Stage En Altitude - 3/3

Cathy a craqué ! Un copain, sans doute, mais elle devait se sentir seule … elle a cédé bien vite ! Une jolie sieste ! Vous savez de quoi je parle ? Non ? Eh! Vous voyez, juste au-dessus : 3ème partie !! Z'avez pas lu les 2 premières ? Dommage ... parce que je vous ferais pas de résumé !

Le lit était bien étroit, mais on l’a partagé tout le temps de ce qui aurait dû être une sieste.

Quatrième jour encore.
Notre mine à la séance photo en début d'après-midi n'a étonné ni Salima ni Dieudonné, qui avaient tous les deux les mêmes yeux bordés de sombre que nous, comme ceux aussi, mais j’y ai porté peu d’attention, ceux de Maria-Luz de Gégé et d’Antonin.
Ce qu'on a tous vu, par contre, c'est que la tenue ne convenait vraiment pas à Elena ! Et comme elle s'en rendait compte, elle faisait la gueule et des réflexions désobligeantes à tout le monde : nous, entraîneurs, photographe, tout le monde y a eu droit !

Et les choses sérieuses ont repris.
Sur la piste les coachs râlaient de nous voir si peu dynamiques et nous engueulaient.
Le programme était pourtant plus léger que celui de la veille, mais la plupart d’entre nous, en plus de nos activités privées, commençaient à ressentir les effets de l’altitude. Je n’étais pas la seule ce jour-là à m’affaler au bord de la piste après un fractionné, presque asphyxiée et au bord du vomissement.

Ni Cathy ni moi n'avons eu le courage de prendre une douche avant le repas du soir. On s'est toutes les deux affalées sur notre lit. Je me suis endormie sans même m'être changée et c'est Salima qui m'a réveillée :
— Alors le filles ! Vous avez pas faim ? L'amour et l'eau fraîche, ça suffit pas ! Faut vous nourrir !
Elle était bien la seule à avoir de l'entrain ce soir-là. D'autant qu'au briefing après une séance d'étirement, les coaches nous ont cassé le peu de moral que nous avions en annonçant le programme du lendemain : course en montagne et basket le matin, séries de 400m l'après-midi et piscine, musculation le soir.



Je me suis douchée la première et j'ai enfilé un jogging à même la peau. Cathy était enveloppée de son drap de bain en sortant de la salle de bain. Elle s'est assise sur son lit, son flacon d'huile camphrée dans les mains :
— Je savais que c'était pas des vacances, mais là, je suis morte ! Et faut remettre ça demain ...
— Je te masse ?
— Tu ferais ça ?
— Ben oui, donne.
Elle s'est laissée retomber en arrière sur le lit les jambes dans le vide. J'ai soulevé ses jambes pour l'allonger et dénoué le drap de bain sur sa poitrine.
Je me souviens qu’elle avait les seins nus, je me souviens aussi qu’elle avait enfilé une jolie petite culotte bleu marine avec un empiècement triangulaire devant et des dentelles sur les côtés, de petites fleurs roses collées dessus, qu’elle était toute belle :
— Vaudrait mieux l'enlever, je vais la salir, ça serait dommage ! Elle est mignonne !
— Je m'étais faite belle ...
— C'est réussi, mais je voudrais pas la tâcher. Tu l'enlèves ?
Elle s'est contentée de soulever ses fesses du lit. Je lui ai enlevé sa culotte et elle m'a encadrée de ses jambes. C'était trop tentant. Je me suis penchée sur elle pour embrasser son nombril, son ventre, elle a posé sa main sur mes cheveux :
— C'est comme ça que tu masses ?
— Mmm ... T'as les poils qui repoussent déjà ... ça pique ...
— Tu fais jamais, toi ?
— Non … Cathy ?
— Quoi ?
— Je suis pas la première.
— Non ... mais ça, oui ...
Et elle aimait. Elle a glissé ses deux mains sur son ventre et à deux doigts s'ouvrait pour moi, pour ma langue sur elle, sur son petit bouton tout rose qui pointait son nez et les voiles roses en-dessous que je lissais de ma langue, elle soulevait les reins pour que j'aille goûter son petit jus clair, m'invitait à revenir en étirant sa peau pour décalotter son clito, se soulevait encore pour accueillir un doigt, deux que je poussais en elle. Elle a tendu la main vers la table de chevet.
Je me suis redressée :
— Non. Laisse. Je masse pas dans le noir.
Elle faisait la moue et riait, a résisté un peu quand j'ai repris sa main pour qu'elle ouvre son sexe à nouveau pour ma caresse, a cédé, s'est caché les yeux d'un bras quand j'ai repoussé ses cuisses pour contempler sa douceur toute rose toute brillante de ma salive et de sa liqueur. Elle a poussé un soupir tremblé en sentant mes doigts plonger à nouveau, a gémi quand j'en ai ajouté un troisième, gémi encore quand je l'ai retiré pour le glisser entre ses fesses, pour gratter de l'ongle les plis bruns tout fripés que je voyais se crisper, se rétracter comme pour m'échapper. Sous le bras dont elle cachait ses yeux, je voyais sa bouche ouverte, la pointe de sa langue qui venait mouiller ses lèvres, ses narines se dilater quand j'ai poussé mon doigt plus fort à petit coups.

