Les Découvertes De Ludivine - Le Haras

« « Ludivine a 18 ans, Aurélie19 … elles se sont trouvées. Rencontre inattendue, improbable.
Qu’est-ce qui se passe après, après la rencontre, après les premières flammes ? » »

Les mains occupées d’un plateau chargé de deux verres de jus d’orange, deux tasses et une théière, Marie-Paule a poussé du pied la porte du petit salon du second étage, le domaine de Ludivine dans la vaste demeure familiale.
Elle a posé le plateau sur la table ronde, disposé les tasses et placé les chaises, puis a poussé la porte de la chambre de Ludivine plongée dans le noir.
Elle a ouvert les rideaux de velours, ouvert la fenêtre et poussé les volets sur le grand soleil du matin de juillet avant d’aller réveiller Ludivine.
Elle s’est arrêtée au bord du lit, les mains jointes d’étonnement devant le visage :
— Mon dieu …
Surprise ? Oui, très surprise, et d’autres sentiments en désordre se mêlaient : inquiétude, amusement, et par-dessus une grosse bouffée d’amour maternel. Sa petite …
Marie-Paule, la nourrice de Ludivine, qu’il fallait appeler Marinette puisque Madame en avait décidé ainsi.
Elle regardait, les mains en prière sur le visage.
Elles avaient l’air si jeunes toutes les deux endormies ! Ludivine lui tournait le dos, le dos nu, le drap repoussé très bas, la peau blanche à l’amorce des fesses contrastant avec le doré du bronzage du dos. Un de ses bras était posé sur le ventre sous les seins d’une jeune-fille rousse, de jolis seins tout ronds très pâles semés comme ses joues et son nez constellé de tâches de rousseurs, son visage tourné vers Ludivine, épaisses boucles blondes et mèches rousses emmêlées.
Sa petite, sa petite au lit avec une fille … elles étaient bien mignonnes toutes les deux.

Elles étaient arrivées la veille en fin d’après-midi et Marie-Paule avait elle-même préparé leurs deux chambres. Ludivine lui avait dit « une amie ».
Une amie comment ? ça, elle n’avait rien dit … Marie-Paule avait cru qu’il s’agissait d’une amie de pension comme celle qui venait parfois, cette Luce qu’elle n’aimait pas beaucoup.


Au moins celle-là était polie, presque timide, et Marie-Paule avait trouvé qu’elle avait un joli sourire.
Elle avait surpris les mains pressées fugitivement, leur retrait rapide comme pour se cacher et la rougeur subite des joues, n’y avait pas prêté attention, des amies, voilà tout, mais ce matin ces gestes et regards surpris prenaient un tout autre sens.

Elle s’est penchée sur le lit en posant une main sur l’épaule de Ludivine, a écarté ses cheveux pour poser une bise sur sa joue :
— Réveille-toi, ma chérie … tu m’as dit 8h00 …
Ludivine a grogné, s’est retournée en s’étirant.
Parce qu’elle a vu les lèvres serrées qui pinçaient le sourire et les sourcils levés ? Elle s’est brusquement redressée.
— Une amie, hein ? Elle avait peur, toute seule dans son lit ?
Marie-Paule secouait la tête en ébouriffant ses cheveux, l’air amusée en voyant rosir les joues de Ludivine.
Elle a fait le tour du lit et a posé une bise sur le front d’Aurélie, a caressé sa joue du dos de l’index pour la réveiller. Elle lui a fait un grand sourire quand Aurélie a ouvert les yeux :
— Bonjour mademoiselle Aurélie, le petit déjeuner vous attend !

