Retour De Bâton - Partie 1

Cette histoire est une pure fiction. Toute ressemblance avec des personnes, des lieux et des phénomènes existants ne peut être que fortuite…

Partie 1

Sacha ouvrit les yeux d’un coup et aperçut un mur. Il battit des paupières et vit un drap blanc semblant recouvrir ses jambes. Il leva son regard et vit un appareil avec un écran et des chiffres de couleurs différentes et tout un tas de fils reliant ce dispositif à son corps dont le torse était dénudé. Sur son poitrail, il découvrit des petites ventouses colorées sur lesquels étaient branchés les fils venant de l’appareil. Il comprit qu’il était dans un hôpital. Le silence régnait dans cette chambre dans laquelle il se trouvait. Et puis que faisait-il là ? et depuis combien de temps était-il ici ? Il referma les yeux car la tête lui tournait. Il les rouvrit et vit une blouse blanche et un visage féminin penché sur lui.
« Monsieur Saint-Farge, vous êtes réveillé ? »
« Mais où suis-je ? »
« Vous êtes à la clinique du Parc Monceau à Paris. »
« Mais depuis combien de temps suis-je ici ? »
« Cela fait deux semaines monsieur Saint-Farge. Vous avez eu un accident, vous vous souvenez ? »
« Non, je ne me souviens pas. Où est ma femme ? »
« Elle sera là en fin d’après-midi, après son émission. »
« Où est Théo ? »
« Théo, heu, votre frère ? »
« Oui, où est-il ? »
« Votre femme sera là en fin d’après-midi, vous lui demanderez monsieur Saint-Farge. Je vous laisse, j’ai d’autres patients à soigner. »
Vers dix-huit heures, Agathe rentra dans la chambre, tout sourire et se pencha sur Sacha pour l’embrasser.
« Tu es enfin réveillé mon amour. Comment te sens-tu ? »
« Je suis dans le brouillard depuis ce matin. Personne ne veut me dire où est Théo. »
« Tu as eu un très grave accident. Tu as été éjecté de ta voiture, c’est ce qui t’a sauvé la vie. Théo n’a pas eu cette chance et n’a pas survécu à ses blessures.

»
« Mon dieu, Théo… Mais ce n’est pas possible. Qu’est-ce que je vais devenir sans lui ? »
« Calme toi mon amour. Ton frère jumeau n’a pas souffert. Ce qui est arrivé est affreux, mais je suis là, avec toi, et je vais t’aider à surmonter ce terrible malheur. »
Sacha et Théo Saint Farge étaient deux frères jumeaux qui avaient toujours tout partagé. Grands, bruns, aux yeux bleu-clairs, bleu dragée exactement, et au sourire irrésistiblement séduisant, leurs épaules larges et leur ventre plat donnaient à leur silhouette une belle prestance. Quelle que soit leur tenue, tirée à quatre épingles ou décontractée, ils avaient fière allure. Pour Sacha, d’aussi loin que remontait ses souvenirs, Théo et lui avaient continuellement vécu une complicité de tous les instants, au point qu’il ressentait exactement ce que ressentait son frère. Il savait quand celui-ci était malade ou ne se sentait pas bien. A trente-trois ans, il ne pouvait pas passer une journée sans avoir vu, entendu, touché et échangé avec son alter-ego. Il ne pouvait imaginer sa vie sans lui, sans sa présence, sans sa voix, sans leurs échanges sur tout et rien et, surtout, sans son avis sur ce qu’il écrivait. Théo était l’agent de son frère. Il avait fait des études de droit et savait parfaitement négocier la carrière plus que prometteuse de son jumeau. Sacha, lui, avait fait de longues études de lettres modernes et de philosophie. Il était devenu écrivain. A vingt-quatre an il avait obtenu le prix Goncourt des lycéens avec son second livre « Au bout du partage ». Son roman, assez autobiographique, racontait l’histoire d’un homme à la recherche de son double et qui part faire un périple à travers le monde, pensant suivre la trace de celui qui lui avait inspiré le sentiment de ne pas être unique. Ce parcours initiatique d’un homme qui cherche sa véritable identité et se questionne sur le sens de sa vie avait fait un malheur chez les jeunes et avait cartonné à la vente au point de dépasser les cinq millions d’exemplaires vendus, ce qui avait, non seulement été un record historique, mais aussi fait la fortune de l’auteur tout comme celle de son éditeur.
