Tentation

Elle se rapprocha du miroir de la salle de bain, pour se maquiller.

Blanche devait être irréprochable aujourd’hui. Ce matin, elle allait assurer une présentation pour de gros clients potentiels.

vec la crise du COVID, sa boite sortait à peine d’un période plus que difficile. Son patron lui avait dit que ce contrat était primordial, la vieille, quand ils avaient préparés ensemble la réunion de ce matin :

« S’ils signent, nous sommes à l’abri pour plusieurs mois, Blanche ! Je compte sur toi, il faut que tu mettes le paquet, je serai avec toi en soutien, on va les avoir …».

La pression était énorme.

« Oh non, pas déjà, murmura Blanche en approchant son visage au plus près du miroir.

Quelques toutes petites rides apparaissaient aux coins de ses yeux.

Blanche voyait la quarantaine arriver à grands pas. L’apparition de ces premières rides n’était pas pour la rassurer.

Il faudrait qu’elle essaie de regarder les yeux de Deborah au boulot, qui n’avait qu’un an de plus qu’elle, pour voir, où elle en était.

- Avec la couche de maquillage qu’elle se colle sur le visage, on ne doit pas voir grand-chose en fait, gloussa-t-elle un peu sournoisement.

Puis elle rajouta cette fois complètement sournoisement, un sourire ironique aux coins des lèvres :

- Elle doit se démaquiller avec un marteau et un burin le soir !!!

Blanche sentit des lèvres se poser dans son cou et l’embrasser doucement. Elle n’avait pas entendu Juliette, sa compagne s’approcher dans son dos, absorbée par ses pensées :

- Un joli, sourire dès le matin ! Tu penses déjà à moi ? Où à une autre ?

Blanche vit apparaitre dans le miroir le visage ensommeillé et les cheveux noirs en bataille de Juliette, à c ôté du sien. La fine bretelle de sa nuisette tombait sur son bras :

- A toi, rien qu’à toi, ma chérie, toujours à toi, le matin, le soir.

Une autre ? Mais pourquoi faire au juste ? J’ai tout avec toi …
- Menteuse, ajouté Juliette en faisant courir sa bouche du cou à l’épaule. Le matin, le soir, d’accord, mais dans la journée tu m’oublie, je suis sure !
- Déjà levée ? Tu ne travailles pas ujourd’hui, tu devrais en profiter pour faire une grasse matinée !
- Non, je voulais t’intercepter, avant que tu ne partes pour que tu me fasses un gros câlin, comme tu en as le secret …
- J’adorerais ça, mais je ne peux pas être en retard aujourd’hui ! Impossible, je t’en ai parlé hier ! Les gros clients, le gros contrat …
- Oui, je sais, mais je suis tellement malheureuse quand tu n’es pas là …

Les intonations de petite fille que prenait Juliette dans ces moments-là, avaient le don de faire craquer Blanche à chaque fois. Néanmoins, elle l’écarta doucement, déposa un baiser sur ses lèvres :

- Laisses moi finir de m’habiller, je dois filer avant d’être en retard.
- Humm pff, tant pis, je vais me recoucher et me caresser toute seule, comme une pauvre fille abandonnée !
- Tu ne perds rien pour attendre, ce soir en rentrant, je m’occupe de toi, ma chérie.
- Mouiiii, mais ça va être long ! Trop long ! Je ne tiendrai jamais …
- Envoie-moi un MMS de toi au lit avec ta nuisette relevée !! Ça m’aidera à attaquer ma réunion !
- Vicieuse ! Ça risque surtout de te déconcentrer ! Donc, non, je n’en ferais rien, tu penserais à moi au lieu de te concentrer sur tes gros clients … Et puis les plaisirs solitaires, par définition, sont … solitaires, donc …

Elles se firent un dernier baiser devant la porte d’entrée :

- Vas vite te recoucher, ma chérie, tu vas aguicher le voisin, en petite tenue sur le palier.
- Oui, je vais me recoucher, bien obligée, mais le lit est si vide sans toi …

Blanche, descendit aussi vite que ses talons lui permettaient, les trois étages de l’immeuble, avant de s’engouffrer dans sa voiture.