Aurélie suivait Marie-Paule des yeux jusqu’à ce qu’elle referme la porte de la chambre derrière elle, puis s’est tournée vers Ludivine :
— … j’aurais dû retourner dans ma chambre, je me suis endormie …
— Je t’aurais pas laissée partir.
— Mais, ta … Ta quoi, déjà ?
— C’était ma nourrice, t’inquiète pas !
— Oui, mais … toute nue dans ton lit …
— T’es toute nue ? Voyons ça !
Ludivine a arraché le drap auquel Aurélie se cramponnait et s’est installée à cheval sur ses jambes :
— Mais c’est vrai ! Je t’ai déjà dit que t’étais belle, toute nue ?
— Non … on ferait mieux de se lever, non ?
Ludivine s’est allongée sur Aurélie, les hanches à peine relevées, balayait le ventre d’Aurélie de son ventre :
— Luce me disait que je faisais femme des cavernes, on fait la paire toutes les deux ! … J’aime bien, ça fait des chatouilles …
— Arrête … on ferait mieux de se lever …
Ludivine a glissé une main entre elles, jouait des doigts dans la toison fauve, s’appuyait de la paume sur le mont de Vénus et tendait le majeur entre les lèvres.

— J’ai envie de faire pipi … n’appuie pas …
— Y a pas que de ça que t’as envie … t’es toujours comme ça le matin ! T’as encore fait un rêve cochon ?
— Sais pas … arrête, si elle revenait …

Aurélie tendait les jambes, muscles raidis, les orteils crispés, le visage rejeté en arrière, pressait fort un sein d’une main, l’autre doigts plantés dans la cuisse de Ludivine qui suçait un téton en balayant très vite son clito du plat des doigts qui ouvraient son sexe.
Elle s’est cambrée, les fesses décollées du drap, a abandonné son sein pour plaquer sa main sur sa bouche et le gémissement de plaisir.
Elle s’est détendue, amollie, a entouré Ludivine de ses bras pour la serrer contre elle, le visage noyé dans son cou, riait en sentant Ludivine décalotter son clito du pouce et tapoter du bout d’un doigt le petit bouton exposé :
— Toi t’aime pas, le matin …
— Non, allez, on se bouge !

Elles attendaient toutes les deux à l’entrée de la sellerie que Petit-Pierre finisse de seller leurs chevaux :
— Elle est gentille ? T’es sûre ? Je t’ai dit, j’en ai fait qu’une fois !
— Mais oui, t’inquiète pas !
— Pourquoi tu l’appelles Petit-Pierre ? Il est plutôt … costaud ! Et puis il est amoureux de toi !
— Bah ! Pourquoi tu dis ça ?
— Tu vois pas comment il te regarde ? Et il matait ton derrière !
— Le tien aussi ! Et ça avait l’air de lui plaire … ça te va bien, cette tenue ! T’es … sexe !
Elles riaient.

Petit-Pierre tenait l’étrier où Aurélie présentait la botte, l’a soulevée d’une main sous la cuisse pour l’aider à monter, puis a réglé la hauteur des étriers quand elle s’est installée sur la selle. Ludivine était déjà prête.

Depuis la veille, Aurélie écarquillait les yeux. La maison qui pour elle ressemblait plutôt à un château, les écuries de briques rouges et de torchis peint à la chaux, les poutres vernies, les allées de gravier gris qui semblaient ratissées de frais, les haies et les pelouses taillées, elle se croyait dans un film, un rêve, à la fois émerveillée plus « vilain petit canard » que jamais.

Bien sûr, Ludivine lui avait parlé du haras et de sa famille, mais elle ne s’attendait quand même pas à tout ça : les petites courbettes des deux bonnes qui avaient monté leur bagages dans leurs chambres, les « mademoiselle Aurélie » en veux-tu en voilà, une cuisinière, une nourrice … et tous ces gens qu’elles croisaient, qui salaient de la tête en souriant, les hommes qui soulevaient leurs casquettes, ces « Belle journée, mesdemoiselles » à chaque rencontre, et à chacun Ludivine souriait, disait quelques mots, les appelant par leur prénom.
— Tu les connais tous ?
— Oui, bien sûr !
— Ils t’aiment bien, on dirait.
— Et quand ils te connaîtront mieux, ils t’aimeront aussi !

