Journal De Ma Vie Amoureuse (Histoire Fictive) - Chapitre 4 : Peur

Septembre, le mois où je prends mes congés. Je laisse les grandes vacances pour ceux qui ont une famille. En général, je pars une semaine à la montagne pour marcher et respirer l’air pur. Cette année, je reste à la maison, parce que Sylvain travaille. Ça fait trois mois qu’on est ensemble, et vous le croirez ou non, mais o n’a pas couché ensemble, sauf le premier soir. Après ça, je ne l’ai plus touché, et il n’a pas cherché à me séduire. Nous nous sommes comportés sagement, après en avoir longuement parlé., cette branle lui a suffi. Je pense surtout qu’il voulait voir et toucher mon sexe, et qu’une fois sa curiosité satisfaite, il a pu passer à autre chose.
Il nous arrive de nous tripoter un peu en nous embrassant, sans que nos sexes ne sortent de nos pantalons. Mes sentiments pour lui se renforcent de jour en jour, et je sens qu’il oublie son passé. Il est la joie de vivre incarnée, et même son psychiatre dit qu’il va mieux. Il reste toujours timide sur certains points (il a peur de rencontrer mes autres amis, surtout les mecs), et il sort beaucoup en boite. Heureusement pour moi, il ne boit pas d’alcool, il ne fume pas et ne se drogue pas. Il veut juste danser et bouger, et je dois admettre que c’est un spectacle que j’apprécie de voir quand je l’accompagne. Il est si beau quand il sourit.
J’ai aussi fait la rencontre de son père, un homme charmant dont il a hérité ses yeux gris. J’imagine qu’il tient son visage et ses cheveux blonds de sa mère. Il s’appelle Maurice, et il est cadre supérieur dans une boite de publicité. C’est un bon vivant jovial qui sourit tout le temps, sauf quand il pose le regard sur son fils. Son sourire se teinte de tristesse et d’une note de peur de le voir de nouveau sombrer. Pourtant, il m’a accueilli chaleureusement, et il m’apprécie. Par la même occasion, j’apprends qu’il ne savait rien de la liaison de son fils, il ne l’a appris qu’après sa tentative de suicide. Autant dire dire qu’il n’est pas fier de lui, et qu’il le surveille de près :
-Tu as l’air d’un gars bien, m’a-t-il dit alors qe Sylvain est aux toilettes, mais je te préviens, fais-le souffrir et je te retrouve pour t’écorcher vif.


-Monsieur, ai-je répondu impressionné par le ton calme de l’homme, je veux le protéger et le rendre heureux. Je sais pas si ça durera entre nous, personne ne peut le savoir. Le seul projet que je veux faire avec lui est simple, construire au jour le jour.
-J’aime ta façon de voir votre relation, tu ne fais pas de promesse à la légère. Tu as les pieds sur terre, c’est une bonne chose. Sylvain est un rêveur, il aime qu’on lui parle de belles choses. Il s’emballe vite, et il est un peu naïf.
-Oui, je sais, et j’essaye de tout faire pour le garder dans le monde réel, c’est pas toujours facile.
-Il est attaché à toi, je le vois bien. Sois prudent, il pourrait confondre cela avec un amour véritable.
-J’en ai conscience, Monsieur, et je fais tout pour qu’il en aity conscience aussi. Mais je suis attaché à lui.
-Ça se voit, je vais te laisser le bénéfice du doute.
C’est ainsi que j’ai fait tacitement la promesse de rendre Sylvain heureux. Je n’ai pas menti à Maurice en déclarant que je ne savais pas si notre durerait, mais je peux au moins faire en sorte que ça se passe le mieux possible. J’ai profité de ma venue pour chercher des indices sur la mère de Sylvain. Il n’en parle jamais, j’en ai donc déduit qu’elle est décédée. Je n’ose pas demander, donc je joue les détectives. Il n’y a pas de photos, ni rien sur elle, pas même dans la chambre de Sylvain. J’en suis étonné, j’ai gardé tout ce que je pouvais de mes parents. Cette énigme me taraude, mais je ne brusque pas mon petit ami, il me parlera le moment venu.
