Looking For Manara. Chapitre Iv. &Quot;Walbaknak!&Quot;

Looking for Manara


Chapitre 4
Walbaknak !

Je repris ma place sur le siège passager, caressant à nouveau, et embrassant le plus joli chauffeur que j'aie jamais eu, m'émerveillant de sa présence, lui rendant grâce pour ce qu'elle était : joyau de féminité, de beauté et d'intelligence.
Elle devenait mon guide, ma merveilleuse préceptrice.
Car, si elle était ma maîtresse : celle qui me commande, ma belle Carla devenait aussi ma maîtresse : celle qui m'enseigne, comme d'autres l'avaient été, avant elle... De celles que j'avais eues, , qui m'avaient guidé, pas à pas, avec toute la patience qu'elles étaient capables de déployer... et m'avaient perdu, fourvoyé, tout doucement, complètement égaré, Petit Poucet rêveur, sans que, jamais, je ne puisse me douter de rien, sur les chemins balisés, dûment estampillés, de leur connerie, officielle et reconnue, toxique et mortifère, avec une bonne conscience qui les déshonorait.
N'est ce pas, chère Mme Mustelle, dont j'étais déjà, à cinq ans, fou amoureux ?
Ma belle chérie, au contraire, m'apprenait à me défaire de ce fatras d'hypocrisies convenues, de ce carcan de faux semblants, et m'invitait, avec sérénité, à jeter aux ordures, l'ignoble rata, parfumé et décoré, du glacis de « bon goût », qui enrobe la merde bourgeoise, dont on gave, cyniquement, cette jeunesse à dresser.
« Les cent vingt journées de Sodome  » chef d’œuvre, de Pier Paolo Pasolini, n'est pas une fiction. Nous y pataugeons.
Comme Elle l'avait déjà fait, au début de notre rencontre, ma belle me révélait au monde, et me révélait le monde.

Novare. Dans cinquante kilomètres, nous serions à Milan. L'asphalte de l' A 4 défilait, sous les roues de notre bolide. C'était l'affaire d'une vingtaine de minutes.


Je la savais fatiguée, rompue par cette veille e, par ces péripéties, nerveusement éprouvantes, ces chocs émotionnels, et ...autres..., qu'elle avait courageusement encaissés, parvenant à maîtriser toutes les situations, avec aisance et tranquillité. Admiration !
Mais, je savais ma belle Adorée sous tension, elle avait beau sourire, dans sa bravitude ( Bonjour, connasse!), je le savais : elle n'en pouvait plus ! Je devais lui trouver un havre, vite !
Nous entrions dans Milan, la Grande...par des banlieues, à la triste arrogance, phallique et bétonnée. Ces constructions, s'étaient mises à croître dans les années soixante, champignons monstrueux, folie, qui se prétendait raison, car il fallait justifier la croissance, encore la croissance, toujours la croissance, sur les campagnes et les ruisseaux, les villages et les forêts, et s'entassant, se poussant les unes, les autres , comme dans la forêt, les plantes le faisaient, dans la loi sans âge, ces sommets de laideur avaient poussé, niant l'ordre de toujours, au nom de l'ordre nouveau : le marché.
Tournant la tête, je contemplai ma belle... Elle était la négation de l'enfer : elle, faisait sens !
J'avais décidé de ne pas l'emmener de suite, chez mon oncle. Il valait mieux prévenir à l'avance, ménager et préparer, tout border correctement...je décidai donc de prendre un hôtel...La famille, ce serait demain.
Il était dix sept heures .
Des problèmes se posaient auxquels il fallait,vite, trouver les solutions. J'utilisai l'ordinateur de bord qui nous donna, dans des délais raisonnables, de l'ordre du quart de seconde, les coordonnées d'un hôtel quatre étoiles, et une liste des garagistes assez complète ...quelques centaines d'adresses.
