Petites Annonces

« Qui n’a pas vu sa femme baiser avec un autre ne la connaît pas. »

Henry Miller


La première fois que nous avons fait l’amour, Brigitte, en se rhabillant, s’est montrée on ne peut plus directe avec moi. Elle m’a annoncé qu’elle aurait toujours besoin de rencontrer d’autres hommes… Elle ne pouvait en aucun cas se contenter d’un seul…
Ça m’a fait mal de l’entendre me dire ça, mais je n’ai pas été tellement surpris. Elle venait de me prouver qu’elle était douée d’une sexualité tellement débordante… Brigitte appartient à cette catégorie de femmes qu’un homme ne peut que partager avec d’autres. Se soumettre à ses désirs ardents, ou alors se
démettre… Ce n’était certes pas là mon intention : Brigitte est de celles qu’on rencontre rarement dans une vie amoureuse.
— Comme je ne veux pas faire ça en cachette, a-t-elle ajouté, je préfère t’en parler. Je veux même que tu participes.
— Tu veux dire ?
— J’aimerais qu’on fasse le choix de mes amants ensemble. Pour commencer.
— Comment va-t-on s’y prendre ? ai-je répondu, interloqué.
— C’est très simple ; nous allons passer une petite annonce dans un magazine spécialisé. Bien sûr, on pourrait aller aussi dans un club libertin ; mais on verra ça plus tard. Pour l’instant, ça m’amuse de consti mon petit catalogue !
J’aurais pu laisser Brigitte s’en occuper toute seule, mais finalement, sa proposition satisferait sans doute mes penchants voyeuristes restés insatisfaits.
Charlotte s’est chargée de rédiger l’annonce : « F. br. 50 a. hypersens. ch. H 50-60 pr plaisir dvt mari voyeur », qui se terminait par plusieurs demandes : un test HIV récent et des photos de moyen format du visage, du corps tout entier, et du sexe en érection, enfin deux numéros de téléphone (fixe et portable).
« Mari voyeur » ! Brigitte ne manquait pas d’air, puisque je ne lui avais jamais confié mon désir de la voir faire l’amour avec un autre.

Enfin, son intuition féminine, elle avait deviné certaines choses…
Mais je n’allais pas me plaindre. À cette époque, plusieurs amis, qui vivaient dans une réelle solitude sexuelle, auraient bien aimé être à ma place !
Au fil des semaines, je me suis senti presque aussi impatient que Brigitte de recevoir des réponses.
Vers quelles aventures nous mèneraient-elles ?
Un peu inquiet, je lui ai demandé, un soir, si ce n’était pas là, pour elle, une manière de me faire comprendre que bientôt elle me quitterait. Mais elle m’a rassuré, façon de parler ! en me disant qu’elle n’en avait pas du tout l’intention.
— Non, j’ai seulement envie d’autres contacts physiques et sexuels.
Entre-temps, nous sommes même allés dans deux clubs libertins, que nous avions choisis un peu au hasard ; mais Brigitte n’a rien voulu faire, trouvant ces endroits plutôt glauques et les hommes présents peu séduisants, et uniquement prêts à « tirer un coup » sans se préoccuper de leur partenaire.
J’étais content de sa décision : j’aurais vraiment détesté la voir dans cette situation. Jusqu’à ne plus éprouver de désir pour elle…
— Une autre fois, m’a-t-elle dit en sortant d’un de ces clubs, nous achèterons le Guide du Paris sexy !
Mais pour l’instant, attendons les réponses.
J’ai été ahuri quand les réponses en question sont arrivées, un mois et demi après l’envoi de notre annonce. Il y en avait plus de deux cents ! Le magazine nous les avait renvoyées en bloc, ce qui leur facilitait la tâche.
Heureusement, Brigitte n’avait pas accompagné son annonce d’une photo ! Nous en aurions reçu le double !
— Nous allons être occupés le week-end prochain ! m’a-t-elle annoncé, tout émoustillée.
Brigitte me démontrait sans détour la supériorité des femmes dans le « grand marché » du plaisir sexuel. Si j’avais passé le même genre d’annonce pour rencontrer des femmes, je n’aurais pas reçu autant de réponses ! Loin de là.
Pour faire monter le suspense, Brigitte a refermé le paquet en me disant qu’on attendrait encore trois jours pour l’ouvrir.

