Lingerie Fine 10 Malice De Femme Amoureuse

Lingerie fine 10 Malice de femme amoureuse



En principe un homme bien élevé monte les escaliers devant une dame. La règle de politesse protège les arrières de l’intéressée, les yeux et la pudeur du monsieur. Or qui de Suzon ou de moi décide de ne pas observer la recommandation des livres de savoir vivre ? Suzon pour faire monter mon excitation en mouvant devant moi son postérieur sensuel ? Moi, Jean, hanté par l’envie d’admirer le mouvement chaloupé de sa croupe désirable. Toujours est-il qu’elle me précède jusqu’à l’escalier, ne me cède pas le passage pour monter et s’engage dans les marches devant moi. J’en suis réduit à suivre ce délicieux balancement des hanches et des fesses sous la jupe dansante. Loin de m’en plaindre je souhaite gravir une montée sans fin. J’ai pour la démarche féminine une fascination innée. Suzon l’a deviné et m’offre un spectacle captivant au cours de cette ascension vers le paradis promis. Nous montons.

Cependant quel que soit l’attrait de ce mouvement des muscles, quelque plaisir que je prenne à l’observer, je ne suis pas un chien, il ne me viendrait pas à l’esprit de sauter sur tout ce qui bouge devant moi. Disons que j’y suis sensible, que le spectacle a des répercutions en dessous de ma ceinture, mais je sais me tenir et les plus voluptueuses croupes n’ont rien à craindre de moi si leurs maîtresses ne m’invitent pas à les honorer. Et encore, je me vante, car en dehors de Lili, jusqu’à la présente minute, jamais je n’ai touché les rondeurs féminines, à l’exception, il y a longtemps du joufflu, juvénile à l’époque, de Suzon. C’était au temps heureux de notre adolescence, quand l’un et l’autre, découvrant l’amour, nous découvrions simultanément nos corps et les différences qui faisaient d’elle une femme et de moi un homme. Voilà ce qui m’émeut au moment de la montée vers la chambre retenue par Suzon.

Cocu mais fidèle je me rends compte soudain de la gravité de la situation.

Nous gagnons une chambre pour y accomplir à l’abri des yeux et oreilles des autres ce que font un homme et une femme. A mon tour je vais rompre mon serment de fidélité. Ma gorge se serre à l’idée que je suis sur le point de tromper Lili. Ce sentiment de culpabilité ne résiste pas à l’analyse : Lili a rompu le serment avant moi, l’a rendu caduque. Elle a brisé le lien, il n’existe plus. C’est donc la conscience soulagée que je rejoins Suzon sur le palier. Elle est la femme que j’aurais dû épouser, elle est celle qui m’attend et qui sera fidèle, celle qui veut se donner à moi pour la vie. Au diable la nostalgie, les regrets. Mon avenir heureux me tend les bras, me sourit avec tendresse, émotion et détermination, Suzon m’entraîne, ouvre une porte, nous voilà seuls, face à face.

Comme deux ados intimidés par la solennité de l’instant, nous restons muets avec des étoiles plein les yeux. Le bonheur c’est si simple. Nous nous étions éloignés, nous avions boudé, puis nous avions rétabli un lien d’amitié, nourri par le souvenir des heures joyeuses de notre jeunesse. Sous la cendre couvait à notre insu, une braise de notre premier amour. La tempête a soufflé, nos conjoints infidèles ont ranimé la flamme, nous ont rapprochés en un complot destiné à les punir. Le rapprochement a failli capoter. A force de nous retrouver, Suzon la première a reconnu l’amour renaissant, elle est la première à l’exprimer:

- Jean, je t’aime. Et toi, m’aimes-tu ?

Tout à coup je comprends pourquoi je me sens heureux, c’est une évidence, nous venons de retrouver le fil rouge, notre amour vit toujours, malgré mon erreur, malgré la parenthèse de ma vie avec Lili. L’erreur est corrigée, je peux répondre avec franchise et sincérité :

- Suzon, oui, je t’aime.

- A quel point m’aimes-tu; assez pour vouloir faire l’amour avec moi? Plus ?

