Histoire Des Libertines (8) : Théodora, La Putain Devenue Impératrice De Byzance.

AVERTISSEMENT : ces textes sont écrits à partir de recherches sur internet.

Théodora (vers 500 - 548) est une impératrice de l'Empire byzantin, épouse du grand empereur Justinien. D'humble origine, elle est l’une des trois filles d'un dresseur d'ours, nommé Acacius, qui était attaché à l'hippodrome de Constantinople. Sa mère, dont le nom ne nous est pas parvenu, était une danseuse et actrice. Avant de devenir la maîtresse du futur empereur Justinien, Théodora a été, selon Procope de Césarée, danseuse et prostituée.
Dans son « histoire secrète » (Anecdota) Procope explique que Théodora n’était qu’une fille de joie dont la vulgarité et les pulsions sexuelles sont exposées dans leurs moindres détails, sans parler de sa cruauté, de son absence de sentiments maternels et de la volatilité de ses sentiments. L’historien Procope est un contemporain de l’impératrice. Ancien conseiller du général en chef Bélisaire, il semble s’être brouillé avec toute la cour impériale et règle ses comptes par chronique interposée.

Sa description des frasques de Théodora, pourtant rédigée au VIème siècle, valent les récits pornographiques les plus hard !


UNE FEMME MAGNIFIQUE

Malgré ses critiques acerbes, Procope reconnait à Théodora un charme indéniable : « Elle était à la fois belle de visage et gracieuse, quoique petite, avec de grands yeux noirs et une chevelure brune. Son teint n’était pas tout à fait blanc mais plutôt mat ; Elle avait le regard brûlant et concentré».
Décrivant une de ses statues en pied, il écrit : « La statue a bel aspect mais n’égale pas en beauté l’impératrice, car il était absolument impossible, du moins pour un mortel, de rendre l’harmonieuse apparence de cette dernière».
À l’égard de sa beauté, son talent « spirituel et salace » était reconnu de tous, y compris par ses détracteurs. « Elle était extrêmement vive et moqueuse » écrit Procope.

Outre sa volonté et son ambition, Théodora disposait de qualités innées telles que la mémoire et le sens de l’opportunité, qualités qu’elle affinera au cours de sa carrière d’actrice.

Sa spécialité consistait à dédramatiser les conflits et les heurts violents par l’ironie. C’est la fermeté et le courage de Théodora qui sauvèrent le trône de Justinien lors de la grande révolte du peuple de Constantinople, la sédition Nika, en 532.


UNE JEUNESSE CONTROVERSEE, UNE REPUTATION SULFUREUSE DE PUTAIN NYMPHOMANE

Elle devient vite orpheline de son père, Acacius, qui meurt brutalement laissant la famille sans ressources.
Lorsque les trois sœurs deviennent adolescentes, leur mère leur fait découvrir progressivement le monde du théâtre. La mère n'hésite pas ensuite à faire de ses filles des danseuses nues et des courtisanes.
Théodora et ses deux sœurs sont danseuses et courtisanes, comme beaucoup de jeunes filles de leur condition. Théodora se produit sur la scène des théâtres de la ville, dans des bouffonneries un peu obscènes, ou des mimes, des scènes de la mythologie parfois peu édifiantes, mais dont raffole la population.


PRECOCITE SEXUELLE

Procope n’hésite pas à lui accorder une activité sexuelle très précoce. Dans son « histoire secrète » les Anecdota, il note que Théodora, encore nubile, «se laissait aller à de répugnants accouplements d’hommes (en clair elle se faisait sodomiser) avec certains misérables, esclaves de surcroît, qui, suivant leurs maîtres au théâtre, trouvaient dans cette abomination un soulagement à leur malheur – et elle consacrait aussi au lupanar beaucoup de temps à cet usage contre nature de son corps ».


