La Gêne Et Le Plaisir - Partie 11 (Fin De Premier Cycle)

Le reste du temps fut une alternance entre sensations fortes et contrariété, sentiment qui grandissant de jour en jour.
Un mois et une semaine après avoir signé le contrat, je me levais un matin avec la ferme décision de tout arrêter. Ras le bol, pensais-je en enfilant les premiers sous-vêtements qui me vinrent sous la main, sans prendre le temps de faire mes exercices. A la fac en passant devant un distributeur j’eu soudain envie d’un mars. Je pris ma monnaie et m’en achetais trois devant une pote médusée.
- Tu craques ton régime ?
J’avalais les trois, pour toutes ces semaines de régime obligée. Il est vrai que j’avais maigris mais j’étais contrariée devoir cela à mon Maître. A Damien.
Il m’envoyait en règle général entre trois et cinq textos par jour. J’ignorais délibérément les trois qu’il m’adressa, puis ses appels. Après les cours, je suivis une pote chez elle qui se réjouis qu’enfin j’arrête d’être aussi studieuse pour venir passer du temps avec elle. Nous regardâmes une série tranquillement. Devant une scène sulfureuse m’apparut l’envie de me caresser. Je ne pouvais bien sur pas le faire chez elle, mais je tâchais de maintenir mon excitation pour mieux le faire plus tard. En papotant avec elle jusque tard, je goûtais avec plaisir ma liberté retrouvée. Il me semblait que mon esprit lui-même était libérée ; j’avais constemment l’impression d’être prisonnière de mes pensées, tournées vers mes devoirs ou vers des fantasmes omniprésents de BDSM. Pas un cours ne passait sans que me vienne à l’esprit l’envie d’être soumise et baisée par quelqu’un. Damien me maintenait dans cet état en m’envoyant me caresser aux toilettes, en me lançant des défis d’exhib la nuit ou de séduction à la fac. J’étais soulagée, soudain mes pensées vagabondaient vers des choses légères. Il y avait longtemps que je n’avais pas téléphoner à ma mère qui devait déprimer. Je m’engageais à me rendre à trois fêtes et en sortant passais à la supérette m’acheter du coca et des bonbons que je grignotais sur le chemin du retour.

Il faisait presque nuit. Le chemin ne craignait pas, même s’il était quasiment désert. J’avisais une allée entre deux maisons, obscure et sans visibiltié depuis les habitations. J’allais au fond et me cachais derrière une poubelle. Je relevais ma jupe, baissais ma culotte et commençais à me caresser. Qu’est-ce que je faisais là, à une pareille, à me masturber ? Damien m’avait détraquée. Je me caressais en pensant involontairement à lui. Puis je rentrais, mauvaise mais satisfaite. Quand je rentrais, je pouvais voir qu’il faisait semblant de regarder la télévision.
Je savais qu’il m’attendait. Il fondit sur moi en me voyant.
- Qu’est-ce que tu as fabriqué toute la journée, petite chienne ? Je n’ai pas eu de nouvelle de toute la journée et tu rentres à 23h alors que tu devrais être couchée depuis longtemps.
Il chuchotait pour ne pas être entendu de nos colocs. Il vit la bouteille de coca dans ma main.
- C’est la journée de la rébellion ? se moqua-t-il. Tu ne vas pas aimer ta punition.
- Je m’en fous, j’arrête. Fous-moi la paix avec tes délires chelous. Je rompt le contrat.
La stupéfaction puis la colère passèrent dans ses yeux. Je montais à l’étage, lui sur mes talons. J’allais à mon bureau et tirais le contrat. Avant qu’il ait pu m’arrêter je le déchirais.
- Tu vas réparer ça tout de suite, me menaça-t-il.
- J’arrête, je te dis. Maintenant dégage.
- Je te préviens, Jenny. Le contrat continue tant que je n’ai pas donné mon accord. Tu vas me recoller chaque page de ce contrat et tu vas te déshabiller pour l’inspection.
Je le poussais pour ressortir de ma chambre. Je descendis en bas inspecter le frigo. Je me servis une crème au chocolat qui appartenait aux courses de Damien et le mangeais avec défis sous ses yeux. Puis je quittais la cuisine, bien décidée à m’offrir une bonne soirée de binge watching dans ma chambre tranquillement. Alors que je m’apprêtais à gravir les escaliers, Damien me crocheta par la hanche et me bâillonna de sa main.
