Histoire Des Libertines (7) : Poppée Et Faustine, Des Impératrices Romaines À La Réputation Sulfureuse.

AVERTISSEMENT : ces textes sont écrits à partir de recherches sur internet, en particulier à partir des articles Wikipedia sur Poppée et Faustine.

INTRODUCTION

Julie, Messaline et Agrippine sont, dans ce tableau des femmes libertines les plus connues et celles dont la réputation est clairement établie comme hypersexuelles, scandaleuses, voire nymphomanes et criminelles.
D?autres impératrices romaines, moins connues, ont eu, à tort ou à raison, une réputation sulfureuse, établie par les contemporains ou les historiens. Voici l'histoire de ces femmes.
Chapitre 1er : Poppée, seconde épouse de Néron, une femme sans scrupules.

Poppée (Poppaea Sabina) (v. 30 - 65) est la deuxième épouse de Néron. Les historiens de l'Antiquité lui trouvent peu de qualités en dehors de sa beauté et soulignent ses intrigues pour devenir impératrice.
Poppaea Sabina est la fille de Titus Ollius, un questeur du règne de l'empereur Tibère que son amitié avec Séjan ruina avant qu'il n'obtienne une charge publique. Sa mère, également appelée Poppaea Sabina, est en revanche une femme distinguée, dont les sources antiques décrivent la beauté plantureuse et la grande distinction. Tacite la décrit comme une des femmes les plus aimables de son temps. Elle se suicide en 47, victime innocente des intrigues de Messaline.


ENNEMIE D'AGRIPPINE

En 44, Poppaea Sabina épouse Rufrius Crispinus, chef de la garde prétorienne durant le règne de l'empereur Claude. En 51, Agrippine, alors épouse de Claude et impératrice, le démet de sa charge parce qu'il reste fidèle à la mémoire de Messaline et qu'il soutient ses s Octavie et Britannicus. Il est remplacé par Burrus et sera par la suite exécuté. Poppée lui a donné un fils du même nom qui, après la mort de sa mère, aurait été noyé lors d'une partie de pêche par l'empereur Néron.

UN MARI COMPLAISANT

Poppée épouse ensuite Othon, ami de Néron, peut-être pour se rapprocher de son véritable objectif, l'empereur Néron.



Othon, ou Marcus Salvius Otho (32-69) sera brièvement empereur romain de janvier à avril 69.

Selon Suétone, Othon était un personnage assez peu recommandable et disposé à tout pour parvenir à ses fins. Il séduisit ainsi une vieille courtisane dans le seul but d'entrer en contact avec Néron dont il devient l'un des favoris et partage les frasques. Les auteurs soulignent sa coquetterie comme efféminée et lui prêtent une complicité homosexuelle avec l'empereur ou avec ses mignons.

Poppée devient la maîtresse de Néron. Dans un premier temps, Othon ferme les yeux. Il finit par devenir gênant et, pour s'en débarrasser, Néron nomme Othon gouverneur de Lusitanie. Puis Poppée divorce d'Othon en 58.

Pourtant, nous ne savons pas précisément quels rapports existaient entre Othon et la future impératrice avant que la belle ne glissât sa peau de satin, quotidiennement ablutionnée de lait d'ânesse, entre les draps de soie de la couche de Néron.

Faut-il croire que l'empereur, follement épris d'une Poppée alors toute jeune veuve, confia la dame de ses pensées à Othon, son meilleur ami afin qu'il l'accueille dans sa maison, qu'il l'épouse et qu'il la lui rétrocède sans rouscailler quand lui-même se serait enfin débarrassé de sa mère Agrippine et de son épouse Octavie ?

Serait-il vrai qu'Othon s'amouracha de Poppée à son tour ? Qu'il se fit tirer l'oreille pour rendre à César ce qui lui était dû et qu'ayant enfin cédé sa belle épouse à Néron, Othon fut expédié comme un malpropre gouverner la lointaine Lusitanie (Portugal actuel), autant pour le punir de sa mauvaise volonté que pour préserver l'impérial front des fort jolies cornes qu'il aurait pu y planter ?

Ou alors serait-ce un Othon tout fiérot d'avoir épousé une telle beauté qui aurait présenté Poppée à son bon copain Néron, et que, celui-ci en serait tombé amoureux fou et aurait exigé la rupture du mariage afin de garder la belle pour lui ? Othon ne se serait-il exécuté qu'en regimbant, et Néron lui aurait-il gardé rancune de sa mauvaise volonté ?

Ou enfin, Othon, entremetteur de la pire espèce, proxénète doré sur tranche ou plus simplement mari candauliste, aurait-il littéralement vendu sa douce moitié à Néron, et puis aurait-il été exilé au bout du monde, soit parce qu'il voulait tirer trop d'avantages de ceux de son ex-femme, soit parce qu'il prétendait encore être l'usufruitier des charmes qu'il avait vendus ?

