Quand je te voyais avec Ahmed ou un autre, j'étais jaloux à en crever, même si je ne disais rien. Alors j'ai préféré m'esbigner le temps de me calmer et de te sortir de ma tête. Je n'y suis pas arrivé mais au moins je suis plus si accro maintenant.
- Qu'est-ce que tu as fait, tout ce temps-là?
- J'ai traîné un peu partout dans le monde. Rien de bien exceptionnel. Le boulot m'a beaucoup aidé à passer le temps. Puis j'ai rencontré Maxime. Un baiseur de première qui me crève à chaque fois qu'on baise.
- Vous vivez ensemble?
- Non, juste potes. Il ne veut pas s'accrocher et moi je n'y tiens pas tellement, non plus. >>

Cette visite ne remet pas en cause l'emploi du temps prévu par Hubert. Sa voiture a besoin d'une vidange. Il se rend au garage où Ahmed le reçoit, tout sourire:
<< - Ce soir?
- Non, pas ce soir.
- C'est pas mon tour?
- Non, demain soir si tu veux. Il faut que je vois ton collègue: Luc.
- Dis pas qu'il est pédé, je croirais pas.
- Non. Juste un petit problème personnel pour lui, rien de bien méchant. >>

Malgré les assurances données, Luc arrive le visage grimaçant. Hubert le tranquillise de suite puis:
<< - Écoute, je te propose de venir manger à la maison tous les soirs, en attendant que tu te refasses. Tu ne tiendras pas en continuant comme ça. Je sais que tu n'as pas de gamelle pour midi. Tu vas dans un coin, loin des autres, en disant que tu manges chez toi.
- Ahmed a pas tenu sa langue, hein? Pas question de faire le mendigot! Je me débrouille bien comme ça.
- Jusqu'à ce que tu t'écroules. Sois raisonnable. D'abord, ce n'est pas de la pitié ou une aumône de ma part. C'est un coup de main parce que je n'ai pas intérêt à ce que tu flanches. Ton travail est indispensable pour respecter tes engagements envers la banque. On fixera comme une pension, si tu tiens à payer quelque chose. Quand tu auras suffisamment d'argent, tu me règleras peu à peu. Ça te va?
- Bon, j'accepte. Mais promis je paierais, pas de cadeau, mec?
- Promis.
- Tu gardes les tickets de courses et on fera les comptes à la fin.
- Comme tu veux. Le soir, avant de partir de la maison, tu pourras te préparer une gamelle pour le lendemain midi.
- Pourquoi tu fais tout ça?
- Je te l'ai dit. J'ai pris d'énormes risques en arrangeant tes emprunts sans aucune garantie de ta part. Et je reconnais que ça me fiche la frousse, cette histoire. Rien de plus. Sois sympa, quand tu quittes ton boulot, ramène-moi ma voiture. >>

Satisfait de lui, Hubert regagne son agence en taxi. Ce soir, il effeca une tentative. D'abord, organiser le piège ou ce qui pourrait en devenir un.

*****

Les revues pornos jonchent le sol de la chambre. Il y en a pour tous les goûts. Hétéro, SM, homo, mecs en solo ou femmes en solo, partouzes, etc. Sur le lit, des godes traînent. Les tiroirs sont ouverts laissant croire qu'Hubert procède à un tri. Il entend la sonnette, va ouvrir en tee-shirt et pantalon de toile. Luc lui rend les clés de la voiture. Un peu embarrassé de se trouver ici, en quémandeur croit-il, il ne sait que dire, que faire. Hubert propose:
<< - Si tu veux, prends une douche. Je range mon bordel dans ma chambre, j'en ai encore pour une bonne demi-heure. Ça ne t'ennuie pas?
- Fais ton truc, mec. Je me suis douché à l'atelier. Pour m'occuper, je prépare la bouffe, tu veux bien?
- OK. Tu te sers dans le congélateur et le frigo. Si tu as besoin appelle-moi. >>

Hubert retourne dans sa chambre, tout affairé à ses rangements. Dix minutes plus tard, Luc passe la tête par la porte, demande l'emplacement de divers ustensiles. Ses yeux ne peuvent éviter de remarquer certaines revues représentant des femmes à la poitrine généreuse, cuisses écartées, fesses proéminentes, dos bien cambré, lèvres pulpeuses. Il s'étonne:
<< - T'as ça, toi?
- Oui, pourquoi pas?
- Je sais pas. Un pédé ça aime que les mecs, non?
- Ça n'empêche pas d'apprécier autre chose. Dans ces revues, il y a aussi de très beaux mecs. Toi tu regarderais les filles, moi je regarde les mecs. >>

Luc se retire en haussant les épaules. Il revient à plusieurs reprises sous prétexte de renseignements. Par moment, tout en parlant, il feuillette les pages cochonnes. Dans une des revues hétéro, Hubert a glissé quelques photos de mecs bien membrés à la fesse avenante, au corps d'éphèbe. Luc lorgne les modèles, reconnaît:
<< - Faut dire le vrai, y sont pas mal, ces gonzes. S'y avait pas la queue, on croirait des nanas. Ouais, y'a aussi l'absence de nichons. Mais quand même. >>

Hubert semble ne pas remarquer ce que dit Luc, poursuivant sa tâche.

