L'Androgyne Soumis

Je n'ai jamais été pour tous que Stan l'androgyne, la putain du quartier saint-Vincent. J'étais celui -ou celle, selon la manière dont on me considérait- qu'on commandait pour un soir. J'avais pas mal de clients, et tous, qu'ils m'abordent par curiosité ou plus, étaient stupéfaits de mon apparence. Malgré mon visage doux, mes cheveux blonds longs jusqu'au creux de mes reins, ma taille fine et mes hanches larges, j'avais bel et bien un sexe d'homme. Je n'étais pas n'importe quel transexuel, j'étais un hermaphrodite, ou androgyne, à la frontière entre deux sexes.
Parmi tous mes clients, il y en avait bien quelques-uns auxquels j'étais particulièrement attaché. Dès mes premiers rendez-vous avec Larry, je compris qu'il n'y avait pas que du plaisir sexuel entre nous. Ce soir-là, comme tous les jeudis, je m'apprêtais à le rejoindre, habillé de bas résilles et d'un pantacourt, d'un petit haut moulant et d'un string mauve. Dès mon arrivée, il dénoua mes cheveux et me conduisit dans le salle de bains, puis il me fit mettre nu. Je m'exécutais gaiement tandis qu'il vérifiait que j'étais bien épilé sur tout le corps et cherchait des traces de nos derniers ébats. Je lui montrais avec fierté que sa morsure sur ma cuisse était toujours visible, mais il ne sembla pas satisfait. Il me fit alors monter en équilibre sur l'un des bords de la baignoire et menotta mes mains à la tringle du rideau de douche. Il m'attacha également les pieds et m'observa, amusé. Je ne savais pas ce qu'il comptait faire de moi ainsi et cette perspective m'excitait tout autant qu'elle me terrifiait.
Larry déposa une liasse de billets sur une étagère.
"Deux fois plus que d'habitude, dit-il d'un ton charmeur, mais il faudra que tu les mérites."
Sur ce, Larry se déshabilla langoureusement et se moqua de mon état d'excitation de le voir ainsi, splendide dans sa nudité, incapable de le toucher. Puis il sortit d'un tiroir un martinet à lanières de cuir. Je me raidis, comprenant d'un coup ce qu'il me destinait, mais je souris bravement et hochais le tête pour lui signifier que j'étais prêt.

Les coups partirent, fulgurants, n'épargnant aucune partie de mon corps. Je n'étais pas habitué à ce genre de pratiques, et de plus il ne retenait pas son bras comme je l'aurais pensé. Il ne jouait pas, il dominait mon corps. Je hurlais de douleur. Il ne cessa qu'après une trentaine de coups. J'étais déjà en sang. Il me détacha enfin et me sodomisa à sec sur le carrelage froid de la salle de bains. Cette -là me parut bien douce après ce que je venais d'endurer. Mais il se ressaisit de son fouet et me battit à nouveau, riant de me voir me tordre au sol pour tenter d'échapper aux coups.
J'étais effondré, d'autant plus qu'il semblait y trouver un certain plaisir. Aucun de mes regards à fendre le coeur ne pouvait l'attendrir, je devais me soumettre jusqu'au bout, une fois encore. Mon corps n'était plus que souffrance , je le suppliais en vain. Il n'avait pour moi aucune considération, j'étais sa putain. Lorsqu'il cessa, j'étais en larmes et le laissais me prendre à nouveau sans réagir, sans même simuler d'orgasme pour bien lui signifier ma déception.
Les mains toujours entravées dans le dos, il m'adossa contre un mur et voulut m'écarter les cuisses. Je lui résistais en gémissant. Il me força avec ses genoux et commença de me carresser avec douceur. Il lut dans mes yeux ma volonté et aussitôt s'allongea sur le carrelege froid pour me sucer. Alors, je m'abandonnais à ses carresses et par jeu enserrais sa tête entre mes cuisses. Je l'entendis gémir de plaisir d'être prisonnier de cette cage dorée. L'amour qui nous unissait était néanmoins plus fort que tout. Je sentais le plaisir monter dans mon ventre, l'éjaculation était imminente. Il dut le sentir lui aussi puisqu'il s'arrêta de me sucer, s'amusant de ma détresse.
"Rends-moi la pareille, me dit-il, et tu auras ton orgasme" Il me libéra et je m'activais tout joyeux sur son pieu de chair tandis qu'il guidait ma tête pour que je prenne la profondeur qu'il désirait. Mais Larry ne comptait pas jouir ainsi.
Il voulait m'humilier plus encore afin de me rappeler ma condition d'esclave soumis. Je ne serais jamais son amant, mais sa putain. Je me soumettais à lui pour gagner son amour et non son argent, mais il l'ignorait. Je lui obéis donc une fois encore, et m'allongea sur les toilettes pour me sodomiser à nouveau. Malgré ma position très inconfortable, je jouis en même temps que lui. Au fond, toute cette mise en scène me plaisait puisque l'idée venait de lui. Fou d'amour pour Larry, je me promis de tout faire pour gagner son coeur, puis je sombrais dans le monde insondable des plaisirs lorsque je sentis ses liquides partir dans mon cul déchiré.

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