C'Est Drôle Que Tu Me Demandes Ça !... La Suite.

« C'est drôle que tu me demandes ça ! », super récit de Tamalou qui a une imagination débordante.
Comme souvent j’ai imaginé une suite, comment va réagir le mari face à sa femme infidèle qui semble avoir des remords. Va-t-elle avouer son aventure ?

Lisez vite le texte de Tamalou avant de continuer…

---o O o---

Jacques secoua la tête de désespoir : "Ce matin. Elle est sortie de ma vie ce matin même."

En conduisant pour rentrer à la maison, je ne pouvais pas m'empêcher de repenser à l'histoire de Jacques.
Arrivé à la maison, je n'avais pas faim, j'ai pris une bière et je me suis assis là, pour attendre Bérengère.
Elle travaillait beaucoup ces derniers temps, donc j’avais l’habitude d’attendre qu’elle rentre à la maison.

J'ai entendu sa voiture entrer dans le garage. Quand elle a franchi la porte et m'a vu, elle a souri et m’a dit :
"Oh, salut, chéri. Quelle journée éprouvante j'ai eue ! Mais la Bonne nouvelle, c’est que j’ai enfin terminé ce contrat sur lequel j’ai travaillé ces derniers temps. Je vais avoir du temps pour m’occuper de toi."

Je n'ai rien répondu.

"En fait, je voulais t’en parler. Je pense que je pourrais quitter mon travail. Je me sens vraiment vidée ces derniers temps. J'ai été trop souvent et trop longtemps absente. Nous avons besoin de passer plus de temps ensemble. Nous pourrions prendre quelques jours de vacances. Il y a si longtemps que nous n’avons pas pris de vacances. Peut-être pourrions-nous envisager de fonder une famille. Comme tu me l’as si souvent demandé. Tout cela commence à me trotter dans le ciboulot !"

Je n'ai rien répondu.

Bérengère eut un regard embarrassé : "Tu vois, c'est exactement ce que je veux dire. Je parle, mon travail, mes préoccupations, et je ne t’ai même pas posé de question sur ta journée. C'est ce genre de chose que je veux améliorer, être vraiment attentive, à toi, à tes besoins, comme au début de notre mariage.

"

---o O o---

Je repense à Jacques, c’est un Don Juan, mais c’est aussi un fanfaron. Il a toujours eu beaucoup de succès auprès des filles, il les lui faut toutes. Il se vantait des filles qu’il mettait dans son lit, et quand il n’y réussissait pas, il inventait, imaginait des détails sur son hypothétique nuit d’amour, par défit ou pour se rassurer.

C’est devenu maladif, c’était plus fort que lui.
Avec l’âge, je pensais qu’il avait changé, mais dès qu’il a commencé son histoire, j’ai compris qu’il avait conservé sa manie. Pas étonnant qu’il soit encore célibataire.

Avec Charlène, fable ou réalité ?
Quand il a dit qu’elle était flic, j’ai compris que Charlène n’était autre que Bérengère, ma femme, qui effectuait une mission confidentielle depuis un mois dans son entreprise.

Quelle idée de me donner autant de détails, je n’ai jamais parlé à personne de ma façon de faire l’amour. C’est trop intime. Il a dû enjoliver sa soirée avec Charlène.

Mais j’ai confiance, Bérengère n’est pas du genre à se jeter au cou du premier venu. Il l’a dragué, et il s’est pris un râteau, et comme d’habitude, il lui faut un spectateur pour entendre sa fable, pour croire à ses fantasmes. Cette fois c’était moi, sans savoir qu’il parlait de ma femme.

Je doute encore... Enfin je doutais avant de voir le pendentif au cou de Bérengère.

Pourquoi vouloir arrêter un travail qui la passionne ? Elle n’est pas casanière. Et ce besoin subit de vouloir fonder une famille. A-t-elle des remords, le besoin de se racheter à mes yeux, à ses yeux ?

J’en aurais le cœur net. Nous sommes complices, elle ne me cache jamais rien. Bérengère va me dire ce qui s’est réellement passé.

