Un Si Fort Désir

Douceur que de rentrer chez soi... Seul... Encore et toujours seul... Depuis que mon amour avait vidé mon cœur, je n'avais même plus allongée tendrement une seule jolie créature ni pris sauvagement une cochonne contre un mur. Mais aujourd'hui... Aujourd'hui... Nu je m'étais exposé face à des élèves pour l'amour de l'art... Et j'avais rencontré une femme dont la beauté m'avait troublé. Elle avait réveillé les pulsions, les envies effrénées de sexe qui m'habitent.

Mais je n'avais osé l'aborder en ce sens, elle semblait si fragile, si prude... Comment aurai-je pu? Et mes pulsions allant grandissant, son visage en tête, obsédé par tant de grâce et de cette apparente timidité fragile, si désirable. Je ne me voyais pas alors me satisfaire d'une autre pour pallier ma frustration et combler mes envies.

Je rangeais mes affaires, ça et là, correctement, tout devait être à sa place. Je n'avais pas faim. Pas de nourriture en tout cas. Amy... Je l'imaginais nue, comme je l'avais imaginé lors du cours de dessin, mais avec plus d'hardiesse cette fois, le contact mental avec sa peau me fit frissonner. Je m'assieds sur mon canapé lit, torse nu. Je regarde ma main, comme une étrangère. Depuis combien d'année ne l'avais-je pas usé... Pas par répulsion, jeune, j'avais aimé m'en servir plus que de raison, parfois même en regardant des clichés volés discrètement mes sœurs d'adoption nues. J'étais jeune et con. Puis j'ai découvert mon pouvoir de séduction, dès lors, le plaisir solitaire me fut inutile.

Sur le coup, une certaine répulsion m’envahit... Non pas de me faire plaisir, mais de salir l'honneur de la femme qui envahissait mon esprit. Je ne pouvais cesser de l'imaginer se coller à moi. Je m'avachis sur le canapé et ferme les yeux, je laisse une main glisser sur mon torse, descendre sur mon ventre et glisser dans mon jean. Laissant mon imaginaire vagabonder et fuser d'idées autour de cette femme, la confusion et l'excitation l'embrouillent, s'y mêlent d'autres femmes intouchées, et des souvenirs.



Ma main entoure tout mon paquet, il est chaud, agréable. Ma main gauche caresse un peu mon torse viril et glabre. Je sens petit à petit ma verge gonfler et mes testicules grossir. Je finis par me sentir à l'étroit. J'ouvre les yeux. Je me sens ridicule, mais je ne veux pas en rester là. Je me met nu, entièrement nu. Je regarde ma verge, semi-érigée et déjà assez grande. Mon propre corps m'excite, je glisse ma main droite dessus, et l’emmène à son apogée en la coulissant doucement, au seul faible contact de mon index et de mon pouce l'entourant entièrement. J'ai chaud et froid à la fois.

Mon imagination s'emballe encore, je vois le visage d'Amy sur le corps de mon ex sans ses tatouages, elles sont assez similaires pour que cela corresponde à la réalité de mon désir. Une larme furtive coule à la pensée de l'échappée belle, comme je la regrette. Cette parenthèse s'enfuit bien vite. Torrent de vagues chaleureuses partant en onde de plaisir du bas de mon corps. J'empoigne entièrement ma verge, je souffle fort. Ma main gauche caresse mes testicules, je ne vais pas très vite, je ne serre pas très fort, juste ce qu'il faut pour un plaisir optimum. Nul ne connait mieux son corps et sa perfection que soit même. Il est inutile et impossible de vouloir rivaliser en caressant quelqu'un.

Mon cœur accélère et le froid domine de trop dans la pièce. Je me relève, sans rien perdre de mon exaltation, et file dans la salle de bain. Sous une douche chaude, je continue mes affres, un peu plus vite un peu plus fort. Le dos contre une paroi, l'eau parcourant mon corps comme des caresses.

Soudain, à travers les parois fines comme du carton, j'entends des gémissements, ils viennent de l'appartement attenant, je le croyais vide. Des gémissements de femme, alimentant mon imaginaire, je les attribue à Amy. Je la rêve, je la sens, je la vois et je l'entend. Elle est l'eau et les cries. Je reste discret, je caresse mon corps, ma verge remplie de sang réclame ma célérité, le plaisir monte.
L'effort devient difficile, car je résiste à la jouissance, mon esprit s'enraille, je me vois embrassant une jeune femme, ma langue roule dans le vide. Les yeux clos, je laisse faire tout ce qui m'arrive tout en maltraitant mon entrejambe, je vois une femme nue, une autre puis encore une, toutes me faisant diverses choses, mes fantasmes se mêlent, les plus inavouables y apparaissent aussi.

Et lorsque je touche au grandiose, côte à côte, les deux femmes qui ont le plus compté dans ma vie m'attendent, me donnant tout le bonheur du monde, s'écartent, et laissent passer Amy qui se donne à moi. Je jouis avec force, longtemps, alors qu'à coté, les gémissements s'éteignent.

Le débit fort d'eau ne laisse pas le temps à mes fluides de me prendre ses quartiers. Je me calme, petit à petit, encore rempli d'envies et d'images, mais je me fais violence pour ne pas recommencer. Intérieurement, je remercie la voisine inconnue, elle avait une jolie voix.

Rincé, savonné, mais pas fatigué, je retournais à mon canapé une fois sec. Je me mis à réfléchir, à penser encore à ELLE. Je devais y retourner demain, pour une nouvelle pose, toujours nu. Je ne voyais comment aborder le sujet de la voir hors de ce cours, j'avais peur qu'elle me fuit...

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