D’une force que je ne lui connaissais pas, il me plaqua bon gré mal gré sur les marches, chaque partie de mon corps sur une marche différente et me soumis malgré moi. Il releva mon T-shirt et baissa mon soutien-gorge bandeau d’un coup sec.
- Tu es à moi Jenny, chaque partie de ton corps m’appartient grâce à ce contrat, même si tu te persuades de changer d’avis. Au fond de toi, ce n’est qu’un appel à te faire dominer plus fort, à te faire baiser un peu plus durement comme la chienne que tu es.
Tout en parlant il pétrissait mes seins et me caressais avec insistance l’entrejambe sous ma jupe. Il sortit de la poche de son sweat mon bâillon et me bâillonna avec. Un changement s’opéra aussitôt dans mon cerveau. J’étais toujours en colère, mais pire : j’étais excitée. Il me rajouta mon collier de soumise, puis releva ma jupe et baissa ma culotte et s’introduit en moi.
Deux semaines plus tôt, nous nous étions fait dépister pour qu’il puisse me baiser sans capote, puisque je prenais la pilule. Ce premier rapport sans préservatif m’avait poussée un peu plus dans cette sensation d’être sa propriété, en lui ayant attribué un privilège. Il me baisa brutalement, en me chuchotant à l’oreille tout ce que j’allais subir comme punition. Les mains crispées sur les marches, je jouis brutalement. Je rageais d’être une fille si facile à faire jouir. Il était beaucoup trop simple de me soumettre.
Après m’avoir éjaculé dessus –une tenue de plus que j’allais devoir nettoyer de nuit dans l’évier de la salle de bain – il me tira par mon collier. M’intimant le silence, comme si j’avais envie d’être surprise à moitié nue, tenue en laisse par mon coloc, il m’entraina dans ma chambre.
Il ferma la porte à clef, et me jeta en travers du lit. Je restais étendue, désarticulée et dépourvue de toute volonté. Il alla fouiller dans la malle à matériel BDSM et revint avec un paquet d’accessoires.
- Une petite nuit en hogtie devrait calmer tes problèmes de caractère, hein ma grande ?
Nue pieds et poings liés dans le dos, à plat ventre sur mon lit, les yeux bandés et toujours bâillonnée, il tenait sa punition.

- Demain on discutera de ton comportement. Attends-toi à des sanctions très sévères. Tu as toute la nuit pour les imaginer.
Il m’enferma dans ma chambre. Impossible de m’endormir dans cette position, et les yeux bandés je ne pouvais regarder mon réveil pour savoir l’heure. Le temps s’étirait encore et encore. Je cru mille fois entendre les oiseaux du matin, et délirais toute la nuit. Mon imagination travaillait à plein régime, je rêvais de gang bang, de donjons, d’exhibition en laisse sur le campus, de vente aux enchères, tous ces fantasmes que j’avais lus en ligne en espérant au fond de moi les vivre un jour. Puis passa l’excitation et ne resta que l’amertume. J’avais du mal à respirer et j’avais vraiment mal partout. Je tombais de fatigue mais à chaque fois que je sombrais, une décharge de douleur me réveillait. J’avais aussi terriblement soif, le coca d’hier soir n’aidant pas, et le bâillon me faisant considérablement saliver. Je sentis les larmes venir. J’en avais vraiment marre de profiter deux minutes pour subir quatre. Il avait tous les avantages et moi aucun. Il sortait comme il voulait, me menottait et me ceinturait quand il était absent comme on enchaîne un chien en partant, et moi j’étais le sujet de ses fantasmes. Je pleurais à chaude larme, me brulant les yeux sous ce bandeau de merde.
Enfin il arriva. Je le sentis nerveux en me détachant. Il me retira le bandeau et le bâillon en derniers. J’essuyais les larmes qui cascadaient le long de mes joues avec ma main engourdie. Il me tendit une bouteille d’eau et je bu à grand gorgée. Il ouvrit ses bras pour me câliner et je le repoussais, en pleurant de plus belle.
- Il faut qu’on parle, dit-il d’une voix bizarre.
- Laisse-moi tranquille, dis-je en me roulant en boule dans mon lit. J’ai tellement mal.
- Je vais te faire un massage, offrit-il.
- Vas-t-en et laisse-moi tranquille. S’il te plait, insistais-je.
Il resta encore quelques instants, comme s’il ne savait pas quoi faire de lui-même, puis partit.