Nous voilà donc pour mes vacances. Comme je ne pars pas, j’ai prévu un programme réjouissant pour moi. Un de mes amis m’a demandé de lui fabriquer une table basse. Il m’a donné quelques co,traintes et avant de me lancer, je dessine un plan détaillé avec la quantité de bois et des esquisses pour des gravures. Ce défi me plait, et je prends plaisir à ce travail de préparation. J’ai déjà en tête le produit fini, et je jubile, ce sera beau et lisse.
J’ajoute quelques fioritures qui me viennent à l’esprit pendant que je dessine. Je suis tellement concentré que je n’entends pas la sonnette. Je finis par réagir :
-Tu dormais ?, me demande Sylvain avec un sourire.
-Pardon, je bossais sur un plan, entre.
Sylvain porte encore sa tenue de travail, et je me souviens qu’il est de matinée à l’usine. Il a prolongé son contrat parce qu’il n’avait rien de mieux sous la main. Il a l’air crevé après huit de travail à la chaine. Il a son sac de vêtements propres à la main. Son dos est vouté et ses yeux qui se ferment. Malgré tout, il a encore la force de donner un long baiser. Je le pousse vers la salle de bain, et il comprend le message. Je lui prépare une escalope panée et des brocolis à la crème. Il sort de la douche en slip, une manie qu’il a prise lorsqu’il m’a vu fantasmer sur un mannequin en slip dans un magazine. Ça lui va bien, et j’avoue que ça me stimule.
Il s’assoit à table et regarde mes dessins. Je lui apporte on assiette, et lui explique en détail mon projet. J’y mets une telle passion que je suis à bout de souffle à la fin. Sylvain m’écoute attentivement, et boit mes paroles. Comme moi, il a une image mentale du résultat. Je roule les papiers et les range soigneusement. Il finit son assiette et je m’assois près de lui. Le pauvre dort debout, je le porte sur le lit et il s’endort aussitôt. Je le regarde quelques minutes, il est si jeune. Quand il dort, son visage est paisible, plus du tout tourmenté. Je me jure de tout faire pour chasser ses tourments quand il est éveillé.
Pendant sa sieste, je fais la vaisselle, j’arrose mes plantes, et je fais un peu de ménage. Il a le sommeil tellement lourd que je pourrais faire exploser des pétards qu’il n’entendrait rien. Je passe le reste du temps à lire jusqu’à ce qu’il se lève, magnifique comme toujours. Il a encore les yeux lourds de sommeil, et son pas est hésitant. Il s’allonge sur le canapé, et je pose mon livre. Ses longues jambes poilues m’attirent.
Je passe le doigt dessus et je masse son mollet. Très vite, je masse son pied et il soupire de plaisir. Trois mois que j’attends ça.
Avouons-le, j’ai un faible pour les pieds. Ça m’est venu quand j’ai eu dix-huit ans, avec un mec que j’avais rencontré à la piscine. On se voyait souvent et un soir, après un début prometteur sous la douche, il s’est mis à me lécher le corps et les pieds. J’ai tout de suite adoré, et encore plus quand je le lui ai fait. Cete nuit-là, j’ai eu mon premier vrai orgasme. Je n’ai connu que peu de mecs qui aiment ce plaisir, et j’espère que Sylvain en fera partie. En tout cas, il est très receptif à ma caresse. Il soupire de plus en plus fort. Je le masse longuement, prenant soin de ses pieds et de ses mollets. Je me retiens de les lécher malgré mon envie. Il a des pieds romains, les plus répandus au monde (si, je vous jure, ça existe, allez vérifier sur Internet).
