Éphémère

Non rien n'a vraiment changé

Rien n'est pareil et pourtant tout est comme avant

Étonnante vie que celle-ci
Rien n'a changé et pourtant tout est différent

Éphémère, c'est cela qui est vérité
Et qui engendre éternité.

Amours éphémères, embryons multiples de la tendresse universelle
Dimanche ensoleillé dans un jardin main dans la main en buvant du café oriental, liqueur chaude à la gorge
Rien n'est resté ma douce de nos nuits emmêlées, bras et jambes et âmes aimantes aussi.

On est vingt ans plus loin et rien n'est resté

Pourtant chaque amour, chaque rencontre qui a suivi la notre, chacune a porté un peu de nous, comme si un peu de nous se retrouvait, parcelle, dans chaque historiette ensuite.

Tu étais ma belle si chaude à mes bras, comment avons-nous pu nous oublier ? Si vite ?
Était-ce l'époque ou bien juste l'air du temps, facile de s'être rencontré alors on ne s'est pas attachés à se garder.
Ton petit corps potelé, ton visage levé vers mes yeux qui te regardaient étonnés subjugués épris. Ton petit corps entre mes mains préhensiles qui te palpaient de partout.

Comment puis-je écrire toutes ces choses-là qui viennent spontanément sous mes doigts sur le clavier alors que quelques instants plus tôt j'aurais juré que rien, rien, n'était resté de cette affaire de toi ma belle de ce flirt amoureux de l'ancien temps, flirt oublié.
La chaleur de ton corps me submerge dans des ressacs de souvenirs en mouvement perpétuel.

Je me refuse à revoir ces gestes impudiques légers de ta main sur moi qui m'avaient alors surpris, innocent que j'étais encore.
Oserais-je te dire qui mille fois ensuite quand une fille a esquissé la même caresse, c'est à toi, Mie, que sont allées mes pensées et vers toi qu'est monté mon émoi, encore et encore.

Je pleure sur ma tablette, incapable de traduire en des mots l'émotion qui monte
Conscience que chaque morceau d'après n'est que dupliqua.



Jusqu'où remonter ?

Indécentes effluves de mes lèvres dans ta toison noire et ton corps cambré, tes cuisses qui me faisaient prisonnier.
Les odeurs sont les piliers de mémoire et je revois tout en scope éclatant de couleurs yeux fermés par le simple émoi de ce qui émanait de toi en chaleurs fluides dans ton frisotis.

Cent plis au profond doux à ma langue et tant goûteux que je buvais sans satiété toujours avide de plus de senteurs.
Tes mains brassaient ma chevelure et disaient ton bonheur de mes délectations et de mes lèvres embrassant doucement ton bourgeon déshabillé nu frêle.

Quand ma bouche est venue retrouver la tienne, tu as aimé sur ma langue trouver le goût de toi et tu m'as cherché, cherché, folle, perdue, oubliée.
Café oriental, liqueur néerlandaise sucrée forte, bue au goulot chacun son tour pour en mêler les saveurs aux intimités sui generis de sexe puissantes.

Tes petites fesses dans mes mains, je t'ai menée à moi, grenouille toute ouverte et tu me souriais.
Bonheur de rencontre du papillon aux ailes luisantes accueillant et de mon être tout tendu vers toi.

Mie, mie, tout est là encore et rien n'est oublié de ces instants passés jamais revisités.
Flirt sans importance, oserai-je dire que tu as été seule unique vérité de ma vie amoureuse ?
Non, petite fille aimée, juste tu es un jazz dans ma nuit, une simple éternité.
Petite fille au corps chaud et tendre tu as ouvert ma vie aux lendemains qui chantent, aux matins bleus qui colorent la vie.

Merci, petite fille
Merci pour ce bonheur d'adolescence.

Comments:

No comments!

Please sign up or log in to post a comment!