La Musique Adoucit Les Moeurs.

Bonjour, je ne m’appelle pas. Du moins pour l’instant, l’anonymat me sied bien.

J’ai la vingtaine, un physique avantageux, je suis musicien. Tout pour plaire me direz vous. Hmm. À en croire mes succès, rien n’est moins sur !

J’ai tout de même quelques histoires à vous raconter, qui je l’espère sauront vous divertir…

Elle répondait au nom de Bella. Ok je rigole.
Son nom était Laure, et bien que j’eusse toujours été fondu de brunes, c’était un ange à mes yeux.
1m75, les yeux évidemment bleus, des cheveux blonds faits pour être caressées, des lèvres créées pour être embrassées, des jambes fuselées, une silhouette athlétique, un ensemble ravissant et bien souvent présent dans mes songes esseulés.
Même collège, même lycée, mais pas d’amis en commun, ni la chance de l’approcher avec une bonne raison.

Juin, une soirée chaude, comme je les aime. Pierre a sa maison libre, alors on se retrouvera à 3-4, une soirée habituelle, un feu de bois, des bières, et notre groupe en recherche d’identité. Au bout de deux heures, nos gorges seront sèches, on aura épuisé le répertoire. J’envisagerai de rentrer chez moi.

Inattendu hasard, la voisine de Pierre, Julie, une conne insupportable a entendu la musique et s’invite sans façon avec son petit copain à notre soirée improvisée. Elle est accompagnée de 3 amies à elle. Miracle, enchantement, Laure, dont j’ignorais même qu’elle connaissait cette imbécile est là aussi.
Dans un sourire à damner un ange, elle lance :
-« Vous vous débrouillez plutôt bien les garçons ! Qui est le chanteur ? »
Le chanteur, c’est moi et même si mon niveau est bon, je ne veux pas passer pour un vantard en me mettant en avant. Pierre, avec son aisance habituelle me désigne du regard, et tente d’engager la conversation avec la belle Laure. Celle-ci n’en a que faire, et vient s’asseoir à mes côtés. Je me pince.
C’est vrai quoi, je n’ai jamais eu l’occasion de la rencontrer et la totalité de nos interactions se limite à des regards obsédants de ma part.

La soirée avance, nous rejouons, Laure chante même par moment, d’une voix évidemment très juste et très belle. Bien entendu, si elle avait des défauts ce serait trop facile. L’aisance avec laquelle elle charme l’ensemble des personnes présentes ne fait que me décontenancer davantage. Je n’ai aucune chance avec une telle bombe.
Heureusement, les copines ont trouvées chaussures à leurs pied avec mes amis, seul Lucas, l’humoriste en devenir du groupe semble un peu esseulé. Compassion, relativisation, indifférence. La chance me sourit aujourd’hui, je ne vais pas m’appesantir sur les malheurs des autres.

Et j’avoue avoir du mal à me concentrer sur ce qu’elle me raconte, ses projets d’études supérieures, sa famille, ses jambes… Qu’est-ce qu’elles sont belles ses jambes. Très légèrement halées, infiniment longues, terminées par une robe très courte, qui eut été indécente sur n’importe qui d’autre que sur elle. Le décolleté, bien que raisonnable laisse entrevoir la naissance de ses seins, hauts perchés, presque provocateurs.

Un éclat de rire, les regards sont braqués sur moi. J’ai peut-être incidemment perdu le fil.

-« Dans la lune ? », ironise Pierre. Je lance un regard gêné à Laure, qui m’adresse un clin d’œil. Mon cœur rate un battement. Clin d’œil ? Pousse au crime, oui. Si l’effet papillon est quelque chose de réel, son battement de cil vient assurément de balancer une tornade quelque part en Amérique. Elle me sauve gentiment la mise en proposant d’aller chercher des bières. Dans un élan de galanterie, je l’accompagne. Si, si, uniquement par galanterie. Mes certitudes volent en éclat en la voyant marcher devant moi, son déhanché provocateur, le balancement hypnotisant de ses jambes, ses cheveux aux ondulations moqueuses, insensibles aux volontés du vent. Elle trébuche, je me précipite, l’att par la taille, ma main à la naissance de son sein, elle s’abandonne. Lovée contre moi le temps d’un battement de paupière, autant dire une éternité, mon souffle s’accélère, elle dépose un bisou léger du bout des lèvres sur ma joue, accompagné d’un merci effarouché, et en un instant, de l’intimité éphémère il ne reste rien.
Nous revenons avec les bières je me sens floué. Elle provoque en moi des explosions de sensations et je ne suis maître de rien.
La soirée se prolonge une heure, le temps se refroidit, Laure se blottit contre moi. Je peux sentir les regards envieux, obsédants, presque palpables des mecs, le copain de Julie y compris. Je tente de glisser mon bras autour de sa taille, en réponse elle pose sa tête sur mon épaule. Le paradis me semble bien désuet à côté d’un moment comme celui ci.