Quand Ludivine parlait d’avenir, de tout ce qu’elles feraient ensemble, avec une telle certitude, Aurélie était mal-à-l’aise. Trois mois. Elles se connaissaient depuis à peine trois mois ! Elles n’avaient même pas 20 ans. Bien sûr elle était amoureuse, et elle croyait que Ludivine l’était d’elle aussi, mais il y avait tellement de différences entre elles ! Parfois elle se laissait emporter, et plus souvent se disait « Ne rêve pas ! c’est bien, mais ça ne durera pas » et elle se cachait de Ludivine quand les larmes lui venaient.

— Tu te débrouilles plutôt bien ! ça va ?
— Pour l’instant, oui.
— On galope ?
— Euh … T’es sûre ?
Un peu ballotée au début, mais sa jument avait une allure souple, alors Aurélie s’en est très bien sortie.
Elle avait les joues rouges et un grand sourire en tendant les rênes à Petit-Pierre qui avait guetté leur retour.

Elles revenaient bras dessus bras dessous en balançant leurs bombes par la jugulaire vers la demeure quand Aurélie a vu un homme et une femme sur le perron de la demeure. Aurélie a retiré son bras mais Ludivine ne l’entendait pas ainsi et a pris sa main dans la sienne.
— Oups ! C’est tes parents ?
— Ma mère. Lui c’est … son chauffeur, et son amant aussi, je crois …
— Ah !
Elles se sont arrêtées au pied du perron.

— Bonjour Lili. Bonjour Mademoiselle, vous êtes Aurélie, n’est-ce pas ?
— Bonjour Madame.
— Vous avez monté ? C’est bien ! Dieu qu’il fait chaud ! Rejoignez-moi au salon quand vous vous serez changées. Cette tenue vous va à ravir, Mademoiselle !
— Merci, Madame.

Aurélie avait voulu regagner sa chambre, mais Ludivine ne l’entendait pas ainsi :
— Allez … prends de quoi te changer et viens, t’inquiète pas, personne viendra voir !
— Quand même … Il faut … je mets quoi ?
— Ta jupe bleue, c’est bien, avec le polo tennis.
— Elle est un peu courte, non ?
— T’as de jolies jambes, faut en profiter ! Moi je t’aime bien avec. Qu’est-ce que t’as ? C’est ma mère qui t’inquiète ?
— Un peu …
— Sûr qu’elle va te cuisiner ! Laisse-moi faire.
— Elle t’a appelée Lili … j’aime bien !
— C’est vrai ? C’est un peu comme Petit-Pierre … quand on grandit …
— Moi j’aime bien, Lili !
— Je préfère quand tu m’appelles « Chérie », une fois tu m’as aussi appelée « Ma petite cochonne d’amour » !
— Devant ta mère, ça va pas le faire !
— Au moins, ça serait clair ! J’aime pas me cacher …

Elles se sont déshabillées dans la chambre, jetant leurs vêtements en vrac sur le lit.
— Je sens le cheval ! Et toi aussi !
Aurélie a poussé Ludivine en travers du lit :
— D’habitude tu sens le propre, ou l’amour ! là, tu sens le cheval ! J’aime bien aussi !
Agenouillée au pied du lit, elle a tiré Ludivine vers elle des deux mains sous ses jambes, noyé son nez au creux de ses cuisses.
— Me dis pas que là aussi je sens le cheval !
— Non. Tu sens la fille ! Tu sens la fille qui a eu chaud ! Et puis tu bandes !
— Oh ! T’es grossière !
— Ouais, mais t’aime ça, non ?
— Suce-moi !
— Et c’est moi qui suis grossière !

La douche qu’elles ont prises ensuite était vraiment nécessaire. Ludivine était en petite culotte et enfilait son soutien-gorge en regagnant la chambre, Aurélie était toute nue, ayant laissé les sous-vêtements qu’elle avait préparé au bord du lit.
Elles se sont figées toutes les deux. Marie-Paule était en train de plier leurs tenues de cheval sur son bras et les regardait avec un petit sourire qui plissait sa bouche :
— Votre mère voulait envoyer Janique mettre de l’ordre dans vos chambres. J’ai préféré venir moi-même …
Elle a ramassé les sous-vêtements d’Aurélie au bord du lit, et s’est approchée des deux filles qui n’avaient pas bougé, a posé une bise sur une joue de chacune, et tendu petite culotte et soutien-gorge à Aurélie.
— Ne traînez plus trop, Madame vous attend déjà au salon.