Parfois une fille se refusait, s'insurgeait quand je voulais cette caresse, parfois je l'y forçais et la caresse devenait comme un viol, avec cris et larmes, des coups échangés une fois aussi. J'ai changé. Cathy, je n'aurais pas insisté avec elle si elle m'avait repoussé. J'ai changé.

Elle gardait ses cuisses grandes ouvertes, elle a tiré un pan de drap de bain sur son visage et de sa main libérée glissée sous une jambe, au contraire, étirait la peau sur sa fesse pour mieux m'accueillir là :
— Doucement ... fais doucement ...
Au début, au début seulement, je l'ai écoutée, et puis plus après, et elle ne réclamait plus que je fasse doucement, étirait toujours sa fesse de ses doigts crochés dans sa chair pour donner la place aux doigts qui fouillaient ses reins, à mon pouce dans son ventre, son autre main venait chercher à ma bouche la salive pour faire mieux glisser ses doigts sur son clito.

Elle avait de jolies couleurs à ses joues les yeux humides et son sourire tremblait quand j'ai commencé à la masser, les mains pleines d'huile camphrée qui a vite masqué le parfum lourd et épicé de son plaisir.
Elle a ri en protestant quand j'ai agacé les plis bruns entre ses fesses d'une goutte d'huile :
— Ah non ! J'ai déjà donné avec du dentifrice ! ça va me brûler !
— Là aussi ?
— Non, ils ont pas osés !
— Ou ils y ont pas pensé ! T'aurais dû leur dire que t'aimais bien !
— Ben voyons ! Mais si toi tu veux essayer, pas de problème ! T'auras ton baptême !

Elle m'attendait assise sur le lit quand je suis revenue de me laver les mains :
— Allez ! A ton tour Annie ! A poil et plus vite que ça !
On a dormi dans son lit, les jambes poisseuses emmêlées, dans les bras l'une de l'autre toute la nuit.
A me réveiller au matin un corps chaud contre moi, à ça aussi je prenais goût, et toute une nuit, c’était nouveau pour moi.

Les jours suivants ?
Elena nous battait froid. Elle était souvent seule. Elle avait essayé de se rapprocher des handballeuses, mais même elles l'avaient rejetée. Elle voyait nos cernes et faisaient des réflexions désagréables. Nous, ça nous faisait plutôt rire de la voir aigrie des petits gestes de Cathy qui ne laissaient aucun doute sur ce à quoi nous occupions nos temps libres.