Cela faisait deux ans maintenant qu’elle était avec Juliette. Après une longue période de disette, de désillusions et d’histoires éphémères, Blanche revivait. Elle avait besoin d’être amoureuse, pour retrouver un certain équilibre.

Juliette était le véritable deuxième amour de sa vie. La première histoire d’amour de Blanche s’était mal terminée. Lucie ! Elles s’étaient connues sur les bancs de la fac. Après s’être tournées autour pendant près de six mois, elles étaient devenues amantes, puis s’étaient mises en ménage une fois leurs études terminées. Avec Lucie, ça avait été le grand amour rapidement. Leur histoire aura duré huit ans.

Un jour Blanche découvrit en tombant sur un texto par hasard, que Lucie la trompait depuis plusieurs mois. Elle partit le jour même de leur appartement. Blanche avait une idée bien précise de la notion de couple et la fidélité était pour elle, quelque chose de non négociable.

Lucie eu beau lui téléphoner, lui envoyer des messages, essayer de la revoir, lui jurer qu’elle l’aimait, qu’avec Jade son amante, ce n’était qu’une passade, qu’il n’y avait pas de sentiments, Blanche fut inflexible. Il n’y avait pas de retour possible en arrière. Elle aimait Lucie, plus que tout, mais la confiance était perdue. C’était il y a cinq ans maintenant.

Blanche s‘est réfugiée ensuite dans le travail, empilant les journées de travail de douze heures. Elle perdit le fameux équilibre entre vie privée et vie professionnelle, grignotant sur les loisirs et sur la vie sociale surtout.

Côté sentimental, pas grand-chose à signaler. Quelques aventures sans lendemain, une histoire qui aura duré deux mois. Et puis, il y a eu Juliette. La rencontre, tout ce qu’il avait de banal. Une soirée chez des amis communs, les regards toute la soirée, quelques allusions, des mains qui se frôlent, un frisson, un échange de numéro de portable en partant. Est-ce que je lui fais un message, ou est-ce que j’attends que ça soit elle qui fasse le premier pas ? Et le surlendemain, Blanche envoya le premier message.
C’était il y a deux ans, depuis, elles ne s’étaient quasiment plus quittées.



« Eh bien, voilà, je pense avoir fait le tour de la question, mais peut être avez-vous des questions ?

Blanche venait de terminer sa présentation à ses clients. Quelques questions fusèrent. « C’est plutôt bon signe, ils ont été intéressés, se dit Blanche, sinon, il n’y aurait pas de questions. »

- Bien, dit Pierre, le patron de Blanche en prenant la main, et si nous passions dans mon bureau, pour discuter des détails concrets de notre affaire … Merci Blanche pour cette excellent présentation. Nous nous verrons cet après-midi !

En s’effaçant pour laisser les clients, Pierre se retourna vers Blanche. Un grand sourire élargissait son visage. Il leva ses deux pouces vers le haut.

Blanche rassembla ses affaires, quitta à son tour la salle de réunion pour retourner à son bureau.

La tension nerveuse, retomba doucement. 13 heures 30 déjà !! Il était temps d’aller déjeuner, de prendre l’air pour décompresser doucement. Tout semblait s’être passé à merveille. Pierre semblait content. La boite allait pouvoir continuer à tourner normalement. La période de confinement était derrière maintenant.

Blanche prit la direction du restaurant italien, où elle allait régulièrement. Elle était seule, ses deux collègues étaient déjà partit déjeuner. Vu l’heure tardive, ils ne l’avaient pas attendue. Pas grave, elle avait envie de rester seule ce midi. Juste savourer la réussite de la réunion, le contrat que les clients étaient surement en train de signer avec Pierre. Juste surfer un peu sur la vague d’euphorie.

Blanche, s’arrêta devant la vitrine d’un bijoutier qui se trouvait sur le chemin. Elle repéra un joli bracelet en or rose avec des grenats. Elle décida d’entrer et de l’acheter pour sa compagne. Le bracelet était très fin, et ce genre de bijoux allait bien à Juliette.