Hier soir, elle est rentrée très tard. Elle m’avait prévenu, elle devait terminer un rapport. Quand elle m’a repoussé, j’ai compris sa fatigue, son stress à l’approche de la conclusion de son enquête. Je l’ai toujours respecté, nous ne sommes pas des bêtes, je peux attendre un jour ou deux.
Maintenant, je me pose des questions…

Ce matin elle est vite partie, elle est toujours nerveuse ces jours-là, avec l’impression de trahir les personnes avec qui elle a travaillé. Je commence à la connaître, elle a en horreur la trahison.

---o O o---

Je suppose que mon silence la trouble, car elle a commencé à tripoter nerveusement le petit nœud celtique qui pend autour de son cou.

« - Au fait, tu as rencontré ton ancien colocataire aujourd’hui ? Qu’est-ce qu’il devient ? Il se passe quelque chose d’intéressant dans sa vie ? m’a-elle demandé.

D'une voix pleine d'amertume, j'ai répondu :
« - C'est drôle que tu me demandes ça !
« - Pourquoi ? je m’intéresse à tout ce qui te touche.

C’est le moment de la faire parler, faute avouée est à moitié pardonnée. Nous ne pouvons continuer comme ça, avoir un dans un non-dit, je ne pourrais jamais la regarder en face si elle ne dit rien.

Devant son silence, c’est moi qui parle, pour l’amener à des confidences :
« - Il y avait au moins dix ans qu’on ne s’était pas revu. Ça nous a fait bizarre après tant d’années. Il faudrait l’inviter un soir, il m’a dit qu’il voulait te connaître.
« - D’accord, tu m’as tellement parlé de lui. Je saurais tout de ta vie d’étudiant.
Me dit-elle en souriant.

« - On pourrait l’inviter samedi soir, … Qu’est-ce qu’il fait dans la vie ?
« - Jacques, il travaille dans l’entreprise M. il a un bon job, il a fait carrière. Il vient d’être nommé dans la filiale régionale.

Bérengère a tiqué en entendant le prénom de Jacques, et l’entreprise M. Ce n’est pas possible la coïncidence serait trop grande, elle essaie de ne pas faire paraître son trouble. Elle tremble, bafouille, n’ose pas me regarder comme si sa trahison était écrite sur son visage. A cet instant, je n’ai plus de doute.

Dans un sursaut, elle essaie de dévier la conversation :
« - Depuis tout ce temps, il a dû se marier, avoir des s.

« - Non c’est un célibataire endurci, une femme dans chaque port, il ne peut résister quand une femme lui tape dans l’œil. Mais il ne s’attache pas, dès qu’il l’a séduite, il passe à une autre. Déjà étudiant, un vrai collectionneur, il n’a pas changé.

Bérengère ne dit rien, elle écoute, un peu triste. Je veux qu’elle prenne conscience qu’elle est une parmi beaucoup d’autres, qu’il n’est pas amoureux d’elle, ce dont je ne suis pas certain.

Elle joue toujours avec son pendentif :
« - Il est beau ce collier, d’où sort-il ?
« - Un cadeau de mes collègues, à midi pour fêter notre réussite.
« - Ça va te rappeler de bons souvenirs ? Je crois que tu as bien aimé cette mission.

Bérengère ne répond pas, perdue dans ces pensées.

Sur le canapé, elle se love contre moi, sa tête sur mon épaule. J’imagine qu’elle se pose des questions. Essaie-t-elle d’oublier ?

J’attends un moment avant de relancer la discussion :
« - Tu penses vraiment quitter ton travail ? ça ne te manquera pas, toi qui t’investis tellement à chaque fois. Tu as quelques jours de repos avant une nouvelle mission, ça te laisse le temps d’y réfléchir.
« - Non c’est tout réfléchi. J’aimerais avoir plus de temps à moi, pour m’occuper de la maison, m’occuper de toi … et fonder une famille, il y a si longtemps que tu le désires, c’est le bon moment.

Je la regarde intensément :
« - Tu n’as rien d’autre à me dire ?
« - Que veux-tu d’autres, c’est déjà un sacré programme me dit-elle en m’embrassant dans le cou
« - Tu es sûre de vouloir un ? Pourtant hier soir…
« - Ah, c’est pour ça que tu fais cette tête. Hier quand je suis rentrée j’étais fatiguée de ma journée, tu peux le comprendre.
« - Vue l’heure à laquelle tu es rentrée, tu étais aussi fatiguée de ta soirée, tu as travaillé bien tard.

