Collection Cocu. Brin De Muguet (3/4)

« Nuit magique » de Catherine Lara, Justin l’entend en boucle depuis que je suis rentrée vers 9 heures.

Dès que celui qui m’a fait découvrir le plaisir a disparu de ma vue, j’ai marché jusque chez moi, mon mari me prend dans ses bras, fondant en larmes.

• Mon chéri, l’orage nous a séparés, je me suis perdu dans cette grande forêt.

Je sais qu’il risque de trouver étrange que mes vêtements soient secs, la pluie s’étant arrêtée il y a peu, j’ai une réponse toute prête élaborée pendant que je marchais depuis ma sortie de forêt, j’ai vu une cabane très près de l’endroit ou notre voiture était garée.
Je pourrais lui dire que j’aie réussi à me réfugier sous un auvent dès les premières gouttes, je m’aperçois qu’avec ces pensées pour me justifier, j’entre dans la catégorie des femmes infidèles qui trompent leur mari, ayant préparé un alibi en cas de question du conjoint.
Surtout, que cette cabane existe, mais est différente de celle où j’ai connu le bonheur de la grosse queue active en moi, je l’ai vu sur la droite du chemin perché à l’arrière de la moto de, c’est vrai nous n’avons pas échangé nos noms, j’ignore pourquoi il était là au fond des bois alors qu’il a une moto haut de gamme.

Il me revient en mémoire ce que Corinne mon amie me dit chaque fois que je lui pose une question embarrassante alors que pour moi, elle est naturelle, encore l’autre après-midi, nous avions rendez-vous à 14 heures ici et elle est arrivée à 15 h 30.
Sans malice, je lui ai demandé pourquoi ce retard, elle s’est dédouanée en prétextant une voiture récalcitrante.
J’ai pris cette explication comme argent contant, incapable de penser à mal, or aujourd’hui, je me souviens qu’avec son mari, ils ont deux voitures comme nous et qu’il va à son travail en vélo pour s’obliger à faire du sport, sans oublier qu’elles sont neuves

Un jour bonne poire, elle m’a demandé de dire à son homme, s’il m’interrogeait de lui confirmer que nous étions ensemble à faire les boutiques à Dijon ou nous avions déjeuner, elle avait prévu que je lui serve d’alibi et que je couvre ses arrières.


Ce jour-là, j’ai été obligé d’aller au centre-ville dans des magasins pour avoir des sacs avec les logos, montrant à nos maris que nous avions fait des achats, elle m’avait dit que Théo voulait le dernier C.D. de Pierre Perret que j’ai trouvé dans une enseigne qui est inexistante dans notre ville et qui vend des disques et des livres.
J’avais rendez-vous en fin de journée avec elle pour qu'elle récupère quelques preuves dont le C.D., mais surtout le sac en papier prouvant l’adresse et la raison sociale des achats.

J’ai mangé dans un restaurant près du Palais des Ducs, à cette époque, seul Justin représentait l’avenir pour moi, le trompé était loin de m’effleurer l’esprit quand un homme dînant à mon côté a tout fait pour engager la conversation.
Certes, il était beau gosse, mais quand il a trouvé l’ouverture pour me dire qu’il était de passage et qu’il était à hôtel des Ducs, non loin de là, me faisant un appel du pied pour que je le suive dans sa chambre, je m’en aperçois aujourd’hui après l’expérience que je viens de vivre qui m’a ouvert les yeux sur la réalité du monde.
Autre chose, je lui ai demandée niaisement si l’hôtel et surtout sa chambre était spacieuse et confortable, en rigolant, il m’a proposé de venir la visiter, je lui ai répondu par une boutade.
Je suis sûr que ma copine Corinne dans la même situation aurait certainement accepté de suivre ce garçon alors que moi, c’est aujourd’hui que je m’aperçois que j’ai loupé un coup.
Bain, petit déjeuner copieux et affaires propres, quand le téléphone sonne.

• Oui, je suis rentrée, j’ai passé la nuit dans une cabane à l’abri de l’orage.
• Qui est-ce ?

C’est Justin, rangeant la cuisine qui me parle, je mets ma main sur le combiné.

• C’est la gendarmerie, les as-tu appelés ?
• Oui hier, il devait rappeler ce matin pour savoir si tu étais encore perdu, ils auraient organisé une battue.
• Oui monsieur, je suis bien rentré, excusez-nous pour le dérangement.

Oui, j’ai passé la nuit sous un auvent dans une cabane.
Très bien, vous la connaissez, c’est une cabane de chasse, non, c n’est pas celle des eaux et forêts, au revoir merci.

Je raccroche, mince, la police m’apprend que mon amant serait des eaux et forêts, Justin veut me prendre dans ses bras.