Les jours suivants, je me suis senti de plus en plus fébrile à la pensée que le colis contenait des lettres et des photos d’hommes, dont certains seraient bientôt les amants de ma compagne.
Je tremblais quand, le samedi, dans le salon, en début d’après-midi, Brigitte a ouvert la première enveloppe.
— On éliminera tout de suite les envois sans test ou sans photo.
Nous avons donc jeté dans un carton les réponses qui n’étaient pas accompagnées du test ou des photos. Elles représentaient presque la moitié du paquet. Il restait encore plus de cent réponses !
Pour procéder au choix suivant, Brigitte lisait la lettre avant de me la faire lire. Puis nous en parlions ensemble ; la plupart du temps, nous tombions d’accord sur la décision à prendre.
Sans regarder les photos, nous avons déchiré les lettres mal écrites, vulgaires, machistes, ou qui exprimaient une demande sentimentale venant d’individus que l’on devinait frustrés, voire suspects. Par exemple, ce genre de chose ne passait pas : « T’inquiète pas, ta femme, je vais bien m’en occuper, mais
je n’ai pas besoin que tu sois là quand je mettrai ma grosse bite dans son con. » (Je passe sur les fautes d’orthographe que j’ai corrigées.)
Après cette deuxième sélection, nous étions loin d’en avoir terminé : nous allions devoir examiner les photos d’une soixantaine de « candidats ».
Oui, ces inconnus, finalement, passaient un concours, dont l’enjeu ne m’était pas indifférent !
Les moments qui ont suivi furent beaucoup plus intenses. Nous découvrions le physique (le plus intime !) des hommes que rencontrerait peut-être Brigitte.
Mais je ne voulais pas croire que les soixante encore en lice lui plairaient tous !
Autant nous avions été rapides pour faire certains choix, autant nous faisions preuve de patience dans l’examen des photos. Sauf dans les cas où Brigitte éliminait un homme dont le visage ou le corps ne l’attirait pas.
— Pour ce qui est de leur sexe, a-t-elle précisé, c’est plus facile : il y en a peu qui me déplaisent !
Ah ! comme j’aurais aimé faire la même chose avec des photos de femmes nues !
J’étais de plus en plus troublé… Brigitte s’arrêtait parfois sur une photo en disant :
— Ce mec-là me plaît, et il a une belle queue ! Qu’en penses-tu ?
— Euh, oui, en effet… ai-je plusieurs fois répondu, plutôt gêné.