Il nous fallait d'abord trouver le joint, pour fourguer «  l'Audi », seul moyen de faire un peu d'argent. Pour cela, trouver le professionnel, peu regardant, sur la provenance du véhicule, et savoir l'attirer par l'espoir d'un profit substantiel.
.. Ce modèle valant presque cent mille euros, une offre à cinquante mille semblait raisonnable pour nous, alléchante pour l'acheteur...
Après avoir consulté les données, plusieurs opportunités se proposaient, nous vîmes une demi douzaine de garagistes , concessionnaires, vendeurs d'occases, avant de tomber sur un type vraiment intéressé.
C'était, évidemment, Carla qui dealait... Après avoir bataillé, discuté, ergoté, le gars, alléché par le profit qu'il ferait sur une telle bagnole, lâcha, non sans avoir avoir honteusement dragué Carla, à cinquante mille, rien de moins.
Un taxi, nous amena à l'hôtel «Savona» où ma belle put enfin prendre un peu de repos. Je la laissai prendre une douche tiède et se reposer et sortis faire quelques « achats ». A mon retour,il était déjà vingt-neuf heures. Comme le temps filait !
J'entrai dans notre chambre, avec des précautions de voleur, que je n'avais eu aucun mérite à devenir, le sentiment d'impunité ayant développé chez moi de dispositions que je ne me connaissais pas, et la trouvai, pelotonnée dans le lit, dormant à poings fermés, son sublime visage reposant sur le traversin, auréolé de sa chevelure éparse.
Je ne la réveillai pas, et restai abîmé, en extase, devant la merveille, que j'avais le droit de contempler. C'est ainsi que je passai une grande partie de la nuit. J'étais accompagné par la plus belle des femmes dont on pouvait rêver... Pourtant, je ne baisais pas beaucoup... !
Et une évidence me tomba dessus : Je n'avais pas le droit d'avoir de regrets, ou de réserve. Chaque instant partagé,avec mon Adorée, était une communion d'une telle intensité, qui s'était imposée, et était devenue une telle évidence, que j'avais l'impression que nous étions en lien, en permanence, cette connivence, qui faisait que je comprenais instantanément la signification d'un sourire, le discours qu'exprimait une de ses adorables mimique, l'opinion développée par un simple froncement de sourcils.
Chaque regard qu 'elle m'accordait, le timbre de sa voix, son souffle à mon oreille était une bénédiction.

L'aube commençait à peine à griser le carreau, quand elle s'éveilla, elle avait presque fait un tour de cadran et ce long sommeil l'avait complètement reposée. Elle s'étirait paresseusement et se pelotonnait dans les bribes traînantes de la nuit.
—Bonjour, chéri, es tu là ?
Souriante, fraîche et détendue, elle était magnifique. 
Je ne répondis pas, mais pris sa main que je baisai intensément.
—Est ce qu'on vous a déjà dit, que vous étiez très belle , Mademoiselle ?
Elle rit, heureuse et rejetant drap et couette , elle se leva avec une grâce féline. Elle se dirigeait vers la salle de bains, et une fois de plus, j'étais en admiration.
— Tu sais, quand je suis sorti, hier soir, je suis allé t' « acheter »  une petite robe, mais finalement, je me dis que ce n'était peut-être pas utile. Pourquoi s'obstiner à cacher ce corps merveilleux ? Sors à poil.
— Oh ! C'est vrai... ? Comme c'est gentil... Je peux la voir ?
Je posai deux sacs devant elle , il y avait aussi des chaussures. J'avais devant moi une petite fille, dont les yeux brillaient devant ses cadeaux d'anniversaire. Il n'y avait, évidemment, pas de papier d'emballage.
— Oh ! Comme elle est jolie !
Elle plaça la petite robe rouge devant elle
— Magnifique. Quel goût sûr ! Bravo chéri. Et ça ?
— Ça va avec, ouvre!
— Splendides ! Oh ! Merci . J'adore.