Le feu s’éteint. Mon monde s’écroule, mon univers s’effondre : il est temps de se quitter. Étirements, bâillements, les corps se délacent. Mon soupir de désespoir ne me semble pas exagéré sur le moment, la mort dans l’âme, je me penche pour lui dire au revoir, mouvement de recul de sa part. D’abord décontenancé, c’est un sourire gigantesque qui s’inscrit sur mon visage, après qu’elle me demande de la raccompagner.

Soudainement, la soirée prend la tournure d’un songe, ceux qui naissaient dans mon imagination et que celle-ci seule terminait. Ou pas, selon mon endurance.
Les au revoir terminés, je suis seul avec elle, sur le chemin du retour, cette fois bien décidé à ne pas laisser la chance faire tout le travail. J’aurais cependant pu m’en douter, sur le pas de sa porte, je perds pied, et c’est encore une fois un bonheur infini que de l’entendre prononcer les mots, simples et jubilatoires :
-« Un dernier verre ? »

C’est reparti, mon monde bicolore revêt ses couleurs idylliques. De sa maison je n’ai aucun souvenirs, j’étais tout bonnement incapable de détacher mes yeux de son corps, si ce n’est pour observer la mouvance hypnotique de ses lèvres. Ses parents absents, je peux m’éterniser en sa compagnie. Un dernier morceau ? Difficile de lui refuser quoique ce soit. Mettons toute les chances de notre côté, un message subliminal sur fond acoustique sera idéal. Ce sera donc « You’re The One That I Want », mais de The Lennings. Ses yeux brillent, je détourne le regard.
Je me maudis. Cette timidité maladive est bien la pire des malédictions. Tout de même, je me retiens de me plaindre, même dans ma tête. Les notes s’envolent, je plonge mon regard dans le sien. Un sans faute de 3 minutes, alternant sourires, regards insistants et regards timides.

Sans complexe, le morceau fini, elle se lève, m’ôte la guitare d’entre les mains et prend la place. Je suis amoureux de mon instrument, mais cette infidélité, il me la pardonnera.

-« J’aime beaucoup cette version, on perd le côté teenage de Grease, et ta voix rend très bien dessus »
Je me garde bien de lui annoncer que je ne suis pas l’inventeur de cette version et profite de ma position de privilégié pour glisser ma tête à côté de la sienne, ma main frôlant sa cuisse chaude. De l’autre, je joue avec ses doigts, doux, fins, délicats.
-« C’est quand même incroyable qu’on ne se soit jamais vraiment parlé avant », dis-je.
-« On a jamais été dans la même classe, et mes amis ne sont pas du genre soirée guitare au coin du feu, mais plus soirée pyjama devant un film d’amour ridicule. Je préfère, et de loin, la soirée qu’on a passé ce soir »
Un point positif, elle avait conscience de mon existence malgré tout.
Je prends alors la décision, facile, mais si compliquée d’agir.
Je bascule légèrement vers le côté, la faisant glisser à ma droite, lâche sa main, att sa nuque, et pose mes lèvres sur les siennes. La punchline de cinéma n’était pas là, je l’avoue, mais j’ai un très mauvais sens du timing, et la belle répond à l’assaut de mes lèvres. Nos langues s’emmêlent et ma main glisse sous sa cuisse. Je la plaque contre moi, la soulève, me lève et nous dirige vers le divan.

-« Pas ici, ma chambre. » murmure-t-elle.

Je tente fébrilement de maîtriser mes battements de cœur, la porte à l’étage tout en continuant de me perdre dans sa bouche, le tout, miraculeusement, sans trébucher et les choses sérieuses commencent. Elle me repousse du bout du doigt, retire sa robe, je reste bouche bée.
Si j’étais croyant, je m’enfuirais à tout jambes. Une telle créature ne pouvant être qu’une tentation du diable. Mais du coup, agnostique au possible, je m’en fous. D’ailleurs, je m’en fous de tout.