La cuisine de Gino était, comme d’habitude au top.
Les pennes à l’arrabiata juste relevées comme il fallait. Blanche s’accorda un verre de rosé italien. Elle l’avait bien mérité.

Elle irait parler à Pierre en rentrant, pour avoir un retour de la réunion de ce matin. Elle lui demandera aussi de pouvoir rentrer chez elle en milieu d’après-midi, pour retrouver Juliette au plus vite. Il ne pouvait pas lui refuser ça aujourd’hui.

La serveuse déposa son espresso devant elle. C’est ça quand on a ses habitudes dans un resto de quartier, pas besoin de commander, ils savaient ce qu’on voulait.

Blanche aimait le café italien, bien serré, avec la mousse sur le dessus. Elle ne sucrait pas, non pas par goût, mais pour garder cet effet mousseux, lors de la première gorgée. Ça se mariait parfaitement avec la force du café serré.

Une voix féminine s’éleva derrière elle :

- Blanche ? C’est toi ?

Cette voix, cette intonation, sans se retourner, Blanche savait qui venait de lui parler :

- Lucie ?!
- Oui, quel hasard ! je peux m’assoir, lui dit Lucie en désignant la chaise vide en face de Blanche
- Bien sûr vas-y … Ça fait drôle de te voir
- Oui, pour moi aussi … Ça fait combien de temps ?

Lucie ! Son premier amour. Quelle surprise. Elle était toujours pareil, pétillante, souriante et …. Belle. Non, en fait, elle avait changé. Ce n’était plus la jeune fille qu’elle avait connu. C’était une femme maintenant. Et ça lui allait bien. Lucie ! Le choc…

- Cinq ans, dit Blanche
- Cinq ans et trois mois … Qu’est-ce que tu deviens ? demanda Lucie en s’installant
- Ben, toujours pareil, tu vois, toujours ici, et toi ? Tu es revenue ? J’ai rencontré ta sœur, il y a deux ans, elle m’a dit que tu étais dans le sud.
- Oui, je suis partie après notre séparation, mais je suis revenue depuis deux mois.
- La région te manquait ?
- Ou, mais pas seulement …
- Ta famille ?
- Aussi ! Mais surtout toi … Je n’ai rien oublié de nous deux … Tu as le temps de prendre un verre ?
- Euh, non … Je termine mon repas là, Je suis un peu pressée en fait ... Le boulot !
- Un autre café au moins ?
- D’accord …

Blanche ne se sentait un peu gênée. Les remarques de Lucie, qui serait revenue pour elle, la mettait mal à l’aise. Elle avait éprouvé pour Lucie, un amour exclusif. Jusqu’à la découverte de cette tromperie. Elle avait eu tellement de mal à passer à autre chose. On n’oublie pas un tel amour comme ça en claquant des doigts … Encore aujourd’hui, elle éprouvait de la nostalgie en pensant à Lucie. De la nostalgie ? L’accélération des battements de son cœur trahissait ses sentiments ambigus.

- Tu es toujours aussi belle, Blanche … Encore plus qu’à l’époque. Comment est-ce qu’on a pu se séparer toi et moi ?
- Si rappelle-toi, tu m’as trompée !!
- Oui, je sais … Une erreur ! J’étais jeune, impulsive, aujourd’hui ça n’arriverait plus …
- Trop tard ! Tu m’as fait tellement de mal …
- Je sais, et je m’en excuse. En fait non, je n’ai pas d’excuses. Et sinon, tu deviens quoi ?
- J’ai quelqu’un dans ma vie ! Elle s’appelle Juliette. Et toi ?
- Non personne. Après toi, je n’ai pas eu de relations sérieuses. En fait, je n’ai jamais pu te remplacer …
- Je croyais que tu t’étais mise avec cette Jade. En fait tu m’as remplacée vite fait.
- Oh, c’était deux mois après. Après la déprime qui a suivi ton départ. J’ai juste voulu combler le vide énorme que tu as laissé dans ma vie.
- Bien sûr, ça va être moi ! Le vide, tu l’as causée toi-même …
- Tu as raison, bien sûr … Avec Jade, ça n’a pas duré. Ça prouve bien que cette histoire n’était rien !
- Non, pas rien … Tu n’imagines pas le mal que tu m’as fait … J’ai mis des années avant de pouvoir à nouveau donner ma confiance à quelqu’un. Enfin, c’est de l’histoire ancienne, J’ai Juliette maintenant ! Mais parlons d’autre chose …
- Aujourd’hui, je ne le referais pas …
- C’est trop tard Lucie …
- Je t’aime encore !
- Arrête !
- Tu m’en veux encore pour une histoire vieille de cinq ans ? Tu m’aimes encore toi aussi ?
- On s’en fout de ce que je ressens Lucie … Je suis passée à autre chose …
- Moi, je ne m’en fous pas.

