Friendship

Friendship


Dans le verre de l’amitié, cristallin, fragile, les mélanges montent vite à la tête. Je connaissais Linda depuis 15 ans déjà. Amie d’enfance, confidente, soutien indéfectible, elle était, en quelque sorte, une figure non imposée, la sœur que j’aurais choisie. Intrépide, volontaire, drôle, j’aimais son indépendance et ses libertés assumées. Je pouvais parler de tout avec elle ; comme avec un mec. Elle incarnait mon frère de sang… version fille. Jolie, féminine, je ne l’avais jamais désirée. Les plus belles relations dictent leurs lignes de conduite. Le privilège de la proximité dresse des barrières sur d’autres horizons. Le libre-échange n’appartient qu’à l’espace Schengen.
Cette après-midi d’été, aussi prévisible qu’un chassé-croisé entre juilletistes et aoutiens, mon téléphone se mit à vibrer. Sur l’écran s’affiche le prénom Linda, illustré d’une de ces photos de fin de soirée propice à humaniser n’importe quel huissier de justice :

— « Allo Sam ! Comme tu n’as rien de mieux à faire que de passer ta soirée sur Netflix, je t’invite à déguster mes verrines de saumon fumé. Ne discute pas ! Je suis plus accrocheuse que toutes les séries disponibles en streaming. »

— « OK ! Tu as gagné ! Je mets de côté Games of Thrones pour ce soir. Tu veux que je ramène quelque chose ? »

— « Oui, ta bonne humeur ! Viens pour 20 heures ! »

— « j’y serai. »

Le soir venu, je rejoins mon hôte à son appartement. Je connais le digicode par cœur, je monte à son étage et sonne. La porte s’ouvre. Certains seuils laissent entrevoir un décorum enchanteur. Linda m’accueille sourire aux lèvres, la tête légèrement inclinée sur le côté, apprêtée comme pour une montée des marches du Festival de Cannes : Une mini-jupe moulante rouge vif mettait en valeur des formes bien proportionnées et des jambes interminables, juchées sur talons hauts. Gloss discret, suffisant pour esquisser le contour de ses lèvres, des boucles d’oreille plus « tendance » que BCBG, des cheveux bruns huilés, lissés, détachés, flirtaient avec des épaules à découvert.

Au vu du nouveau rôle joué par ma meilleure amie, j’affichais une tête improbable : celle du fils de Tex avery et de Jim Carrey s’ils avaient eu un ensemble. La créature plantée devant moi du le remarquer :

— « Salut Mon Sammy ! Ben, dis-moi, t’en fais une tête ! T’as croisé Scarlett Johansson dans le couloir ou quoi ? »

Je franchis le seuil de la porte, lui fis la bise avant d’humer un parfum encore jamais senti sur sa peau. Le genre de fragrance à damner un eunuque.

— « Non ! Ben… C’est juste que…. Enfin tu vois ! »

Après ce liminaire aussi éloquent que celui de Franck Ribéry devant les journalistes lors du Mondial 2010, je repris mes esprits et surtout mon esprit :

— « Bon ! Écoute ! Je te préviens tout de suite. Si tu comptes m’allumer, je suis capable de péter les plombs. »

— « T’es con. Viens plutôt prendre un verre au lieu de dire des bêtises ! »

Elle et moi avions l’habitude de nous lancer des piques ambigus. Ça nous faisait marrer. Les vannes lourdingues lancées à l’emporte-pièce dans la rue par des lascars aussi inconnus que pervers devenaient, pour ma fidèle comparse, tout à coup subtiles, sorties de ma bouche. Pourtant, ce soir, pour la première fois de ma vie, je ne la regardais plus, je la matais.
Affairée dans sa cuisine américaine, elle me tournait le dos. Une sensation étrange m’électrisait les veines, entre excitation et remords. Je jetai des coups d’œil furtifs sur ses hanches, ses fesses, ses jambes avant que la gêne ne vienne me rappeler à l’ordre. Je me dis qu’il fallait simplement que je m’habitue à ce look aussi inhabituel que ravageur chez mon amie. Dernières touches de décoration des verrines ; elle me rejoignit au salon pour bavarder. Boulot, loisirs, famille rencontres avortées sur Internet, Revue de presse de notre quotidien : tradition solennelle des convenances amicales.
Après quelques verres, nous passâmes à table pour savourer la frugalité d’un repas gentiment préparé par ses soins.
Peu à peu, bercée par la nuit, enivrée par le vin fin servi pour l’occasion, qui n’en était pas une, la conversation tourna à la confidence :

— « Tu sais, Sam. Tu es mon meilleur ami depuis longtemps. On est supposé tout se dire, se connaître par cœur, se faire confiance. »

Pour connaître bien les femmes et celle-ci en particulier, je savais que ce synopsis sur les relations amicales déboucherait sur une suite intrigante. Je lui répondis sans en avoir l’air :

— « Euh oui. Ça me semble évident. »

— « Évident, je n’en suis pas si sûre. Je réfléchis beaucoup en ce moment sur l’amitié entre hommes et femmes. »

— « Ah bon ? Lançai-je, faussement incrédule.

