Reconquête De Son Ex

Valérie

Voilà 25 ans que l’on se connaît. Un quart de siècle !
En ce sens, t’écrire aujourd’hui me rappelle ce qu’il convient bien d’appeler « ma jeunesse ». Ou plutôt « notre jeunesse ». Longtemps liée l’une à l’autre. Même si tu n’eus de cesse de distendre ces liens que j’aurais tant aimé plus solides…
Mais passons. L’heure n’est pas, n’est plus, à la nostalgie.
Tu as fait et défait ta vie. J’ai fais, sans trop encore la défaire, la mienne. En cherchant à t’oublier.
Le temps a fait son œuvre. Et seuls tes quelques rares coups de fil ont ranimé épisodiquement la flamme. Ils m’ont surtout permis à chaque fois de me repasser intérieurement nos meilleurs et nos pires -c’est selon- moments. Telles l’intensité de nos débats comme de nos ébats, la violence morale que j’ai subi, mon incapacité à te faire face, mon inaptitude à te dominer. Mais aussi du bonheur et,
bien entendu, tous ces plaisirs charnels -orgasmes d’hier, fantasmes d’aujourd’hui- que nous nous sommes offerts… Tout est, en vérité, resté gravé en moi.
Dès lors, comment demeurer insensible à tes appels, à ta voix…
Par deux fois ces dix dernières années, nous nous sommes revus !
Je n’espérais pas grand chose de la première et tu t’es donnée.
J’ai tout imaginé avant la seconde et tu t’es braquée !
Voilà un joli raccourci de ta personnalité qui aurait donc si peu changé ?
Imprévisible Valérie…
Tigresse indomptable un jour, tes coups de griffes font mal, très mal. Femme fatale le lendemain, ton charme ravage les cœurs et excite les corps. Merveilleuse salope un peu plus tard, te voilà cette fois parfaitement soumise au désir masculin que tu exacerbes alors comme aucune autre…
Tu excelles dans tous les rôles, brouillant les pistes et multipliant les masques. Voilà aussi pourquoi dans le grand film de ta vie est-il si difficile de trouver durablement une place.
Aujourd’hui la mienne est ici.

Tu connais mes aspirations. J’ai passé l’âge de jouer au chat et à la souris. D’ailleurs, est-ce l’effet de la quarantaine avec mes premiers cheveux gris, ma réussite professionnelle ou ma plus grande maturité d’esprit ? Toujours est-il que je n’ai jamais connu autant de succès auprès de la gente féminine que depuis trois-quatre ans. Ce qui, pour être tout à fait honnête, n’est vraiment pas désagréable. Et si au début, un fort sentiment de culpabilité a considérablement ralenti mes ardeurs, le cap est maintenant passé. Je pense, à ce titre, que tu m’y as aidé.
Car le soir-même de notre désastreuse entrevue de Reims, où j’étais, il est vrai, redevenu avec toi l’insipide jeune homme balbutiant et maladroit des années 80, je suis allé me « consoler » comme jamais auprès de ma maîtresse du moment, surprise mais parfaitement à la hauteur de mes fantasmes refoulés que tu avais suscité. Je te passe les détails…
Mais je m’égare. Parce que dans l’histoire, ce que je voulais clairement te signifier, c’est qu’à force de « prendre mon pied » sans véritablement aimer, ton souvenir est retourné se cacher au plus profond de ma mémoire. Enfin ! Jusqu’à ton appel de la fin juin… Que je n’ai pas eu la force de repousser.
Mieux, je l’ai beaucoup apprécié… Plus que je ne l’aurais imaginé.
Depuis je suis pressé de te retrouver. Trop ? L’autre jour, tu m’as dit que « tu me voyais venir ». Et alors ? Bien sûr que tu peux « me voir venir » ! Evidemment même…
Certes, je ne sais pas plus qu’avant sur quelle Valérie je vais tomber. Par contre, je sais donc, sans faux-semblants cette fois, que j’assume parfaitement devant toi
mon désir : celui d’en profiter. Au sens généreux du terme.
C’est à dire profiter de toi comme te faire profiter de moi.
En me nourrissant de toutes les femmes qui sont en toi, la brillante, l’élégante, la raffinée, la sexy…
et tant d’autres que j’apprécie. J’aime les femmes et tu es toutes les femmes à la fois.

Je voudrais aussi profiter de ton coeur…
Quant au mien, trop débordé par le passé, il a enfin appris à se blinder et entends te résister. A toi comme aux autres qui se sont succédés. En espérant toutefois que tu n’en as pas gardé la clé…

Et maintenant, assez de mots, assez philosophé.
Viens m’embrasser. Longuement. Et laisse moi te caresser, Tendrement.J’ai envie de toi, d’abord de ta bouche et de tes doigts. Sois gourmande.Et puisque tu « me vois venir » dis-tu, alors livre-toi et délivre-moi.Je te veux ici, là, n’importe où, à quatre pattes par terre.Je vais te prendre et tu vas aimer. Tu vas me le dire, me le crier.Je vais sûrement t’insulter, et tu vas acquiescer. Tu vas même répéter ces mots crus que tu connais.
Comme pour renouer avec une partie de notre passé.
Je t’ai tant aimé… Je ne veux plus souffrir, je ne veux que du plaisir.

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