Lucie venait de poser sa main sur celle de Blanche sur la table. Blanche la retira :

- Il faut que j’y aille Lucie. Je dois retourner travailler. Contente de t’avoir revue.
- Tu as encore des sentiments pour moi Blanche, je le vois dans ton regard. Je te connais trop. Tu ne peux pas me tromper
- Je ne peux pas te tromper ? Tu l’as bien fait toi !
- Si tu m’aime encore, j’ai encore mes chances.
- J’ai Juliette, je l’aime, je ne veux pas lui faire du mal.
- Regarde-moi …

Blanche laissa son regard s’aimanter à celui de Lucie. Elle eut un frisson quand Lucie posa à nouveau sa main sur la sienne. Cette fois, elle ne la retira pas. Elle eut l’impression de revenir des années en arrière. Comme avant.

- On s’aime encore toi et moi Blanche !
- C’est trop tard …
- Ce n’est jamais trop tard.
- Je dois retourner au boulot, dit Blanche en dégageant sa main.
- Donne-moi ton numéro.
- On ne devrait pas.
- Juste pour qu’on reste en contact. Comme ça …

Malgré ses réticences, Blanche lui laissa son numéro de téléphone griffonné sur un bout de papier.

- Je te laisse le mien et ma nouvelle adresse, Blanche, viens chez moi après ton travail … Je te referai l’amour, comme à l’époque ! Je te connais parfaitement, je sais ce qui te plais … J’adorais te faire l’amour …
- Et puis tu m’as trompée avec Jade, et peut être avec d’autres.
- Non, il n’y a eu que Jade, je te le jure.
- C’est n’importe quoi !! Je ne veux pas faire de mal à Juliette.
- Si tu ne lui dit pas, elle n’en saura rien Blanche !
- Au revoir Lucie, Contente de t’avoir revue …

Blanche se leva de la table et se dirigea vers la sortie du restaurant : « Surtout, ne pas me retourner » se dit-elle en partant.

L’après-midi, elle n’avait pas la tête au travail.

Lucie, cette fille qu’elle avait aimée à en crever était revenue. Elle était devenue une femme magnifique. Les bons moments, parmi les meilleurs de sa vie, lui revenaient à l’esprit. C’était l’époque de l’insouciance, de la jeunesse. Les mauvais souvenirs remontaient aussi.

Lucie … S’il n’y avait pas Juliette, si elle avait été célibataire … Elle aurait replongé, c’est sûr. Lucie semblait sincère. Elle aussi la connaissait par cœur. Elle avait bien vu dans le regard de Lucie, qu’elle avait pour elle toujours autant d’amour. Lucie était revenue pour elle.

Tout ça n’a plus d’importance, Elle avait Juliette. Elle aimait Juliette. Elle était heureuse avec Juliette. Autant qu’avec Lucie à l’époque. Fin de l’épisode.

Pierre lui demanda de passer dans son bureau. Les clients avaient signé. La boite était non seulement sauvée, mais pourrait surement grandir, pourquoi pas.

Cette conversation permit à Blanche de penser à autre chose. Elle oublia Lucie et leur conversation.

Pendant l’entretien, elle sentit son portable vibrer dans sa poche. « Surement Juliette qui m’envoie un SMS », se dit-elle.

En sortant du bureau de Pierre, elle consulta le message. Lucie !