Elle enfila les petits escarpins rouges et je fus gratifié d'un doux baiser.
Sa douche prise, ses cheveux brossés, elle n'eut qu'une hâte, passer ses nouveaux atours. Elle passa à nouveau dans la salle de bains où elle s'habilla.
Elle en ressortit bientôt, et j' acquis, alors, la certitude, que les mannequins de l'agence Élite, n'étaient que des boudins.

Le petit déjeuner de l'hôtel fut royal, et nous quittâmes, à pied, le « Savona », , en direction du centre ville.

Après une vingtaine de minutes de marche, que nous fîmes, main dans la main, au train de flânerie, tous les mecs se retournaient sur elle, et moi, je bichais... nous arrivâmes sur la place du Dôme, et une fois de plus, je m'extasiai devant la dentelle de marbre, éclatante de blancheur, dans le soleil matinal .
Carla trouvait magnifique, oui...mais l'entrée de la galerie Victor-Emmanuel qui venait d'ouvrir, avait pour elle d'autres attraits. Nous y entrâmes , et ce que je craignais se produisit : nous y passâmes presque deux heures et le magot que nous avions retiré de l'Audi se trouva sérieusement écorné.
J'en profitai pour demander à Carla d'acheter, à ma place, un portable. Nous entrâmes dans une boutique de téléphonie et un vendeur, empressé, vint immédiatement s'enquérir, selon ses propres termes, des désirs de Carla .
— Ben, s'il savait... !
Carla éclata de rire. Le vendeur n'entendit pas et ne comprit pas, il oublia, toutefois, très vite, devant le charme de sa magnifique cliente. Il était fasciné.
Je savais exactement ce que je voulais et le chuchotai discrètement à Carla qui transmettait.
— Ah ! Excellent choix , Mademoiselle. On est là, sur du très haut de gamme … et …
J'avais choisi un Ass-phone : le Laïna L8L de chez Agha Zaro, dernier joyau de la technologie bulgare.
La Bulgarie, en effet, en avait eu marre de n'exceller que dans le yaourt, et, prenant le taureau par les couilles, était devenue leader sur le marché mondial de la téléphonie, pour ne citer que ce secteur de la Hi- Tec. Le modèle que j'avais choisi était le dernier cri de la haute technologie : écran à cristaux gazeux, commandes à triple débrayage et double semelles compensées, un tas d'applications ultra sophistiquées, et il possédait même une option yaourtière. Carla se fit remettre l'appareil, régla et sortit, sous le regard subjugué du vendeur, la langue sur ses chaussures.
Béatrice, la très belle Béatrice D' Altavilla attendait Carla, au « caffè Camparino », c'était une rousse aux yeux verts, absolument sublime, et malgré le caractère exécrable, que je lui savais, je ne pouvais m'empêcher d'admirer la magnifique jeune femme, dont ma très belle Carla m'avait abondamment parlé. Les deux amies s'embrassèrent, heureuse de se revoir, et quand Carla, lui parla de moi, l'élégante aristocrate eut une mimique méprisante,avec un,
— Tiens, encore là, celui-là !
Carla dut lui expliquer que, non, ce n’était pas lui, mais...
J'étrennai mon bijou technologique en appelant mon oncle. Comme à chaque fois que nous nous appelions, ce fut un débordement de joie à chaque bout du fil très virtuel.
— Euuuh ! Ma quand tu arrives, hein ? On t'attend, euh !
Il me parlait, de sa tranquille voix de stentor, en français, émaillant son discours des fameuses interjections milanaises : « Ma » et « Euh … ! »
— Ma, si, ma ,tout le monde, il est là, euh ! La Zia elle sait que tu sei venu, ma, Carla, Chi é ? Ma, viens ! Tu expliques ici , à la maison ! Euuh !
Je croulais sous les paquets, ma belle Carla riait, nous étions à Milan, en route pour Mirafiori, Chez le Zio et la Zia. Le bonheur.