Je l’entendis quitter la maison avec sa voiture pour aller en cours. J’envoyais un message à mes amis pour leur dire que j’étais souffrante et forwardais un devoir à rendre.
J’arrachais mon collier et mes menottes et les jetais au fond de mon placard. Je n’arrivais toujours pas à arrêter de pleurer. Je pleurais de douleur et de colère. Six semaines gâchées, qui se finissaient comme ça. Je me fis couler un bain, trainais en pyjama, mangeais n’importe quoi au lit en trainant sur l’ordi. Je finis par m’endormir. Je sursautais en entendant entrer quelqu’un dans ma chambre. Je cru d’abord que c’était Damien et voulu lui hurler de dégager, mais c’était Yvan qui m’apportait un thé, voyant que j’étais mal.
- Ça va ? dit-il. Je peux entrer ?
- Oui, entre. Merci pour le thé c’est gentil.
Il vint s’assoir sur le bord de mon lit. J’eu immédiatement l’idée de me déshabiller et de l’inciter à coucher avec moi. Mais je réfrénais mes idées en buvant mon thé.
- Ça va ? On t’a pas beaucoup vue ces derniers temps, toujours dehors ou avec Damien. Tu as l’air bien crevée ma pauvre.
- Une mauvaise période. Et des mauvaises fréquentations, répondis-je simplement. Mais ça va aller. J’ai eu un coup de fatigue, je pouvais pas aller en cours comme ça.
- Je comprends. Mais sans vouloir être indiscret, vu que ça concerne un peu la vie de la coloc, on se demandait avec Mel… vous sortez ensemble, Damien et toi ?
Je restais silencieuse. Est-ce que je sortais avec Damien ? On ne s’était jamais présentés les choses comme ça. Pourtant on couchait ensemble, on vivait pratiquement ensemble et je lui confiais plus de choses qu’à mes amis. Pourtant je n’avais pas cette impression.
- C’est compliqué.
- C’est un mec bien, mais il a l’air compliqué. Si il est pas capable de te proposer un truc sérieux, laisse tomber franchement. Il y aura quelques semaines ou quelques mois de froid et vous passerez à autre chose.
- Non justement le problème c’est qu’il est trop sérieux.
- Comment ça ?
Soudain je ressentis une grande lassitude à me cacher. Par interdiction de Damien je n’avais parlé de notre relation à personne.
- Euh… tu t’y connais un peu en BDSM ?
Je vis littéralement sa mâchoire se décrocher.
- Tu vois fifty shades of grey ? Non, c’est un très mauvais exemple. Bon. Tu prends quelqu’un dont le fantasme c’est le contrôle, la force et la domination, et une personne dont le fantasme c’est d’être soumise, d’être au centre de l’attention, même si c’est pour être humiliée. On appelle ça une relation de Domination/Soumission. Damien c’est celui qui domine, le « maître », et moi je suis… ben… sa soumise. Il fait semblant de me r, il me donne des rêgles de vie et me punie si je les suis pas, et me donne des défis à faire. Genre tu te souviens quand tu es rentré plus tot de cours et que tu as trouvé une clé dans la cuisine et que Damien est venu te la demander en panique ? J’étais dans le jardin, attachée. J’étais censée retrouver la clé dans la maison, mais tu es rentré plus tôt.
Il resta un long moment silencieux. Puis dit :
- Mais… pourquoi ?
- Ben… parce qu’on aime ça.
- Non mais pourquoi les rêgles de vie ? C’est ça qui te fait pleurer ? C’est pour ça que tu en as marre ?
Je rougis. Puis je me sentis perdue. Je ne pouvais expliquer pourquoi. Damien me rabâchait que c’était pour me « dresser », pour me rendre meilleure, mais meilleure en quoi au juste ? Le seul résultat que j’obtenais c’était de l’impression de me transformer en légume avec une libido infernale.
- Je sais pas, dis-je en soupirant. C’est peut-être ça le problème. Quand tu regardes sur internet, tu as des milliers de témoignages qui racontent ce genre de lifestyle. Sur le papier, quand tu lis ça la nuit dans ton lit la main dans le slip ça fait fantasmer, mais appliqué sur le long terme, c’est dur de rester enthousiaste et réceptif. Et ça rend dingo.
- Peut-être que t’es pas faite pour cet extrême ; de base je trouve pas que tu sois quelqu’un de très extrême, intellectuellement, politiquement…
- Ça a rien à voir, tu peux être la douceur incarnée et être une dominante redoutable je pense. Mais tu as peut-être raison, c’est peut-être pas mon truc.