Sans attendre la réponse Suzon se déshabille. Blouse, jupe s’envolent, elle se dresse dans un ensemble de lingerie fine, mini soutien-gorge, guêpière porte jarretelles et string , bas, de couleur rouge, examine sur mon visage ma réaction et aussitôt pouffe de rire:

- Tu fais une drôle de tête ! Ça te rappelle quelque chose, je crois.
Un cadeau de Jules à ta femme, c’est ça ?

Elle remue le couteau dans la plaie, là où cela fait encore mal avant de continuer :


- Tu te dis que Jules m’a fait un cadeau équivalent et tu doutes de moi. Écoute, il faut que je te raconte. Hier Jules me demande s’il est arrivé un colis. Je réponds que non. Ce matin le facteur me remet un colis destiné à Jules. En dehors de son adresse, il n’y a aucune indication sur l’expéditeur. C’est un envoi prétendument discret ! Cette extrême discrétion éveille ma curiosité. Habituellement celui qui réceptionne ouvre puisque nous avons tout en commun depuis notre mariage. Je ne suis pas déçue, le colis contient deux parures, une noire et une rouge que voici. A midi, Jules me trouve dans la noire, je lui saute au cou et le remercie d’un bisou sur chaque joue, puis je cours enfiler ce que je porte et déclare :

- Mon adorable mari, tu as deviné quel cadeau me ferait plaisir. Attends-toi à une grande surprise ce soir.

Il ne bondit pas de joie, semble plutôt contrarié, mais n’ose pas me dire que je fais erreur. Comment pourrait-il m’avouer que le contenu du paquet est destiné à Lili ? N’est-ce pas un bon tour ? Ça te fait à peine sourire. La tenue ne me va pas ? Elle est à ma taille, je me sens à l’aise dedans.

- Tu es magnifique et j’ai l’intention de t’arracher ces dentelles tout de suite et de te montrer combien je t’aime


Je m’emballe un peu ? La suite jaillit du fond de moi :


- Je veux vivre avec toi à l’avenir. Je t’épouserai. Viens m’embrasser.

Suzon ne se fait pas prier. Ce baiser cèle nos retrouvailles. L’étreinte se dénoue, Elle fait un pas en arrière, regarde sa montre et joyeuse s’écrie :

- Nous aurons toute notre vie pour nous aimer. Mais je veux offrir à Jules la grande surprise qui l’attend ce soir et il est temps d’y aller.



- Quelle hâte ! De quoi s’agit-il ?

- Notre plan, à mon goût traîne en longueur.
Nous n’avons pas encore nos vendeurs, ils faudra les préparer, les convaincre, surveiller la progression de leur relation amoureuse. Enfin il y a trop d’aléa, je suis pressée de t’appartenir, coupons court. Tu sais ce que font Lili et Jules cet après-midi dans ton lit. Tu es trop tolérant : Ils prennent du bon temps. Chaque semaine ils remettent le couvert pendant que nous avançons lentement. Je m’impatiente et je me morfonds. Révolte-toi.

- Nous pouvons sans scrupules particuliers les imiter, ici et maintenant, si tu le désires. Jules n’aura qu’à attendre ton cadeau.


- Je ne veux pas faire l’amour à la sauvette. Puisque tu te déclares décidé à m’épouser, ne tardons plus, prenons le taureau par les cornes et fonçons. Donne-moi la preuve de ta détermination. Rendons-nous chez toi, surprenons-les, dénonçons l’adultère, annonçons clairement notre décision de divorcer. Ne cède pas aux pleurs éventuels de Lili, je serai intraitable avec Jules. Ma maison est en ordre, je peux la quitter. Chasse Lili, qu’elle parte avec Jules, je resterai avec toi dans ta maison.

- N’est-ce pas trop simple et trop facile? Un divorce traîne…

- Très bien, tu hésites, tu aimes toujours Lili ? Je ne veux pas d’un ménage à trois. Séparons-nous si tu ne te décides pas à rompre. Jules apprendra ce soir ma volonté de divorcer pour faute. Tu pourras continuer à coucher à côté d’une femme qui t’humilie, c’est ton problème.

- Suzon, que tu es violente. Mais tu as raison, la situation est de plus en plus pénible à vivre. Tu te rhabilles ? Je croyais… Bon, allons-y et attaquons de front, c’est peut-être la meilleure solution. Et puis, je t’ai perdue une fois, je tiens trop à toi pour recommencer.

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