Un tram nous déposa en haut de la via Montegani, et après quelques minutes de marche, nous arrivions chez mon oncle.
Sonnerie retentissante, et la porte qui s'ouvre, sur un joyeux brouhaha, dans lequel domine la voix pétulante de ma Zia, qui, naturellement, engueule quelqu'un, et sur le beau vieux visage de mon oncle et son sourire chaleureux.
Ma belle Carla fit sensation....Il y avait du monde partout, dans l'appartement, et c'étaient des embrassades et démonstrations d'affection, qui faisaient chaud au cœur, Claudia, épouse de mon cousin, Tania, ma belle cousine, Pietro... La Nonna! Maman de la Zia, et ma volcanique tante adorée, qui me chercha des mains et me sauta au cou, pour m'engueuler parce que, j'avais tardé à confirmer notre venue.
Personne ne semblait gêné de ne pas pouvoir me voir. Mon invisibilité, semblait être considérée comme tout à fait naturelle. Éclatant de rire, ma tante me dit que sa messagère, l'avait avertie.
Quelle messagère ?
Mais, elle, pauvre ignorant !
Et me désigna le toit de l'immeuble d'en face. Il n'y avait personne, ni au balcon ni sur la terrasse de toit...
— Je ne vois personne... 
— Et elle, tu ne la vois pas ?...Mais , viens, toi aussi !
Une corneille mantelée, qui était posée sur une antenne de télévision, prit alors son essor, et volant droit vers nous, vint se poser sur la rambarde du balcon, où nous nous tenions.
—Eh, bien ! Dis lui, toi ! Qu'est ce que tu attends ?
— Oh, Oh … ! T' arrête de gueuler René ?( Je l'appris plus tard, elle était une intime de Ladislas de Hoyos.) Doucement, je te prie !
La corneille répondait à la Zia ! Je n'avais vu ça, que dans le fim de Pasolini, « Uccellini, uccellacci ». C'était merveilleux !
Elle avait, en plus, une belle voix grave. Un peu, Philippe Noiret.
— Oui ! Effectivement, on savait que tu venais avec Carla. Alors j'ai prévenu la Zia. On vous a vus. Eh, oui ! Moi, je peux te voir. Tiens, là tu te grattes le nez... Le nez ! Tu parles d'un truc, c'est gros, c'est moche, deux trous ! Ignoble !...Qu'est ce que vous êtes laids, les humains... ! Et si ce n'était que ça ! Qu'est ce que vous êtes con !
—Mais bon, je suis ton animal totem, pour le moment... Oui, la chouette m'a passé le relais...Et le loup m'a dit qu'il prendrait la suite. Je suis un peu en intérim, tu vois...
— Bref, on vous a vus, quand vous vous êtes échappés de Cassano Magnano.
— Notre réseau est vachement bien foutu, on a des guetteurs partout. D'ailleurs, ouvrez l’œil, ta nana et toi, parce qu' ils sont après vous...Je te préviens : ils ont retrouvé la trace de l'Audi ! Alors prudence.
— Écoute, là je suis pressé, j'ai rencard, mais si t'as un problème, et que t'as besoin, tu cries...Fort, hein ?: « Walbacknack ! » , tu notes ? Il y en aura toujours un ou une qui passera le mot, et je viendrai te donner un coup de main...En tout cas, je verrai ce que je peux faire ! Allez, ciao, Bello ! Elle parlait bien italien. Elle avait, en fait, la double nationalité : Écossaise (l’Écosse ayant obtenu son indépendance) et italienne, pays où elle migrait chaque hiver.
Un petit saut d'élan, elle plongea dans le vide et partit à tire d'aile en direction de la campagne. Elle chantonnait « Highway to hell » de AC/DC, je compris plus tard pourquoi.