- Tu veux que je parle à Damien ?
- Non mais dis donc, je suis peut-être une soumise mais je peux me défendre toute seule ! Je lui parlerais ce soir, ne t’inquiètes pas.
- Si y a besoin de lui péter quelque dents pour qu’il comprenne qui c’est le soumis dans cette maison, tu sais où me trouver.
Je souris en imaginant Damien soumis par Yvan. Notre gentil et doux Yvan.
Je bavardais un long moment avec Yvan, à propos du BDSM et d’autres choses. Nous eûmes plusieurs fous rires quand je lui comptais mes mésaventures de soumise. Il tomba des nus plusieurs fois en apprenant tout ce qui s’était passé sous son nez.
- Quand on parlait cuisine ? tranquillou ? Avec un œuf vibrant en marche ? Non mais tu te rends compte ?! Je me sens sali ! plaisanta-t-il en posant sa main sur ma cuisse.
Ce fut le moment où Damien entra. Il avait l’air pâle et inquiet. Ses yeux se posèrent sur la main d’Yvan. Sur mon lit s’étalait quelques-uns de nos accessoires, que j’avais montré à Yvan. Celui-ci se leva, l’air grave, une cravache à la main.
- On a été vilain avec la demoiselle, jeune homme ? Allez, venez recevoir votre correction, dit-il en prenant la voix pincée d’un vieil instituteur.
Damien sourit faiblement, gêné.
- Hey, Yvan, tu peux nous laisser s’il te plais ?
- Je peux pas rester regarder ? Et filmer ? J’ai besoin d’argent, je suis pauvre !
Je le chassais en riant. Il partit en refermant soigneusement la porte.
Restèrent Damien et moi. Aucun de nous deux n’osait commencer à parler.
- Ok j’ai déconné, dit Damien. Je suis désolé.
- On a déconné tous les deux, je t’ai suivis dans le délire et j’ai pas su m’arrêter à temps.
Il s’assit sur la chaise de mon bureau et se prit la tête entre les mains.
- Qu’est-ce qu’on va faire ? Tu veux reprendre ?
- Non, dis-je fermement.
Je le vis se décomposer.
- Enfin pas reprendre comme ça. Déjà j’ai un peu tout ruiné, on aura plus la même ambiance, et je suis plus en l’état. On va faire une pause.
- Mais une pause de combien de temps ?
Je soupirais.
- Je sais pas. Le temps qu’il faudra. Je suis complètement détraquée, j’ai envie de sexe 24h/24h et ça m’empêche de profiter de quoi que ce soit d’autre que ça. Non pas que j’ai pas apprécié du tout, mais j’ai besoin d’équilibre. Débarquer comme ça, m’imposer un nouveau régime, un nouveau rythme, me couper de tout et tout le monde… c’était trop.
- C’est ça qui est fort… c’est la fusion…
- Tu ne sais pas de quoi tu parles. Tu es sorti plein de fois en me laissant, pendant la journée tu peux vivre ta vie et juste m’envoyer des sms de temps à autre. Moi c’était rare les jours sans y penser, j’avais toujours un truc pour me rappeler « ma condition de soumise » et jamais le temps de décompresser. Je suis devenue un zombie. Un zombie nymphomane, qui plus est.
Damien avait l’air d’un petit garçon puni. J’avais envie le prendre dans mes bras. Mais plus tellement de coucher avec lui.
- Damien, l’appelais-je. Je… je t’aime. J’ai connu des moments incroyables, on a partagé des trucs uniques et j’ai jamais autant joui de ma vie. Mais c’est trop, j’en suis venue à t’en vouloir. Tu voulais que je sois reconnaissante et soumise, mais c’est du gameplay. Je peux pas le ressentir 24h/24. Je pense qu’il faut qu’on prenne de la distance pour mieux se retrouver.
- On arrête tout ?
- On arrête tout. Et peut-être qu’un jour on reprendra, mais différemment.
- Je n’ai pas mon mot à dire dans tout ça ?
- Merde Damien, m’énervais-je, tu as vu dans quel état je suis ? Je pète un cable, j’ai atteint mes limites. Tu veux que je te déteste ? Tu veux qu’un matin je me réveille et que j’aille porter plainte ? J’en ai pas envie mais imagine que ça arrive.
- Je suis désolé.
