Merveilleux Rêve

En ce temps là,Marie cherchait un cavalier pour l‘accompagner au mariage d’un collègue. Son père en parla sur le chantier. Je lui proposai mes services. Sa fille, je l’avais connue au village avant que son père ne rejoigne la région industrielle où je l’avais suivi pour trouver un travail stable et correctement rémunéré. Célibataire isolé, le dimanche j’étais parfois invité dans cette famille en qualité d’ancien voisin et de collègue de travail. Les liens anciens créaient une solidarité rene par ceux du travail fait en commun.

La gamine que j’avais connue se métamorphosait en jolie jeune fille. Elle avait grandi bien sûr, mais elle se formait, des seins avaient gonflé la poitrine jadis plate, les fesses s’étaient musclée et arrondies, la taille s’affinait, le port avait gagné en élégance et quelques artifices habilement dosés rehaussaient l’éclat de ses yeux marron et son inaltérable sourire si précieux pour une vendeuse. Une de ses copines, coiffeuse exerçait ses talents d’apprentie sur une chevelure noire longue et souple.

Ce soir, pour les festivités qui accompagnent le repas de noces, Marie rayonne dans une robe rose qui épouse à merveille les courbes de son jeune corps de femme au seuil de l’âge adulte. À mes yeux elle est la plus belle de cette assemblée. Qu’est-ce que les sept années qui nous séparent ? Elle est curieuse de tout, s’amuse de toutes les histoires qui circulent à table, des plus innocentes aux plus osées. Et dans ces tablées, l’occasion du mariage offre la possibilité de raconter des péripéties nuptiales parfois à la limite de la décence.

Les plus grivoises ont à peine fait rosir le visage encore poupin sous le fard de ma si jolie cavalière. Il est vrai qu’une fille de dix-neuf ans de nos jours est armée pour en entendre de toutes les couleurs. Une seule fois je l’ai vue tiquer, lorsqu’un plaisantin a suggéré que chaque convive de la table raconte sa première fois. Le concours est lancé, deux filles lèvent le doigt pour prendre la parole, trois garçons en profitent pour s’inscrire dans la suite des récits.

Je regarde Marie, elle hoche la tête :

- Ils sont fous, on ne raconte pas ces choses du domaine de l’intimité devant un public. Je refuse de raconter ma vie sexuelle.

- Ne t’inquiète pas, personne ne te forcera à raconter ce que tu veux garder pour toi.

Son père m’a dit qu’elle n’a pas de petit ami ; il est certain qu’elle est encore pucelle. Cependant sa réaction me met la puce à l’oreille, me distrait et me fait perdre en partie le fil du récit d’une grande rousse qui glousse de plaisir en étalant les détails scabreux de la perte de sa culotte et de son innocence un premier mai, dans les bois. Elle cueillait du muguet, penchée dans le sous-bois. Elle n’a entendu arriver personne, mais elle a senti des doigts écarter la bande de son string et caresser immédiatement sa vulve. Terrorisée par cette attaque, elle n’a pas osé bouger, a poussé un cri d’effroi.

Son agresseur s’est aussitôt retiré, s’est excusé : il venait de commettre une épouvantable méprise : sa copine lui avait donné un rendez-vous galant dans le bois, elle portait les mêmes vêtements que notre héroïne. Effectivement ils avaient retrouvé la fille en question et il fut facile d’établir que vues de derrière, penchées en avant, elles présentaient des similitudes troublantes propres à expliquer la confusion de l’amoureux, devenu depuis le mari de la narratrice. Il faut croire que Marie a été plus attentive que moi, puisqu’elle m’aide à rassembler les bribes de l’histoire de façon cohérente. Les mots ne lui font pas peur, je la trouve même hardie.

Pendant le récit suivant, je sors pour fumer une cigarette. Sur l’estrade l’orchestre se prépare pour le bal. Marie m’accompagne, elle ne fume pas mais veut prendre l’air. Elle est si mignonne tournée vers moi. Ah ! Je me verrais bien arrivant derrière elle en posture de cueilleuse de muguet.

- Dis-moi, ce que tu ne voudrais pas dévoiler en public à propos de ta première fois, ne pourrais-tu pas le confier à l’ami que je suis ?

- Oh ! Le grand vilain curieux ! Grand naïf aussi.
Yolande vient de livrer la vingtième version de sa première expérience amoureuse. Elle a une imagination débordante, mais elle raconte bien. Ses aventures sont crédibles mais plus fausses les unes que les autres. Celui qu’elle désigne comme son mari est l’époux de sa meilleure copine, la blonde qui est assise à côté d’elle. Celle-ci est bi. Tu me suis ? Louise couche avec son mari mais aussi avec Yolande. Tout le monde en dehors de toi sait qu’ils forment un ménage à trois où le malheureux Alain fait la cinquième roue du carrosse. Certains insinuent qu’il n’est pas à plaindre car il est admis comme spectateur des échanges amoureux des deux femmes. Elles solliciteraient même son concours en fin de séance : il les ferait jouir successivement. Elles montent en température à deux et Alain les achève.

