Histoire De Sexe Sans Titre.

Assise sur le rebord de la fenêtre - petite veste à peine entr'ouverte - et corps nu sous le tissu. Le regarde doucement se réveiller.
Il me sourit en se levant. Visage ténébreux de l'ange à peine plus qu'adolescent - et barbe naissante qui lui mange son doux visage, fossette en coin quand il sourit d'une joue et regard tendre sur mon ventre nimbé de soleil. Il sourit encore - je le sens - lorsqu'il passe la porte de la salle de bain de ses épaules rondes et de sa nuque dorée. Des cheveux anarchistes et une cambrure toute désarmante.
L'eau qui perle sur son visage. Ronde d'eau. Pluie qui s'ébroue - au ralenti. Lente coulée du plafond jusqu'au sol, alanguissante sur l'épiderme ferme de l'homme qui, nu, sculpte son corps à coups de burins aquatiques. Une goutte d'eau perle à son oeil comme une larme matinale, file le long de sa mâchoire jusque dans son cou - et caresse son torse jusqu'à se perdre dans l'Eden de son entrejambe.
A ma fenêtre j'entends - clapotis - la douche de l'homme, et danse avec lui dans mes songes tamisées. Pas un bruit hors de ce monde clos qui nous unis. Sors, animal. Viens t'abandonner dans les griffes de ta proie.
Il sort. Elle est à la fenêtre nue comme s'il s'agissait de renaître - drapée seulement d'un bout de tissu. Sais-tu, là tout près quand tu approches, où se perd mon souffle, où s'abîment les battements pétrifiés de mon coeur ?
Serviette toge-romaine agrippée à ses hanches - me rend jalouse - ce sourire indéfectible qui m'embrase comme un champ de coton. Démarche aérienne et lente d'un félin affamé, il court à pas de velours - lentement. S'arrête comme pour observer les effets sur sa proie de sa danse macabre, et envoûtante.
Elle serpent-ensorcelée qui prêt à mordre ne me quitte pas des yeux. Les cheveux embrumant son visage d'une forêt languissante - qui se perd dans un cou, dans un cou qui caresse les dents. M'attras-tu, prédateur empressé ? Quand t'abandonneras-tu, créature fascinée ?
Ondule alors jusques à moi, serviette glissant inexorablement sur ses cuisses puissantes - à l'orée du dévoilement, une toison à peine espérée.

S'approche de mon visage. Sens son haleine frémir sur mes lèvres quand les siennes se rapprochent - et aussitôt se dérobent. Quand cesseras-tu ? Je brûle à l'intérieur.
J'ai lu dans ses yeux le désir incompressible - et le mien dans ce miroir merveilleux - exploser en myriade et s'évaporer par toutes les pores de sa peau. Mes lèvres viennent s'échouer dans son cou. Descente aphrodisiaque - et son coeur palpitant. A la renverse son torse se soulève, poitrine dressée vers les cimes, pointant toute rose de ses deux langues durcies de la mienne. Prends ces fruits comme le nectar et l'ambroisie, embrase-moi seulement de tes baisers. Et fait palpiter cette bête humide qui s'échappe de tes lèvres sur le sommets de mes monts raffermis. Je ne sens plus rien que tes mains cruelles qui les pressent l'un contre l'autre, quand tes crocs viennent s'écraser entre mes cuisses.
Te dévore jusque dans ton antre - tanière suave et moite comme un trésor inestimable - te bois dans toute ta liqueur et libère l'alcool qu'exhalent tes râles racoleurs. T'arrachent les cheveux quand les bulles grossissent et éclatent, quand tes lampées me remplissent d'une chaleur sourde - submergée, noyée dans l'incendie qui me ravage.
Envie de toi - Envie de toi.
Tout tourne vite et soudain la déchirure. M'aventure l'arme dressée aux confins de toi, entre tes lèvres brasiers qui regorgent de miel pour ma lance incendiaire.
Va et viens, tendre conquérant, dans ma moiteur avide. Arrime-toi à mes fesses qui claquent tout contre tes hanches téméraires. Vont et viennent nos chairs entremêlées dans la tiédeur de la matinée - jusqu'à l'implosion bien méritée. Et la fraîcheur, de nos baisers. De nos baisers.

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