EXHIBITIONNISTE ET SANS PUDEUR

Théodora, devenue une actrice-mime, elle montrait sans gêne son corps à tous ceux qui voulaient bien le voir, gardant sa culotte pour couvrir ses parties génitales, non dans un souci de pudeur, mais bien parce que la loi l’obligeait. De plus, Procope nous la décrivit comme une femme ayant un appétit sexuel insatiable, se rendant dans des fêtes et offrant son corps à tous les hommes présents pour ensuite continuer avec leurs esclaves.
L’auteur nous dit aussi qu’elle n’était pas honteuse de sa conduite et qu’au contraire, elle ne perdait jamais une occasion de montrer sa poitrine en public, ou d’accomplir des gestes et des scènes obscènes au théâtre.
Procope nous donna le portrait d’une femme n’ayant aucune pudeur. Étant devenue une actrice-mime, elle montrait sans gêne son corps à tous ceux qui voulaient bien le voir, gardant sa culotte pour couvrir ses parties génitales, non dans un souci de pudeur, mais bien parce que la loi l’obligeait. Théodora se montrait souvent presque nue sur la scène : « Souvent en plein théâtre, (…) elle se dépouillait de ses vêtements et s'avançait nue au milieu de la scène, n'ayant qu'une ceinture autour de ses reins, non qu'elle rougît de montrer le reste au public, mais parce que les règlements ne permettaient pas d'aller au-delà. Quand elle était dans cette attitude, elle se couchait sur le sol et se renversait en arrière; des garçons de théâtre, auxquels la commission en était donnée, jetaient des grains d'orge par-dessus sa ceinture; et des oies, dressées à ce sujet, venaient les prendre un à un dans cet endroit (dans sa vulve) »
Non seulement, en effet, elle était sans pudeur, mais elle voulait la faire disparaître chez les autres. Souvent elle se mettait nue au milieu des mimes, se penchait en avant, et rejetant en arrière les hanches, elle prétendait enseigner à ceux qui la connaissaient intimement, comme à ceux qui n'avaient pas encore eu ses faveurs, le jeu de la palestre qui lui était familier.


PARTOUZEUSE

Son goût pour une sexualité débridée aurait débutée alors qu’elle était assistante de sa grande sœur Comito, dans ses débuts au théâtre. Procope nous la décrivit comme une femme ayant un appétit sexuel insatiable, se rendant dans des fêtes et offrant son corps à tous les hommes présents pour ensuite continuer avec leurs esclaves :
«Elle couchait avec tous les convives et lorsque tous abandonnaient, elle allait vers les serviteurs de ceux-ci, y en eût-il trente, et s’accouplait avec chacun d’entre eux.
Lorsqu’elle avait usé de ses trois ouvertures, elle adressait des reproches à la nature, s’irritant qu’elle n’ait pas percé ses seins de manière un peu plus large pour qu’elle puisse expérimenter une nouvelle façon de s’accoupler.»
Procope dit de Théodora que sa réputation était épouvantable : « Ses nombreux amants étaient signalés par cela seul qu'on savait qu'ils avaient obtenu d'elle des jouissances contre nature; et sa réputation devint telle, que, lorsqu'elle se montrait sur une place publique, les gens respectables s'empressaient de changer de chemin ».
Il est certain que Théodora n’a pas froid aux yeux. Petite brune au teint clair, elle possède des yeux magnifiques et singuliers, ainsi qu’un corps extraordinaire, qu’elle exhibe sans pudeur. Elle est souple et entrainée au funambulisme… C’est une belle femme, et elle a compris le pouvoir que cette beauté lui donne sur les hommes. Elle apprend à séduire, à maîtriser ses gestes et son allure…
Elle tente d’infiltrer les milieux élégants. C’est à qui l’aura pour maîtresse, à coups de cadeaux mirobolants. Cette existence forge son caractère, l’oblige à faire preuve d’autorité et d’indépendance, et à se faire respecter tout en cultivant son charme ravageur. Elle entretient son corps avec des soins quotidiens, thermes, massages et dort aussi beaucoup pour reposer ses traits.


MAITRESSE D’UN NOTABLE ET A NOUVEAU PROSTITUEE

À l’âge de 16 ans, elle devient la maîtresse d'un haut fonctionnaire syrien, Hecebolus, avec qui elle restera pendant quatre années. Elle part avec lui en Afrique du Nord, lorsque celui-ci prend ses fonctions de gouverneur de la province libyenne de Pentapolis. Le couple s'installe à Apollonia, la capitale de la province (au nord-Est de l'actuelle Lybie). Loin de son cercle de connaissances de Constantinople, Théodora semble s'y ennuyer. De plus, elle supporte de plus en plus mal d'être cantonnée au rôle de concubine. Alors qu'elle espérait devenir l'épouse officielle d'Hecebolus, celui-ci la présente comme son « accompagnatrice » voire comme sa « domestique ».
Procope dit que Théodora « offensa cet homme ». En clair qu’elle le fit cocu !
Hecebolus prit une décision radicale : il la chassa. Théodora gagna Alexandrie, puis revint à Constantinople. Pour survivre et financer son voyage, elle aurait, à nouveau, exercé le « plus vieux métier du monde », de port en port.

METAMORPHOSEE

Théodora comprend qu’elle ne peut pas compter que sur son corps et sa beauté. Alors elle se cultive, apprend à lire et à écrire, certainement à Alexandrie.

Bien décidée à faire oublier son passé un peu sulfureux, elle revient métamorphosée.

Elle entretient de bonnes relations avec une certaine Macedonia, danseuse devenue voyante qu’elle a rencontrée en voyage, et qui lui fait côtoyer le beau monde de Constantinople. C’est vraisemblablement par son intermédiaire, on ne sait trop comment, qu’elle rencontre le neveu de l’Empereur Justin Ier : Justinien.