- Eh ! Bien, tu en sais des choses. Je te prenais pour une fleur bleue, c’était une erreur grave ! Mais tu n’as pas répondu à ma question. Comme je le constate ce n’est pas faute de vocabulaire, les mots ne te font pas peur ni les situations scabreuses. Alors ?

- Je n’ai rien à dire sur le sujet, c’est tout simple.

- Tu fais bien des mystères. Regarde-moi : je crois que je suis tombé amoureux de toi et si un jour par bonheur tu es amoureuse de moi, je demanderai ta main à ton père.

- Alex, c’est vrai ? Tu es sérieux, tu me prendrais pour femme ?

- À condition que tu sois amoureuse et sérieuse. Je ne voudrais pas une « Marie-couche-toi-là » comme on dit. C’est pour ça que je te posais ma question un peu indiscrète, j’en conviens.

- Tu ne m’es pas indifférent, il m’arrive de rêver de toi et d’une vie avec toi. Tu sais, je suis encore vierge, c’est pour ça que je n’ai rien à raconter. J’attends encore ma première fois, avec un peu d’impatience parfois. De toute façon ma première fois sera mon secret et celui de mon mari. À chaque couple son histoire. Je trouve malsaines ces indiscrétions sur le comportement amoureux.


- Oh ! Seigneur, quel bonheur ! Tu m’aimes, je t’aime. Demain je vais voir ton père.

- Ho ! ho ! Calme. Il va falloir qu’on fasse mieux connaissance. J’ai déjà parlé de toi à ma mère. Elle me trouve trop jeune et te trouve un gros défaut : il paraît que tu bois trop.

- Ah ! C’est vrai ? Dès maintenant, plus une goutte d’alcool, pour te prouver que je peux arrêter quand je veux. Quand on est célibataire la dive bouteille est une consolatrice. Mais, je ne suis plus célibataire si tu m’aimes. Dis, tu permets que je t’embrasse ?

- Qu’est-ce que tu attends, grand nigaud ?

- Ah ! Toi alors, mon amour.

J’ai penché ma tête vers elle et m’est apparue la différence de taille. Marie doit mesurer environ un mètre soixante, moi je fais un mètre quatre-vingt-quatorze. Elle attend mon baiser, yeux fermés, tête levée vers moi. Je dépose mon premier bisou sur son front. Je me sens soudain tout timide devant ce petit bout de belle femme de cinquante kilos. Elle m’a appelé nigaud, elle va se moquer de moi si je ne fais pas mieux. Pourtant ce n’est pas ma première femme. J’ai eu quelques flirts poussés avec des femmes de mon âge, dont une épouse infidèle qui m’a appris à faire l’amour dans toutes les positions.

C’était de plus une vicieuse, adepte de la sodomie, que son mari ne voulait pas suivre sur les chemins de terre jaune. Ce mari, un idiot qui refusait le préservatif et tous les artifices comme le canard ou le vibromasseur, n’honorait sa malheureuse moitié que deux ou trois fois par semaine et préférait la messe du dimanche à l’accouplement conjugal réclamé par sa femme en manque perpétuel de sexe.

Je m’étais mis à manquer la messe pour faire œuvre de charité en apaisant par des soins appropriés les envies de la brave fille, alors que son mari priait et remerciait le ciel de lui avoir envoyé une épouse aussi parfaite. Ensemble nous avions analysé et reproduit les recommandations d’un petit livre rouge ancien, danois je crois, que l’époux avait relégué au fond d’un tiroir par pudeur.
Sidonie voulut tout essayer, je fus élève, maître et amant pendant un an ; mais je dus fuir le village à cause d’une dénonciation anonyme.

Depuis, fort de cette expérience, j’ai contribué à l’initiation sexuelle de quelques dignes paroissiennes, notamment dans ce fameux bois au muguet, mais en toute saison. Je leur ai montré le loup, elles apprenaient vite et s’empressaient ensuite de transmettre leur savoir. Aucune n’avait voulu ou su me lier à son sort. Parfois, à court de compagnie, je recourais aux services tarifés d’une péripatéticienne, choisie pour l’aspect avenant de sa silhouette repérée sur certains trottoirs de la préfecture.

