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Je suis fatiguée et mes pieds me font horriblement souffrir. Je me suis appuyée contre la porte de la véranda pour retirer mes talons. J'ai trimbalé un couple de retraités à la recherche d'une maison toute la journée pour le compte de la société immobilière qui m'emploie. Je pensais rester au bureau aujourd'hui et je n'avais pas prévu de chaussures de rechange pour la marche. Alors, après avoir visité toutes les maisons disponibles, leurs terrains et leurs dépendances, j'étais soulagée de pouvoir retirer mes talons. La fraîcheur du carrelage de la véranda faisait un bien fou à mes pieds endoloris.
Mais je n'avais pas perdu ma journée. Mes efforts avaient porté leurs fruits. Le couple avait choisi une belle maison, grande, élégante, mais surtout, très chère. Cela faisait plus de deux ans qu'elle traînait dans le portefeuille de l'entreprise. En plus de la commission réglementaire, qui était déjà sympathique, un bonus était offert au vendeur qui aurait la chance de nous débarrasser de ce bien. Le couple avait décidé de signer le compromis de vente tout de suite, sans s'accorder de délai de réflexion, parce que je leur avais assuré qu'un bien aussi rare pouvait partir dans l'heure. Du coup, mon patron m'avait fait cadeau du reste de la journée. Outre la perspective de disposer d'un peu d’argent pour régler nos factures les plus pressantes, j’ai profité de mon temps libre pour rentrer chez moi, retrouver mon gentil mari.
J'espérais que Robert serait à la maison en train d'étudier. Il était en dernière année de droit mais, si je me rappelais bien son emploi du temps, il devrait passer quelques heures chez nous entre ses cours. J'étais prête à ouvrir la bouteille de champagne que nous avions dans le réfrigérateur, à trinquer avec lui, et à le persuader ensuite de lécher le reste sur mon corps nu. Nous n'avions pas beaucoup fait de cochonneries libidineuses ces derniers temps. Je l’attribuais aux longues heures d’études et au dur labeur de Robert.


Nous nous sommes rencontrés à l'université, et nous sommes tombés amoureux tout de suite. Si nous avions pu vivre ensemble immédiatement, nous l'aurions fait. Immédiatement après l'obtention du diplôme, nous nous sommes mariés. Nous avons tous les deux obtenus des postes de débutant dans le monde des affaires, travaillant beaucoup d'heures pour un maigre salaire. Nous avions convenu d'attendre pour avoir des s que notre situation financière s'améliore, envisageant même de quitter mon travail et rester à la maison pour m'occuper de ma famille.
En moins de six mois, notre vigueur sexuelle avait presque disparue. Robert et moi travaillions 16 heures par jour, rentrant chez nous juste pour nous quereller. Finalement, un jour, nous nous sommes assis pour discuter.
"Nous devons changer quelque chose, Christie, sinon nous n'allons pas tarder à divorcer."
J'ai eu du mal à me retenir de l'envoyer se faire voir. Pas parce qu'il avait tort, mais parce que c'était comme ça que je lui répondais ces derniers temps. J'utilisais cette méthode pour soulager mes frustrations et il faisait pareil. Je pris une profonde inspiration, essayant de maîtriser mes émotions.
"Tu as raison, Robert. Nous sommes deux personnes entêtées et désagréables. Je n'aime pas ce que nous devenons. Si nous continuons ainsi, nous serons deux personnes entêtées, désagréables et divorcées."
Nous avons dû discuter longtemps pour révéler à l'autre nos rêves et nos passions. Robert voulait être avocat, je rêvais d'être mère au foyer. Alors, il est retourné à l'école. Nous avons trouvé un logement économique près du campus universitaire, vendu la seconde voiture, réduit notre train de vie. J'ai trouvé un emploi dans une société immobilière à proximité, d'abord en tant que secrétaire, puis en tant que négociatrice.
Les études ont rempli les journées de Robert. Je me suis familiarisée avec le métier d'agent immobilier. Nous avons acquis des compétences nouvelles. Il ne nous restait pas beaucoup d'argent en fin de mois mais nous gardions la tête hors de l'eau.
J'ai même suffisamment aimé ce travail pour penser le poursuivre dans le futur.
Nos désirs sexuels sont repartis à la hausse. Dieu merci. Ce n’était plus la profusion sexuelle que nous avions connue avant le mariage, mais c’était très satisfaisant. J'étais heureuse. Robert semblait s'éclater dans son rôle de futur avocat et ses stages en entreprise étaient de vrais réussites.
Toutefois, il semble toujours y avoir un "cependant". Au cours du dernier trimestre, l'engouement avait de nouveau diminué. De plusieurs fois par semaine, nous étions tombés à une fois toutes les deux ou trois semaines. J'ai une libido normale, donc j'ai besoin d'être aimée, cajolée, désirée. J'étais assez frustrée pour envisager un instant qu'Herbert, le beau gosse du bureau, me courtisait.