Justinien, que son oncle a adopté et fait venir à Constantinople pour lui donner une très bonne éducation, est en 521 toujours célibataire. Il a presque 40 ans, un visage rond agrémenté d’une petite moustache, une silhouette corpulente. Élevé par un moine, il est austère et assidu aux études : il possède d’ailleurs une vaste et excellente culture. Végétarien, buveur d’eau, fidèle, Justinien est une véritable « oie blanche ».

Tout à coup, il se retrouve face à Théodora, cette tornade aux yeux ensorcelants. C’est un véritable éblouissement pour Justinien. Elle est belle, sait lire et tenir une conversation philosophique, lettrée tout récemment elle est pourvue d’une culture qu’elle sait exploiter.… Chez cette personnalité incomparable, il trouve énergie, ambition et intelligence. Sa beauté, son esprit, et son caractère fantaisiste attirent l’attention de Justinien. Et sans doute, dès la première nuit, c’est une autre découverte pour le prude Justinien : la science du plaisir qu’avait acquise Théodora. Il avait trouvé la « meilleure baiseuse » de l’empire. Il en devint éperdument amoureux.

Elle devient sa maîtresse attitrée, et est élevée au rang de patricienne, au grand dam de la mère et de la sœur de Justinien, qui la détestent. Justinien va même plus loin : il veut épouser Théodora. Pour y parvenir, il édicte une loi que son oncle l’Empereur signe avec réticence! Justinien et Théodora se marient en 523 et montent sur le trône, ensemble, en 527.

Elle n'a pas eu d' de Justinien mais a eu avant leur rencontre elle avait eu une fille qui donne trois s, Anastase, Jean et Athanase. Le premier fut marié « de force » avec la fille de Bélisaire en 548, peu avant la mort de l’impératrice. Le général et sa femme Antonina ne voulaient pas de ce mariage. Théodora, sentant venir sa fin, fit venir les jeunes gens en sa présence et les força à consommer leur union en sa présence, Anastase déflorant la jeune Antonina en présence de Théodora. Le mariage ne pouvait ainsi plus être évité !

IMPERATRICE DE BYZANCE

L’ancienne putain recevait désormais les hommages de tous. La saltimbanque allait se transformer en animal politique.

Elle organisa sa propre police et faisait arrêter tous les opposants qui finissaient au cachot après d'atroces s. Certains étaient remis en liberté les membres brisés afin que chacun puisse se convaincre de ce qu'il en coûtait de s'opposer à Théodora.

Durant son périple en tant que prostituée dans « toutes les villes de l'Orient », elle avait eu un fils qu'elle avait abandonné et qui avait été élevé par son père présumé. Devenu grand ce fils apprit qui était sa mère et ce qu'elle était devenue. Il se présenta à Théodora. Peu soucieuse de laisser vivre ce témoin de son passé, elle l’aurait fait supprimer.

Nous avons vu que, par son énergie, Théodora a sauvé le trône de Justinien lors de la sédition Nika de 532.

La noblesse de l’Empire ne se remet pas de l’accession au trône de Théodora. Surtout que cette femme d’extraction méprisable semble gouverner entièrement son époux et gouverner les affaires de l’Empire. Justinien était assurément amoureux de sa femme. Mais, bourreau de travail obsédé par la gloire de l’Empire, il avait su déceler en elle les qualités d’une femme d’Etat capable de l’aider dans sa tâche.
Toutes les lois édictées touchant aux femmes portent sa marque. Elle qui n’a jamais oublié ses origines est naturellement portée à secourir les femmes dans l’infortune et les prostituées.
Les innovations, pour lesquelles Théodora est fort en avance sur son temps, sont multiples : lois contre la « traite des blanches », pénalités pour les maris exerçant de mauvais traitements sur leurs épouses, possibilité pour ces dernières de demander une séparation, droit pour les comédiennes et courtisanes de rompre un contrat, peine des femmes adultères allégée, discriminations contre les actrices abolies… Avec son argent, Théodora « rachète » aussi des prostituées, qu’elle installe dans une « maison pour pècheresses repenties ».

Théodora meurt le 28 juin 548, 17 ans avant Justinien, d'une maladie dont les symptômes ressemblent à ceux d'un cancer du sein.
Celle qui avait été une femme légère mourut dans la piété. Comme le dit un proverbe allemand : « Jeune putain, vieille sainte ». Elle est d’ailleurs une sainte pour l’Eglise orthodoxe grecque.
Profondément affecté, Justinien ne se remit jamais de la mort de sa femme.

