Chasse À Courre

Surgissant des fourrés, le cerf part au galop,
Et la meute enragée le poursuit aussitôt.
Les seigneurs et les dames piquent leurs étalons
Et commencent la chasse à travers vaux et monts.

Le chevalier hardi est le plus avancé,
Et l'écuyer vaillant sur ses pas s'est lancé.
Mais la bête est rapide ! Il semble que la chasse
Ait été négligée, et la proie trop vivace…

Le soleil au zénith accable l'équipage :
Tous ont abandonné, seigneurs, veneurs et pages.
Seuls les deux intrépides ont maintenu leur train
Mais déjà leur gibier a disparu au loin.

Le chevalier comprend que la trace est perdue.
Personne autour de lui, les échos se sont tus.
Il pense être égaré loin de tout le cortège,
Mais cette solitude le détend et l'allège.

L'écuyer est à pieds et mène par la bride
Sa jument essoufflée dont le poil est humide.
Silencieux, il recherche entre les troncs de chênes
La trace de son maître… puis découvre la scène !

L'homme est entièrement nu, dans une clairière,
Où s'insinue le cours d'une fraîche rivière ;
Il y boit à genoux et tend aux jeunes yeux
Deux fesses bien sculptées et le trou au milieu !

Le coeur du jouvenceau s'est gonflé d'un seul bond
Et d'un seul bond sa bite gonfle son pantalon.
Interdit, bouche ouverte, écarquillant les yeux,
Il se penche en avant pour le voir un peu mieux.

Sa main descend déjà au paquet frémissant
Et pour le soulager le frôle doucement ;
Mais un désir intense anime le garçon
Qui, lâchant son cheval, s'avance sans façon.

A petits pas, discret, et rougissant d'audace,
Il franchit la lisière et le petit espace
Qui sépare de ses yeux les deux globes de chair
Et le puits de désir, érotique cratère.

Deux derniers pas manquaient à l'ivresse des sens.
L'écuyer en tremblant tend la main qu'il avance
Quand un hennissement de sa bête en arrière
Fait relever la tête au buveur de rivière.



Le chevalier surpris se retourne d'un coup,
Craignant que l'équipage n'approche et ne voie tout.
Saisissant d'un coup d'oeil l'écuyer immobile,
Il soupire, soulagé, mais fronce le sourcil.

"Ah, te voilà, garçon ! Tu m'as suivi, c'est bien.
Ce n'était pas aisé, vu la bête et son train !
Mais pourquoi ne m'as-tu pas appelé plutôt
Que de faire du mystère en venant dans mon dos ?"

Le jeune homme se tait et rougit. Son seigneur
Remarque le gourdin qui trahit le voyeur.
A la vue du phallus revient le souvenir
De leur baise récente et de tout ses plaisirs.

Alors posant les mains sur ses deux joues imberbes
Il plonge dans ses yeux un long regard superbe,
A la fois amoureux, passionnel et avide,
Et fier d'un écuyer aux parties si viriles.

Tout explose soudain : il se jette sur lui
Et avale sa bouche d'un féroce appétit.
Les langues errent partout et pourlèchent les lèvres,
Tandis que les habits sont ôtés avec fièvre.

Les deux corps se visitent et se pressent partout ;
Ces grands pays de chair, comme un lointain Pérou,
Sont explorés sans trêve au fond de leurs recoins
Par un Cortés cupide qui viole et va plus loin.

Le garçon enflammé ne touche plus la terre ;
Le colosse soutient ses cuisses qui l'enserrent.
Pris dans ce ferme étau, glissant sur leurs deux torses,
Les sexes des amants s'étreignent avec force.

Sans mettre un terme au flot des caresses buccales
Le guerrier entreprend l'exploration anale.
Un doigt passant par là appuie sur la rondelle
En cercles appliqués, jusqu'à glisser en elle.

L'écuyer voudrait bien faire à l'autre de même ;
Le fessier de son maître est son désir suprême.
Mais il consent, docile, à la pénétration
Qui provoque sa transe et noie toute raison.

La bite du géant est déjà mise en place.

Le gland gonflé se pose et mouille la crevasse.
Le chevalier descend le garçon qu'il empale
Et sa dague de chair lui arrache un long râle.

Debout se tient ce dieu de jouissance et d'acier,
Malgré le poids du gars qui se fait enculer,
Mais aussi celui de l'amollissant plaisir
Qui force pour baiser les plus forts à fléchir

L'acte de volupté gagnant en profondeur,
La cadence accélère. Apparaît la sueur
Qui fait luire tous les muscles et mieux glisser les corps.
En grands coups de butoir il pénètre plus fort.

L'adolescent se tient à la noueuse nuque
Et laisse retomber, sur la queue de son duc,
Sa tendre intimité qui l'épouse et l'excite,
Ouverte et lubrifiée, faite pour une bite !

L'autre ne le soutient que par sous les genoux ;
Mais enfilé qu'il est sur cet oblong bijou
Dur comme du granit, dressé comme un menhir,
Il pourrait tout lâcher et toujours y tenir !

Pendant que son anus est ainsi martelé,
L'écuyer fait glisser son pénis esseulé
Dans le vallon profond des monts abdominaux
Qui donnent du relief au torse du héros.

Les pectoraux gonflés accueillent son visage
Qui s'enfouit dans les poils et lèche ce corsage.
Parfois il vient goûter aux délicieux tétons,
Qui tiennent dans l'amour le rôle des bonbons.

Mais les souffles d'amour enflent en grognements ;
Des deux côtés des cris et des gémissements
Annoncent le sommet du plaisir assouvi
Avec l'imminent jet de la crème de vie.

Jamais les deux amants n'ont été aussi proches,
Jamais autant leurs coups n'ont été coups de pioche ;
Au plus profond de l'autre ils s'enfoncent avec rage,
Au plus profond de l'autre ils se fondent et s'engagent.

La foudre de jouissance les consume soudain
En scellant l'union dite par les coeurs et les reins.
Les deux hommes cambrés lâchent leurs flots de jus,
L'un jusqu'à son menton, l'autre au fond de son cul.


Tout se tait. Lentement le chevalier débande
Et son tendre amoureux libère le mât de viande.
Il glisse jusqu'au sol, non sans bien étaler
Le sperme sur son torse qui s'en était allé.

Un cheval qui hennit fait soudain trembler l'air.
Inquiets, ils se retournent… et partent d'un rire clair.
Derrière eux l'étalon n'a pas perdu son temps,
Et monté sur son dos, pénètre la jument !

En attendant la fin des ébats des chevaux,
Ils vont de leurs efforts se reposer dans l'eau.
Le jour est encore beau et la forêt paisible.
Les amoureux s'étreignent et se sentent invincibles…

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