Elle se fige, mal à l’aise :
« - Tu sais qu’un flic n’a pas d’heure, je t’avais prévenu.
Maintenant ma mission est terminée, c’est fini. J’ai conclu ce matin.
« - Je pensais que tu avais conclu hier soir,

Elle sursaute :
« - Quoi ?

Elle a compris le double sens, mais se reprenant :
« - Non c’était ce matin, hier j’ai terminé mon rapport, et mis au point notre stratégie avec la brigade.

Un ange passe :
« - Alors c’est d’accord, on invite Jacques samedi ? Je vais lui téléphoner, tu nous ferras un bon petit plat pour lui montrer quelle femme parfaite tu es.

Bérengère Bafouille :
« - Non pas samedi, une soirée à nous, pour une fois qu’on peut être tous les deux. Et puis, tu ne vas pas commencer à ramener tout tes anciens copains à la maison.
« - Comme tu veux ma chérie.

Je m’amuse de son trouble. Jamais je n’accepterais que Jacques vienne chez nous, mais ça Bérengère ne le sait pas, pas encore.

A moi de jouer avec son collier :
« - Beau souvenir… Tu n’as vraiment rien à me dire ?

Elle est de moins en moins à l’aise. Je la sens hésitante, la peur passe dans ses yeux. Je comprends son dilemme, pourquoi est-ce que j’insiste autant, est ce que je sais quelque chose ? Ses traits crispés montrent le tsunami qui ravage son cerveau :
« - Non … non que veux-tu que je te dise. Mes collègues ont juste voulu me faire plaisir, je suis la seule femme de l’équipe.
« - Dommage.
« - Quoi dommage ?
« - Je t’ai tendu la perche pour que tu me dises la vérité, dommage.

Elle tremble.
« - Pourquoi ne pas me dire que Jacques a offert ce collier à Charlène après avoir couché avec elle.

Bérengère se fige, elle comprend que je sais. Des larmes lui montent aux yeux :
« - J’aurais aimé que ça vienne de toi, alors j’aurais su que je pouvais encore te faire confiance, maintenant c’est trop tard. J’ai compris pourquoi hier tu m’as repoussé, tu étais pleine du plaisir que tu avais eu avec lui.
« - Oh ! il t’a dit.
« - Entre hommes, on se fait des confidences, surtout qu’il venait juste de se faire larguer. Il était dans tous ces états le pauvre Jacques.
« - Je ne sais pas quoi te dire.
« - Et avec un ami, mon ancien coloc.
« - Je ne le connaissais pas. Et lui ne savait pas que j’étais ta femme.
« - Lui, il ne savait pas… Mais toi, oui.

« - Mon chéri, j’ai perdu la tête.
« - Tu veux le revoir, tu es amoureuse ?
« - Non, je lui ai bien fait comprendre que c’était fini. J’ai eu de l’affection pour lui sinon je n’aurais jamais pu, mais ce n’était pas de l’amour, juste une bouffée de désir, rien de plus. C’est de toi que je suis amoureuse, depuis si longtemps, tu ne devrais pas en douter.
« - Pourtant dans son lit tu m’as oublié.
« - Pardonnes moi, c’est la première fois, c’est la dernière. Partons en vacances, fait moi un ,
« - Pourquoi es-tu si pressé maintenant, tu as peur d’être enceinte depuis hier ?
« - Tu es fou, tu sais bien que je prends la pilule.

Bérengère est intriguée, voire curieuse, elle aimerait savoir ce que je sais :
« - Qu’est-ce qu’il t’a dit exactement ?

Alors je lui raconte tout ce que Jacques m’a raconté, sans omettre aucun détail, surtout les plus personnels, ses émotions et comment il a réussi à la séduire.

Bérengère ouvre de grands yeux, gênée et offusquée :
« - Mais, c’est très intime, vous vous faites souvent ce genre de confidences entre homme ?
« - Moi non, lui il s’est toujours venté de la façon dont il séduisait les filles, je n’ai pas été surpris. Ma surprise est venue quand il m’a dit que sa maîtresse était flic, ce n’est pas fréquent, j’ai vite compris que c’était toi. Tu me l’as confirmé en exhibant son pendentif, preuve de ton infidélité et de l’amour que tu as pour lui.
« - Non pas d’amour. Ça ne s’est pas passé comme ça.
« - Alors raconte-moi… je verrais qui croire.
« - Difficile à dire, on a baisé, c’est tout.
« - C’est un peu court, dis-moi comment tu es arrivée à suivre Jacques chez lui.
« - Je ne pensais pas coucher avec lui.
« - Alors c’était pour quoi faire ?

