Lectures Érotiques (26). Maïna Lecherbonnier : « Exercices Sexuels De Style, Tome 1 » (Editions Blanche 2005)

L’AUTEURE

Maïna Lecherbonnier est née en 1974. Diplômée d’une maîtrise de droit des affaires, elle vit entre l’Europe, la France étant son pays natal, et l’Afrique, son continent d’adoption.

Depuis plus de 15 ans, elle est auteure de livres sur les Histoires et Coulisses de l’Amour et notamment des livres érotiques. Elle publie aussi bien des romans que des biographies sur ce sujet.

Elle est Présidente de l’Association du pont des arts et de la littérature (l'APAL). Elle anime aussi des séminaires et conférences sur les Secrets de l’Amour. Ses connaissances éditoriales l’ont amenée naturellement à concevoir de nombreux projets tant éditoriaux qu’audiovisuels en France, en Afrique et au Moyen-Orient.

Elle a vécu plusieurs vies... Parallèlement à des études de droit, elle a fondé plusieurs sociétés commerciales en Afrique et en Europe. Également, ses connaissances éditoriales l'ont amenée naturellement à concevoir de nombreux projets tant éditoriaux qu'audiovisuels en France, en Afrique et au Moyen-Orient. Maïna Lecherbonnier devient négociante en café en Afrique de l’Ouest et co-fondatrice d’une maison de torréfaction en Europe, puis éditrice de manuels scolaires dans la Corne de l’Afrique, puis grossiste en France de livres jeunesse pour le compte de magasins à prix réduits.

Maïna Lecherbonnier est devenue, à partir de 2005, un écrivain (une auteure) à la plume décomplexée. Selon elle, la vie est érotique et l’érotisme est la vie. Aventurière et bourgeoise, elle est avant tout cosmopolite et affamée de virilités triomphantes. Elle s’épanouit dans les méandres des passions, la première d’entre elles étant le voyage. Si elle aime le voyage à travers le monde, elle apprécie tout autant celui de l’esprit (l’écriture) et celui des corps (l’érotisme). Selon elle, la vie est érotique et l’érotisme est la vie. Elle aime aimer, tout simplement.

En 2005, elle séduit les amateurs de littérature érotique avec ses « Carnets intimes d'une jeune fille pas rangée » (livre paru initialement aux éditions Blanche sous le titre « Exercices sexuels de style », dont nous parlons dans cette fiche de lecture).



Elle poursuit en 2006 son exploration des désirs et des fantasmes dans "Exercices sexuels de style 2". En 2007 paraît « Éloge de l’adultère ».

Maïna Lecherbonnier a publié une vingtaine d'ouvrages érotiques. Elle s'est imposée dans ce style par une écriture rapide sous la forme de courts récits. Ses ouvrages bousculent bien des opinions reçues. Elle est également une habituée des plateaux de télévision dans les émissions de débat. Elle a développé des thématiques, notamment l’adultère, qui, je le sais, ne font pas l’unanimité, y compris parmi les lecteurs d’HDS et de ceux et celles qui me suivent fidèlement. Mais ceci est une autre histoire, qui dépasse le cadre de cette fiche de lecture.

Ses œuvres peuvent être découvertes en suivant son blog http://maina.lecherbonnier.over-blog.com/

RESUME :

Voici ce qu’écrit son éditrice Florence Dugas, en 4ème de couverture : « Un jour, j'ai vu arriver dans mon bureau, envoyée par mes amis du Musée de l'Erotisme, une superbe jeune femme qui souhaitait me rencontrer pour me soumettre un texte érotico-ésotérique. Si le roman ne correspondait pas à ce que j'aime publier, les pages où l'acte sexuel était abordé étaient d'une rare force et, surtout, totalement décomplexées. Séduit par la vivacité de sa plume, je demandai à Maïna si cela l'amuserait de se livrer à des exercices de style à partir du Dictionnaire des fantasmes et perversions comme ligne directrice de ses créations.