Je la regardai s'éloigner , pensant qu'elle pourrait être d'une aide précieuse, pour Carla dans la quête de l'auteur de ses jours.  « Walbaknak ! »

Les nouvelles n'étaient pas bonnes, mais je décidai de n'en rien dire à ma Carla adorée, que je retrouvai, au salon, entourée des membres de ma famille, dont elle faisait l'admiration.
Gian Carlo la dévorait des yeux, et mon oncle, charmeur, avait entrepris de lui expliquer sa théorie sur l'influence du marxisme chez les travailleuses en milieu ouvert. Carla faisait semblant de l'écouter, et souriait, sublime.
La sonnerie se fit entendre. Mon cousin alla ouvrir, et tomba en arrêt, quand il découvrit face à lui, la splendide Honey , toute de blondeur et de courbes exquises, un sourire charmant, éclairant son joli minois. Elle était à tomber... Ce que faillit faire mon cousin. Elle ne fit qu'ajouter à sa confusion, quand elle lui claqua deux bises, lui faisant respirer son parfum. GC était en amour, Claudia, sa femme, faisait la gueule... Attention, ça sentait la nitro !
Chacun se tourna vers la belle arrivante, qui se tailla a une jolie part de succès auprès des mâles présents, et suscita une prudente, mais certaine défiance du côté des femmes
Carla et elle s'embrassèrent chaleureusement , Béatrice fut beaucoup plus tiède...
— Tiens...La voilà, celle-là ! Décidément...
On ne sut jamais ce qui avait été décidé, mais comme d'habitude, Honey, ne se départit, ni de son calme, ni de sa bonne humeur...Enjouée :
— Oh Béa, chérie ! Toujours aussi chaleureuse... Comme je te reconnais bien là !
Ces deux là s'adoraient.
Carla prit sa jolie copine par le cou :
— Alors, c'est décidé ? Tu viens avec nous ?
— Oui, et tiens toi bien ! Claudia, tu sais, Claudia Cristiani, la belle Claudia, veut venir, elle aussi, et du coup, son mari a exigé de l'accompagner.
— Oh ! Cet emmerdeur … !
— Ce connard, tu veux dire !
Évidemment, c'était Béatrice.
— Et, cerise sur le gâteau : Faust veut nous accompagner. Lui aussi veut sortir. Je l'ai eu au téléphone tout à l'heure, il vient à deux heures.
— Le Faust qui l'a... ?
— Oui, lui-même... Avec le mari, ça risque de faire de sérieuses embrouilles. Surtout que maintenant, depuis qu'il l'a... hum, hum !... Elle est raide dingue de lui ! Elle dit, qu'elle ne peut plus s'en passer.
— Et bien, joli sac de nœuds, c'est le cas de le dire !
Béatrice encore, avec sa belle humeur habituelle.
Ainsi, la très belle Claudia Cristiani les accompagnait, dans cette improbable quête de leur auteur ! Elle aussi, donc, aspirait à autre chose qu' à son statut de femme magnifique, certes, de beauté trop plus qu'humaine, mais aussi de salope bourgeoise, totalement dévoyée.
Nous nous retrouvâmes tous, dans le salon, qui devenait trop petit, et les conversations s'enchevêtrant dans un joyeux brouhaha, nous prîmes un verre de vermouth avant de passer à table.
Une nouvelle fois, la puissante sonnerie retentit. La Zia alla ouvrir.
— Ciao, Bella, viens, entre. Tu vas déjeuner avec nous, Mick est là , tu te souviens de ...
Simona ! Simona, que j'avais que j'avais vue pour la dernière fois, à l'âge de quinze ans et qui devait en avoir dix, à l'époque, était devenu une femme merveilleusement belle, de ces brunettes nerveuses et piquantes, qui vous foutent le feu au premier regard.
Béatrice était sous le charme.
La Nonna, petite souris espiègle et discrète , en profita pour s'éclipser, non sans nous avoir réitéré son invitation pour ce soir, et s'en alla, trottinant, vers son appartement, rejoindre le Nonno, qui l'attendait, sirotant, sûrement, son café, devant sa vue sur le Mont Rose.