Ce succès avait également permis à Agathe la Fontaine, jeune présentatrice d’une émission sur France Télévision l’après-midi, de rencontrer, apprécier puis tomber amoureuse de cet homme si cultivé, si charmant et si célèbre. Assez rapidement leur relation avait fait les choux gras des médias si bien que la direction de sa chaîne lui proposa de faire une émission spécialement consacrée à son romancier de fiancé. Sacha profita de l’aubaine pour faire sa demande en mariage à l’antenne et en direct, si bien que l’audience creva les plafonds faisant du même coup de sa future épouse une vedette à part entière et incontournable du paysage audiovisuel. Agathe était une superbe jeune femme brune de trente-ans au visage fin et à la peau claire, aux magnifiques yeux verts en amandes avec un sourire ravageur. Sa chevelure longue descendait jusqu’à ses reins et son corps dessinait des courbes absolument parfaites. Le couple était vraiment beau à voir et devint rapidement la coqueluche des télés et des magazines à sensation. Courant de plateaux télé en interviews à longueur de journées, Sasha n’avait plus consacré de temps à l’écriture depuis maintenant six ans. Il avait fait de nombreuses conférences et publié un essai sur les difficultés des relations de couple qui avait d’ailleurs eu un franc succès, mais son inspiration de romancier était en sommeil sans, jusqu’à présent, avoir inquiété son entourage.
L’hôpital libéra Sacha le surlendemain en fin de matinée.
Ils rentrèrent dans leur luxueux et grand appartement rue Alfred de Vigny et il s’écroula sur le canapé du salon.
« Mon amour, il va falloir que je parte aux studios. Mon émission commence dans trois heures et j’ai encore plein de choses à caler. »
« Va faire ton émission, je t’attends. Je t’attends, je n’ai plus que ça à faire. »
Agathe revint en fin d’après-midi et trouva l’appartement vide. Elle appela le mobile de Sacha et tomba sur sa messagerie. Elle réessaya quelques minutes plus tard sans plus de succès.
Elle appela les parents de son époux qui lui répondirent ne pas avoir de nouvelles de leur fils depuis la veille. Trois heures plus tard, elle se retrouva morte d’inquiétude, ne sachant rien faire d’autre que d’attendre. Vers minuit elle entendit la clé dans la serrure de la porte d’entrée. Elle se précipita et le trouva en train de se déchausser.
« Mais tu as vu l’heure ? Où étais-tu ? J’étais morte d’inquiétude. »
« Je suis sorti et j’ai fait un tour jusqu’à la seine. »
« Mais je t’ai appelé au moins une dizaine de fois et suis systématiquement tombée sur ton répondeur. »
« J’avais éteint mon téléphone, c’est vrai. A l’hôpital, le réseau était très mauvais. J’ai oublié de le rallumer. »
« Mais qu’as-tu fait pendant tout ce temps ? »
« Je ne savais pas trop où aller au début, alors j’ai laissé faire mes pas. Ils m’ont amené au Jardin d’Erevan puis au pont Alexandre III. J’ai regardé la seine. J’avais la tête vide, je voulais oublier, mais je n’y arrivais pas. Je revoyais sans arrêt Léo, son visage à travers les années. J’avais envie de me noyer dans l’eau. Elle m’attirait irrésistiblement. Je me suis penché au-dessus du pat, mais une jeune fille m’a attrapé par le bas de ma veste. Elle m’a dit : Mais vous n’allez pas vous suicider devant moi ? Je n’ai pas su quoi lui répondre. Je suis reparti et suis directement rentré à la maison. »
« Mon pauvre amour, dans quel état te mets-tu ? Tu n’as même pas mangé. »
Il se laissa tomber dans le canapé du salon et la regarda s’asseoir près de lui. Elle le prit dans ses bras et il pleura longuement, le corps secoué de sanglots.