L'idée la séduisit et commença alors la rédaction de récits mettant en scènes les grandes perversions. L'imagination débordante de Maïna s'amusa avec ce matériel littéraire et l'ensemble de ces textes finit par consti un livre terriblement excitant et totalement innovant. La beauté de Maïna n'a d'égale que l'impudeur de son écriture où se mêlent franche obscénité et joyeuse pornographie qui font d'Exercices sexuels de style un texte érotique qui marquera le genre. J'ai trouvé dans ces fragments très autobiographiques une volupté neuve : l'absence absolue de morale.
Et je me suis promis une chose, en refermant ce livre : je lui rendrai un jour le plaisir qu'elle m'a donné. »

La quête de Maïna dans ce livre est sans limite. Cette jeune femme est prête à tout pour assouvir ses fantasmes les plus secrets. En compagnie d’un mari bien vite dépassé par l’appétit de sa belle, elle va se livrer à des « exercices de style » d’une rare volupté. Pour Maïna, l’amour va devenir un art à part entière : son corps en sera l’instrument impudique, son cœur en sera la plénitude.

Ce roman de 161 pages est une suite de vingt courts chapitres, autour d’un des fantasmes réalisés par Maïna, y compris les plus inavouables. Fascinée par Sade, dotée d’un physique à damner tous les saints, Maïna a multiplié les fantasmes sexuels les plus intenses, qu’elle fait partager dans ce roman très jouissif.

Maïna Lecherbonnier avec ses « Exercices sexuels de style » a étonné les amateurs de littérature érotique par sa liberté de ton, la richesse de son univers fantasmatique, sa totale franchise, son style dépouillé de tout alibi et la puissance de ses récits érotiques.

Dans sa postface, intitulée « Pour un nouveau libertinage européen », Maïna Lecherbonnier écrit : « Les nouvelles que vous venez de lire sont une mise à nu de ma féminité et de ma masculinité, de mon humanité et de mon animalité. »

QUELQUES EXTRAITS POUR INVITER A LA LECTURE

• Maïna demande à son mari de lui trouver deux amants pour une double pénétration, en présence de celui-ci :

« L’homme sous elle la tient fermement dans ses bras, sa queue aboutée à la bouche avide de l’utérus, comme s’il voulait faire exploser cette membrane délicate. Les deux queues à présent se frottent l’une contre l’autre, à travers elles, grossissent encore de cette excitation commune et bientôt ne font en elle qu’une seule masse de bois noir, comme si la paroi fragile entre son vagin et son cul était éliminée, effacée.
- Jean ! s’écrie-t-elle soudain, au moment où un second orgasme la balaie comme un cyclone.

Comment dire autrement à son mari l’amour qu’elle lui porte, tandis qu’elle est emportée sur les vagues, loin, très loin, de retour en Afrique. »

• A Djibouti, Maïna va devenir la proie d’Alain, un propriétaire de boîte de nuit et ami de Jean. Il saoule le mari pour s’occuper de son épouse. Il commence par une fellation

« Alain gicle une première fois au fond de la bouche de Maïna. Mais il se retient d’exploser complètement.

- N’avale pas ! lui ordonne-t-il. Garde tout sur la langue.

Il se maitrise (…) l’att par les cheveux et tourne sa tête vers celle de son mari, qui réalise progressivement que son épouse tant aimée est en train de boire son copain.

- Regarde ta femme comme elle est chienne avec mon sperme dans sa bouche, dit Alain.

Et il ouvre avec deux doigts les mâchoires de Maïna. Un filet de sperme et de salive coule le long de son menton. (…)

- Tourne-toi, salope, que je t’encule, ordonne Alain.

Il l’oblige à poser ses genoux sur le lit, de sorte que sa tête se retrouve face au sexe mou de son mari (…). Le mercenaire se met derrière elle et enfonce son gland massif dans son cul (…) Il pousse encore plus fort. Tout le gland entre maintenant dans les fesses offertes. Elle le sent palpiter en elle, puis le reste de la colonne, huilée de sperme et de salive, coulisse toute entière dans le rectum. La bite qui la ramone lui semble colossale. Jamais elle n’a été enculée aussi loin, ni ouverte aussi fort.

Alain jette au mari enfin revenu à la pleine conscience :

- Regarde comme j’éclate le cul de ta femme.

- Connard, sale connard ! grince Jean.

- Ah oui ? Ecoute-la gémir, pauvre con ! Ecoute comme elle aime ça !

Effectivement Maïna a commencé à onduler autour de la bite d’Alain. Et devant elle, la bite de son mari, excité malgré lui par le spectacle, se redresse. Elle le prend dans sa bouche, encore pleine du sperme d’Alain et le suce goulûment.