— Ah ! Vous voilà ! Je suis désolée Ludivine, mais ton père a appelé, je dois le rejoindre à Paris, et j’ai peu de temps. Vous voudrez bien, Mademoiselle présenter mes excuses à vos parents de ne pas être disponible pour vous accueillir correctement. C’est ainsi ! Mais je connais peut-être votre mère ? Auquel cas je l’appellerai moi-même, bien entendu ?

— Je … Je ne crois pas que vous vous connaissiez, non …
— Bon. Bon. Que font vos parents, au juste ?
Ludivine est venue au secours d’Aurélie :
— Ils s’occupent d’assurances.
— Oui ? C’est bien les assurances … c’est bien !
— Mère, j’aimerais passer quelques jours à la villa, à Hossegor, vous pensez que c’est possible ?
— Quelques jours ? Oui, pourquoi pas. Nous n’irons pas cette année, je crois, nous serons sur la côte fin août … oui, j’appellerai Maïtena pour qu’elle prépare la maison et s’occupe de toi. C’est d’accord.
— Merci, mère.
— Mais, tu n’étais pas invitée chez les Vernay, avant le départ de la petite Luce ? Il me semblait … Paul semblait ravi de t’y voir. Un garçon bien, ce Paul !
— C’est un peu compliqué. Luce a beaucoup de choses à préparer … et Paul …
Ludivine baissait la tête et faisait la moue. Sa mère montrait son agacement, tapait nerveusement d’un doigt lourd de bagues sur l’accoudoir de son fauteuil :
— Nous avons déjà eu une discussion à ce sujet, ma petite !
Ludivine avait redressé la tête et défiait sa mère du regard, les poings serrés :
— Et je n’ai pas changé d’avis !
— Tu me désespères … et cette lubie de faculté, en plus ! Enfin … Bien ! Désolée, Mademoiselle, cela ne vous concerne en rien ! Passez un bon séjour chez nous !

— Tu m’expliques ?
— Quoi ? Paul ? Un type imbuvable. Et moche. Sa mère et la mienne avaient dans l’idée qu’on se marie ! Elles rêvent ! Jamais ! La famille Vernay, je m’en fous !
— Tu m’as jamais dit … t’es jamais sortie avec un garçon ?
— Tu sais bien que non, quand même !
— Je te parle pas de « coucher », ça je sais bien, mais flirter ? Même pas ?

Elles étaient au fond du parc, sous un saule pleureur, Aurélie assise le dos contre le tronc, et Ludivine s’était allongée dans l’herbe contre elle, le visage sur ses cuisses.
— Tu te moqueras pas ?
— Ça dépend …
— Un hiver, j’avais 16 ans, je suis allée à Saint Moritz avec Luce. Il y avait sa cousine, une fille de notre âge, et son petit frère. Il avait 14 ans. Il y avait Paul aussi mais il s’est fait une entorse au genou et il rentré à Paris.
— « Le » Paul ?
— Ouais. Pendant une semaine, Luce et moi … surtout Luce, d’ailleurs, on … on a joué avec son petit cousin.
— Joué comment ?
— Il se tripotait devant nous. Nous aussi.
— Vous vous tripotiez devant lui ?
— Mais non ! Nous aussi on le tripotait lui !
— Un gamin ?
— Mmm … un drôle de gamin ! Ils sont tous un peu … Une drôle de famille !
— Tu m’as dit que Luce … vous étiez proches.
— On était dans la même chambre 9 mois par an pendant 11 ans. Et j’étais assez conne pour … J’étais conne !
— Et aucun autre garçon ? Vu comment il te regarde, Petit-Pierre se serait laissé faire !
— On a grandi ensemble, et puis on se voyait pas souvent. J’ai jamais pensé à lui comme ça. L’an dernier, il avait une petite amie, la fille d’un entraîneur … Une fois je l’ai vu se branler ! On était gamin … 13 ans, par là. Je m’étais fichue de lui ! Il me parlait plus.
— Une vieille histoire … en tout cas tu lui plais.
— C’est pas moi qu’il regardait ce matin, il en avait après tes fesses !
— Pff …