Je sentais que l’on allait débouler sur un terrain glissant, mais je la laissai poursuivre.

— « Oui. Enfin je veux dire : aussi bien que l’on croit connaître une personne, on ne la découvre vraiment que dans son intimité. Je sais que ça va te paraître bizarre, voire malsain venant de ma part, mais j’ai une question à te poser. »

— « Malsain ? Venant de toi, j’en doute. Je t’écoute. »

— « Sam, est-ce que tu m’as déjà désirée ? »

À deux doigts de m’ avec une mie de pain, suite à cette interrogation au ton de garde à vue, je balbutiai un semblant de début de queue de réponse :

— « Enfin Linda ! Tu sais bien que…. Tous les deux on est… Enfin tu comprends »… (Franck Ribéry revint me posséder)

Je repris un peu de contenance et lui répondis fermement :

— « Tu es comme une sœur pour moi. Comment veux-tu que ça me traverse l’esprit ? »

Elle posa sa main sur la mienne, me fixa droit dans les yeux et ajouta :

— « Et ce soir ? »

— « Ce soir, je…. Ben je….. C’est bizarre de… enfin je veux dire…. » (À cet instant, je m’étais définitivement réincarné en footballeur amputé de syntaxe)

Linda termina mon analyse par un long baiser langoureux, tout en me caressant le bras.
Un frisson m’enveloppa le corps. La douceur de ses lèvres sur les miennes imprégnait le moment de volupté. Nous nous levâmes. Je la pris par la taille et l’embrassai d’un baiser plus appuyé, plus érotique. Elle me mordillait la bouche comme pour présager du moment à venir. Nos langues s’entremêlèrent. Toute pensée rationnelle avait déserté le navire. Je souhaitais, à cet instant même, sombrer dans les abysses de l’interdit.
Je pouvais sentir sa poitrine généreuse contre la mienne. Je me laissais emporter, je m’autorisais. Mes mains glissèrent sur ses fesses. Elle sourit et me tança :

— « Alors comme ça tu ne me désires pas ? Je suis comme une sœur ? Et tu pelotes les fesses de ta sœur comme ça aussi mon cochon ? »

Je ne pris pas la peine de relever sa remarque. Répondre serait revenu à discuter sur les conséquences éventuelles d’un coup de canif dans le contrat d’amitié… et on avait déjà bien entaillé les premiers articles de lois.
Je continuai à l’étreindre. Mes caresses parcouraient ses côtes, ses hanches, ses fesses. Bientôt, une main baladeuse ne put résister à l’exploration d’un territoire sauvage, situé aux confins de la pudeur. Je relevai un peu sa mini-jupe pour tâter la température de sa chaleur ombragée. Il y faisait apparemment bon. Lentement, sûrement, elle m’accompagnait jusqu’à la chambre.
Un monde ne tient qu’à un fil : Codes, règles et autres convenances endiguent nos tempêtes intérieures, l’animalité de nos instincts. Un simple battement de cil et l’effet papillon dévaste des pans entiers de protocoles. C’était désormais inéluctable, j’allais coucher avec ma meilleure amie.
On se déshabillait mutuellement, excités par l’incongruité de la situation. Nous étions deux ueux, deux adolescents à l’orée de leur première fois. Je la découvris en sous-vêtements ultras sexy : Shorty et soutien-gorge en dentelle rouge. Jamais, même perdu dans les tréfonds de mes fantasmes, je n’aurais pu l’imaginer si bandante : Sa peau hâlée se mariait parfaitement à la teinte évocatrice de sa lingerie fine.
Mon amante amie, tout en m’embrassant, passa une main délicate par-dessus mon boxer et me susurra au creux de l’oreille :

— « Hummmmm je te sens tout dur pour moi. Si tu savais combien de nuits je me suis caressée en fantasmant sur ta verge proscrite. »

Cette révélation, vraie ou pas, décuplait mon érection. Il était temps de libérer la prisonnière de son textile. Linda me délesta du Calvin Klein et entreprit un massage sensuel du membre au garde à vous. Une main puis deux, un regard coquin, un clin d’œil, gage d’une complicité préservée, elle avala ma queue tout entière. Elle suçait lentement, rapidement, sauvagement. Elle semblait affamée de bite. Elle releva la tête. Un filament teinté de salive et de mouille liait mon vît à sa bouche. Je découvrais Linda sous un nouveau jour et cet horizon me plaisait. Galvanisé, je voulais lui rendre la politesse. Je l’enlaçai à nouveau, lui mordis le lobe de l’oreille, l’embrassai dans le cou et lui retirai son soutien-gorge d’où sortirent des seins proéminents aux tétons durcis d’envie. Je m’empressai de les suçoter, les lécher, les mordiller. Mes mouvements de langue circulaires lui soutirèrent des frémissements. Mes baisers voulurent se promener vers le sud par des chemins de traverse : haut du ventre, côtes, nombril. J’arrivai, peu à peu, en vue du tissu, écrin de son intimité. Un baiser déposé par-dessus le triangle de dentelle avant de l’en libérer avec les dents. Son minou m’apparut, somptueux, épilé façon ticket de métro. Linda n’en pouvait plus :