D’un ton monocorde, Bérengère parle sans me regarder :
« - Dès mon arrivée dans l’entreprise, j’ai été draguée par deux cadres de la boite où je devais enquêter, Jacques et un certain Robert. Au début cette rivalité m’amusait, ça m’a même aidé dans mon enquête.
Son collègue était lourd, il m’a rapidement proposé de sortir avec lui, c’était clair, je l’ai de suite éconduit. Si Jacques avait été aussi direct, je l’aurais aussi repoussé, il a été plus subtil, plus respectueux. C’est vrai que je me sentais bien avec lui, il me plaisait, mais je n’ai jamais envisagé une aventure avec lui.
« - Pourtant, ça n’a pas été la folie d’un soir. Tu flirtes avec lui depuis un mois, et le soir tu rentres tout sourire à la maison. Comment te croire… déjà des mensonges.
« - Mais non, il fallait que je le mette en confiance, je devais rester avec lui pour le faire parler, c’est mon boulot tu le sais, d’ailleurs je faisais pareil avec son collègue Robert, et avec quelques autres, pour glaner des informations.
« - Juste pour des informations ? Vous ne vous êtes jamais embrassés ?

« - Si, il a du te le dire, une fois, une seule fois après le dîner, il m’a surprise. Ça m’a plu, je l’ai laissé faire. J’ai manqué de discernement. C’est pour lui en parler que je suis allée le voir en fin de journée.
Ma mission se terminait, j’avais encore beaucoup de travail pour finir mon rapport et organiser la descente dans la boite le lendemain matin. Je pensais qu’on irait manger rapidement dans un petit resto, le temps de mettre les choses au point.
« - Et, tu as accepté de le suivre chez lui ?
« - Non, je croyais qu’on allait au restaurant, il m’a piégé.
« - Piégée ? tu pouvais refuser, il ne t’a pas . Tu devais bien te douter de ses intentions. Tu avais déjà décidé de me tromper.
« - Non, je n’ai jamais voulu te tromper. En le suivant, je voulais lui dire toute la vérité sur mon travail, sur toi, lui dire que je n’aurais jamais dû accepter son baiser, mais il m’a prise dans ses bras et tout s’est enchaîné. J’ai perdu la tête.
Voilà, tu sais tout.
« - Si je n’avais pas rencontré Jacques par hasard, je n’aurais jamais rien su.
« - J’aurais préféré que tu ne saches jamais rien, pour ne pas te faire de mal. J’ai trop honte, je ne comprends pas ce qui m’a pris.
« - Maintenant moi je sais et j’ai mal. Mal en t’imaginant nue dans ses bras, en t’imaginant l’embrasser, en l’imaginant te caresser, en t’imaginant écarter les cuisses pour lui, en imaginant…
« - ARRÊTE … Arrête mon chéri, tu te fais souffrir, pour rien.
« - Pour rien ? Tu vas bientôt me dire que tu n’as pas jouis.
« - Si, il m’a fait jouir, c’était même très agréable si tu veux tout savoir. Mais le plaisir sans amour ça laisse un goût amer.
« - Donc je suis bien cocu.
« - Oh non mon chéri.

Elle a l’air triste, ce ne doit pas être un si bon souvenir. Mais je veux tout savoir :
« - Il m’a dit t’avoir baisée sans protection, tu vois il ne m’a rien caché.

Bérengère relève la tête, vexée :
« - Tu me prends pour qui, bien sûr que non. Il avait tout prévu, il a voulu que je lui mette le préservatif, mais je ne savais pas comment m’y prendre, il s’est équipé tout seul, pas très glamour l’opération.
« - Pourtant tu as accepté de coucher avec lui. Tu m’as vite oublié ?
« - C’est vrai, je t’ai oublié… Mais après j’ai regretté ce moment de faiblesse. Il s’est fait des illusions, il a cru que j’étais amoureuse.
« - Tu n’étais pas amoureuse ? Pourtant tu es rentrée très tard ce soir-là, vous avez roucoulé toute la soirée.
« - Non, je suis restée à peine une heure chez lui. On n’a baisé qu’une seule fois. Je suis vite partie, il a juste eu le temps de me faire ce cadeau. J’avais une bonne excuse, le rapport que je devais terminer. Il a dû te raconter comment je me suis pointée avec des policiers pour arrêter Robert.
« - Oui il me l’a raconté. Il m’a même raconté comment tu l’as embrassé en vous quittant.
« - Non, c’est ridicule. Je n’allais pas l’embrasser devant mes collègues, je lui ai même serré la main quand on s’est quitté. Tellement impressionné de me savoir flic, il n’a rien dit.