Ses seins pointent vers le ciel, signe plus qu’évident que le hasard n’a pas eu sa place dans la chance miraculeuse de ma soirée, son boxer demeurant la dernière entrave à l’apothéose de ma soirée. Un ventre plat, des jambes infinies, des seins parfaits, une silhouette magnifiquement dessinée au fusain, le tout couronné par ce visage d’ange. Je me repince. Rien n’a bougé, alors un sourire au lèvres, j’avance vers elle, lui att les fesses, lui embrasse la peau, les seins, le ventre, les seins. Les seins encore un peu. Ses mamelons durcis par le plaisir, à mesure que mon érection devient douloureuse, je m’impatiente, mais pas longtemps, ses mains fraîches m’ôtent le poids de mon haut, mon pantalon, elle s’attarde sur mes fesses, glisse sa main dans mon caleçon, commence une masturbation non nécessaire mais Ô combien attendue.

Maintenant à cheval sur moi, elle commence une fellation. Je ne suis pas mesquin et lui rend la pareille. Le plaisir continue de monter en moi et je la sens se mouvoir. Elle ondule, se cambre, s’offre toute à moi, torturée par le plaisir. Chaleur, humidité, suavité.
Je prends la direction des opérations, elle pèse sous ma main, écrase sa poitrine sur mon torse, le panorama visuel s’en trouve amoindri, mais la sensation que procure ses seins chauds, tendres, tout justes fermes sur mes pectoraux me rend fou. Je nous retourne.
À califourchon, elle s’empale sur mon sexe rendu brûlant par l’excitation. Encore une fois, elle ondule, se déhanche, d’abord en douceur puis avec plus de ferveur, plus d’agressivité. Le rythme de ses râles marque les secondes. Ma vue est imprenable, sa poitrine se meut avec indécence, mon plaisir continue de monter, sur une échelle sans grade, infinie. Elle pose ses mains sur mon torse, accélère encore le va et vient. Se rapproche, s’éloigne. Je me redresse, la saisit au bas des reins et au niveau des épaules. Nous ne formons plus qu’un mais continuons toujours plus vite, toujours plus intensément.
L’orgasme. Simultanément, nous implosons. Rires, sourires, baisers.
Elle s’ôte de mon sexe encore dur. D’une longue caresse, elle atteint mes lèvres, ou elle dépose un dernier baiser. La chaleur estivale n’est pas encore à son comble, la nuit sera fraîche, mais avec elle lovée contre moi, le galbe de ses fesses narguant mon instrument de désir, le sommeil, qui pourtant me guettait à cette heure tardive, me semble bien inatteignable.

Je profite alors de la fraicheur de l’air pour allumer une cigarette à la fenêtre. Nu comme au premier jour, je me sens terriblement séduisant. D’ailleurs Laure, toujours dénudée, vient se coller à moi dans mon dos. Dormir dans de telles conditions, c’est difficilement envisageable… Je l’embrasse, elle retourne sous les draps.
La cigarette terminée, je retourne m’allonger à ses côtés. Je n’en ai pas fini. Et le galbe de ses fesses collé à mon sexe empêcherait un homme de dormir infiniment.
Ma main retourne se perdre dans son antre de douceur. Elle grogne. Je lui mordille le lobe, elle se cambre, m’offrant l’accès total à son sexe. Faudra s’en souvenir du coup du lobe.
Avec ma main de musicien, je joue une nouvelle musique en elle. Changement de tonalité, ma bouche prend possession des lieux. Mes années de saxophones ne me servent pas vraiment, mais à en juger par sa réaction et aux dires de mes conquêtes, cet instrument ne m’est pas totalement étranger non plus. Elle est brûlante. Je me glisse derrière elle, passe une main sur son ventre, descend jouer quelques notes supplémentaires pendant que j’entre en elle, doucement, accueilli par un velours chaud et humide. Tout en douceur je l’aime. Ma main gauche se balade sur son corps, tandis que mon bras droit lui sert d’oreiller. Oreiller, qu’elle lèche, embrasse et mordille.
La sensation de ses fesses contre mon ventre et autour de mon sexe est mémorable. Douces, rebondies, chaudes, je ne puis décider si je préfère la pénétration en elle ou le contact avec son cul. Douceur, volupté, orgasme. Quel meilleur moyen de s’endormir qu’en ne faisant qu’un ?
Un ange passe, je m’assoupis.
Tout cela ne semble être qu’un songe. Un merveilleux songe.

Je me réveille.

Je tourne la tête. Elle est là encore. De bonheur, je me rendors.

Comments:

No comments!

Please sign up or log in to post a comment!