— « Bouffe-moi la chatte Sam ! Je te le demande comme un service. »

Je m’exécutai. Je la léchai avidement, délicatement, J’en goûtai chaque millimètre de pore. Chaude, humide, savoureuse, je me masturbai simultanément tant l’excitation tutoyait le paroxysme. Je titillai son clitoris, le suçai beaucoup. Linda se contorsionnait, frissonnait. Je sentis son plaisir monter. Je m’allongeai sur elle.
En position du missionnaire, je m’introduis dans son antre. J’ondulais sur son corps pour des déferlantes extatiques. Suave, tendre, sensuel, je lui faisais des confidences si secrètes que les mots seuls ne suffisent à les dévoiler.
Notre complicité se dénudait, s’électrifiait. Un sourire coquin pour nous rassurer, nos corps roulèrent sur le côté. Elle se pelotonna, je me lovai contre elle pour la pénétrer en cuillère, une posture nimbée de tendresse et respect. Une main sur un sein, l’autre sur son clitoris, je la couvais, protecteur. Déferlèrent, de mon bassin jusqu’à la grève de son sexe des vagues d’amitié amoureuse, des tsunamis d’estime. On ne faisait pas l’amour, on ne baisait pas non plus. On se faisait du bien.
Le cul, entre amis, fourmille d’avantages évidents : Confiance, harmonie, divertissement, mais surtout information. Moult fois, Linda et moi avions échangé sur nos pratiques favorites. En couchant avec une pote, on dispose d’informations capitales : un délit d’initié du sexe, en quelque sorte. Pour en avoir souvent discuté avec elle, je n’étais pas sans savoir que la position de la fleur de lotus la rendait folle. Sans plus attendre, je m’assis sur le lit, les jambes pliées, cuisses écartées. Elle m’embrassa comme pour me remercier et vint s’asseoir sur mon membre. Face à face, nous initiâmes un jeu avec nos zones érogènes. Je lui suçai les mamelons et, elle, glissa sa main dans mon entrejambe pour enclaver mon pénis dans un anneau digital. Le geste s’appliqua de la base jusqu’au gland pour redescendre lentement. Son poignet, quant à lui, frôlait sa vulve. Nos mains vagabondaient : fesses, dos, épaules, aucune terre de l’autre ne resta vierge. Linda imprima de légers mouvements de bassin pour une caresse de chatte contre bite, véritable stimuli pour son clitoris. Elle gémissait, soupirait. Le coït la rendait féline et j’étais sa proie.
Emprunts au jeu, la simple vue de sa chaise de bureau nous travailla sans complexes. Je me levai, pour m’y asseoir. Les jambes écartées, l’engin levé vers le ciel, j’attendais que la déesse investisse mon sceptre. Elle ne se fit pas désirer longtemps et vint s’emboîter sur ma poutre. La tête inclinée vers l’arrière, elle m’offrait sa nuque, ses seins. Je la pris par la taille et la fis coulisser sur mon trombone. J’imposai un rythme soutenu, féroce. Je voyais ses seins rebondir et entendais le claquement de mes boules contre son terrain de jeu. Excité, j’accélérai la cadence. Elle ne gémissait plus, mais criait à briser les vitres :

— « ahhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhh ! Ouiiiiiiiiiiiiiiiii ! Encooooooooooore ! Comme ça ! Ouiiiiiiiii ! Je veux te sentir tout à l’intérieur de moi Sam. »

Je sentais la sève monter depuis mes testicules. Je ne voulais pas jouir encore. Après tout, cette occasion ne se renouvèlerait peut-être plus.
Nous quittâmes la chaise pour retrouver le lit. Linda se mit à quatre pattes. Je la suivis, baisai ses deux fesses rebondies, lui léchai les grandes lèvres avant de la prendre en levrette. Je lui affligeai de forts coups de boutoir très intenses. Je l’enculai, encore et encore, plus vite, plus fort, plus sauvagement ; jusqu’à suer. Les cris redoublèrent :

— « Ahhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhh ! Ouiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii, mmmmmmmmmmmmmmmmmh ! Prends-moi sauvagement ! Démonte-moi ! Fais-moi jouir ! Vas-y ! Ouiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii Ahhhhhhhhhhhh! »

Je sentais tout son corps trembler sous les spasmes de l’orgasme. J’éjaculai à mon tour en elle. J’explosai littéralement.
Les ultimes secousses apaisées, je me mis sur le dos. Linda se blottit contre moi, m’embrassa sur la joue avant une énième confidence :

— « Sam, tu n’es plus seulement mon meilleur ami, mais aussi mon meilleur coup. Je t’adore. »












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