Excellent dîner! Les félicitations au cuisinier ne manquent pas. Celui-ci, pas peu fier de son œuvre, joue les modestes. À ses yeux, on comprend qu'il est heureux d'avoir fait plaisir à Hubert. Il dit avoir quelques notions en matière culinaire puis, comme si une idée traversait son esprit:
<< - Dis, Hubert, je peux rester ici demain et après-demain? Je travaille pas, et je sais pas quoi faire. Je m'emmerde à ma piaule, tout seul.
- Va draguer les filles, ça te changera les idées.
- Et avec quoi je leur paye un godet, histoire de les mettre en train?
- Tu n'es pas obligé.
- On voit que t'as pas l'habitude mec.
- Je disais ça comme ça, Luc. Tu peux rester si tu veux. On s'ennuiera à deux. >>

Luc murmure un merci avant de se mettre à la vaisselle, aidé par un Hubert aux anges qui propose, angéliquement:
<< - On peut aller en boîte, histoire de se détendre, qu'est-ce que tu en penses?
- J'aime pas trop ce genre de truc. On étouffe, c'est plein comme un œuf le samedi soir. Impossible de draguer une nana, elles sont toutes à se dandiner jusqu'à plus d'heure. Je vais rester à regarder tes pornos, ça me fera passer le temps. T'as des films de cul?
- Bien sûr, mais tous homos. >>

Luc ne répond pas. Vers onze heures, ils se retrouvent dans la chambre d'Hubert, allongés à même la moquette, chacun une revue en main. Mains qui bougent de moins en moins les pages mais traînent de plus en plus vers les braguettes. Ce que voyant, Hubert décrète:
<< - Si tu veux, branles-toi, ça ne me gêne pas. >>

Luc le fixe, intrigué. Hubert ajoute:
<< - J'ai l'habitude de voir un mec se branler. Il n'y a pas de quoi sauter au plafond. Une branlette ce n'est rien. >>

Alors, la phrase qui tue sort des lèvres d'un Luc hésitant:
<< - Si tu me bricolais la queue, je sais que t'attends que ça.
- Une autre fois, peut-être. Je ne voudrais pas que tu crois que je profite de toi.
- Personne profite de mézigue. J'ai envie que tu me trafiques la bite, c'est tout. Je suis vachement en manque depuis plusieurs mois et ma main fatigue. Je profite de l'occase qui se présente, pas plus, mec. >>

Hubert se lève, va s'allonger entre les jambes de Luc. La queue rougeoyante émerge du short. Elle est avalée par une bouche avide. Le sucé, les yeux fermés, soulevé sur ses coudes, met sa tête en arrière, grogne, soulève encore un peu plus son bassin, comme pour pénétrer à fond le réceptacle offert. Il s'allonge enfin et, dans un geste automatique, ses mains se portent sur la tête du suceur afin de l'accompagner dans son balancement. Il ne s'aperçoit même pas que ses doigts en viennent à caresser le visage d'Hubert qui ne se gêne plus pour laisser les siens se balader sur le corps de Luc. Les caresses se précisent. Même si l'un hésite dans ses gestes, il reçoit avec reconnaissance. Surexcité, d'une voix légèrement enrouée par le plaisir, il demande:
<< - T'as un préso? J'ai envie de te sauter. >>

Pas besoin de se déplacer, Hubert porte toujours une capote dans ses poches. Il ouvre le petit sachet, humidifie avec beaucoup de salive la queue dressée fièrement, la suce à nouveau puis l'enveloppe avec le latex. Il procède à son propre déshabillage. Luc, yeux toujours fermés, se laisse dévêtir à son tour, savourant les doigts fins qui viennent titiller sa peau en de multiples endroits. Il comprend que sa queue entre dans l'anus, qu'Hubert se pistonne accroupi au-dessus de lui. Abandonnant toute réserve, toute pudeur, l'éjaculation proche, Luc branle Hubert tout en le caressant maladroitement de sa main libre. Un râle prouve la proximité de l'apothéose. Juste le temps de libérer sa bite de l'anus, d'en retirer la capote et le foutre gicle sur son ventre arrosant au passage celui de son compagnon. Il constate, heureux:
<< - Je trique rien qu'à me regarder juter. Mec, à ton tour! Fais-toi reluire, je regarde. >>

Quelques secondes suffisent à Hubert qui envoie deux gros jets de sperme sur le ventre de Luc qui, lui, étale cette liqueur sur sa peau. Deux autres giclées, moins fortes que les premières, complètent l'arrosage.
Sorti de l'émerveillement, Hubert s'apprête à se rendre sous la douche quand Luc s'étonne:
<< - Je croyais que tous les pédés sont fans des pelles. On s'en roule pas une, mec? >>

La proposition impensable provoque une sorte d'euphorie chez Hubert qui se couche sur Luc. Les bouches se joignent, les langues se croisent, les lèvres se mangent. Le baiser dure une bonne dizaine de minutes. Le novice conclue:
<< - C'est pas mal, faut dire. Pas mon plat favori, mais pas mal. Tu suces vachement bien. On remettra ça, promis. Mais gaffe, dès que je peux, je reviens aux femelles! Moi et toi, c'est juste pour le temps où je galère. Ça te va? >>

Hubert, d'un signe de tête, donne son accord. Il n'en espérait pas tant. Les deux hommes gagnent chacun leur chambre. L'un satisfait de s'être soulagé même s'il ressent comme une impression de culpabilité. L'autre se demande tout bonnement comment annoncer que demain soir, Ahmed vient passer la nuit dans son lit.

À suivre …

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