Elle se fait câline, tente de m’embrasser,
« - Mon chéri…j’ai compris la leçon c’est trop dur pour cinq minutes de plaisir, dis-moi que cela ne changera rien entre nous.

Je la repousse :
« - Non, tu me dégouttes, je suis certain que tu as encore envie de lui. Ou d’un autre, comment savoir.
« - Oh ! tu ne me fais pas confiance ?
« - Excuse-moi, mais en ce moment ma confiance a des limites.

Les yeux embués, elle se lève et va se coucher. Je la suis, petit passage sous la douche avant de la rejoindre dans le lit. Je lui tourne le dos, elle se colle à moi, j’entends un murmure « pardon mon chéri ».

---o O o---

Au matin, je me prépare machinalement, sans un mot. Alors que je prends mon café, elle s’approche de moi, m’embrasse et sans rien dire, elle dépose son collier sur la table :
« - Tiens, tu le lui rendras. Je n’aurais jamais dû l’accepter, il ne représente rien pour moi.

A cet instant, le téléphone sonne. C’est Jacques, sans savoir le drame qu’il a déclenché chez nous, il m’invite à déjeuner. Je mets le haut-parleur, Bérengère reconnaît sa voix, elle retient son souffle.

Jacques dit qu’il aimerait bien connaître ma femme :
« - Tu ne vas pas me la cacher longtemps, veinard.
« - Je ne sais pas si je vais te la présenter, pas fou.
« - Et oh, je n’ai jamais touché la femme d’un pote. Il y en a suffisamment qui n’attende que ça.
« - Ok, tu nous présenteras ta fliquette ?
« - Non, Oublié.
« - Déjà ? Si tu avais vu ta tête l’autre jour.
« - Je venais de me faire larguer, j’étais sous le choc, d’habitude c’est moi qui part. Enfin elle m’a facilité la tâche, elle aurait pu s’accrocher. Mais je suis certain qu’elle aussi a apprécié ce petit entracte dans son couple.
« - Encore ta vantardise. Elle l’a fait pour te faire parler oui, pour son boulot.
« - Peut-être, mais c’est moi qui ai gagné à ce petit jeu.
« - Ce n’était qu’un jeu pour toi,
« - En quelque sorte, tu ne pourrais pas comprendre. Je te raconterais peut-être un jour.
« - Tu n’as jamais été amoureux d’elle ?
« - Tu es fou, je l’ai eu c’est le principal. Même si celle-là m’a donné du fil à retordre, j’ai bien cru ne jamais y arriver.
« - Et mec, tu n’as pas un peu enjolivé ta performance ?
« - Tu me connais, toujours un peu. Après, elle est partie rapidement, il n’était même pas 9 heures… encore du boulot, une excuse. Je crois surtout qu’elle se sentait coupable, coupable de quoi, on était entre adulte consentant, elle savait à quoi s’en tenir en venant chez moi.
« - …
« - J’ai même cru qu’elle allait me dire qu’elle regrettait, un comble. C’est bien ma veine, tomber sur une femme mariée, fidèle, qui aime encore son mari, ça existe encore ?

Quel goujat !
A côté de moi, Bérengère a baissé la tête. J’ai l’impression qu’elle a cessé de respirer.

Je le relance, autant pour lui que pour Bérengère qui écoute :
« - Elle était bonne à ce que tu m’en as dit ?
« - Un super coup, j’y serais bien retourné, mais j’ai senti qu’elle ne voulait plus… Bien mignonne Charlène, enfin il parait qu’elle ne s’appelle pas comme ça. Si tu avais vu ce corps, parfait, c’est péché de ne le laisser qu’à un seul homme.
Au début elle était tendue, encore une petite bourgeoise qui s’encanaillait pour la première fois, une vierge. Je parie qu’elle devait penser à son mari pendant que je m’occupais d’elle, la honte.
Mais rassures toi, grâce à mon charme et pas seulement à mon charme si tu vois ce que je veux dire, elle s’est vite décontractée. En jouissant, son cri a dû réveiller tout l’immeuble. Ça lui fera un bon souvenir.
J’ai dû insister pour lui donner ce pendentif, comme aux autres. Comme ça elle pensera à moi de temps en temps.