« Mon frère, je l’ai perdu à jamais. Je ne sais pas comment je vais faire sans lui. »
« Je suis là mon amour. Je serai toujours là pour toi, pour te soutenir, pour t’aider à surmonter cette terrible épreuve. »
La nuit de Sacha fut longue et agitée. Il s’endormit sur le matin peu de temps avant que le réveil d’Agathe ne sonne. Le son strident ne le fit même pas bouger.
Sa femme se leva, se prépara et parti pour les studios sans que son mari ne bouge un cil. Lorsqu’elle revint le soir, la maison était vide de nouveau. Paul prit l’habitude de passer ses journées à l’extérieur et de rentrer à plus d’heure. Le peu de temps qu’il passait auprès d’elle, il pleurait, se lamentait, semblant ne pas pouvoir reprendre le dessus. Elle demanda conseil à un ami psychothéute qui lui conseilla de le laisser vivre sa peine, ce qui serait sans doute le meilleur moyen de se reconstruire. Ainsi, Sacha passa ses journées à marcher depuis leur appartement jusqu’au pont un jour sur deux, puis, les autres jours, il se rendait au parc Monceau. Il déambulait tristement, ressassant les mêmes pensées funestes, repassant en revue sa vie, sans jamais se projeter dans l’avenir qui lui paraissait bien terne et triste à mourir. De son côté Agathe commençait à ne plus trop croire en une guérison morale de son mari et se désespérait de ne plus reconnaître en lui l’homme dont elle était tombée follement amoureuse. La qualité de ses émissions commença à s’en ressentir et l’audience baissa sensiblement. Elle fut convoquée par son chef, le réalisateur. Cela faisait plusieurs années qu’ils travaillaient ensemble et se connaissaient bien.
« Entre ma chérie. Comment vas-tu en ce moment ? »
« J’essaie de tenir le coup Franck. »
« Et ton mari, il se remet ? Assieds-toi. »

Agathe se posa dans le grand canapé de l’immense bureau de son patron qui la rejoint aussitôt. Elle respira un grand coup en regardant ses chaussures.
« Non, pas d’amélioration. Je ne sais plus quoi faire. Il est malheureux comme les pierres, ne parle pas et passe ses journées au parc ou à regarder le Seine. »
« Bon, écoute. L’audience est en chute libre et ça commence à sérieusement m’inquiéter. Tu es une professionnelle. Il te faut réagir, et rapidement. »
Elle se mit à pleurer, le visage dans ses mains. Il passa son bras autour de ses épaules et elle posa sa tête sur sa poitrine.
« Là, là, pleure un bon coup, ça fait du bien. Je suis ton ami ma chérie, ne l’oublie jamais. Je ne veux que ton bien. Je veux que tu sois heureuse, tu le mérite. Je n’ai rien contre ton mari, mais il faut que tu trouves quelque part, le soutien qu’il ne peut plus te donner. »
Elle leva les yeux vers lui. Il était posé, sûr de lui, un homme mûr, calme et certain de sa force. Elle se sentait bien dans ses bras, se sentant protégée et soutenue. Il lui prit le menton entre le pouce et l’index.
« Tu sais ma chérie, il n’y a pas de mal à aller chercher ailleurs le réconfort et la consolation que tu ne trouves plus chez toi. Il faut faire confiance en ceux qui sont là pour toi. »
« Et toi, tu es là pour moi ? »
Il se pencha vers elle.