Nous restâmes silencieux un long moment, sans oser même nous regarder. Au bout d’un moment je l’appelais, et soulevant ma couette, l’invitais à me rejoindre dans le lit.
Je m’endormis dans ses bras, réconfortée par son odeur et son affection. Mais je me sentais bizarre à l’idée que ce soit notre dernière nuit. Un pincement au cœur, comme lorsqu’on quitte sa famille. Mon Maître, pensais-je. Un jour je serais de nouveau sa soumise.
Les semaines qui suivirent, je passais très peu à la coloc, même si cela me peinait d’être coupée aussi brutalement de lui (et de payer un loyer pour rien). Je dormais chez des amis, eu quelques coups d’un soir pour calmer ma libido déchainée et rentrais plusieurs fois chez mes parents. Je finis par me sentir de nouveau normal, disons moins habitée par des fantasmes BDSM trash, même s’il m’arrivait de temps en temps de me lancer dans des défis d’exhibition ou de masturbation. Mais je me tenais loin de mes accessoires, il avait une valeur sentimentale encore trop forte.
Une nuit, je me réveillais en nage après un rêve particulièrement coquin. C’était le printemps et une vague de chaleur recouvrait le pays. J’enlevais ma chemise de nuit trempée, et comme une somnambule, retirais aussi ma culotte et sortis nue de ma chambre. J’eu de la chance de ne tomber sur aucun colocataire allant aux toilettes. Je descendis les escaliers, sans réfléchir, sans questionner, et suivi mon envie. Passant par la cuisine, je sortis dans le jardin et me dirigeais vers les bois. Une fois mes yeux habitués à l’obscurité, je m’avançais dans les bois à la lueur de la lune. Je vagabondais, cherchant je ne savais quoi. Une brise chaude me fit sentir à quel point je mouillais. Je m’adossais à un arbre et entrepris de me caresser. Doucement, presque comme si je ne voulais pas jouir, puis de plus en plus rapidement. Je gémis doucement. Un craquement me fit soudain bondir. Je me redressais et me cachais comme je pu derrière un arbre. Quelqu’un venait. Je fuis, terrifiée et perdue, ne sachant plus d’où je venais. Courant, des ronces me griffaient les jambes et je me tordis plusieurs fois la cheville. J’atteignis le sous-bois et traversais le tapis de feuilles mortes. Mon pied buta contre une saleté de racine cachée par les feuilles et je m’étalais dans l’herbe. Mon assaillant fut en quelques foulées sur moi. Je poussais un hurlement lorsqu’il se jeta sur moi. Je me débattis, donnant des coups, jurant, griffant. Il me saisit les deux poignets et les plaqua au sol. Je savais que j’avais la force de résister. Mais soudain je reconnu son parfum. Et mon corps se détendit d’un coup comme sous l’effet d’un sortilège.
- Tu t’es enfuie, petite chienne ? Ta laisse n’était donc pas assez solide ? La prochaine fois je t’enchainerais à la place.
Damien était par je ne sais quel miracle éveillé cette nuit-là et se trouvait dans la salle de bain lorsque je m’étais levée. Me voyant prendre le chemin de la forêt, il s’était lancé à ma suite, non sans prendre quelques accessoires au passage…
Je luttais pour la forme contre bâillon, mais pas contre le collier. Mon collier. Je n’étais pas complètement sa soumise sans mon collier.
- Maintenant lève-toi, petite chienne. Tu mérites une punition. Va te mettre, mettons, entre ces deux arbres. Très bien. Et ferme les yeux.
Je les fermais avec plaisir. Je retrouvais avec délice la sensation de la corde soyeuse glissant sur mes poignets. Je me retrouvais bientôt étendue en X entre les deux arbres, les jambes largement ouvertes.
- Tu n’as pas changée, toujours aussi trempée en permanence, dit le Maître en tatant mon sexe. On va voir si tu mouilleras toujours autant après une dizaine de coups…
En retournant me coucher plus tard, les mains menottées, bâillonnée et portant ma ceinture de chasteté sur mes fesses encore cuisantes, couvertes de stries de branchages, j’avais le sourire aux lèvres. C’était bon de renouer avec ces sensations. Ou plutôt, de les redécouvrir. J’étais prête à me réinventer comme soumise, avec toute la bonne volonté du monde. Après tout, j’étais sa Petite Chienne.

Fin du cycle 1 "La gêne et le plaisir"
A suivre :
"Nos rencontres"

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