Le Fauteuil Et Le Coucou

Je vous ai déjà parlé de la "mamée" ma voisine aux volets grinçants ... Eh bien il y a chez elle en Provence, deux objets bien insolites dans sa salle à manger. Il y accroché au mur près de la grande cheminée une horloge dérisoire, un coucou suisse ! Et qui marche ce qui a le don de profondément me troubler lorsqu'elle est agenouillée à me prodiguer quelques gâteries digitalo-buccales : j’ai toujours l'impression que ce coucou à la voix de châtré se moque de moi...A ces moments je suis confortablement installé dans un fauteuil Empire à dossier droit et rectangulaire. L'assise, trapézoïdale, est supportée par une ceinture sculptée de fleurettes. Elle repose sur deux pieds en sabre à l'arrière et deux pieds en "cuisse de grenouille" à l'avant et c'est le deuxième objet insolite.
Les pieds à l'arrière ont été coupés aux deux tiers ce qui fait qu'on est autant en appuis sur le dos que sur les fesses. A observer de près la section on voit bien que ce n'est pas un pis aller contre des montants qui auraient été vermoulus et qu'on aurait escamoté pour éviter pire dégradation. Non, on voit que la coupe est franche biseautée et délibérée... Le plus troublant c'est qu'à chaque fois qu'elle me dit de m'installer dans le fauteuil pour recevoir mon "gâté", il est face au mur. Il faut lui faire faire un demi-tour pour que la mamée toute bonne suceuse qu'elle soit puisse avoir ses aises à genoux sur le coussin qui habituellement se trouve sur le siège. La mamée est bonne pipeuse, mais je ne me sens pas de la sadiser pour ces petits jeux où les satisfactions semblent réciproques, à l'heure où tout alentour la populace somnole pendant la sieste.
Aussi lui ai-je demandé pourquoi ce fauteuil était-il condamné à contempler le mur et cette imbécile bestiole mécanique qui sort douze fois par jour.
"Ah c'est bien ça un intellectuel parisien, ça lit des livres savants dans quatre ou cinq langues, ça griffonne à n'en plus finir des pattes de mouches que même les mouches t'ont déserté jusqu'à ta souillarde de trop de rivalité, mais ça n'y connaît rien en talents secrets des vieilles et en histoire de Haute Provence.

"
Certes, elle avait cessé de se servir de sa langue sur mon sexe, mais comme ses mains restaient à la besogne de façon satisfaisante, je me suis interdit de l'interrompre.
" Le coucou c'est parce que je suis descendante de la famille de Franz Mayor de Montricher, un suisse à qui Marseille doit depuis 1849 son canal de Provence. Ce qui permet à la ville et sa région d'assurer son approvisionnement en eau potable. Mon bisaïeul a contribué également à la modernisation de la ville. Toute une communauté l'a suivi et s'est installée le long du canal... Il y a beaucoup de noms suisses qui ont été provençalisés, par exemple le mien qui se terminait en "- koffer" se finit maintenant en "-coffre"..."Du menton j'indiquais que "le bandit" comme elle nomme la bitte, manquait de salive pour être bien branlé. Elle ne se fit pas prier, pour une nouvelle tournée de léchouille.
-" Et le fauteuil face au mur ?"
- "Ah, mon minot tu veux de la sucette sur le bout de ton bandit ou tu veux des secrets ? Je vais te dire du secret parce que ça va te le faire durcir ton berlingot de Carpentras ... Toi qui regardes, tout qui examines tout, tu n'as bien fais attention aux contrepoids du coucou... regarde bien comme ils donnent l'impression d'être tout neufs, comme ils sont bien luisants.... regarde bien les poids en forme de pomme de pin très allongée, à quoi ils ressemblent ?"
- "Ils ont un peu plus petits et un peu moins épais que mon sexe"
-" héhé minot, tu l'as dit, mais ils sont bien plus lourds !"
-"Et alors "
- "Alors chaque soir un peu avant onze heure, la chaîne de l'un ou l'autre poids est déjà bien longue, je tourne le fauteuil, j'appuie les talons sur le mur, je me trousse, et je poste le poids à l'entrée de ma cachette, tantôt l'un tantôt l'autre, et j'attends..."
-"Et alors ?"
- beh, c'est cocagne mon minot, à chaque sortie du coucou le mécanisme libère un peu de chaîne et le poids me pénètre, boudiou que c'est bon, ça me fait partir !"
- "Et pourquoi pas à midi ou à minuit ?"
- "A midi je fais mon fricot, à minuit j'ai déjà essayé mais je suis vieille, c'est tard .
..et ..."
Elle n’a pas pu finir sa phrase : ça montait, elle a senti le foutre arriver et a tout avalé, puis le plus naturellement du monde elle a terminé sa phrase:
- et à onze heures aussi parce que douze ça me fait trop !"

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