Ludivine avait passé une main entre les jambes d’Aurélie, caressait doucement l’intérieur de sa cuisse d’un geste machinal, tendait parfois l’index pour gratter doucement sa culotte.
— T’es sorti avec plusieurs garçons, toi ?
— Deux, au lycée.
— Il s’appelait comment celui qui … ?
— Jonathan.
— Tu veux pas raconter ?
— Ça vaut pas la peine … moi je draguais sa sœur et c’est avec lui que je l’ai fait ! C’est con ! Arrête …
— Quoi ?
— Ton doigt … on pourrait nous voir …
— Y a personne.
— A droite, à côté de la tonnelle.
Ludivine a redressé la tête et plissé les yeux :
— Il regarde pas par ici … si tu cries pas, ça ira.
— Non, t’es folle … je crie ?
— Chaque fois. T’es toute chaude …
En remontant dans l’aine, elle avait passé un doigt sous l’élastique qui étranglait la cuisse, l’étirait pour y glisser la main, repoussait la culotte sur un côté pour dégager le sexe d’Aurélie.
— Eh ! Non ! Il pourrait voir !
— M’en fous !
Ludivine s’est redressée et a tourné le dos à leur possible spectateur, s’est assise en tailleur dos à lui, ses genoux contre la cuisse d’Aurélie.
— Enlève ta culotte.
— Hein ?
— Enlève-la.
— Toi aussi, alors !
Ludivine a étendu les jambes et passé les mains sous sa jupe, s’est tortillée un moment et a fait glisser sa culotte à ses pieds. En soupirant, Aurélie en a fait autant. Elle avait le feu aux joues et le regard humide :
— On est folles !

— Ça me fait bizarre …
— T’as jamais fait avant ?
— Non, jamais !
— Et alors ?
— Je me sentirai mieux avec une jupe plus longue … c’est … c’est pas désagréable.
Avant qu’elles n’atteignent le perron, Petit-Pierre qui sortait de la sellerie s’est avancé à leur rencontre :
— Vous monterez, demain ? C’est pour savoir si je mets Roxanne et Sybelle au pré, ou …
Ludivine tirait sur sa jupe et regardait ses pieds, Aurélie se mordait les lèvres. Ludivine s’est grattée la gorge avant de répondre :
— Euh … oui … sans doute … Aurélie, tu veux monter ?
— Oui, oui, montons, c’est bien !
Aurélie gardait une main sur sa taille pour cacher la bosse que faisaient les deux petites culottes qu’elle avait glissées sous sa jupe, et essayait de retenir un fou-rire en voyant les joues empourprées de Ludivine.
— Ludivine m’a pas montré les chevaux, ce matin, tu peux me faire faire la visite ?
Ludivine la regardait avec un regard suppliant, mais n’a pas su comment s’échapper quand Aurélie a pris sa main dans la sienne pour suivre un Petit-Pierre qui semblait tout content de passer un peu de temps avec elles. Aurélie riait, toute fière d’elle et du bon tour qu’elle jouait à son amie.

A leur approche, en quête d’une caresse ou d’une friandise, tous les chevaux passaient la tête au-dessus des portes des box fraîchement vernies garnies de ferrures noires.
Petit-Pierre pour chacun avait une histoire, une anecdote et Ludivine qui se décontractait un peu ajoutait quelques mots. Ludivine tendait la main pomme ouverte et tendait à chacun le morceau de pomme que Petit-Pierre lui donnait.
Aurélie levait les bras, flattait les chevaux qui encensaient.
Elle, ne s’est aperçue de rien quand deux petits chiffons de dentelles, l’un rose pâle et l’autre blanc sont tombés à ses pieds.
Petit-Pierre, lui, les a vus tomber, et en réflexe s’est baissé pour les ramasser. Il n’a vraiment regardé ce qu’il avait en main qu’au moment où il les tendait à Aurélie :
— Vous avez perdu …
Il froissait les deux culottes entre ses doigts, les sourcils froncés puis haut levés.
Un témoin de la scène, mais il n’y en avait aucun, aurait eu du mal à les départager pour savoir lequel rougissait le mieux !

