Pot De Colle 16

LE PARADIS



J’ai dû mal à ouvrir les yeux. Mes paupières sont lourdes. « bwoueu » . Oh ! Ma tête !


-On bouge à côté de moi. Un ange en blanc ouvre une porte, appelle doucement. Un autre ange en blanc entre. Mes paupières retombent. J’entends:

- Il se réveille enfin. Il est sauvé.

Je ne connais pas cette voix. Ce doit être la voix de mon ange gardien. Il est du voyage, il regagne le paradis avec moi. Il annonce une bonne nouvelle « Il est sauvé »

- Quel bonheur ! Mais il est encore fatigué. Mon amour, m’entends-tu ? Si tu es réveillé, serre mon index.

Son index, c’est lequel des doigts présents dans ma main.? Cette voix m’est plus familière. On m’attendait ici ? Au ciel quelqu’un m’attendait, quelqu’un qui m’aime. Un ange féminin m’aime et veille sur moi. Que c’est étrange. Cette voix… non, ce n’est pas possible: Elle ici , elle me poursuit au paradis ! Non, ce n’est pas le paradis. Myriam ne peut pas être au paradis. L’autre voix fait:

- Il est encore très fatigué. Patiente. Il est tiré d’affaire, c’est la bonne nouvelle

- Oui, la bonne nouvelle. Merci Seigneur !

C’est une voix qui ressemble à celle de Myriam. Mais ce ne peut pas être Myriam, car elle ne prie pas le Seigneur, Myriam est athée, non baptisée. Je n’entends plus rien. Que font mes anges ? J’essaie de les voir. Étrange, mes anges forment une masse blanche, comme s’ils s’étreignaient. Une masse bicéphale avec une chevelure sombre et une chevelure blonde. Des anges amoureux, est-ce que ça existe? Je dois me tromper. Tout est flou. L’une se penche pour surveiller mon visage. Je sens son souffle sur ma joue. La brune dépose un baiser tout doux sur mon front et murmure :

- Jean, c’est moi, Myriam. Je t’aime. Regarde-moi, mon amour.

- Non, pas toi, pars, va au diable. Pas toi.

L’ombre blanche s’éloigne, j’entends un sanglot .

On ferme la porte. L’autre voix s’adresse à moi

- Chut, calme-toi. Ouvre les yeux, me vois-tu ?

Une main fraîche se pose sur mon front enfiévré. Mes paupières obéissent, je vois l’ange blond.

- Qui es-tu bel ange ?… Ou suis-je ? …Qu’est-ce que je fais ici ? …

- Ne te fatigue pas à poser tant de questions. Tu es Jean, tu es dans ton lit, dans ta chambre, tu te reposes après un lointain voyage. Saint Pierre n’a pas voulu de toi au paradis et t’a renvoyé sur terre.

- Pardon, tu n’es pas un ange alors ? Qui es-tu ? Que fais-tu dans ma chambre en blouse blanche ?

- Je veille sur toi pour t’empêcher de recommencer tes bêtises. Ne me reconnais-tu pas ?

- Ah ! Des bêtises ? Ah ! Quelles bêtises ? J’ai mal au crâne ! J’ai froid. Qui est l’autre femme ? C’est Myriam, elle vient pour quoi ? . Ah ! Je me souviens, elle veut embarquer ses affaires. Il est déjà aussi tard ? Je ne veux plus la voir. Au garage, chasse-la, la salope !

- Jean ne t’énerve pas. Laisse-moi t’expliquer tranquillement. De quoi te souviens-tu ?

- De tout. Le téléphone… le rendez-vous ici. Quel culot, ils ont baisé comme des lapins, ici, ils se sont moqués de moi. Il n’arrêtait pas de lui enfoncer sa bite dans le ventre, elle gigotait, agitait ses cuisses, l’arrimait avec ses pieds noués dans son dos, riait, écartait les cuisses et criait : encore, plus fort, vas-y. Elle me regardait avec un sourire moqueur, elle me défiait. Le caméscope, regarde le contenu du caméscope , tu verras . Quand il arrêtait de pomper,elle lui sautait dessus, s’empalait sur sa queue et le chevauchait à folle allure. Ses fesses reculaient, avançaient, décrivaient des cercles. A la fin elle n’utilisait plus de protection, sa bouche bavait, de son sexe irrité s’écoulait le sperme.. Oui, elle l’avait convoqué par téléphone. Je m’en souviens. Oh! La putain.

-Et après qu’as-tu fait ? Te souviens-tu ?

-Tu n’as pas répondu à ma question.
Qui es-tu pour m‘interroger? Tu es de la police ? Qu’ai-je fait de mal ? Tu as parlé de bêtises…

- Je suis Sabine. Nous avons dansé ensemble samedi.

- Sabine… Oui, mais que fais-tu là ? Je ne t’ai pas téléphoné, je ne t’ai pas priée de venir. Je ne veux pas faire l’amour avec toi. Attends, dans le fond, pourquoi pas? Dis, tu veux bien, tu fais asseoir ma salope d’ex-femme sur la chaise, tu te fous à poil et tu me grimpes dessus. Et puis non, elle serait trop contente d’avoir trouvé une remplaçante pour pouvoir continuer à s’envoyer en l’air avec son Louis. C’est pour ça qu’elle t’a amenée ici. Oh! La garce perverse. Salope ! Salope ! Salope !

- Non, Jean, tu fais erreur. Tu t’excites à tort. Arrête de crier et de t’agiter. Sinon elle va partir et commettre la même bêtise que toi. Laisse-moi, une minute pour m’occuper d’elle avant qu’elle ne se suicide.

- Hum ! On ne se suicide pas en se faisant culbuter par un bonhomme sur un canapé ou sous la douche. Depuis quand l’orgasme est-il mortel ? Quand on veut mourir on ne chante pas, on ne geint pas de jouissance : je les ai vus, comme je te vois, nus comme des vers, ils avaient une drôle de façon de se suicider, hein ! « Je te branle la bite, je te mords les nichons ou je te suce le clitoris et tu avales ma queue. » Je t’en foutrai du suicide. A propos où est mon whisky, tu m’as volé mes cachets ? Où as-tu caché mes fleurs ? Qui t’a permis d’entrer ? Sorcière. Je veux mourir.

- Non, Jean, reste couché ou je vais me fâcher.

- ôte-toi de là. Je veux me lever,. Je suis chez moi ici. Je vais vous foutre à la porte bande de chiennes en chaleur. Foutez le camp, saloperie de bonnes femmes. Dehors!

Je me lève, je m'écarte du lit, je chancelle, je m'écroule sur la descente de lit, je me cogne le crâne contre le bois de lit. Sabine appelle Myriam. à l'aide

-Viens, aide-moi à le lever et à le coucher. Donne-moi les sangles. Les pompiers l'auraient attaché si tu ne t'y étais pas opposée.
Ils avaient raison. Il pourrait faire des crises. On l'attache.

- J'ai entendu, il me hait. J'aurais dû

- C'est ça. On aurait organisé des doubles funérailles. Stop avec le désespoir. En réalité vous vous aimez, c'est si évident ! Assieds-toi. Il ne bougera plus et sera d'écouter ce que j'ai à lui révéler.

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