Toutes les femmes de l'agence lui décochait des œillades tentatrices, mais il pouvait se montrer charmant et l'instant d'après vous balancer une vacherie dans les gencives. Par contre, le jour où Herbert m'a fait un commentaire salace sur mes jambes et mon popotin, et qu'il m'a fallu quelques secondes pour calmer mon émoi, c'est ce jour-là que j'ai compris que je devais réagir.
Par conséquent, l'offre "Prenez le reste de la journée et amusez-vous" de David, mon directeur, me semblait une aubaine. Je garais la voiture devant notre allée et je me dirigeais vers le réfrigérateur, en réfléchissant à la question de savoir laquelle de mes tenues en dentelle transparente pourrait être la plus séduisante.
"Que se passe-t-il?" La bouteille de champagne était ouverte sur le comptoir. Le porte-verre en métal était posé à côté et il manquait deux flûtes. J'aurais aimé croire qu'il m'attendait et m'avait préparé une surprise, mais j'en doutais. D’abord, il ne pouvait pas se douter que j'allais rentrer tôt. Deuxièmement, les ignobles gloussements féminins qui provenaient de ma chambre n'étaient pas les miens. J'étais sûre de ça.
J'avançais silencieusement sur la moquette du couloir. Les sons étaient plus forts maintenant, mélange de grincements de sommier, de gémissements, de gloussements de poule hystérique.

Ils ont osé. L'homme dans mon lit, c'était mon mari. J'étais sûre de ça. La pétasse allongée près de lui, ce n'était pas moi. J'étais sûre de ça aussi. Allongés sur le côté, dans la position dite des "petites cuillères", les hanches de mon mari tapaient contre le fessier rembourré d'une blondasse vulgaire. Les sons haletants qui sortaient de sa bouche me faisaient penser à une vieille locomotive à vapeur à bout de souffle au sommet d'une côte et les gloussements suraigus qu'elle émettait rappelaient le sifflet asthmatique de ces vieilles locomotives. Je les ai regardés dans le miroir de l'armoire. Ils avaient tous les deux l'air de prendre du bon temps, à en juger par l'expression de leurs visages.
Les mouvements se sont accélérés. La pétasse était très vocale. Il y avait des cris sans retenue, visant apparemment le ciel en général, à en juger par les appels à Dieu. Puis ils se blottirent l'un contre l'autre. Je me suis éloignée, tout en restant à de portée de voix.
"Putain, c'était trop bon Cynthia." Eh bien, au moins, maintenant, je savais comment nommer la pute.
"Tu n'es plus amoureux, Robert, que tu m'amènes dans ton lit conjugal? Et si ta femme nous att?"
"Ne t'inquiète pas pour ça. Elle ne pense qu'à son travail. C'est un vieux cheval de labour, une vieille bourrique."
"Vieux cheval?" Je pensais, abasourdie. J'avais 24 ans et je pensais avoir réussi à rester en bonne forme. Pas les formes de cette salope, je devais l'admettre, mais putain de merde! C'est une sacrée façon de parler de quelqu'un, encore plus quand c'est votre propre femme. Quelqu'un à qui tu as dit ce matin "Je t'aime" SALAUD!
Robert était au bord des larmes. Il expliquait en reniflant à cette mignonne personne à quel point j'étais une femme indifférente et dure. Que je ne l'ai jamais "compris". Comment j'ai toujours mis mon travail en premier. Quel enfer il vivait depuis notre mariage!
Merde, il était bon. Je peux comprendre qu'il veuille être avocat, l'enfoiré! J'étais même en colère contre cette femme frigide qui lui gâchait sa vie.
Celle pour qui il avait tout sacrifié, tout essayé, avait travaillé si durement pour lui plaire. Bien sûr, quand je me suis souvenu que cette mégère au cœur de glace c'était MOI, ma colère a pris une autre tournure.
Je me glissais dans le couloir à la recherche de la caméra que l'on m'avait confiée au travail. Il nous était très utile, pour mettre en valeur de belles propriétés, d’enregistrer sur une vidéo tout ce qui les concernait pour améliorer la description. Je l'avais utilisée cette semaine et je ne l'avais pas encore rendue, bien que j'ai déjà confié la cassette au service technique.
Je me suis rendue dans le salon, cherchant autour de moi. Une partie de mon cerveau pensait que cela ressemblait à un roman policier ringard. J'allais faire une vidéo de mon mari et de sa maîtresse en train de forniquer. L'autre partie me rappelait que la dernière fois, nous avions utilisé la caméra chez nous. Dans les mêmes circonstances.