J’avais déjà vu nombre de sexes masculins en érection, mais seulement dans le cadre d’un film X.
Ceux dont Brigitte me montrait les photos, je les verrais bientôt, pour certains d’entre eux, « en live ».
Ce qui me troublait aussi, c’est que Brigitte scrutait les clichés avec un plaisir non dissimulé. Il est vrai que la plupart des femmes ne sont guère attirées par le cinéma porno ; contrairement aux hommes, elles préfèrent la réalité aux fantasmes. Les photos de pénis dressés lui plaisaient d’autant plus qu’elles lui annonçaient des jouissances proches.
Mon coeur se serrait quand elle promenait un doigt sur la photo d’un sexe qui semblait vraiment lui plaire :
— Celui-ci, j’aurai vraiment plaisir à le caresser, à le sucer, à le sentir en moi.
Bien des hommes, à ma place, auraient piqué une crise de jalousie. Ils auraient même « pété les plombs ». Pourtant, non. Je vivais la situation comme si elle était normale. J’éprouvais même un réel plaisir – certes pervers – à penser que des hommes attendaient la réponse de ma femme.
Brigitte, juste vêtue d’un string et d’un léger soutien-gorge (« je veux me mettre dans le bain ! » m’avait-elle lancé), a ajouté :
— Ces photos commencent à me faire mouiller !
Elle est allée s’asseoir dans un fauteuil bas, les cuisses ouvertes, posées sur les accoudoirs. Je me suis agenouillé devant elle, j’ai baissé mon short, sorti mon sexe que j’ai aussitôt fourré dans celui de Brigitte.
Comme nous aimons souvent le faire, je suis resté presque immobile en elle, tout en la caressant. Elle a joui presque tout de suite. Son clitoris est du genre hypersensible !
J’ai ressorti mon sexe sans avoir éjaculé, afin que mon plaisir soit plus fort, plus tard.
Brigitte a étalé sur le parquet les photos de sexes en érection qu’elle avait retenues.
Accroupis, nous les avons examinées.
— Il y en a qui te plaisent plus que d’autres ? m’a-t-elle demandé.
— Oh… pas spécialement.
C’est d’abord à toi de choisir !
— Toutes pourraient me convenir ! Mais ça ne suffira pas. Je ne veux pas rencontrer ces hommes seulement pour la baise. Ils devront bien me caresser, me lécher… Bon, je vais garder tous ceux-là.
Une fois encore, j’ai été sidéré : Brigitte avait retenu plus de trente amants potentiels !
Et elle s’est mise à quatre pattes sur les photos, en cambrant bien les reins. Un violent désir de jouir en elle a crispé ma queue. Je l’imaginais s’offrant à un autre homme dans la même posture animale.
— Prends-moi, et cette fois-ci, ne te retiens pas !
À genoux derrière elle, j’ai écarté le mince entrejambe de son string. Je l’ai pénétrée.
J’étais très excité à la vue des photos des bites qui d’ici peu seraient en elle, à la place de la mienne.
Agitant le bassin de plus en plus fort, je me suis vite répandu au fond de son vagin agréablement serré.
Le jour même, Brigitte a commencé à appeler les hommes qu’elle avait choisis. Pour en éliminer tout de suite plusieurs, qui ne semblaient pas libres. Certains se montraient contents de fantasmer en conversant au téléphone avec une inconnue, comme ils l’auraient fait sur une « messagerie rose ».
De sa voix chaude, Brigitte posait à l’inconnu diverses questions, du genre : « Comment aimes-tu faire jouir une femme ? Dans quelles positions ? En as-tu déjà baisé devant un autre homme ? Penses-tu d’abord à ton plaisir ou à celui de la femme ? »
Quand elle sentait que son correspondant perdait pied, elle raccrochait, après lui avoir balancé :
— Laisse tomber avec moi ! Va voir une pute !
Des rencontres ont été fixées pour les jours suivants. Elles commenceraient dès le lendemain, avec cinq « candidats ».
Brigitte recevrait donc plus de vingt partenaires en une dizaine de jours !
En fin d’après-midi, elle a classé les envois qu’elle avait retenus, dans l’ordre de ses rendez-vous.
Nous sommes allés dîner au restaurant sans reparler de tout ça. Sauf à la fin du repas, quand elle m’a demandé :
— Tu es fâché ?
— Pas du tout.
— Quand tu me verras jouir avec un autre homme… enfin, si je jouis ! Tu supporteras ?
