Alice

ALICE


Lundi matin j'ai décidé d'accompagner mon mari au Bourget, il allait à Doha jusqu'à jeudi soir. C'était moins pour lui faire plaisir, d'autant que nous étions un peu en froid et que dans ce cas nous nos vouvoyons, que pour voir la fameuse Clémentine faisait partie du PNT et que je voulais faire sa connaissance. Il m'en avait trop parlé, sans me fournir de détail, pour qu'il n'y ait pas anguille sous roche plus sérieuse qu'il ne voulait bien me dire.

- Vous devriez être contente quatre jours pour jouer les "Cougar"!
- Je ne vois pas ce que vous voulez dire par cette vacherie, des filles plus jeunes ? Comme vous aimez le faire, d'accord, mais aller avec des "fruits verts" ce n'est pas mon truc!
- Votre mémoire est mauvaise, il y a une dizaine d'années qu'avez vous fait avec Alice ?

Là il marquait un point, mais j'avais oublié cet épisode bien agréable de ma vie "tumultueuse" !

Il y a une dizaine d'années nous avions invité la fille d'amis à passer une grande partie du mois de juillet dans la maison de Provence Elle devait venir avec mon mari mais comme il avait différé son départ, elle ne pouvait pas profiter de l'avion et elle prit un vol régulier. Je suis allée la chercher à Marignane, je ne l'avais pas vue depuis quatre ou cinq ans et gardais le souvenir d'une adolescente ravissante, aux longs cheveux couleur de blés murs, de grands yeux d'un bleu outre mer regardant le monde avec l'envie de le croquer à belles dents, les siennes étaient très belles, bien alignées et son sourire enjôleur.

Elle m'a fait de grands signes en descendant l'escalator, heureusement car je n'aurais pas reconnu la jeune femme qui m'a sauté au cou. Grande, élancée, pleine d'une assurance de bon aloi, sachant et montrant quelle était belle, elle avait coupé ses cheveux et comme je lui en faisais la remarque elle m'a répondu

- J'ai pensé que ce serait plus pratique pour la piscine, il paraît qu'elle est superbe.


- J'avais quitté une et je retrouve une très belle femme.
- Oui je suis une femme dans tous les sens du terme.

Que voulait-elle dire par "tous les sens" ?

A l'époque j'avais un cabriolet BMW, elle était ravie de l'air caressant son beau visage.

- Tu ne peux pas savoir comme je suis heureuse d'être là!!! Papa et Maman me voient encore comme une petite fille ce que je ne suis plus. Avec vous je sais que je pourrai goûter à la liberté!
- Tu feras ce qu'il te plaît, ma chérie, ni Michel ni moi ne te dirons rien (Par moment j'utilise Michel comme prénom de mon mari, à d'autres Frédéric, qui est son deuxième prénom, et qu'il préfère à Michel).
- Mais au fait en allant reprendre la voiture tu m'as dit "je suis une femme dans tous les sens tu terme". Excuses moi mais je ne capte pas ! (Pour employer la langue des grands ados).
- C'est tout simple Florence. J'ai rencontré un garçon en boite un soir, il était mignon, nettement plus âgé que moi, 30 ans mais il était craquant. Après plusieurs SMS et sorties au restaurant, (excellents les restos), j'ai pensé qu'il était l'homme parfait pour me faire sauter la capsule. Ce fut divinement fait, aucune douleur, il faut dire que mon doigt était souvent passé par- là!
- Si je comprends bien tu n'es plus vierge?
- Je ne le suis plus!
- Et avec une fille tu as essayé ?
- Pas depuis que je suis adulte, avant dans les chiottes on se tripotait souvent au lycée.

Je restais rêveuse….

Je lui jetais un coup d'œil de temps à autre, elle était vraiment sublime, la tête renversée en arrière et les yeux clos, se délectant du vent sur son visage. Comme c'était l'heure du déjeuner je décidais de passer par Aix pour aller manger quelque chose au "2G". Elle ne connaissait pas le cours Mirabeau mais l'animation qui y régnait lui plu beaucoup. Nous avons trouvé une place au soleil et je me suis absentée trois minutes pour aller acheter des cigarettes.
En revenant vers notre table j'ai eu la confirmation de mon jugement à voir les regards envieux des filles et celui des garçons pleins de fantasmes.