Tout ce bagage que je n’ai pas l’intention de raconter, même pas à Marie, ne me sert à rien devant ma future. Elle ne veut pas se contenter de ce triste bisou. Elle a su attendre, mais ma déclaration l’a enflammée. Elle recule jusqu’à une grosse pierre, se perche et m’appelle. J’avance, ses bras entourent mon cou, sa bouche happe la mienne et elle me démontre qu’une vierge n’a pas besoin d’un long apprentissage pour savoir embrasser le garçon de son choix. Ciel, quel baiser. Bouche fermée contre la mienne, elle écrase ses lèvres tremblantes sous ma moustache, à la recherche de la meilleure position pour éviter la collision des nez. Ses seins s’appuient sur ma poitrine, son visage est presque à hauteur du mien.

Dans ses yeux je lis sa fringale. Alors j’apporte une contribution plus active, je l’étreins, assure son équilibre en la serrant contre moi et j’ouvre mes lèvres, les humecte d’un bref coup de langue avant d’aller introduire la pointe de ma langue entre les siennes. Instinctivement elles s’ouvrent et j’atteins le barrage des dents serrées. En face des miens ses yeux se troublent, ses mains se nouent derrière ma tête, me tirent et la barrière des dents cède le passage.

Je l’embrasse comme un fou, je fouille sa bouche, explore son palais, lutte contre la résistance de sa langue de chatte qui se débat sauvagement. Je ne m’attendais pas à une telle ardeur, ma surprise me pousse à plus d’audace, mes mains se plaquent sur l’enveloppe rose des seins, mes doigts travaillent les chairs souples dans le rempart du soutien-gorge. Marie, la bouche envahie proteste mollement, ne veut pas que nos bouches se désunissent.

La pierre sous ses pieds nous tient heureusement éloignés au niveau du bassin de sorte que l’érection brutale et spontanée qui trahit mon émotion reste à distance de son ventre désirable. Je continue la lutte des langues, je permets la visite de la sienne derrière mes dents. Elle chatouille mon palais, me fait frissonner. Marie porte une main en protection sur ma poitrine. Je reporte les efforts de mes mains à bout de bras sur ce postérieur délicieux dont j’ai déjà admiré le balancement excitant et je tâte les fesses rebondies mais j’évite de trop la tirer vers moi, pour garder la distance qui dissimule l’état de turgescence de ma verge brûlante.

Mon majeur parcourt la ligne de séparation des deux rondeurs postérieures et déclenche un frisson dans ce corps innocent : Marie réagit aux caresses au quart de tour. Ne pas trop appuyer, elle s’ouvre d’elle-même, je le sens au mouvement des pieds qui s’écartent aux limites de la pierre, pointes plus rapprochées que les talons, donnant un accès plus profond au tranchant de ma main qui remonte le sillon entre des muscles soumis. La salive instantanément se fait plus riche et je parie que ma jeune vierge est en train de tremper sa culotte. Hélas, il est encore trop tôt pour oser le vérifier. Quand, un peu pour conserver cette distance, un peu par curiosité, je glisse ma main gauche sur sa hanche en direction de son ventre et que du nombril deviné je laisse descendre la caresse vers son entrejambe, Marie sursaute, dénoue l’étreinte, pousse des deux mains contre ma poitrine.

- Je t’aime, j’adore ton baiser, je suis heureuse. Mais tu ne dois pas m’exciter trop fort. Je veux t’offrir ma virginité le jour de notre mariage. Donc tu dois respecter ma volonté, ne pas être trop pressant, ne pas me faire perdre la tête et le reste. Es-tu d’accord ?

Je réponds oui, le contraire me condamnerait. Chemin faisant, avec ce tempérament volcanique, c’est elle qui quémandera des caresses plus précises. Je les lui donnerai avec une retenue contre laquelle elle finira par protester. Mon plan se bâtit au gré des circonstances, elle sera à moi avant de passer devant le maire ou je n’y comprends rien aux femmes. Marie est un tendron à ma portée. Il suffira de la faire mijoter à petit feu, de progresser de façon insensible, pour l’amener à rendre son jus, pour la faire mouiller et languir et crever d‘envie de se faire posséder.

Je la veux et je l’aurai. Elle sera ma chérie, son corps et son âme m’appartiendront. Je ne laisserai à aucun autre l’occasion de lui ravir sa fleur. Donc le plus tôt sera le mieux. À moi de l’amener à s’offrir. En attendant je bande comme un ours, j’ai une terrible envie de sexe, une grosse soif de cyprine, un besoin féroce de me détendre en éjaculant. Mais je me retiens, pourvu que je ne craque pas. Ce baiser à mon amoureuse m’a complètement chamboulé.

- Ma chérie je t’aime, cette nuit passée ensemble va être magnifique puisque nous nous aimons.

Comments:

No comments!

Please sign up or log in to post a comment!