Nous avions grignoté un plateau repas devant la télé. Je portais pour tout vêtement une chemise de mon mari. Quand je me suis penchée au-dessus de lui pour attr le dernier sandwich au fromage, il a glissé sa main entre mes fesses en souriant:
"Hé, petit cul! Tu viens ici souvent?"
Je me suis assise à califourchon sur ses genoux, en remuant des hanches contre lui pour améliorer son érection: "Pas si souvent, grand garçon. Pourquoi ne rendrais-tu pas ma visite mémorable?"
C'est ce que nous avons fait. D'abord sur le canapé, puis sur le tapis. A mi-parcours, en m'ôtant sa chemise pour ne pas la salir, il a eu sa deuxième inspiration. Il est allé chercher la caméra.
"Robert!"
"Ooh, allez chérie. Ça va nous faire un souvenir. Un truc pour nous rappeler à quel point on étaient chauds, quand nous serons vieux!"
Eh bien, je n'étais pas une "vieille bourrique" ce jour-là. J'ai eu une pensée soudaine autant que malsaine. "Ils se moquent de moi," me dis-je. Je retournais dans le couloir pour jeter un coup d'œil. Maintenant, la pétasse avait les pattes en l'air, et j'avais au premier plan le cul d'enfer de mon cher et tendre, ce fils de pute, qui la pilonnait fougueusement. Et … oh oui! la caméra vidéo, montée sur son trépied à côté du lit, qui enregistrait tout. Pas de cachoteries, il l'enregistrait de son plein gré. Les enregistrements n'étaient secrets que pour moi.
Enregistrements? Cela se pouvait-il? Était-il vraiment aussi confiant envers lui-même, ou était-il encore plus bête que je ne le pensais? Dans le couloir, j'ai presque couru. Ils étaient bien trop occupés pour prêter attention à mes allées et venues.
J'ai collé mon visage dans le placard où nous avions gardé les cassettes, y compris celle non marquée que nous avions fabriquée ce jour-là. Lorsque mes mains atteignirent le mur du fond, je trouvais non seulement celle-ci, mais trois autres cassettes empilées. Aucune d'entre eux n'avait d'étiquette. Un rapide aller-retour dans le coffre de ma voiture m'a permis de trouver trois cassettes vierges. J'ai échangé les cassettes, puis j'ai tout remis en place. Les bandes du placard dans ma voiture, les bandes vierges au fond du placard.
Je ne voulais pas retourner au travail, alors je me suis promenée en voiture jusqu'à l'heure habituelle de mon retour à la maison. Je savais qu'à cette heure-ci, il assistait à son cours. J'ai trouvé une note expliquant qu'il avait accidentellement brisé la bouteille de champagne. Il a dit qu'il était désolé. Je le savais déjà. Mais je voulais juste le rendre beaucoup plus désolé.
Pendant qu'il assistait à son cours, j'ai parcouru les cassettes. Mon dieu, même en accéléré, il avait été occupé. Pas très créatif, mais plein d'énergie. Cynthia, c'était le jeudi. Les trois autres, lundi, mardi et mercredi, ont toutes eu droit au même traitement.
Je commençais à me demander si je ne devais pas être flattée, car il gardait assez d'énergie pour moi, à l'occasion du samedi soir.
En pensant à Cynthia. J'ai fouillé dans l'armoire à nouveau et sorti la dernière cassette. J'avais juste le temps de courir au bureau, enregistrer mes vidéos sur le disque dur pour les transférer ensuite sur des clés USB. Pas la peine de tout conserver, juste les meilleurs passages, là où on voyait bien les visages et où les commentaires ne laissaient planer aucun doute. Ils étaient peut-être moins ennuyeux que je ne le pensais.
Mon mari chéri est rentré à la maison avec un sourire chaleureux sur son visage innocent. Vraiment un très bon comédien. Son excuse préférée: "Je suis si fatigué, peut-être un autre soir" avec un visage aussi émouvant, j'aurais pu y croire ...
La semaine suivante fut chargée, j'étais très occupée. J'ai évité de rentrer tôt à la maison l'après-midi. J'avais beaucoup trop à faire. J'avais des rendez-vous à la banque, avec l'avocate et puis l'agence immobilière à voir. Le travail d'une femme n'est jamais terminé.
Jusqu'au jeudi après-midi, quand je suis rentrée chez nous à 14h30.
C'étaient assurément des gens qui aimaient leur routine. Même chambre, même lit, même position, les mêmes mots. Ce n'est même pas drôle. Encore Cynthia. Rien de neuf à la maison. Cette fois, je me suis présentée dans l'encadrement de la porte, bien en vue. Croyez-le ou non, j'ai dû me racler la gorge pour qu'ils remarquent ma présence.
Je dois dire que j'espérais cette réaction. Robert se dressait, la bouche ouverte, et le sexe qui se ratatinait à vue d’œil. Cynthia a hurlé et s'est enroulée dans le drap.