Après notre déjeuner nous sommes reparties pour la maison, elle avait hâte, tout comme moi, d'aller profiter de la piscine. Je l'ai laissé s'installer et moi me changer.

J'ai laissé tomber mon maillot et me suis confortablement couchée sur un bain de soleil. Elle est arrivée vêtue d'un deux pièces minimaliste. Son air surpris devant ma tenue fut suivi d'un sourire.

- Je vais aller me baigner mais je vais faire comme toi, enlever mon maillot. C'est tellement plus agréable de nager nue et de sentir l'eau s'écouler entre les jambes!
- Ici c'est la plus grande liberté, si tu veux te promener nue toute la journée libre à toi.

Elle a plongé en me laissant pensive….

En sortant de l'eau elle s'est plantée devant moi me permettant ainsi contempler son pubis tout à loisir. Il était taillé en triangle parfait dont la pointe se terminait juste au- dessus de sa fente, ses lèvres brunes, bien visibles; en revanche je trouvais ses poils trop longs et le lui dis.

- Je sais, mais je n'y arrive jamais!
- Je te montrerai comment faire.
- Super ! Comme les tiens ce serait parfait!

Elle avait de petits seins aux aréoles très claires et peu étendues et des pointes qui devaient être un délice gustatif. Manifestement le soutien gorge n'était pas un accessoire dont elle avait besoin. Elle est retournée dans l'eau et moi derrière le bar du pool house, en effet depuis l'aéroport je ressentais une curieuse démangeaison à l'entre cuisses et mon clitoris réclamait des caresses que je ne voulais pas lui donner ouvertement à sa vue……

Quelle était belle quand elle est sortie de l'eau! Ma chatte en était toute humide et mes lèvres brillantes de mouille, cela devait se voir car elle m'a lancé un regard étonné en portant ses yeux sur ma toison.
Elle est allée s'allonger sur le bain de soleil à côté du mien. Nous avons discuté de tout et de rien, en bonne citadine qu'elle était, elle s'émerveillait du champ d'oliviers qui s'étendait devant nous. Nous sommes restées là, tantôt sur le dos tantôt sur le ventre à nous laisser caresser par les rayons du soleil. Mais que j'aurais aimé que ce soit ses mains!!!

Nous sommes restées ainsi jusqu'à ce que le soleil décline derrière la barrière des pins maritimes. Nous avons ensuite regagné la maison pour prendre une douche, pour ma part je savais qu'elle n'aurait pas pour seule fonction d'enlever l'huile solaire et que la pomme de douche servirait à calmer l'ardeur de mon bouton d'amour.

Nous nous sommes retrouvées sur la terrasse pour prendre l'apéritif, gin tonic pour moi, rosé bien frais pour elle. J'avais éteint les lumières électriques pour ne conserver que celles, plus chaudes, des torches et des bougies sur la table.

J'avais pour seul vêtement un paréo noué sur ma poitrine Elle avait opté pou un débardeur blanc moulant qui mettait en valeur ses petits seins et un pantalon du même blanc, mais peu opaque et qui laissait deviner sa jolie forêt blonde. Installées dans de profonds fauteuils nous savourions la douceur de l'air nocturne chargé de la douceur des senteurs, une chouette hululait au loin.
Elle me dit être merveilleusement bien et que découvrir la Provence était un enchantement, Aix et son animation lui avaient beaucoup plu !

- Nous y retournerons un soir au moment où l'animation bat son plein.
- Super! L'ambiance du cours Mirabeau est super!!!
- Parles moi un peu plus de toi, de tes amours, es-tu heureuse ?
- Je suis très heureuse ! Mes études marchent bien, mes darons pas chiants du moment que les notes sont bonnes. Mes amours c'est une autre histoire, depuis que je suis pleinement femme c'est un défilé, comme je pense ne pas être trop mal fichue, (tu parles! Elle était sublime et je pense qu'elle le savait), je n'ai que l'embarras du choix! Mais mon problème c'est que je préfère les trentenaires qui sont plus expérimentés et puis baiser est pour moi une nécessité pour me sentir bien.
En plus la masturbation est un délice qui permet d'avoir plein d'images dans la tête et à chaque fois j'obtiens un orgasme, ce n'est pas toujours le cas avec un mec, surtout inexpérimenté, mais dans ce cas je le jette très vite comme un kleenex usagé.
- Et avec des filles ?
- C'est différent le plus souvent ce sont des rivales mais je dois reconnaître que je regarde certaines et que de drôles d'idées me passent par la tête….
- Regardes les étoiles filantes, le ciel en est plein. Quand tu vois la première tu dois faire un vœu, le mien était tout préparé!