Travail ! Après tout, on était tous là pour ça : footing et balades en montagnes, piste et salle, les ateliers s’enchaînaient.
Seules les nuits nous appartenaient et on en profitait.
Je ne sais pas qui a pensé que faire l’amour privait d’énergie et empêchait la performance, mais c’est une belle ânerie. Sauf que peut-être on abusait un peu …

Salima avait abandonné Dieudonné. Elle arrivait tous les matins au petit-déjeuner au bras d’un garçon différent, sans qu’aucun d’entre ceux de la veille ne semble s’en fâcher. Le seul à faire des réflexions, c’était Gégé :
— Hey Salima ! Si tu veux te faire toute l’équipe de volley avant samedi, tu devrais les prendre deux par deux.
— Ils ont pas voulu ! Les mecs, c’est timide ! Et puis y a des cons aussi, tu sais ça toi, non ?…
Sale ambiance.
Elena seule dans son coin à ruminer sa rancœur, Maria-Luz qui ne parlait plus à personne, les trois blacks qui faisaient bande à part, Antonin et Gégé agressifs ou injurieux, Dieudonné qui s’isolait sous son casque audio … sale ambiance ! Heureusement il y avait la bonne humeur de Salima, et Khaled qui souvent se joignait à nous, semblant apprécier notre compagnie depuis une sortie au Casino d’un soir où on avait tous perdu un peu d'argent à la boule.

A l’approche de la fin de la semaine, la plupart devenaient nerveux. Des derniers résultats chronométrés dépendraient la convocation au stage d’été et la sélection pour les meetings. Oslo, Zurich, Rome, tout le monde avait envie d’y aller ! Moi, je ne me faisais pas d'illusions, notre coach m'avait avertie que je serai plutôt sur le programme Junior cette année encore.

Le vendredi matin, éclat de rire général au petit-déjeuner. Grand sourire aux lèvres, c’est au bras d’une handballeuse que Salima se pavanait. La fille a rejoint la tablée de ses copines en caressant les fesses de Salima qui est venue s’assoir avec nous :
— Ben quoi ? Faut varier les plaisirs !
— C’était bien ?
— Je voulais un peu de douceur … je suis mal tombée ! Mais elle suce vachement bien ! Y a pas à dire, pour ça, y a pas mieux qu’une nana ! C’est pareil pour vous, les mecs ?
Gégé, au bout de la table, prenait Antonin à témoin :
— Putain, comme si y avait pas assez des deux autres, Sal aussi tourne gouine …

Les fractionnés du matin ont calmé tout le monde, pour les filles, quatre 400m enchaînés, un lent un rapide, mortel ! récupération et on a remis ça. Elena s’est arrêtée pour vomir au bord de la piste.
Les coachs ont communiqué à la fin les minimas à réaliser le lendemain : grise mine générale.
Heureusement, il n’y avait pas de piste l’après-midi, juste une balade d’une heure en montagne et salle ensuite, quartier libre le soir.

Après le repas, je me suis glissée sous les draps pour une sieste et Cathy m’a rejointe, en sweat et petite culotte. Elle s’est collée à mon dos, emboîtée de la tête aux pieds :
— Plus que deux jours …
— Tu vas retrouver ton copain. Il vient te chercher à la gare ?
— Je sais pas … je l’ai pas appelé. Hier j’ai oublié. Pas envie …
Elle avait glissé un bras sous l’oreiller sous mon cou, passé l’autre autour de ma taille, griffait doucement mon bras du bout des ongles. Deux jours, deux nuits, et le voyage de retour dimanche. Elle a retiré son bras un instant, m’a serré plus fort contre elle en le repassant autour de ma taille. J’ai fait semblant de ne pas l’entendre renifler, je ne me suis pas retournée vers elle.
Voir une fille pleurer, ça m’agace plutôt, d’habitude. Cathy, c’était différent. Un peu différent. Parce que c’était tout neuf, parce que c’était une chic fille.
Elle, je ne l’avais pas bousculée, je ne lui avais rien pris, rien volé. Une rencontre, le même chemin, le hasard. La douceur. J’ai rarement été douce. Pour ne pas fissurer l’armure, me protéger. J’ai changé à ce point ?
Je savais qu’elle pleurait dans mon dos, je me retenais de me retourner et de la prendre dans mes bras. Pourquoi les filles tombent amoureuses si vite ? Et de moi, en plus !
Prendre du plaisir où on le trouve devrait suffire, non ? Et la vie va !
Une connerie, la faire rire, lui changer les idées :
— Avec cette ambiance à la con, j’ai même pas été baptisée, moi !
— Je peux t’arranger ça ! Facile ! Si j’en parle à Gégé, Antonin et Maria, ils se feront un plaisir !
— Je pensais pas à eux.
Sa main a glissé de mon bras à mon ventre, s’est posée entre mes cuisses serrées et à travers ma culotte elle a pris mes poils à pleine main. Elle me secouait :
— Tu veux que je coupe tout ça ? Toute nue comme moi ? C’est sûr que ça te ferait un souvenir pendant quelque temps ! Obligée de te souvenir de moi le temps que ça repousse, à chaque fois que t’aurait envie de te gratter !
— Ça gratte ?
— Oh oui !
— Non, ça, t’y touche pas !
— Je ferai venir Sal et Dieudo, ils te tiendront les jambes et les bras pendant que je te raserai, et y a du boulot, t’en as même entre les fesses !
— Comment tu sais ? Tu t’es pas trop attardée par là ! et toi aussi t’en as ! et là t’as pas rasé !
— Beaucoup ?
— Juste ce qu’il faut !
— Tu veux essayer le dentifrice ? ça je peux faire ! t’auras même le choix de la marque ! le tien ou le mien, comme tu veux ! Je vais le chercher ?
— On a pas le temps, c’est bientôt 14h, la montagne nous attend.

