Dragueur Maladroit

Dragueur maladroit

— Et à quel moment il t’a dit qu’il s’était inscrit à un coaching de drague ? Et que c’était grâce au cours qu’il t’avait séduit ?
— Tout à la fin tu penses bien… j’ai quasi eu le temps de digérer tout le sperme que j’avais dans l’estomac.
— Tard, effectivement.
— Il m’en a d’ailleurs dit beaucoup plus ! Parce qu’en fait j’ai été un vrai cobaye.
— S’il t’a abordé pour tester la méthode, je me doute…
— C’est pire encore ! J’ai été un cobaye pour eux tous.
— Hier soir, tu veux dire ?
— Oui, dans la boîte où on était, toutes les deux. Là où tout est arrivé…
— Je me suis rendue compte de rien. Doués les mecs.
— Tu n’as pas remarqué que j’étais beaucoup abordée ? Je veux dire… plus que d’habitude ?
— Ben, j’avais pas non tout le temps les yeux rivés sur toi. J’étais aussi occupée à draguer, me faire draguer et enflammer la piste de danse. Par contre, toi tu aurais pu te poser des questions.
— Oh, non. Quand on me drague à répétition, pour peu que le jeu soit marrant je me laisse aller, justement sans me poser de questions. Généralement pour m’amuser, parfois pour flirter, plus rarement pour passer à l’acte.
— Combien sont venus te voir en tout ?
— J’ai pas compté. Jusqu’à une dizaine je dirais.
— Ils n’ont abordé que toi ?
— Je ne sais pas exactement. Mais je crois que j’étais plus ou moins le défi du moment. Ils sont entrés avec le coach, il a repéré la nana de la salle qui avait envie de cul.
— Tout fille qui vient en boîte a envie de cul, sinon elle ne vient pas en boîte.
— Disons : la fille qui avait le plus envie de cul. Remarque, j’étais pas très sûre de moi. Je dansais très peu, je restais sur ma chaise à me tortiller, à jouer avec mes mèches, à siroter mon soft, à décroiser et recroiser mes jambes…
— Ce qui les a excités je suppose.
— Il paraît que c’est un langage non verbal qui en dit long, à ce qu’il m’a dit.


— Aucun n’était bon à part le tout dernier ?
— Tu vas rire ! Ils étaient tous très bons.
— Mais pas autant que le dernier…
— Au contraire : ils étaient tous très bons sauf le dernier.
— Le dernier ? Celui avec qui tu as baisé ?
— Oui.
— Par esprit de contradiction ?
— Par désir, tout bêtement !
— De ce que j’en ai vu, il n’avait rien de particulier.
— Tu as bien vu : il n’avait effectivement rien de particulier.
— Je ne comprends pas. Me dis rien, j’essaye de deviner...

À suivre… (samedi prochain, ou dans la liste de textes de Théo Kosma selon le jour où vous lisez cette histoire)

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