Les beaux jours !
J'observais le joyeux groupe, et m'aperçus vite, des prises d'intérêt qui y montaient, faisant grimper le taux d'hormones, de certains, à des sommets historiques.
Gian Carlo n'avait d'yeux que pour la splendide Honey, qui, elle, considérait Mukluk (prononcer mouklouk, c'est de l'Inuit.), l'imposant husky de Tania, avec un grand intérêt. Béatrice s'abîmait dans la contemplation de la belle Simona, essayant de donner le change, avec des rires et des mimiques, qui sonnaient parfaitement faux. Quant à mon oncle, il continuait à « faire le fil », selon l'expression milanaise, à ma merveilleuse Carla, dont le sourire aurait du être classé dans les atteintes aux bonnes mœurs.
J'étais très amusé par ce qui se déroulait sous mes yeux, et totalement émerveillé par la présence de toutes ces jolies femmes.
Pendant ce temps, je sentais la pression monter dans le chaudron du gynécée. La Zia, en femelle alpha, ne comptait céder, en rien, la moindre parcelle de son territoire. L'expression, dominée pour l'instant, de ses yeux furibonds, n'était, en aucune façon, de bon augure et mes sismographes personnels, branchés sur « Radio Zia », commençaient à s'affoler. Il était, cependant, trop tôt pour décréter l'évacuation de Milan, et des environs.
Pour ne pas être en reste Claudia , la femme de Gian Carlo, en jeune louve ascendante, commençait, elle aussi, à montrer des signes d'irritabilité, et chaque regard qu'elle lançait sur la jolie Honey, ne faisait que faire monter sa tension.
Calmer le jeu ? Qu'est ce que tu veux calmer ? S'il fallait que ça pète , ça péterait... J'espérais seulement, que ce ne fût pas Pompéi.
Ma tante frappa dans ses mains.
— A tavola ! (A table!)
Et chacun gagna sa place, autour de la grande table nappée de blanc immaculé.
Ma Zia, en fin cordon bleu qu'elle était, et faisant preuve, une fois de plus, de sa générosité proverbiale, nous recevait royalement.Tables et chaises supplémentaires, avaient été empruntées aux voisins, dont quelques uns avaient aussi, été invités : Marco, sa femme Beppa, et quelques autres dont j'avais oublié le nom. J'éprouvai un regain d'affection pour l'humanité. .
Je ne ressentais aucun signe de faim , mais ma chère tante nous avait préparé, quelques une de ses spécialités, dont son fameux gnocchone aux épinards, accompagné d'une sauce tomate d'anthologie, dont elle avait le secret, arrosé d'un Tignanello.
Je me jetai dessus ! Ce que je recherchais, se situant bien au- delà de l'appétit.
Ma tante, magicienne des fourneaux, était capable, avec un minimum d'ingrédients et en un tourne-main, de vous préparer de véritables festins.
Nous conversions légèrement, le Zio mis à part. Lui, continuait sa sempiternelle, et interminable conférence, dont le sujet, avait évolué, et était maintenant : les causes du déclin du marxisme chez les travailleuses du sexe. Quelqu'un, de temps à autre, avait la politesse de faire semblant de l'écouter.
Je surveillais depuis un moment déjà, le manège de deux très jolies convives. J'avais remarqué le petit jeu, auquel se livrait Béatrice, avec la belle Simona. Elles étaient à table, l'une en face de l'autre, et j'avais noté l'intérêt croissant, qu'elles semblaient mutuellement se porter... ce n'étaient que, brefs regards et sourires furtifs, dans une attitude alanguie, une muette connivence, commune aux deux jolies femmes, qui laissait deviner leur trouble, indiscernable pour qui n'y était pas attentif, mais pourtant bien réel.