"Chérie! Je peux tout expliquer!" Je haussais un sourcil et fis un mouvement explicite de la main. Apparemment, il ne pouvait pas, car seuls des bruits confus sont sortis de sa bouche remarquable. Et pourtant, j'aurais tellement aimé entendre quelque chose d'original.
L'avocate qui m'accompagnait passa devant moi, souriante, et lui présenta une liasse de papiers: "Signez ici!" Elle jeta un coup d'œil à sa montre: "Il est 14h47." Tandis qu'il signait d'un air effrayé, elle s'est retournée vers moi, m'en a tapé cinq en riant en me disant: "Et voilà, il est cuit!" J'ai presque éclaté de rire.
"Qu'est-ce que c'est que tout ce fatras?" pleurnichait Robert.
"Documents pour le divorce. A quoi t'attendais-tu, un bisou, et bon après-midi?" Je lui ai répondu. "C'est aussi une proposition qui divise tous les biens de notre communauté en deux et me donne les deux moitiés. N'hésite pas à te défendre, ce sera plus amusant!"
"Pourquoi?" criait Cynthia "Tu le maltraites, le repousse et tu te présentes comme la partie offensée. Et bien, je vais m'occuper de lui. Je vais le défendre, témoigner ..."
"Tss, tss, jeune étudiante en droit, avant de te jeter dans la bataille, tu voudras sûrement prendre connaissance de ceci?"
Je lui ai remis des copies de Robert-la-queue-d'or faisant des galipettes avec ses autres maîtresses.
"Pendant que je torturais ce pauvre petit Robert, il faisait ses affaires avec plusieurs autres pétasses dans ton genre. Découvre par toi-même ses prouesses avec Armeline, Marine et Nina. "
"Tu mens!"
J'ai haussé les épaules. "Comme si je me souciais de ce que tu penses. Prends-les ou pas, m'en fiche. En attendant, peu importe ce que tu crois, c'est moi qui paye le loyer de cette maison. Alors dégage!" En ajoutant: "Mais couvre-toi d'abord."
Elle est partie, l'avocate aussi, nous laissant seuls, mon merveilleux mari adoré et moi.
"Une solution, Robert?" Ma colère était tombée depuis longtemps et j'étais fatiguée. Fatiguée de ses histoires, fatiguée de lui. Fatiguée de ce mariage pourri tandis qu'il essayait de prétendre que tout était de ma faute. Puis il passa au refrain "je n'aime que toi".
"S'il te plaît, Christie. Comprends-moi. Je n'ai pas voulu te faire de mal. Je voulais te protéger. C'est arrivé ..."
Ma colère est revenue d'un coup: "C'est juste arrivé avec quatre femmes? Sans que tu le veuilles? Robert, je voulais rester calme, mais là, tu me casses les couilles, connard!" Merde, je me suis jetée sur lui, à coup de manche à balai, et il s'est enfui dehors.
Quinze minutes plus tard, je me sentais beaucoup mieux. J'ai utilisé ce temps pour lui envoyer ses affaires par les fenêtres, les répandant généreusement au travers du jardin. J'ai claqué la porte d'entrée et je l'ai verrouillée. Avec ses clés à l'intérieur, bien sûr.
Robert a tenté de se battre contre l'avocate. Il a exigé un règlement qui m'aurait vu payer ses factures et ses frais de scolarité pour son dernier semestre. Cela a même fait rire le juge. Robert a été choqué d'apprendre que son diplôme en droit était considéré comme faisant partie de la communauté et que j'aurai droit à un pourcentage pour le restant de ses jours.
Apparemment, Cynthia est devenue amie avec les trois autres. Une nuit, tandis que Robert racontait la douloureuse histoire de son existence, abandonné par une épouse sans cœur, à une jeune étudiante en droit, elles se sont liguées contre lui, l'ont enchaîné au centre du campus et l'ont abandonné. Sans pantalon. Sans chemise non plus. À poil. Non, plutôt à plumes …
Elles ont dû passer un sacré moment pour lui coller toutes ces plumes sur le corps, sans parler du plumeau qu'elles lui ont mis ... Enfin, peu importe. Il a eu plus de mal après ça pour se faire des copines.
Je me suis demandé depuis combien de temps j'avais été dupée. M'avait-il trompée tout le long notre mariage? Ou avait-il changé à la suite d'opportunités qui s'étaient présentées?
Je me suis remariée presque trois ans plus tard. Avec le jeune frère de l'avocate qui s'est occupée de Robert. Il est policier et nous avons deux merveilleux petits garçons. Nous vivons à l'aise financièrement grâce au pourcentage que nous reverse l'avocat Robert-la-queue-d'or chaque mois. C'est incroyable ce que ça gagne, un avocat!

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