Ludivine fusillait Aurélie du regard. Elle a tendu la main et pris la petite culotte rose des mains de Petit-Pierre, Aurélie a pris la blanche. Toutes les deux en ont fait une boule qu’elles serraient dans leur poing.
Aurélie la première s’est mise à rire, bientôt suivie des deux autres, un fou-rire nerveux qui ne s’est pas calmé quand les filles ont vu Petit-Pierre baisser les yeux sur ses mains et se frotter les doigts les uns contre les autres, éberlué de les trouver tout poisseux.
Aurélie essuyait les larmes de rire d’un revers de main sur ses joues, Ludivine s’appuyait du front sur un bras posé contre le mur de briquettes rouges.
L’une et l’autre avaient essuyé entre leurs cuisses leur liqueur de plaisir avec leurs culottes après les caresses échangées au pied du saule et savaient très bien ce qui poissait les doigts du garçon.
Lui aussi l’a deviné, a redoublé de rire, les lèvres étirées en un « O » qui rendait son rire plus sonore encore qui a attiré le regard curieux des deux garçons d’écurie qui curaient les box.

Petit-Pierre les a prises toutes les deux par la main et les a entraînées se réfugier à l’abri des regards curieux dans la sellerie.
La gêne a remplacé un temps les rires, mais les rires reprenaient à chaque fois que leurs regards se croisaient.
Alors que tous les trois se calmaient enfin, très ostensiblement Petit-Pierre a porté les doigts à son nez et a fait mine de défaillir, d'avoir les jambes chancelantes au point de se retenir au mur.
Toutes les deux se sont précipitées vers lui pour lui donner des tapes sur les bras dont il se protégeait, sur le torse, le sommet du crâne.
Elles se sont calmées. Un peu de gêne entre eux persistait, mais accompagnée de sourires, de haussements d’épaule. Les mots ? Ils n’ont pas trouvés quoi se dire, si ce n’est quand le silence est devenu trop lourd :
— Bon … à demain, alors …
Curieusement, alors qu’elles avaient déjà fait quelques pas, c’est Aurélie qui est revenue en arrière et s’est mise sur la pointe des pieds en s’appuyant d’une main à plat sur son torse pour poser une bise sur la joue de Petit-Pierre.
Ludivine a secoué la tête en souriant et en a fait autant :
— A demain, gamin !
— A demain, Belette !
Leurs mots d’s qui se disputaient, qui se crottaient dans les box.

Sa mère partie, elles restaient seules dans la grande maison familiale. Marie-Paule et Mamie, la cuisinière que tout le monde appelait ainsi, étaient aux petits soins pour elles.
Elles ont mangé à la grande table de travail dans la cuisine avec elles.
Quand Mamie est partie se coucher, Marie-Paule les a retenues dans la cuisine. Elle s’est assise entre elles, les a prises par la taille toutes les deux :
— Vous êtes bien mignonnes mes petites, mais heureusement que ta mère a rien vu, ma Lili. Vous êtes pas vraiment discrètes, hein ? Bon, je l’ai entendue téléphoner à Maïtena, je lui passerai un petit coup de fil, c’est mieux, non ? Allez, filez maintenant !
— Merci Nounou. Tu peux nous réveiller comme ce matin ?

— Alors tu vas à Hossegor ? C’est ça ?
— Peut-être. Y a une condition.
— Quoi ?
— Que tu viennes avec moi … t’as rien de prévu, non ? La mer, le sable …
— Faut que j’en parle à ma mère, tu sais, celle qui est « dans les assurances » !
— Te fâches pas. Ma mère est une snob indécrottable. Il faudra bien qu’elle finisse par m’écouter, mais c’était pas le moment.
— D’accord.
— Tu verras, Maïtena, c’est quasiment la jumelle de Marie-Paule !