— On verra. De toute façon, je pourrai toujours te laisser seule avec lui.
— J’aimerais mieux que tu restes ; pour que tu me dises ce que tu penses de chacun d’eux.
De cette manière, Brigitte m’obligeait à accepter de devenir le complice de ses infidélités à venir !
De retour chez nous, elle m’a gentiment provoqué en punaisant sur un mur, à côté de notre lit, les photos des érections qu’elle avait choisies.
En lui faisant l’amour, je ne cessais de penser à ses prochains rendez-vous.
Dès mon réveil, le dimanche, j’ai éprouvé des sentiments curieux, appréhension et désir mêlés.
Je voulais jouir, mais Brigitte n’y tenait pas
— Je préfère que tu te retiennes toute la journée ; comme ça, tu auras encore plus envie de moi !
Brigitte était une garce ! Mais une garce que j’adorais.
L’homme de son premier rendez-vous a sonné un peu avant midi. Brigitte, juste vêtue d’une courte nuisette blanche, l’a emmené dans le salon, l’a invité à s’installer sur le canapé.
— Je vous laisse faire, pour commencer ! lui a-t-elle annoncé avec un sourire aguicheur.
Mon sexe a très vite durci sous mon peignoir quand j’ai vu l’homme caresser les cuisses de Brigitte, puis son ventre et ses seins. À l’évidence, elle appréciait.
Mon trouble s’est encore accru quand elle l’a déshabillé, puis s’est penchée pour le sucer.
Le spectacle de ma femme offrant une fellation à un inconnu était plus obscène que tous les films X que j’avais vus.
Comme Brigitte me l’avait demandé, j’ai fait plusieurs photos en gros plan quand l’homme a pénétré son vagin. Elle se tenait allongée sur le canapé, jambes repliées.
Hélas pour lui, l’homme a joui au bout de quelques minutes. Je n’en étais guère étonné : Brigitte possédait un vagin « casse-noisettes » irrésistible.
— On arrête là, a-t-elle dit au visiteur qui retirait sa bite molle de la chatte béante.
L’homme s’est rhabillé, puis nous a quittés, assez penaud.
Le second, qui est arrivé à deux heures, s’est montré encore plus déplorable. Il ne bandait en effet quasiment pas quand il a voulu pénétrer le sexe de Brigitte.
— Je… je suis désolé, mais ça me gêne de faire ça devant votre… mari.
— Eh bien, tant pis pour vous, a rétorqué Brigitte, plutôt vexée.
Je la comprenais : c’était comme une insulte de la part de cet homme de ne pas bander pour une femme aussi séduisante.
Tout a changé avec le partenaire suivant. Brigitte a joui une première fois, alors que l’homme lui léchait la vulve.
Ce fut un spectacle particulièrement renversant de voir pour la première fois ma compagne jouir avec un autre.
Elle a joui encore plusieurs fois avec les deux partenaires qui ont suivi.
Elle était rayonnante.
— Tu n’as pas été jaloux ?
— Non. Enfin, peut-être la première fois que tu as joui. Mais ensuite, au contraire, j’ai été heureux de te voir envahie par le plaisir. Tellement de fois ! Tu étais plus belle, plus désirable que jamais !
J’avais eu du mal à retenir mon envie de me branler en la voyant jouir de façon aussi bestiale.
— À ton tour, maintenant, mon petit mari !
Elle s’est remise à quatre pattes, posture qu’elle affectionne tout particulièrement. Je l’ai prise en levrette, pour jouir très vite en elle.
Durant les dix jours suivants, après en avoir encore éliminé quelques-uns, elle a rencontré les autres hommes avec lesquels elle avait rendez-vous.
Résultat des courses : Brigitte, désormais, aurait plus d’une quinzaine d’amants à sa disposition !
Ce qui m’a le plus étonné, dans cette aventure, fut mon absence de jalousie. J’étais même fier que ma femme plaise autant.
À présent, voir Brigitte faire l’amour avec un autre est devenu pour moi une véritable drogue. Je suis presque toujours présent quand elle reçoit un de ses amants.
Ma jouissance, ensuite, avec elle, est infiniment plus violente qu’auparavant. Les hommes que nous recevons si « généreusement » chez nous ne savent pas qu’au fond, nous les utilisons. Et les dindons de la farce, au final, ce n’est pas nous, mais eux !

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