J'aurais pour ma part tendance à privilégier cette dernière hypothèse, qui fait d'Othon le débauché un mari complaisant, voir candauliste, ce qui ne l'a pas empêché d'être ensuite écarté.


AMBITIEUSE ET SANS SCRUPULE

Poppée est ambitieuse et sans scrupule.
Agrippine, la mère de Néron, voyant le danger, chercha à persuader son fils de se libérer d'elle. Cette dispute avec Poppée fut l'un des motifs pour lesquels Néron tua finalement sa mère. Agrippine hors-jeu, l'influence de Poppée sur l'empereur devint telle que sa pression amena Néron à divorcer de sa première femme Octavie (puis à la faire exécuter), dans le but d'épouser Poppée en 62. Octavie, initialement exilée en Campanie est finalement emprisonnée sur l'île de Pandateria (lieu de bannissement pour les membres de la famille impériale tombés en disgrâce), sur l'accusation d'adultère ! Selon certaines sources ecclésiastiques, ce serait Poppée et non Néron qui aurait instigué les persécutions contre les chrétiens, dans le but de masquer ses méfaits.

En 63, elle donne naissance à une fille, accueillie avec une joie exubérante par Néron, Claudia Augusta, qui meurt quatre mois plus tard.

Selon Suétone, Poppée est enceinte à l'été 65, quand elle reçoit de Néron fou de rage un coup de pied mortel dans le ventre parce qu'elle lui a reproché ouvertement de passer trop de temps aux jeux. Et, de fait, Néron est particulièrement affligé par sa mort. Le corps de Poppée n'est pas brûlé, il est embaumé avec des épices et placé dans le mausolée d'Auguste. Néron donne à sa seconde épouse des funérailles nationales. Il fait lui-même son panégyrique et lui donne les honneurs divins, provoquant le dégoût de ceux qui la détestaient et se souvenaient de sa cruauté et de son immoralité.

Selon Dion Cassius, Poppée tenait à la perfection de son corps au point de souhaiter mourir avant l'irrémédiable. Elle faisait traire chaque jour cinq cents ânesses qui venaient de mettre bas pour se baigner dans leur lait.

Cruelle, immorale, adultère ayant poussé Néron au de sa mère et de sa première épouse, il n'y a cependant aucune trace d'einconduite de Poppée une fois qu'elle est la compagne, puis la seconde épouse de Néron.
Elle semble sincèrement amoureuse de l'empereur et lui a été fidèle. Elle ne peut donc être placée au même niveau que Julie, Messaline ou Agrippine.

Chapitre II : Faustine la jeune, épouse de Marc-Aurèle. « Mère des camps » ou putain ?

Faustine la Jeune, Annia Galeria Faustina, (130-175), est l'épouse de l'empereur philosophe Marc Aurèle. Elle est la fille de l'empereur Antonin le Pieux et de Faustine l'Ancienne. Celle-ci était très respectée et renommée pour sa beauté et sa sagesse. L'Histoire Auguste la critique pourtant pour "son excessive franchise" et sa "légèreté".


EPOUSE DE MARC AURELE

Elle épouse le futur empereur Marc Aurèle, son cousin germain, en avril 145.

Elle devient la mère du futur empereur Commode en 161. Au total, le couple aura 13 s.

Le 7 mars 161, à la mort d'Antonin le Pieux, Marcus et son frère Lucius Verus deviennent co-empereurs. Faustine reçoit le titre d'Augusta et devient impératrice.

Elle accompagne son époux dans ses campagnes militaires (ce qui lui vaut d'être appelée Mater castrorum, « Mère des camps »), par les soldats.

Dion Cassius et l'Histoire Auguste dressent d'elle un portrait peu flatteur.

Elle serait impliquée dans la révolte d'Avidius Cassius en 175. Inquiète de la santé défaillante de son époux, elle cherche un protecteur, son fils Commode n'ayant alors que 13 ans. Elle souhaite aussi trouver un contrepoids à l'influent Tiberius Claudius Pompeianus, en position de force pour obtenir le poste de princeps à la mort de Marc Aurèle. Mais la révolte échoue.
Durant l'hiver 175/176, elle meurt, à la suite d'un accident, en Cappadoce dans un camp militaire. Marc Aurèle est profondément affecté par sa mort ; il l'enterre (elle n'est pas incinérée) dans le mausolée d'Hadrien à Rome, dans un sarcophage de marbre sculpté. Elle reçoit les honneurs divins : sa statue est placée dans le temple de Vénus à Rome et un temple lui est dédié.