Une bise de Marie-Paule le lendemain pour toutes les deux, un grand soleil comme la veille : elles étaient de bonne humeur en arrivant à la sellerie où Petit-Pierre les attendait.
Lui aussi leur a fait la bise à toutes les deux. C’étaient trois chevaux sellés qui les attendaient devant les box et non deux.
Les filles n’ont rien dit, échangeant un petit sourire dans son dos.

Comme la veille Ludivine avait caressée Aurélie, une caresse nouvelle pour elles, pas préméditée, qui avait fait trembler Aurélie longtemps, et heureusement pour elles, Marie-Paule avait refermé la fenêtre après avoir repoussé les volets, parce que même si elle ne se rendait pas compte et avait du mal à l’admettre, Aurélie n’était pas très discrète quand un orgasme l’emportait.
Elle posait de petits baisers partout sur le dos d’Aurélie qui peinait à se réveiller et se cachait du soleil du matin la tête sous l’oreiller. Une main entre ses jambes l’autre passée sous son ventre, elle avait entamé la danse du matin pour le plaisir de sa belle rousse qui l’encourageait de petits grognements.
L’abandonnant un instant, des deux mains à ses hanches, elle lui avait fait décoller le ventre des draps et lever les fesses bien haut. Comme toujours, très vite, Aurélie s’était mise à mouiller abondamment, caractéristiques qu’elles partageaient au point la veille d’avoir suffisamment humidifié leurs culottes à toutes les deux pour que Petit-Pierre s’en imprègne les doigts.
De sa main sous le ventre d’Aurélie elle encadrait à deux doigts la tige tendue du clitoris qu’elle effleurait à peine, de l’autre elle caressait les fesses blanches qui rougiraient bientôt au soleil des Landes.
Elle a glissé un doigt puis deux au creux du sexe pour y chercher à l’entrée du vagin la muqueuse plus dure et râpeuse qu’elle massait en recourbant les doigts. A chaque va-et-vient son pouce venait balayer la fine toison rousse qui remontait du sexe jusqu’entre les fesses d’Aurélie, qui, comme elle, se refusait à raser sa toison au-delà d’une esthétique minimale, sur le haut des cuisses et dans l’aine où elle ne trouvait pas très jolis les débordements de poils de ses culottes.
Avec la montée du plaisir, Ludivine voyait les replis roses de l’anus se distendre de lentes contractions au passage de son pouce qui le frôlait. Jamais encore auparavant elle n’avait proposé, ou osé, cette caresse pour Aurélie. A chaque va-et-vient elle forçait un contact plus ferme, pour enfin en voyant les chairs s’ouvrir, s’offrir, comme en demande, pousser son pouce à travers l’anneau brûlant. Son geste s’est accompagné d’un profond râle de gorge d’Aurélie et d’une cambrure accrue des reins qui réellement s’offraient.
Malgré l’oreiller où elle noyait sa tête et auquel elle se cramponnait de ses poings serrés, son cri de plaisir aurait alerté toute la maisonnée si les fenêtres n’avaient pas été fermées. Un cri suivi d’un second très vite, d’un troisième plus tard quand Ludivine a repris ses caresses après une pause pour calmer les tremblements d’Aurélie.

— J’aimerais bien que tu me fasses jouir comme ça … mais il y a encore un barrage intact chez moi …
De sous l’oreiller lui parvenait la voix étouffée :
— Ton p’tit trou, il est pas barré, lui. Tu m’avais jamais fait avant.
— Je savais pas que ça te ferait cet effet.
— Moi non plus … et pour le reste … T’as qu’à emmener Petit-Pierre à Hossegor.
— Tu plaisantes ?
Aurélie s’est retournée, s’est assise dans le lit et a pris les joues de Ludivine entre ses mains. Elle a posé un long baiser sur ses lèvres et s’est reculée :
— Pas vraiment …

« A la fin de la troisième partie, je ne savais pas s’il y en aurait une quatrième. A la fin de la quatrième, je suis presque certaine d’en écrire une cinquième.
Je me sens bien avec ces deux filles … et vous ? » »

(à suivre)
Misa-04/2016

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