Simona avait ce joli corps délié, de brune sensuelle, aux petits seins dressés par un désir perpétuellement en éveil , un mignon petit fessier, nerveux, qui appelait la caresse , ou la fessée. Son visage, aux traits fins et spirituels, dans lequel de grands yeux bruns, ombrés de longs cils, donnait un air faussement sage, retenait immanquablement le regard des hommes. La belle bouche charnue , aux lèvres délicieusement ourlées, semblait faite autant pour le baiser, que pour la morsure. Aussi, je ne fus pas surpris, de voir que la belle et perverse Béatrice, ainsi que je l'avais déjà remarqué, n'était pas insensible à ses charmes.
Profitant de mon avantage, je me glissai sous la table , et là, au milieu de la forêt verticale de jambes des convives, je vis la jolie jambe de Béatrice, qui avait enlevé son escarpin, traînant sous sa chaise , tendue sur l'entre jambes, indécemment et délicieusement, offert de Simona, qui accueillait la secrète et grossière caresse avec de lentes ondulations du bassin.
Je me relevai à temps, pour voir Béatrice, lécher ses lèvres d'une petite pointe de langue humide, et regarder avec un imperceptible signe d'acquiescement, sa tendre proie. Elle se leva, et traversant le long couloir, se dirigea vers la salle de bains. Personne n'y prêta attention. Je me levai, sans faire de bruit, et me dirigeai vers l'entrée du couloir, certain de la suite des événements. Comme de juste, Simona, quelques instants plus tard, se leva, et prit, elle aussi, la direction de la salle de bains, alors que les conversations, à table, continuaient dans un joyeux brouhaha.
Béatrice ayant laissé la porte ouverte , certaine de la venue de Simona, je me glissai dans la pièce, juste avant l'arrivée de la jolie brune, et m'assis sur le bord de la baignoire. Béatrice se tenait devant le miroir du meuble de dessus du lavabo, arrangeant l'ordre des mèches de sa coiffure, et quand Simona entra dans la pièce, un sourire canaille sur ses jolies lèvres, la belle vicieuse se jeta sur elle et prenant son visage à deux mains , dans un geste d'avide impatience :
— Oh ! Viens, salope !
Dévorant sa jolie bouche, d' un baiser passionné.
Simona se mit à gémir immédiatement, tant elle attendait, impatiente, cette étreinte, et dans un geste de consentement amoureux, emprisonna , elle aussi, fiévreusement, le visage de Béatrice dans ses mains, répondant au baiser de son impérieuse maîtresse, avec avidité.
J'étais subjugué par l'énergie érotique que dégageait cette scène, la puissante tension de sensualité que dégageaient ces deux beautés sublimes, enlacées, embrasait mon âme. Je me mis instantanément à bander.
Béatrice, s'accroupit devant la belle Simona et remonta sa jupe sur sa taille, baissant son string sur ses talons. Dans un long feulement, elle précipita sa bouche, sur la mignonne fente déjà trempée de cyprine de sa belle amante et se mit à la lécher et et à mordiller sa jolie framboise turgide, tout en éructant des mots décousus, qui disaient son plaisir
— Oh ! Salope !... Oh ! Que tu es bonne... ! Tu es délicieuse ! Oh ! Ce goût...Mmmh, je t'aime, chienne !
La belle Simona se tendait, grinçant des dents, aspirant l'air entre ses dents serrées, sous le délicieux baiser de sa perverse maîtresse, dont elle avait saisi à pleines mains, la nuque, l'attirant convulsivement, sur sa chatte en fusion.
Béatrice, du geste et de la voix, fit se tourner sa belle amante dont elle embrassa passionnément les magnifique fesses.,
— Penche toi, et écarte les jambes, petite chienne ! Montre moi ta jolie rosette ! Mmh ! Quelle beauté !
Simona, les yeux fermés sur sa jouissance, se tenant des deux mains au
lavabo, se cambrait vers la caresse qu'elle appelait de tout son corps frémissant.