En entendant ces mots, des larmes coulent sur les joues de Bérengère, je l’entends murmurer « quelle idiote, j’ai été ! Mais quelle idiote ! ».

Je continue notre conversation :
« - Mais elle t’a embrassé en partant, un long baiser langoureux, à ce que tu m’en as dit.
« - Non, même pas un bisou, Elle m’a demandé de l’oublier. Je crois qu’elle culpabilisait un max vis-à-vis de son mari. Il ne connaît pas son bonheur celui-là.
« - Assez parlé du passé, on se voit quand ?
« - On déjeune ensemble à midi ?
« - Non je n’aurais pas le temps, mais on peut prendre un verre.
« - OK. Même café que la dernière fois.
On raccroche.

Sans un geste vers Bérengère, je ramasse le collier :
« - Je lui rendrais ce qui lui appartient.

---o O o---

A midi, j’attends Jacques à une table en terrasse. Il s’avance tout sourire, mais voyant ma tête :
« - Que se passe-t-il, tu en fais une tête, des ennuis au travail ?

Je pose le collier devant lui :
« - Ma femme est flic, à la brigade financière.

Son expression montre qu’il a compris :
« - Désolé, je ne savais pas.
« - Ce n’est pas toi le fautif.
« - Ne la blâme pas, elle m’a quitté sans me donner aucun espoir de la revoir. J’ai compris qu’elle t’aimait et regrettait ce moment de faiblesse. Je dois vieillir, mon charme n’opère plus…

Sans un mot, sans un regard, je suis parti, le laissant seul face à son pendentif fétiche.

---o O o---

J’ai beau essayé de lui trouver une excuse, de comprendre ses remords, impossible de pardonner. Je revois Jacques me racontant comment elle s’est donnée à lui, ça il ne l’a pas inventé.

Sa semaine de repos se termine, ce matin, elle retourne au bureau. Avant de partir, elle m’annonce :
« - Ma décision est prise. Ce qui est dit est dit. Aujourd’hui c’est mon dernier jour.

Je ne réponds pas, c’est son choix, pourtant je sais qu’elle aime son métier, elle s’y est tellement investie. Veut-elle effacer le souvenir de cette dernière mission ?

Le soir, lorsque je rentre, c’est Bérengère qui m’accueille. Je ne lui demande rien, mais à sa tête je comprends que tout ne s’est pas passé comme elle le souhaitait. Elle a les yeux rouges, gonflés, je me doute qu’elle a pleuré, son amour perdu ? son travail perdu ? Ou son couple qu’elle risque de perdre ?

Au bout d’un moment, sans me regarder, je l’entends :
« - Quelle imbécile !
« - Quoi ?
« - Je suis vraiment nulle.
« - Pourquoi dis-tu ça ?

Elle m’explique qu’en arrivant au bureau, elle avait l’intention d’aller voir son chef pour lui signifier sa décision. Mais, surprise, c’est son chef qui la convoque. Sans lui laisser placer un seul mot, il lui parle de sa mission d’un ton sec, ce ne sont pas des félicitations, elle s’en rend vite compte.
Elle apprend que Robert a parlé, il ne voulait pas être le seul à payer, il a donné le nom de son complice, Jacques, avec moult détails.
Celui-ci est arrêté à son tour et avoue espérant s’en tirer à meilleur compte. Lui aussi parle, il a vite repéré Charlène avec toutes ses questions, il a alors décidé de la séduire afin d’éloigner les soupçons qui inévitablement la mèneront à lui.

Bérengère a blêmi, elle a couché avec un suspect, elle s’est faite manipuler, la faute professionnelle est évidente. Le pire échec de toute sa carrière.
Son chef lui donne le choix, soit elle donne sa démission et il n’y aura pas de rapport, soit une enquête administrative éclaboussera inévitablement tout son service et elle sera renvoyée pour faute lourde.