Au moins elle avait les yeux secs quand je me suis retournée vers elle. Secs mais un peu rouges. Elle a pincé les lèvres et haussé les épaules :
— … t’en fais pas, je vais pas t’emmerder, je suis comme ça …
— Tu m’embête pas, Cathy.
Elle a roulé sur moi et s’est assise sur mon ventre, elle tenait mes mains prisonnières au-dessus de ma tête :
— Et puis ton baptême, tu l’avoir ! Et même une petite coupe pour ta chatte, parce qu’avec les maillots qu’ils nous ont filés, ça déborde un peu !
— J’ai coupé déjà !
— Pas assez ! Pour la photo, ça allait, mais après les étirements, ça allait plus du tout ! T’avais le foin qui débordait !
— C’est élégant !
— Ben non, justement !
— Je parlais de ton vocabulaire. Ma chatte, mon foin …
— Et en plus, tu perds tes poils, hier j’en avais un coincé entre les dents !
— Mais t’es ignoble !
Elle m’a embrassée. En jouant, pour me faire taire, un baiser pour jouer, au début, un baiser plaisir, après, un baiser à partager, ses mains fraîches sur mes joues.

Moi je n’y pensais plus, mais elle, n’avait pas oublié. Quand je suis sortie de la salle de bain le soir, elle était assise en tailleur sur mon lit et avait étalé une serviette de toilette devant elle, avec peigne, ciseaux, rasoir et dentifrice.
— Ah d’accord ! T’as de la suite dans les idées, toi ! Qu’est-ce que fous avec un peigne ?
— C’est toi qui regrettais. Le peigne c’est pour te faire une belle coupe. Qu’est-ce que tu préfères ? Une brosse ? Une raie sur le côté ?
— Fais gaffe à ce que tu fais, c’est juste pour ces fichus maillots ! T’es sûre qu’il faut ?
— Oui. Enlève ça et installe-toi.
J’ai enlevé mon pantalon de jogging et je me suis assise face à elle, mes jambes sur ses genoux.
— Ta culotte.
— C’est pour que tu vois où couper, c’est comme mon maillot.
— Tss tsst, enlève ! Fais pas ta chochotte !