Nous sommes restées à savourer la douceur de la nuit et comme elle était fatiguée nous sommes montées nous coucher.

En nous quittant, à la porte de sa chambre, elle m'a entouré le cou de ses bras et m'a embrassé, en me serrant plus que nécessaire, pour me remercier de l'avoir invité. Avais-je rêvé mais il me semblait que son baiser avant légèrement dérapé de ma joue vers mes lèvres.
Dans ma chambre, j'ôtais mon paréo et caressais mes seins en me mirant, rêveuse, devant ma psyché.

Que m'arrivait-il? Voir mes mains parcourir mon corps en imaginant celles d'Alice !
Je fantasmais sur une gamine même si elle avait tout d'une femme et que comme elle le disait : elle était devenue "femme".

J'allais dans mon lit, me caressais pour faire baisser la tension de mon ventre et suçais mes doigts pleins de mouille en guise de somnifère.

Le lendemain, au petit déjeuner, j'avais les idées plus claires et avais pris la résolution de ne voir en elle qu'une gamine un peu émancipée! Il faut toujours que je me méfie de ces résolutions qui à la première sollicitation volent en éclat. Elle est arrivée, et sa tête de bébé gorgée de sommeil m'encourageait à voir en elle l'image qui me convenait pour tenir ma résolution et non la réalité des cernes qu'elle avait sous les yeux!

Mais sa tenue, pour aller visiter le village, était celle d'une jeune fille de son âge, petit débardeur très sage mais collant pour bien montrer la pointe de ses seins. Short ultra court et moulant, des tropéziennes aux pieds.
La mienne était à peu près identique mais j'étais nue dans mon short. Mais, au fait, pourquoi me dire qu'elle avait mis un sous-vêtements ?

J'avais dressé son couvert en face de moi, comme pour le dîner d'hier, d'autorité elle est venue s'installer à côté de moi, à me frôler.

- Ce sera plus pratique pour me montrer les guides.
- Oui tu as raison. Mais est-ce la seule raison? J'avais vraiment l'esprit mal placé.
- Bien sûr c'est la seule raison! Mais son sourire démentait ses paroles.

Je lui montrais sur une carte où se situaient les endroits que je voulais lui faire visiter. Comme je m'y attendais, elle s'est encore plus rapprochée de moi collant sa cuisse à la mienne et sa main sur mon bras sous prétexte de mieux voir la carte. Quand cette, instructive, séance cartographique fût terminée, nous sommes parties pour que je lui fasse faire le tour du village. Il fait partie des "Plus Beaux Village de France" ce qui fait que l'on trouve d'assez jolies boutiques de choses provençales. Comme je connais tout le monde depuis des lustres on me fait des prix qui ne sont pas ceux des touristes, cela m'amuse toujours.

Dans l'une d'elles il y avait un très belle robe qui lui allait fort bien, je la lui ai offerte et elle m'a sauté au cou pour m'embrasser en me glissant à l'oreille :

- J'espère pouvoir t'embrasser mieux que maintenant quand nous serons seules !

Si ce n'est pas une promesse et un consentement tacite ? D'autant plus que pendant toute la promenade sa main n'avait pas quitté la mienne.

Comme elle avait hâte de mettre sa nouvelle robe nous avons décidé d'aller le soir au restaurant après avoir passé l'après midi à la piscine et de faire la séance de coiffure.
Quand elle est arrivée elle a mis un bain de soleil à côté du mien et j'ai remarqué qu"elle avait une trousse avec elle.

- Pour rectifier ma petite toison tu préfères qu"elle soit mouillée ou sèche ?
- Mouillée c'est plus facile à couper.