Bérengère est effondrée, elle voulait arrêter, mais pas dans de telles conditions. Elle a foutu sa carrière en l’air, et son honneur, pour une histoire de cul.
Honteuse de son manque de professionnalisme, et de s’être faite avoir par un beau parleur qui lui a fait croire au grand amour, elle s’en va sous les yeux réprobateurs de celui qui jusqu’alors croyait tellement en elle.

Elle s’est conduite comme une débutante :
« - Comment ai-je pu me faire repérer, je me croyais la plus forte.
« - Je ne te reconnais pas.
« - Quel échec ! J’ai tout raté, j’ai foiré lamentablement mon enquête et je t’ai trompé. Je suis vraiment nulle.
« - Non tu n’es pas nulle, tu étais amoureuse.
« - NON… enfin oui… peut être. Je m’en veux, comment ai-je pu… je ne suis plus une gamine.
« - Comment t’en vouloir, ça vous tombe dessus sans prévenir.
« - Jacques quel salaud, je ne me suis doutée de rien. Il m’a envoûtée, j’avais vraiment envie de lui, pourras-tu me pardonner ? Maintenant c’est bien fini.
« - Tu crois ? Si je n’avais rien su, tu envisageais de le revoir ?
« - Ben…
« - Dis-moi franchement.

Bérengère baisse les yeux :
« - Oui sûrement… Mais rassures toi, maintenant je suis guérie. Je n’arrive toujours pas à réaliser comment j’ai pu….

Pour toute réponse, je la laisse avec ses remords.

La soirée est plus décontractée, mais malgré sa tendresse, je lui tourne le dos une fois couché.

---o O o---

Les soirées se succèdent, moroses, on se parle peu. Le temps s’écoule, triste pour tous les deux. Elle fait pourtant beaucoup d’effort, elle se fait tendre :
« - Mon chéri, maintenant, j’aurais plus de temps pour toi, pour nous. J’aimerais arrêter la pilule, dis-moi que tu le veux aussi ?
« - Je ne sais plus.
Bérengère retient ses larmes.

Cela fait plus de 3 semaines que je ne l’ai pas touchée, si mon corps a envie d’elle, ma tête refuse et mon cœur reste fermé. Je n’aurais jamais pensé être cocu, ma femme infidèle, impossible, pas elle, si droite, si à cheval sur les principes, son éducation, sa formation… et pourtant.

Un soir en rentrant, je trouve sur la table du salon des billets pour Venise, Bérengère est passée dans une agence de voyage. Elle a choisi Venise, la destination des amoureux, la destination de notre voyage de noce, le message est clair, mais je refuse :
« - Non ne gâche pas le souvenir de notre voyage de noce, j’ai envie de le garder intact, vas-y avec … avec qui tu veux.
« - Mon chéri, partons pour un nouveau départ, fondons une famille à Venise, … je t’en supplie, oublie…il ne s’est rien passé.

Tous les jours, matin et soir je regarde les billets bien en vue sur la table, le désarroi de ma femme me touche. Je ne voudrais pas saccager toutes nos années de bonheur, tous nos projets pour une heure d’abandon. Bérengère semble sincère…j’aimerais l’aimer comme avant… je n’arrive pas à accepter sa trahison…pourquoi ne pas essayer…

Dix jours après, la Sérénissime nous accueille dans toute sa splendeur.

Après un petit dîner en amoureux près de la place St Marc, plutôt en tête à tête, nous nous sommes promenés dans les petites rues, je lui ai pris la main, elle m’a souri, j’ai hélé un gondolier pour nous ramener à notre hôtel.

Ne plus penser à rien… j’ai déshabillé Bérengère lentement, avec tendresse. J’ai redécouvert son corps comme il y a plusieurs années dans ce même hôtel. Elle n’a pas fait un geste, m’a laissé l’embrasser, lui sucer les seins, elle a écarté les jambes pour me faciliter l’accès à ses lèvres que j’ai couvertes de baisers…
Les larmes me sont montées aux yeux lorsque je l’ai entendu jouir après l’avoir pénétrée.

Elle m’a serré dans ses bras à m’. A cet instant j’aurais voulu mourir avec elle, tous les deux enlacés...

Élise est née 11 mois après, Bérengère avait arrêté la pilule mais comme à la loterie, on ne gagne pas à tous les coups.

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