« Vraiment heureuse de t’avoir pu te revoir»

Puis, un autre, dix minutes plus tard :

« Je n’arrête pas de penser à toi »

Les doigts de Blanche se mirent à courir sur la vitre du téléphone :
« Moi aussi, ça m’a fait plaisir, mais n’insiste pas, s’il te plait »
« Donne-moi ma chance »
« Impossible, je ne peux pas »
« Viens chez moi, après le travail, tu as mon adresse »
« Je ne viendrai pas »
« Je t’attends, j’ai envie de toi, de ta bouche, je me souviens du goût de tes lèvres, comme si c’était hier »

Blanche ne répondit pas. Elle ne savait plus où elle en était. Elle aimait plus que tout Juliette, mais elle avait tellement envie de rejoindre Lucie.

« C’est complètement ridicule, se dit-elle en rallumant son ordinateur, une fois revenue à son bureau.



Elle coupa le moteur de sa voiture ? Elle était devant l’immeuble de Lucie. Elle respira un grand coup, vérifia l’étage sur les boites aux lettres, et monta jusqu’au deuxième.

Elle sonna, non sans avoir hésité longuement :

- Blanche ! Je savais que tu viendrais. Il ne pouvait pas en être autrement ! Toi et moi, c’est trop fort
- Non, Lucie, je suis juste venue te dire que tu ne devais plus insister …
- Mais bien sûr ! Tu n’avais qu’à m’oublier pour ça. Si tu es venue, c’est pour autre chose.
- Arrête Lucie !
- Entre, viens ! Installe toi … Oui, sur le canapé là. Tu te souviens, le vendredi soir, nous aimions nous retrouver sur notre canapé, pour fêter la fin de la semaine devant une coupe de champagne ! j’en ai mis au frais, pour nous deux. Comme avant.
- Lucie, je t’en prie, ne rends pas les choses plus compliquées …
- Tu aimais que je te caresse doucement à l’époque, comme ça … Un petit bisou dans le cou
- Lucie … non, je t’en prie …
- Tu aimais, que je te déchausse et que je te fasse un massage des pieds, pour te détendre. Tu t’en souviens ? Tu aimais tant que je sois douce avec toi, comme ça …

La main de Lucie caressa le sein de Blanche, puis s’introduit dans son décolleté.

- C’était notre jeu, notre scénario du vendredi soir, immuable, tu t’en souviens ma Chérie ? moi oui, comme si c’était vendredi dernier, la dernière fois. Tu aimais que je te caresse la poitrine, comme ça. Tu aimais sentir durcir tes tétons, sous l’effet de mes caresses, comme aujourd’hui je les sens durcir …
- Lucie, non … Je … Il ne faut pas ….
- Je te fais toujours de l’effet ! Puis tu aimais que mes caresses deviennent plus précises, plus incisives aussi. La douceur, ça va un temps, tu aimais alors un baiser passionné. Ma Blanche, je te retrouve. Blanche, ton odeur n’a pas changé. Toujours le même parfum. Je te retrouve mon amour …

La bouche de Lucie se posa sur celle de Blanche. Du bout de sa langue, elle écarta les lèvres de Blanche à la recherche de sa propre langue. Elle glissa sa main le long de sa cuisse puis sous sa jupe.

- Je vais te faire l’amour ma Chérie ! Comme av …

Blanche se raidit, rassembla ses dernières forces, repoussa Lucie, se leva et quitta la pièce, puis en ramassant son sac à mains et sa veste restée dans l’entrée, quitta l’appartement.

Elle dévala les escaliers quatre à quatre. Lucie apparu sur le palier

- Blanche non !!! Reviens !! Je t’aime …
- Oublie-moi Lucie, dit Blanche en se retournant.

Des larmes coulaient sur les joues de Lucie :

- Oublie-moi, je t’ai aimé plus que tout. Mais c’est terminé ! J’ai Juliette, c’est elle que j’aime aujourd’hui …
- Non Blanche …

Lucie penchée sur la rambarde de l’escalier, pleurait. Blanche se détourna, descendit les derniers étages, sortit de l’immeuble, s’engouffra dans sa voiture.