Elle est donc partie faire deux ou trois longueurs pour revenir ensuite sur son matelas où, talons aux fesses, elle écarta largement les genoux me donnant une vue parfaite de son coquillage aux lèvres brunes surmontées de la pointe de sa toison blonde. J'ai pris les ciseaux et j'ai donné une coupe d'été à son joli buisson dans lequel je rêvais de frotter mon visage. J'ai fait courir mon doigt du périnée à son clitoris, elle fermait les yeux en crispant les mâchoires.

- Arrêtes car si tu continues nous serons obligées de quitter la piscine à cause des voisins qui n'ont pas besoin de savoir ce que nous faisons.

Elle avait raison et je me suis allongée sagement pour profiter du soleil.
Le soleil couché, nous sommes allées nous préparer pour aller au restaurant.

En sortant de ma douche j'ai fait une nouvelle crise de narcissisme en regardant mon image dans ma psyché. Pourquoi Alice avait-elle une attirance pour une femme comme moi, ayant largement dépassée la quarantaine, qui pourrait donc être sa mère ? Et pourquoi voyais-je en elle une amante éventuelle et non pas simplement une jeune femme très séduisante certes ? Même maintenant je n'ai pas la réponse.
J'ai passé une robe noire, assez courte dont le dos, profondément, ouvert en V permettait à un regard un peu affûté de constater que j'étais nue sous cet élégant vêtement. Bien sur Alice avait mis la robe que je lui avais offerte et qui laissait deviner ses jolis seins. Pour mettre en valeur son bronzage j'ai habillé son cou de mon collier de perles noires du plus bel effet sur elle. Dire que notre arrivée est passée inaperçue serait mentir.

La mère sort sa fille, mais les regards passèrent de l'admiration à la surprise quand ils virent Alice me prendre la main sur la table en disant, sans baisser la voix : J'ai envie de t'embrasser !

Le dîner fût délicieux, l'ambiance feutrée, la conversation d'Alice pleine d'humour pour me parler de ses "conquêtes" masculines. Où trouvait-elle le temps de travailler ?

Nous sommes rentrées à la maison en roulant doucement, l'air tiède caressait nos visages, la lune éclairait la campagne mais de grands éclairs illuminaient le Lubéron au-dessus duquel d'épais nuages se formaient. Un bel orage d'été se préparait, un orage se préparait comme je n'en ai vu qu'en Provence. Violent, avec des éclaires zébrant le ciel de longues traînées bleues, un tonnerre assourdissant claquant comme des coups de fouet. Nous avons atteint la maison au moment où les premières gouttes tombaient.

Arrivées à la porte de sa chambre, Alice s'est tournée vers moi et a passé ses bras à mon cou et collant ses lèvres aux miennes m'a prodigué un des plus langoureux baisers que j'ai connus!!! J'ai regagné la mienne bien rêveuse….
J'avais laissé mes volets ouverts pour profiter du spectacle, bercée par la mélodie des gouttes s'abattant sur le toit. J'étais dans mon lit, songeuse et fiévreuse quand j'ai entendu gratter à ma porte en même temps qu'elle s'entrouvre. Alice a passé son petit minois en disant :
- Florence j'ai peur de l'orage!

Mais son large sourire démentait ses paroles.

- Je peux venir un peu dans ton lit?
- Bien sur Alice mais je ne serais plus sure de rien…..
- Nous verrons! dit-elle en laissant glisser son peignoir à ses pieds, dévoilant son corps parfait éclairé par les lueurs de l'orage.
J'ouvrais mes draps pour lui permettre de se glisser contre moi.

La nuit fût inoubliable pour elle comme pour moi, mais est-il besoin de la raconter ?

Le lendemain soir mon mari devait arriver et ses parents huit jours plus tard. D'un commun accord nous avons décidé de garder ces deux jours comme un trésor que nous ne voulions pas partager.

Alice a maintenant 27 ans, elle est mariée à un brillant chirurgien de San Francisco, son petit garçon de deux ans est aussi blond qu'elle et a les mêmes yeux bleus.

La dernière fois que je l'ai vue, il y a quelque mois, dans sa superbe maison de Lombard street elle m'a dit à l'oreille, en m'accueillant, "Tu sais, Florence je n'oublierai jamais le bel été que j'ai passé en Provence"! Une larme a perlé au coin de mon oeil.

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