EPOUSE VOLAGE ET MARI COMPLAISANT ?

Pour prouver que l'empereur Marc-Aurèle poussa quelquefois la bonté jusqu'à la faiblesse, on a coutume d'alléguer l'indulgence excessive dont il aurait fait preuve envers une épouse tout à fait indigne de lui.

L'histoire semble avoir prononcé une sentence définitive sur le compte de Faustine. Il est reçu que, joignant l'ambition d'une Agrippine aux débauches d'une Messaline, non contente de déshonorer son mari, elle le trahit, noua des intelligences avec ses ennemis, négocia de sa mort éventuelle, remplit Rome et les provinces du scandale de ses mauvaises m?urs. La noble attitude de Marc-Aurèle, jetant au feu les lettres «qui auraient pu le forcer de haïr malgré lui» a été généralement interprétée comme un effet de la résolution qu'il avait prise de ne rien voir.

Faustine aurait trompé son mari avec des gladiateurs et des légionnaires.
Comme Messaline, elle s'affichait avec des esclaves ou des marins et se prostituait. Ses débauches, à Rome, à Gaëte, furent, selon l'Histoire Auguste, ignobles et publiques.
Commode, le successeur indigne, ne serait pas le fils de Marc-Aurèle, ce qui expliquerait la grande différence de caractère entre le père et ce fils qui fut un empereur abominable, un tyran.
Faustine aurait conçu Commode avec un gladiateur. Plusieurs fois, on osa conseiller à Marc-Aurèle de répudier son épouse. «Il faudrait rendre la dot», aurait-il répondu ; la dot, c'était l'empire. Après avoir eu des relations coupables avec son gendre Lucius Vérus, elle l'aurait empoisonné. Sur la scène, un comédien eut l'audace d'indiquer par un jeu de mots compris de tout le peuple le nom d'un de ses amants.

L'avancement qu'obtinrent ses favoris, notamment Tertullus, fut un scandale, mais une particularité importante que l'on n'a pas assez remarquée, c'est que Capitolin, le rédacteur de l'Histoire Auguste au sujet de Marc-Aurèle, ne rapporte aucune de ses allégations sans y joindre un signe de doute. Il prend cependant soin de nous dire que, dans sa pensée, la vie de Marc-Aurèle, une vie si sainte, si parfaitement innocente, ne pouvait être flétrie par aucun fâcheux voisinage, même par celui d'une «épouse infâme».

Les abréviateurs du IVe siècle supprimèrent tous les signes d'atténuation, éteignirent les nuances, affirmèrent hardiment. Aucun doute : Faustine fut un prodige d'impudeur, une tache dans la vie de Marc-Aurèle. Cette assertion sera désormais indéfiniment répétée. Deux reproches étaient faits à la mémoire du saint empereur : le premier, de n'avoir pas déshérité Commode ; le second d'avoir trop pleuré une femme qui ne méritait pas de larmes.

Les portraits de Faustine permettent de comprendre la passion de Marc-Aurèle, car cette femme a bien la plus charmante figure qu'on puisse voir. Ces portraits lui donnent aussi l'air d'une franche coquette, et nous nous expliquons ainsi très bien sa mauvaise renommée auprès du public contemporain et dans l'histoire, l'un et l'autre mieux informés que Marc-Aurèle, son mari cocu.

Le contraste entre la Faustine des historiens et la Faustine qui résulte des écrits de Marc-Aurèle est un des problèmes historiques les plus singuliers.
Une chose incontestable, c'est que Marc-Aurèle eut toujours pour sa femme l'affection la plus tendre, et qu'il s'en crut toujours aimé.

Cette Faustine, qu'on voudrait nous donner comme le fléau et la honte de la vie de Marc-Aurèle, fut associée par cet homme si religieux, dans ses Pensées aux personnes les plus nobles qu'il a connues. Mettons qu'il lui eût pardonné comme il fit à tant d'autres.Ne devait-il pas craindre, lui si pur, si innocent, de commettre un sacrilège en plaçant la mémoire d'une épouse souillée à côté du souvenir de sa mère, de sa soeur ?

Capitolin, l'auteur du passage de l'Histoire Auguste consacrée à Marc-Aurèle, a posé la question avec beaucoup de force : si les désordres de Faustine furent réels, de deux choses l'une, ou son mari les ignora, ou il les dissimula.

Avec toutes ses vertus, l'empereur avait un dangereux défaut : il était ennuyeux. L'ennui causa-t-il des fautes ? La belle impératrice trouvait sans doute que les austères personnages dont son époux vivait entouré n'étaient que des pédants, et la grande dame marquait son dédain aux petites gens qu'il favorisait.

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