« Comment peux-tu encore en douter ? »
Il posa délicatement ses lèvres sur les siennes. Elle frissonna légèrement et sentit une langue caresser ses lèvres puis essayer de les écarter. Elle entrouvrit sa bouche et accepta le baiser. Leurs langues tournoyèrent doucement. Il lui prit le visage entre ses mains et appuya plus fortement sa bouche contre la sienne. Elle l’entoura de ses bras et se laissa définitivement aller. Franck exultait intérieurement. Cela faisait des mois qu’il avait envie de cette superbe femme et il sentait qu’elle ne le repousserait pas. Il caressa sa joue droite et sa main descendit dans son cou où elle resta quelques instants puis repris sa descente pour venir empaumer un sein. Il continua de l’embrasser tout en pressant délicatement le sein, cherchant l’aréole érigée à travers ses vêtements. Il la trouva et la pinça doucement. Il l’inclina sur le canapé et, de bonne grâce, elle accepta de s’allonger sur le dos. Il repris son baiser et ses caresses. Sa main repris sa descente et vint finalement se poser entre ses jambes, directement sur le renflement du sexe. Il sentit à travers la culotte le contour de ses grandes lèvres et trouva facilement le clitoris qu’il se mit à agacer de l’index. La respiration d’Agathe s’accéléra légèrement et il en profita pour passer sous le vêtement pour enfin atteindre la peau douce et chaude. Il glissa son majeur à l’intérieur de sa vulve moite et constata qu’elle ruisselait de cyprine. Après avoir fait quelques aller-retours, il lui baissa sa culotte et entreprit de se débraguetter d’une main, ce qui ne fut pas facile étant donné qu’il bandait dur. Il y parvint enfin et bascula entre ses jambes. Leurs lèvres ne s’étaient pas dessoudées et il lui caressait un sein de l’autre main. Il tâtonna pour trouver l’entrée de sa grotte puis poussa légèrement pour ne faire entrer que le gland. Il interrompit son baiser et ouvrit les yeux pour la découvrir totalement abandonnée, les bras en croix et les jambes écartées. Il donna un grand coup de rein et la pénétra jusqu’à la garde. Ses yeux se révulsèrent et elle ouvrit grand la bouche pour expulser un cri de délivrance. Il commença à aller-venir profondément, alors qu’elle haletait de plus en plus bruyamment. Il accéléra ses coups de butoir et sentit qu’il ne tiendrait pas longtemps. Elle commença à émettre des petits cris.
« Ah, oui, oui, ah, c’est bon. »
Il accentua son rythme et dans un cri rauque lâcha tout son sperme en plusieurs jets espacés. Elle le sentit jouir et cria à son tour son plaisir. Il s’écroula sur elle, la tête sur sa poitrine. Ils restèrent ainsi quelques minutes, puis elle bougea et se dégagea de ce corps mort et pesant. Elle se releva rapidement, remit sa culotte et s’enfuit en courant du bureau. Elle quitta l’immeuble, encore toute décoiffée et la jupe de travers. Elle monta dans sa voiture et prit quelques instants pour se rajuster et se remaquiller.
« Mon Dieu, qu’est-ce que j’ai fait ! Je suis complètement folle. Et avec Franck en plus ! Il ne faut pas que Sacha l’apprenne ; il ne doit jamais le savoir. Je suis misérable et maudite. Je n’avais pas le droit de lui faire ça. Alors qu’il est au plus mal, je l’ai trompé. Je ne me le pardonnerai jamais. »
Elle rentra dans leur appartement, vide, ce qui, pour une fois, la rassura. Elle prit une longue douche pour effacer les traces de son étreinte avec Franck et ne cessa de pleurer tout en se savonnant énergiquement. Elle ne soupa pas et se coucha après avoir pris un somnifère. Quand, vers vingt-deux heures, Sacha rentra ; il la trouva profondément endormie.

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