-T’arrête pas, me susurre-t-il, c’est trop bon. On ne me l’a jamais fait. Oscar n’était pas trop massage.
-Ne parle pas de lui, c’est inutile. Et si tu veux, je te masse tous les jours, j’adore faire ça. Surtout quand mon homme a travaillé dur.
-Je pourrai y prendre gout. Hé, tu bandes.
Son autre pied vient de toucher mon entrejambe. Et c’est avec une joie immense qu’il me masse la queue avec. Je pousse son pied, ce n’est pas vraiment ce que je veux. Il ne le prend pas pour un rejet, au contraire. Il me sourit, lui aussi bande. Son gland dépasse de son slip noir. Je perds un peu la tête, et je l’embrasse. Il serre ses jambes autour de ma taille, et ma bosse se place contre ses fesses. Mais je me redresse, et reprends mon massage. Mon désir est féroce, et c’est pour cela que je me retiens. Je m’occupe de lui jusqu’à ce qu’il se rendorme. Je me remets à lire après avoir déposé un baiser sur son orteil.
Vous vous demandez surement comment je fais pour résister. C’est simple, je veux d’abord lui prouver qu’on peut aimer sans sexe. C’est vrai, c’est dur, et ma résolution faiblit chaque jour qui passe.
Là, je viens de voir qu’il aime qu’on le masse, et je deviens fou. Mon imagination s’emballe, et je nous vois sur mon lit, lui sur le ventre, moi massant son dos avec une huile spéciale, en commençant par sa nuque, puis ses épaules, et ainsi de suite jusqu’à ses reins. J’arrête là mon scénario, je suis prêt à exploser. Je me dégage pour aller me passer de l’eau froide sur le visage.
Mon regard tombe alors sur son sac ouvert. J’y vois plusieurs slips, des chaussettes, des tee-shirts et des jeans, tous propres et bien pliés. Et je panique. Sylvain à l’intention de s’installer avec moi. Ça explique son empressement. Ce n’est pas ce que je veux, c’est trop tôt. On n’a pas encore fait l’amour, et je ne l’ai même pas sucé. En plus, je ne suis pas prêt à partager mon appartement, j’apprécie ma solitude, c’est mon espace à moi où je peux me reposer et me cacher.
Mon cœur bat plus fort, et je halète. Je fais une crise d’angoisse. Je n’ai pas encore envisagé cette part de ma vie et ce que je ne prévois pas m’effraie. Et quand j’ai peur, j’hyperventile. Ça me vient de mon passé, après la mort de mes parents, j’ai vu la fin de tous mes projets avec eux. Je ne fais des projets que quand je suis sûr de moi. Notre relation est trop fraiche pour faire ça. J’ai plutôt pensé à des sorties, un diner romantique qui aurait mené à une nuit magique. Je retrouve un peu mon calme et une respiration normale. Je peux me tromper, ces vêtements, il les ramène chez lui. La main de Sylvain se pose sur mon épaule :
-Qu’est-ce qui t’arrive ?, s’inquiète-t-il. Tu es blanc comme un linge.
Ces affaires dans ton sac, dis-je d’une voix blanche, c’est pour t’installer ici ?
-Ça ? Non, je voulais juste laisser quelques affaires chez toi, au cas où je dormirais ici. Je me suis dit que tu pourrais faire pareil chez moi. Enfin, si ça ne te gêne pas.
-Non, ça va. Je vais te faire une place dans mon armoire.
-Tu as vraiment cru que j’allais m’installer ici ? C’es trop tôt. Et puis, on n’a pas fait l’amour ensemble.
-Désolé, j’ai tendance à exagérer les choses parfois, j’ai une phobie des imprévus.
-N’aie plus peur, alors, je ne veux pas vivre avec toi pour le moment. Par contre, je ne suis pas contre un câlin.
-Enfile d’abord des vêtements ; répliqué-je en lui lançant un tee-shirt.

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