Elle ne voulait même pas que je la surveille. Je me tenais appuyée sur mes coudes mais elle m’a repoussée d’une main.
— Allonge-toi.
— Je veux voir ce que tu fais !
— Non ! allonge-toi ! T’inquiète pas, tu seras chouette ! et puis c’est pas comme si tu baissais ta culotte devant tout le monde ! T’as peur de pas plaire à ta copine en rentrant ?
Cette question-là, elle s’était bien gardée de me la poser jusque-là. Moi je savais qu’elle vivait avec un gars, mais elle ne savait rien de moi.
— J’ai pas de copine.
— Même pas une fille pour te tripoter de temps en temps ?
— Cathy … c’est plutôt une vacherie, ça …
— Pardon. Je voulais pas dire ça.
— C’est sorti tout seul ?
— Excuse-moi.
— En ce moment personne. Et depuis un moment. Qu’est-ce que tu crois ?
— Salima avait l’air bien au courant … la tombeuse !
— Salima ! Je m’étais faite draguer par un mec en Vendée et je l’ai envoyé bouler. Tu sais comment est Sal, elle voulait savoir ! Et c’est tout ! Et fronce pas les sourcils comme ça, y a jamais rien eu avec Sal !

Je sentais le peigne soulever mes poils. Sur le ventre, en haut, dans l’aine, tout proche de la fente du sexe et bas entre mes jambes. J’entendais le crissement des ciseaux qui glissaient sur le peigne et le crissement quand elle coupait. Je laissais faire.

Elle rasait dans l’aine, étirait la peau d’une main, balayait les poils après, je me laissais faire. Qu’elle fasse donc ce qu’elle voulait.

J’ai quand même été effarée quand elle m’a redressée de voir la grosse touffe de poils noirs sur la serviette entre mes jambes. Et puis j’ai regardé, sans vraiment voir de différence : mais je ne passe pas non plus beaucoup de temps à me regarder le ventre !
Par contre avec mes doigts, là j’ai tout de suite trouvé ce qui avait changé. Mes yeux ne savaient pas très bien, mais mes mains, elles, me connaissaient par cœur ! Et trouvaient une sacrée différence.

Depuis combien de temps je n’avais pas coupé ? Une éternité ! Quasiment jamais ! je passais juste de temps en temps, et encore, pas bien souvent, un coup de rasoir sur les côtés, en haut des cuisses, et surtout sur mes jambes, les aisselles. En fait je n’y pensais qu’en voyant les sourcils d’une copine se froncer quand elle me croisait en sortant des douches, où qu’elle passait un moment avec moi quand je lisais sur mon lit.

— Ça va ? J’ai pas abusé ! Ta chatte a exactement la même tête qu’avant ! En plus court, c’est tout. Ils étaient vachement longs ! j’ai pas fait trop court pour que ça reste doux.
Elle caressait mon ventre du dos de la main, le visage penché sur une épaule, un petit bout de langue entre les lèvres. Au moins, elle était contente de son travail !
Je l’ai prise dans mes bras. Je l’ai embrassée.
— Et j’ai pas fini !!
Elle avait les joues rouges et les yeux brillants elle aussi en me repoussant.
Elle l’a fait ? Ben oui ! Elle m’a tartiné l’intérieur des lèvres de dentifrice, a en mis aussi au-dessus du clito, dessus aussi du bout du doigt, sur mes petits trous à la fin, celui par où je fais pipi et entre mes fesses, et elle a pris mes mains dans les siennes, s’est faufilée plus près de moi entre mes jambes, elle me retenait prisonnière.

— C’est con, j’aurais dû amener mon appareil photo !
— C’est pas mon meilleur profil !
— Moi j’aime bien ! ça va ?
— C’est froid et c’est chaud, ça commence à piquer …
— Moi, ils me l’ont laissé une demi-heure … pendant que les abrutis me tenaient et que Maria me rasait … Et Gégé me tripotait. Un gros salaud, celui-là !
— Euh … tu veux pas l’enlever ?
— Attends !
Elle a commencé à me caresser tout doucement, du bout des doigts. Une . Ça me brûlait partout où elle passait. Je n’ai rien dit mais elle a décidé d’arrêter d’elle-même. Elle avait tout prévu, elle avait un gant humide sous la main et elle a tout enlevé.
C’est bizarre de se faire faire sa toilette !

Et non, pas de caresses après, pas de caresses pour le plaisir. Des câlins. Des baisers. Des silences. C'est bien les silences avec des bras chauds autour et des lèvres douces.
Pour être tout à elle pour la nuit je suis allée me rincer à la douchette de cette saleté qui même effacée du gant continuait à brûler.