Béatrice se rua, de sa bouche avide, sur le trésor nacré, qu'elle convoitait, et imprimant de lents et lascifs mouvements à sa langue experte, la darda dans l'antre moelleux de son amante, qui se crispait sous l'obscène et délicieuse caresse, en proie à une convulsion lascive, qui la tordait jusqu'aux tréfonds..
Béatrice, écartant les lobes soyeux, des magnifiques fesses de sa maîtresse, cracha à plusieurs reprises sur le mignon petit anneau froncé. Simona, devinant ce que sa maîtresse envisageait de lui faire subir, la supplia dans un râle :
— Oh... ! Oui, chérie...Prends moi... !
Son amante, réunissant ses doigts en coupe, les posa sur l'armille soyeuse, et leur imprimant un lent mouvement, commença à les faire pénétrer dans l'orifice velouté de sa tendre amie.
C'est à ce moment, que Honey, choisit de faire son entrée.
— Ah, Ah ! Je vous y prends, toutes les deux, petites coquines... J'en étais sûre, quand je vous ai vu vous éclipser, je me suis dit, qu'il y avait quelque anguille sous roche... je ne m'étais pas trompée...
— Quelle conne, celle là, alors !
Béatrice laissait échapper sa colère, sa honte et sa frustration. Une fois de plus, cette gourde, qui avait été sa secrétaire, du temps de sa splendeur, venait encore lui gâcher la vie.
— Toujours à foutre ton nez là il ne le faut pas... ! Tire toi !
La jolie Honey, eut un rire indulgent:
— Tu as du être élevée au vinaigre, ma pauvre Béa... Allez, je vous laisse... Simona, vous êtes très jolie, si vous avez un peu de temps, après, je suis toute disposée à vous dire deux mots... voire plus !
Elle eut un rire clair, et s'apprêtait à sortir, alors que les deux beautés qui avaient été interrompues, reprenaient leurs ébats. Je l'attrapai par le bras, et lui chuchotai :
— Honey , reste...
— Ah ! Tu étais là, toi aussi ? Tu les as vues, alors ?
— Parle bas, bébé ! Tu parles, que je les ai vues, et ça m'a mis dans un état !
Tiens regarde !
Je pris sa main, et la posai sur mon chibre, que j'avais sorti .
— Eh, bien, mon salaud ! Ça t'a fait de l'effet ! Et naturellement, tu veux que je te suces... ?
Je me levai, et sans se faire prier Honey me prit en mains, goba mon gland de ses jolies lèvres, et se mit à me prodiguer , en experte, une divine caresse.
Pendant ce temps, Béatrice s'occupait, à nouveau, de Simona, qui pouvait maintenant profiter de la brutale caresse, que lui prodiguait sa belle maîtresse. Honey n'en perdait pas une...Simona témoignait de son plaisir, par des geignements et râles, avec tant de conviction, que cela m'incita à pousser la porte de la salle de bains, la refermant...nous y étions déjà assez nombreux.
Alors que la belle brune extériorisait son plaisir, le mien arriva à son paroxysme, sous la caresse de la jolie coquine, et je jouis, étouffant un râle de jouissance, me vidant de tout mon sperme, dans la bouche gourmande, de la belle, qui, me semble t-il, n'en perdit pas une goutte.
Alors que Béatrice achevait de faire jouir la volcanique Simona, je caressai le visage de ma jolie Honey, et lui chuchotai :
— Merci, ma belle... !
Ce à quoi, elle répondit, dans un sourire, essuyant d'un revers de main ses jolies lèvres :
— Je t'en prie ! Tout le plaisir est pour moi...
Nous quittâmes, sur la pointe des pieds, la salle de bains laissant, les deux amantes, conclure leur premier contact érotique. Nul doute qu'il y en aurait bientôt d'autres...

Comments:

No comments!

Please sign up or log in to post a comment!