Alain, enfin, jouit à fond dans son cul. »

• Le second hymen ou les orgasmes de Maïna. Maïna a suivi un inconnu chez lui.

« L’homme parut céder aux instances du ventre qui l’appelait. Il installa Maïna à croupetons, la face contre l’épaisse moquette blanche, les reins exhaussés et l’enfila sans plus de cérémonie en levrette, butant tout de suite au fond de sa matrice, comme s’il voulait la déchirer.
Elle cria et jouit presque dans son cri. La verge qui la labourait lui paraissait se frayer un chemin inédit dans son ventre. (…) L’inconnu la lima jusqu’à ce qu’elle s’ouvre, jusqu’à ce second hymen, l’hymen mental, cède définitivement. Quand il fût sûr qu’elle serait à jamais ouverte, disponible désormais pour les assauts les plus impétueux, installée dans la soumission comme un bernard-l’hermite dans sa coquille, il sortit d’elle, écumant, posa l’extrémité de son vit sur la rosace éperdue de son cul et la sodomisa aussi vigoureusement qu’il l’avait baisée.
Elle cria à nouveau, plus faiblement, car la vague de plaisir étouffa son gémissement dans sa gorge. (…) Elle savait qu’elle avait dans le cul le double –décimètre d’une barre de chair d’un calbre hautement respectable. Elle avait déjà encaissé des intromissions plus imposantes, mais rien qui lui procurât ce flot de volupté. »


MES COMMENTAIRES:

Maïna est à l’évidence une hypersexuelle et son mari un candauliste, même si on sent, en particulier avec ce qui s’est passé à Djibouti, que la situation lui échappe et qu’il n’est que rarement le témoin et le complice des frasques de son épouse. On sent aussi, pour poursuivre avec nos points communs, qu’elle est multi-orgasmique. Comme elle, en situation, j’aime être baisée ou enculée sans ménagement. Nous avons donc des points communs qui m’ont semblé évidents à la lecture du livre.

Il y a des scènes et des thématiques développées dans certains des chapitres du livre que je n’ai pas évoqués, dans le résumé ou dans les extraits. Il s’agit de pratiques sadomasochistes très moussées ou encore d’exhibitions extrêmes, qui m’ont mis mal à l’aise, moi qui pourtant a pratiqué le SM ou ne cache pas son exhibitionnisme. Il ne s’agit pas de pratiquer une quelconque censure, ce serait contraire à mes valeurs et je serai très mal placée pour émettre un quelconque jugement moral. Je préfère dans ce cas que chacun se fasse sa propre opinion par la lecture de l’ouvrage.

Il y a aussi cette scène où Maïna a retrouvé, à Paris, Alain, qui l’avait déjà quelque peu à Djibouti et qui s’était comporté alors de façon plus qu’humiliante envers son mari. Il va amener Maïna sur le site de l’ancien hôpital Bretonneau, où il va la livrer à des SDF. J’ai trouvé cette scène brutale et pour tout dire « sale », dans tous les sens du terme.

J’ajoute enfin que je n’ai pas évoqué d’autres chapitres qui traient de certaines pratiques, que je refuse, comme l’urophilie. Un autre texte s’intitule « le coprophile ».

Comme vous pouvez le comprendre, ce roman, qui s’appuie sur le vécu de l’auteur, sans que l’on sache la part de l’imagination, me laisse un sentiment mitigé. Il y a des pratiques et des parties du livre que je n’approuve pas et/ou que j’ais pas aimées.

Pour autant, cela n’enlève rien à la force de la plume de cette auteure, qui me donne envie de découvrir la suite, le tome 2 de ces « exercices sexuels de style » ou encore d’autres d’ouvrages de Maïna Lecherbonnier. Je terminerai en soulignant que j’ai particulièrement aimé la façon dont Maïna décrit les scènes de sexe, avec toute la force du vécu. L’auteure, par son parcours, est particulièrement intéressante.

Je rappelle enfin que cette rubrique des « Lectures érotiques » a pour seule ambition de faire partager mes impressions de lecture. Il s’agit d’inviter les lecteurs et lectrices de HDS à les découvrir par eux-mêmes, en espérant qu’ils y prennent le même plaisir que moi.

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