Dernier jour avant le départ.
Toujours avant je quittais le lit avant la fin de la nuit, ou je chassais celle qui partageait le mien.
Avant. Je changeais.
Je ne lui ai pas dit, elle n'a pas su, ce cadeau qu'elle m'a fait, sa chaleur au petit matin, son souffle dans mon cou, son bras sur le mien et nos jambes emmêlées. Je ne savais pas avant elle le bonheur à me réveiller un corps chaud abandonné au sommeil dans mes bras.
D'autres avant, peut-être. Je n'étais pas prête. Apaisée.

Cathy devait faire un chrono sur 1500 le matin. Course à trois. Course au temps. Cathy Elena et moi. Il n'y avait aucun enjeu pour moi, j'ai couru pour elle, j'ai tenu, serré les dents jusqu'à l'entrée du dernier virage, les derniers 200 étaient pour elle, Elena a craqué dans la ligne droite, Cathy a tenu. J'ai fini au pas. Les grands sourires de Khaled et Salima disaient le résultat avant même que Cathy ne me saute dans les bras.

L'après-midi sur 3000 j'avais les jambes un peu lourdes, j'ai laissé Salima et Maria s'expliquer. Les minimas pour les deux, Maria devant, à peine contente, personne ne fêtait ça avec elle.

On s'est tous promenés en ville en fin de journée. On a acheté des souvenirs, des petits cadeaux. J'ai acheté un foulard pour ma prof de gym, et comme une blague, pour masquer la gêne d'un rire les deux mêmes bagues, deux babioles, de Cathy pour moi et moi pour elle. On riait. On se bousculait de l'épaule en les mettant à nos doigts, mais nos mains se serraient fort pendant la balade après dans les rues.

Dernier jour, dernier soir, on est tous sortis en boîte : les volleyeurs, les handballeuses et nous. Et on a mis de l'ambiance !
A un moment, Cathy est venue me trouver, toute excitée et avec un grand sourire :
— Eh, Annie ! Tu devineras jamais ... je me suis faite draguer !
Je la regardais en hochant la tête :
— Normal, ça m'étonne pas !
Elle avait mis ce soir-là une petite robe courte en jersey beige qui la moulait, juste assez transparente pour qu'on voit le petit slip blanc qu'elle portait dessous. Elle s'en était inquiété, mais avait haussé les épaules en faisant la moue quand je lui avais dit qu'elle n'avait qu'à pas en mettre.
— Il est beau ?
— Mais non ! C'est pas un mec ! c'est la fille, là-bas !
— Laquelle ?
— Celle qui a un beau cul !
— Euh ... tu te mets à mater le cul des filles, toi ?
— Ben elle est pas mal !
— Eh ben ! Ton copain, il va avoir une sacrée surprise, un de ces jours !
— Mais tu te rends compte ? C'est la première fois que je me fais draguer par une nana !
Elle m'a vue hausser les sourcils.
— Ouais ... toi !
— Peut-être que tu faisais pas attention !
— Je sais pas ...
— Qu'est-ce qu'elle t'a raconté ?
— Rien ! Elle me pelotait les fesses au bar !
— Tu veux que je lui casse la figure ?
— Non ! Mais embrasse-moi, ça la calmera !
Qu'elle réclame un baiser en public ... je ne m'y attendais pas vraiment. D'autant qu'elle n'a pas fait semblant !
— Tu sais, je suis pas sûre que nous voir nous embrasser va calmer ses ardeurs ! ça pourrait même l'encourager ... regarde, ça la fait rire !
— Dis, ça se voit ? Comment elle savait que ...
— T'es bête ! Elle en sait rien ! Tu lui plais, c'est tout.
— Elle m'a quand même mis la main aux fesses !
— Ça prouve qu'elle a du goût !
— On rentre ?

D'habitude, en regagnant notre chambre, on se déshabillait très vite pour prendre une douche, nous changer, abandonner les tenues dans lesquelles on avait transpiré. Pas ce soir-là. On est passées l'une après l'autre à la salle de bains. Elle avait gardé sa jolie petite robe, moi mon jean's et mon chemisier.
On n'en a rien dit, mais on avait toutes les deux en tête que c'était notre dernier soir, la dernière nuit qu'on passerait ensemble.
Après ... après son copain et son appart, moi l'internat. Une nuit, une seule.