Elle respira enfin un grand coup. Elle coupa son téléphone. Demain, elle irait chez son opérateur pour changer de numéro. Ainsi Lucie n’aurait plus de moyen de la joindre. Elle n’était finalement pas sûre de résister encore. Lucie l’avait d’abord troublée, mais la dernière vision d’elle en larmes l’avait complétement bouleversée. Il ne fallait plus qu’elles se revoient.


Blanche introduit ses clés dans la serrure de leur appartement. Quand elle ouvrit la porte, Juliette apparue dans l’entrée :

- Ma Chérie !! dit Blanche en agrippant Juliette et en la serrant très fort contre elle.
- Eh bien dis donc ! J’adore, mais laisse-moi respirer ! Qu’est ce qui t’arrive ?
- Rien, juste te retrouver, après cette journée difficile ! Je t’aime tant …
- J’aime vraiment quand tu as des réunions compliquées le matin. Tu es complètement stressée avant, mais si ça te mets dans cet état là quand tu rentres, j’aimerais que ça soit tous les jours. Mais laisse-moi refermer la porte ma Chérie, tu te plaignais ce matin que le voisin pouvait me voir en nuisette, là imagine le nous mater dans son œilleton, en train de nous enlacer et de nous embrasser. Rentre ! Je vais te faire un massage des pieds, comme tu aimes et on va boire une coupe de champagne, j’en ai mis au frais, comme tous les vendredis.
- Après, je veux d’abord te faire l’amour … J’ai un cadeau pour toi, dans mon sac, mais on verra après. Je te veux d’abord ….
Blanche claqua la porte d’entrée avec son pied, colla Juliette contre le mur du couloir et l’embrassa longuement :
- Waaaa, j’aime ça, dit Juliette en reprenant son souffle
- Viens dans la chambre …

Elles avançaient en crabe de l’entrée à la chambre, collées l’une contre l’autre, s’embrassant et se déshabillant mutuellement en chemin.

Les escarpins de Blanche trainaient déjà dans le couloir. Juliette avait commencé à lui ouvrir les boutons de son chemisier, ayant repoussé son spencer sur ses épaules. Blanche de son côté avait entreprit de remonter la jupe de Juliette sur ces cuisses.

Arrivées dans la chambre, devant le lit, leurs lèvres se séparèrent et Blanche poussa Juliette sur le lit. Celle-ci se retrouva allongée sur le dos. Blanche s’est couchée sur elle. Les mollets de Juliette emprisonnèrent les hanches de Blanche. Ils se serrèrent autour de ses reins. Elles s’embrassèrent à nouveau, leurs mains couraient sur leur corps. Elles tentaient d’ôter les vêtements restants. Mais serrées l’une contre l’autre, c’était loin d’être évident.


Blanche et Juliette étaient allongée nues sur le lit, reprenant leurs esprits, après leurs ébats passionnés. Juliette avait posé sa tête sur l’épaule de Blanche. Blanche lui caressait les cheveux. Tout en triturant une des mèches de la chevelure longue de Juliette. Juliette quant à elle, faisait tourner le joli bracelet en or rose et avec des grenats autour de son poignet. Blanche lui dit :

- J’ai revu mon ex ce midi, par hasard …
- Lucie ? Celle dont tu m’as parlé ?
- Oui.
- Et ?
- Et rien …
- C’est ça qui te mets dans un tel état ?
- Mais non voyons … En fait, je me suis juste rendue compte que je ne lui en voulais plus pour ce qu’elle m’a fait à l’époque.
- Tu l’aime encore ?
- Ce dont je me suis rendu compte surtout, c’est que je ne l’aime plus finalement. Un peu comme si haine et amour étaient des sentiments liés. Je ne lui en veux plus, mais je ne l’aime plus. Tout ça, c’est du passé maintenant. Et puis la question ne se pose plus. Je t’ai toi, et c’est toi que j’aime ! De manière exclusive. L’amour, ça ne se partage pas, ça ne se découpe pas selon les pointillés !
- J’ai eu peur l’espace d’un instant !! On se la boit cette bouteille de champagne ?
- Oui ma puce et aussitôt après, on refait l’amour … Et c’est le programme que je te propose jusqu’à dimanche soir … Champagne, câlins, amour, sexe …

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