• Et ton travail, tu restes là, Théo va t’attendre.
• Je lui ai dit que je prenais ma matinée pour aller dans les bois te rechercher, je viens de l’appeler sur mon portable pour lui dire que tu étais rentrée saine et sauve.
On pourrait faire un câlin avant que tu dormes pour récupérer, nous avons fait l’amour hier, mais je suis tellement content de te retrouver.
• Impossibles, est-ce la peur, mais mes règles sont là et tu sais qu’il m’est impossible de faire l’amour dans ces moments.
• Alors je vais travailler, je rentrerais dès que j’aurais fini.

Ça y est, je suis définitivement entrée dans le monde des femmes adultérines, je viens de trouver un motif pour garder les frasques de ma nuit dans ma tête sans que cela soit pollué par une petite baise avec mon mari.
Pourtant, je suis certaine que cette après-midi l’homme des bois pourra m’attendre, car même si mon passage dans la cabane m’a comblé au-delà de tout ce que j’ai rêvé ou fantasmé, il faut que je reprenne ma vie de femme fidèle, il aura été un intermède heureux, mais cela doit s’arrêter là.

Je suis tout de même fatiguée, je me douche et je me couche.
D’un coup, le ciel se zèbre et je me réveille en eau, je suis nue sur mon lit les jambes écartées, ma main sur mon clitoris.
Cela fait des années que je ne me suis pas masturbée, d’un coup, je prends conscience que le ciel vu de ma chambre est bleu, j’ai rêvé à l’orage d’hier et je me suis masturbé.
La dernière vision de mon rêve était un sexe encore plus gigantesque que celui qui m’avait prise hier et continuant à me caresser une nouvelle fois, j’ai joui, deviendrais-je accro au sexe.


Il est presque 14 heures quand je me vois dans la glace de la porte de mon armoire prête à trahir ma décision et à prendre les clefs de ma voiture pour repartir retrouver l’homme qui a su éveiller mon corps, quand on sonne à ma porte.

• Ange es-tu là, c’est Corinne.

Ma copine vient de me sauver, grâce à elle les cornes de Justin viennent de s’arrêter de pousser.

• Entre.
• Embrasse-moi, tu nous as fait tellement peur, Justin m’a appelé dès son retour, je voulais partir à ta recherche, il pleuvait tellement que les chemins risquaient d’être impraticable, nous avons renoncé.
Je vais faire pipi, je reviens.

Elle pose ses clefs de voiture avec son portable sur la table du salon devant moi, elle vient de partir quant-il sonne, j’ai devant moi un nom qui m’interpelle. « Justin », pourquoi appel-il mon amie ?

• Oui !

Je décroche, je réponds sans faire de phrase pour éviter qu’il reconnaisse ma voix.

• Elle est rentrée mon cœur, on maintient le plan initial, on se retrouve sur le parking du supermarché, soit à l’heure, j’ai hâte de te faire l’amour.

Je raccroche, les salauds, je me faisais un plan sur l’amant de ma copine et c’est Justin mon mari avec lequel elle baise, moi qui avais du remords pour ce que j’ai fait dans la forêt.

• Mon portable a sonné, j’ai entendu ma sonnerie, tu te souviens nous l’avions choisi ensemble afin que chacune de nous sache quand on l’appelle.

Elle le porte à l’oreille et écoute la boîte vocale, je sais ce qui est dit, la salope, devant moi, elle a le toupet de feindre alors qu’elle a entendu qu’elle allait encore se faire sauter par mon mari.

• Je te laisse, j’ai quelque chose à faire, maintenant que je suis rassuré, tu dois avoir envie de te reposer.

Elle part allant même jusqu’à m’embrasser, malgré que l’heure soit passée, je prends ma Cactus, prenant le chemin de la forêt, aller jusqu’à l’endroit où il m’a laissé est facile, j’engage ma voiture dans le chemin de terre, je passe devant la cabane où je suis censé avoir passé la nuit pour me protéger de l’orage.


Je roule pendant une heure tournant à droite et à gauche sans jamais retrouver la cabane des eaux et forêts, j’étais tellement pressé de retrouver mon amant que sans m’en rendre compte, je me suis de nouveau perdu.
Je m’arrête pour réfléchir, j’ai un GPS incorporé, mais je suis dans une zone boisée, le système a ses limites et forme un secteur vert, je vois une route qui semble repartir vers la civilisation.
Je me déplace, cette route s’éloigne, je fais demi-tour et en tournant un moment la cabane ai là, il est devant la porte jouant avec son chien.

• Te voilà ma poupée, j’étais à l’heure à notre rendez-vous, j’ai été un peu déçu, j’espérais bien que tu reviendrais, j’avais raison, tu es là, viens m’embrasser.
Brutus retourne dans ta niche !

Il a autant d’emprise sur son chien que sur moi.

• Veux-tu que je te la sorte ?...

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