UNE REPUTATION SANS TACHES EN TANT QU’IMPERATRICE

Peu de critiques lui sont faites sur sa conduite et ses mœurs en tant qu’impératrice. Procope lui reproche seulement une chose : avoir fait mettre à mort un intendant, après que celui-ci ait propagé la rumeur, fondée selon lui, selon laquelle elle était amoureuse de lui.

COMPLICE DE L’ADULTERE DE SON AMIE ANTONINA

Théodora a été jusqu’à encourager la relation adultère que son amie Antonina, épouse de Bélisaire, entretenait. Procope décrit Antonina comme « amie, alliée et partenaire des abominations de Théodora »
Antonina est également une femme qui a eu une vie dissolue durant sa jeunesse, elle aussi ancienne prostituée. Elle a eu beaucoup d's avant son mariage. C’est à cette époque qu’elle rencontre Théodora, future impératrice, avec qui elle restera amie tout au long de sa vie.

Plus âgée que son époux, Antonina s’était éprise du fils que Bélisaire avait adopté peu après son mariage, appelé Théodosius.

Procope nous décrit ainsi l’adultère d’Antonina et de Théodose : « elle en devint éprise pendant la traversée; et, sa passion dépassant toutes les bornes, elle s'y abandonna, en bravant sans crainte et sans honte tous les sentiments divins et humains. Elle livra sa personne au jeune homme d'abord en secret; à la fin, ce fut en présence de ses serviteurs et de ses femmes : tout entière déjà à sa passion, elle affichait ouvertement son amour, sans qu'aucun obstacle l'empêchât de s'y livrer ».
Bélisaire ne voulait pas voir, nous dit Procope. « Il s'aperçut de ce commerce à Carthage ; mais il feignit d'être détrompé par sa femme. Il les avait surpris: ensemble, dans une chambre et s'en était montré très ému; mais la femme, sans s'effrayer ni rougir du flagrant délit : « Je suis venue, lui dit-elle, avec ce jeune homme, afin de cacher les plus précieux objets du butin, et d'empêcher qu'ils n'arrivent à la connaissance de l'empereur. » Voilà ce qu'elle dit pour sa justification; son époux, simulant la conviction de son innocence, se retira, quoiqu'il vît Théodose rattacher dans son manteau entr'ouvert ses caleçons à la hauteur de ses reins. Subjugué en effet par l'amour qu'il avait pour sa femme, Bélisaire voulait, le moins possible, s'en rapporter au témoignage de ses propres yeux ».
Même au courant de ses excès, il lui pardonnait tout, allant jusqu’à faire les esclaves qui lui avaient dénoncé l’adultère de son épouse et à faire assassiner un de ses amis, le général Constantin, qui lui exprimait sa compassion.

Le propre fils d’Antonina, Photius, qu’elle avait eu avant le mariage, avait dénoncé l’adultère à Bélisaire. Antonina se débarrassa de lui, avec l’aide de Théodora. Théodora alla jusqu’à favoriser les retrouvailles de son amie et de l’amant de celle-ci. Et Bélisaire finit par pardonner et se résigner à accepter son infortune.

THEODORA LA MESSALINE DE BYZANCE, UNE HYPERSEXUELLE DEVENUE FEMME DE POUVOIR

Procope ne pouvait pas souffrir Théodora en raison d’une misogynie notoire et de préjugés de classes bien établis.

Procope en voulait tout particulièrement à l’impératrice qui se voit affublée des mêmes traits dépréciatifs que Messaline ou Cléopâtre: sexualité insatiable, cruauté, convoitise. Les accusations proférées par Procope fonctionnent de la même manière que celles adressées à Messaline. Elles sont ornées du même genre de motifs. On retrouve dans les écrits de Procope la même pornographie arithmétique que dans celles que Pline consacra aux exploits de l’épouse de Claude.

Procope voulait montrer de Théodora, c’est-à-dire le portrait d’une femme froide, cruelle avec des instincts sexuels incontrôlables qu’elle aurait eus en elle dès l’enfance.

Selon les propos rapportés par l’Histoire secrète, elle aurait été consciente de son charme, aurait pris du plaisir à dévoiler son corps en public, aurait eu d’innombrables amants et tout cela sans en ressentir le moindre sentiment de gêne. Malgré sa véhémence, il ne put trouver de reproches à formuler sur la conduite de Théodora une fois impératrice.

La description de la femme de pouvoir en salope, en putain, en nymphomane, avide et cruelle est un thème récurrent qui parcourt toute l’histoire jusqu’à Marie-Antoinette la femme de Louis XVI, traitée de «Messaline française» dans de nombreux pamphlets révolutionnaires.

En ce qui me concerne, si je condamne la cruauté de Théodora, qui est dans l’esprit de son temps, j’admire le parcours extraordinaire qu’elle a accompli. Femme libre, elle a disposé de son corps, et elle s’en est servi pour survivre puis pour réussir son ascension au sommet.

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