Je rangeais les affaires qui traînaient sur mon lit dans l’armoire. Elle m’a surprise. Je ne m’attendais pas à ça d’elle, et c’était bien.
Elle était collée à moi dans mon dos, ses bras autour de moi et elle a ouvert mon jean’s et plongé une main sous ma culotte, dure, de l’autre elle serrait un sein, dure elle aussi.
Elle m’a fait pivoter vers le lit et dans mon dos a baissé mes jean’et et ma culotte autour de mes chevilles, m’a pliée devant elle un bras autour de la taille en me poussant d’une main dans le dos, après m’a caressée comme ça, d’une main devant et de l’autre qui se forçait un passage entre mes jambes, forçait mon sexe pas préparé, sec, et plantait ses doigts.
Protester ? Surtout pas. C’était bien. Et quand je me suis mise à mouiller, c’est entre mes fesses qu’elle a planté son pouce, les autres doigts entre mes lèvres, et elle pinçait à travers la mince paroi. J’ai joui très vite. De sa brutalité, de son envie à elle autant que de ses mains.
Elle m’a redressée ensuite et m’a enlevé mon chemiser, m’a enlevé mes chaussures pour ôter le jean’s et la culotte en boule à mes pieds. Elle me serrait contre elle, collée à mon dos, et a recommencé à me caresser, plus doucement, en posant de petits baisers dans mon cou, sur mes épaules.
Elle m’a poussée sur le lit, à genoux, elle embrassait mon dos et mes fesses, ouvrait mes jambes et me caressait.

Elle avait après les joues rouges, une lueur dans les yeux, entre inquiétude et défi, s’est mise à rire quand j’ai retroussé sa robe sur sa taille et que je l’ai poussée à son tour sur le lit, que j’ai arraché sa jolie petite culotte blanche, elle riait encore quand je m’appuyais sur elle d’une main entre ses seins et que de l’autre j’ouvrais son sexe, les doigts tendus pour la fouiller à mon tour, pour voir ses yeux s’écarquiller et sa bouche arrondie.
Elle, n’a sans doute jamais eu à se retenir, à retenir ses cris de plaisir, comme celles qui serraient fort l’oreiller sur leur visage dans le dortoir du lycée quand je les faisais jouir pour leurs gémissements et leurs cris. Elle, se moquait qu’on l’entende, se moquait aussi pour une fois de la pleine lumière dans la chambre, pressait ses seins entre ses mains et soulevait les fesses du lit pour mieux s’ouvrir à ma main.

Une dernière nuit finie en tendresse, avec quelques larmes dans la lueur du petit matin, d’autres larmes encore dans le train, encore aussi sur le quai, ses sacs jetés à ses pieds pour serrer ses bras autour de mon cou.

Le grand brun derrière elle dansait d’un pied sur l’autre, jetait des coups d’œil tout autour, gêné de ces effusions qu’il ne comprenait pas bien. Lui, elle lui avait juste serré le bras et lui avait échappé vite pour se tourner vers moi. Il me regardait d’un drôle d’air en prenant les sacs dans ses mains. Il s’était détourné quand elle m’avait embrassée.

On ne s’est retrouvées que deux ans plus tard, un meeting à Bordeaux.
Au début des lettres, toutes les semaines, et puis peu à peu, moins souvent.
Des retrouvailles timides, un peu embarrassées, et puis en riant j’avais claqué ses fesses, et elle avait pris mon bras jusqu’aux vestiaires en riant elle aussi. Copines.

Deux autres fois j’ai été convoquée à Font-Romeu.

Il me reste quelques survêtements frappés du coq, quelques tenues de piste. Il me reste des souvenirs.
A aimer courir, parfois on court plus loin qu’on ne l’avait imaginé.

Les habitués auront levé un sourcil, peut-être … Annie, un hasard ? Bien sûr que non !

Misa – 04/2015

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