Mais Oui, C'Est Elle !


Mais oui, c'est elle !


Je marchais sur le trottoir. A quelques mètres de moi, un homme est sorti d'une maison et s'est retourné pour faire un au revoir de la main vers la personne qui fermait la porte à clé avant de descendre les trois marches pour arriver sur le trottoir. J'approchais et soudain je tombai en arrêt comme un épagneul. La personne, celle qui débouchait sous mon nez et partait d'un pas vif au milieu des piétons sans m'avoir remarqué, cette personne c'était Elvire.

L'homme a disparu rapidement. Elvire marche. Instinctivement je la suis et je me demande ce qu'elle vient faire dans ce quartier, dans cette maison. Et qui est cet homme ? Visiblement Elvire et lui quittaient la même maison. Or lui, je ne le connais pas. Mais Elvire, c'est ma femme... Elle presse le pas, je reste au contact en allongeant la jambe. Où court-elle à cette allure, tortillant de son joli cul, peu gênée dans sa marche par une inhabituelle minijupe. Belle jambe fine. Elle ne se dirige pas vers notre domicile, elle s'en éloigne au contraire.

Elle s'arrête, je me jette derrière une voiture en stationnement. Elle examine les alentours, m'aurait vu si je ne m'étais pas abrité. Elle se tourne en direction d'une fenêtre qui donne sur la rue. D'une main elle soulève une coupe de géranium rouge, son autre main va à la soucoupe. Elvire fait demi-tour, passe à côté de la voiture qui me dérobe à sa vue et repart toujours du même pas rapide.

Sous la coupe, j'att une clé et je reprends ma filature derrière ma femme. Elle a de l'avance. Elle arrive avant moi à la maison. Je suis perplexe. Ma femme sort avec un inconnu d'une maison inconnue pour moi. Il y a de quoi s'interroger. Je regarde ma montre, mon étonnement croît : Elvire aurait dû travailler à l’école à l'heure où elle quittait l'homme et la maison. En cet instant, normalement, elle devrait ranger ses affaires pour revenir à la maison maintenant seulement.

A quel trafic se livre-t-elle ? A-t-elle une aventure ? Je la croyais en conseil de classe ou en formation pédagogique ? Elle pestait contre cette contrariété qui la privait de son mercredi. Je peux tout envisager, le meilleur et le pire.

Le pire, surtout à cause de cette clé, à cause de sa hâte. Cette clé remise aussi imprudemment sous les fleurs me stupéfie, une clé simple, pas même une clé de sécurité. J'en aurai le coeur net. Pour l'instant j'entre chez nous, chez moi, je rejoins ma femme. Elle a changé de tenue, est redevenue « classique » en peu de temps.

- Ah ! C'est déjà toi chéri ? Tu rentres tôt aujourd'hui. Alors ce film t'a plu ? Tu vois, il faut savoir utiliser ses r.t.t. pour se distraire. Je suis contente que tu m'aies écoutée.

- C'est vrai. Et toi, as-tu passé un bon après-midi au boulot ? Dommage que ton travail ne t'ait pas permis de m'accompagner.

- J'aurais tellement aimé.... mais en ce moment nous sommes sans cesse convoqués. On n'a même plus le temps de lever le nez des dossiers des élèves dissipés. J'aurais préféré prendre ma demi-journée et aller au cinéma avec toi au lieu de rester enfermée au bureau. Tu ne m'embrasses pas ?

- Oh ! Je suis distrait, pardon. Tu sens bon. Tu as changé de parfum ?

Je n'entends guère ses explications sur le choix des parfums. Cela ne peut plus m'intéresser. Elle parle, elle ment. « Enfermée au travail, débordée par les dossiers ». Je serre la clé dans ma main, je ne rêve pas, cette clé n'est pas tombée du ciel. Clé ordinaire peut-être, mais clé bien dure, bien réelle. Inutile d'en parler à ma menteuse, elle m'embrouillerait.

Voilà la première conséquence de l'événement de cet après-midi, je ne lui fais plus confiance. Ma femme... depuis 7 ans... a une conduite bizarre... pourquoi ? Il y a ce que j'ai vu et sa façon de faire et dire comme si tout allait bien. Or comment le croire ? Je ferai exécuter un double de cette clé si facile à trouver et j’irai visiter l’endroit.
Peut-être y découvrirai-je la réponse à mes questions. Elvire m’annonce qu’elle a des courses à faire.

- Non, rien de lourd, j’y vais à pied. Tu peux regarder la télé si tu veux. Il y a u match de foot…

Elle est bien renseignée sur les horaires des émissions de télé susceptibles de m’intéresser et de m’aider à rester à la maison. Ca sent le rendez-vous où je serais de trop. Dans le contexte actuel, tant de sollicitude est une invitation à ouvrir l’œil. Qu’elle prenne un peu d’avance, je la suivrai discrètement. Tiens, son mobile sonne, il est rare qu’elle l’oublie. Quelque chose la trouble assez pour qu’elle s’en sépare. En temps ordinaire je laisserais sonner. Oui mais je me demande qui peut l’appeler, est-ce le type de tout à l’heure ? Je décroche, déjà une voix énervée m’empêche de dire « allo ». J’entends :

- Alors Clarisse, la clé, tu as oublié de la déposer. Oh ! j’en ai besoin, j’ai d’autres clients qui attendent. Vite, ramène-la. Merde alors, un accord est un accord. Tu m’entends ?

Je coupe la liaison. Le correspondant ne sait pas à qui il a parlé, il n’a pas entendu ma voix. Qui est-il ? Le propriétaire de la clé, évidemment. Il la réclame à la dernière qui l’a possédée, il l’appelle « Clarisse ». Bizarre. Ils ont un accord ? Elle ne m’en a pas parlé. D’autres clients attendent : donc cette Clarisse-Elvire est aussi une cliente qui a donné son téléphone. Pourquoi Clarisse ? Il est trop tard pour la pister. De nouveau le téléphone sonne. Je prends une voix de tête :

- Oui ! coupé par :

- Ah ! T’as compris, je veux la clé ou je raconte à ton mari. Il ne va pas aimer. T’as une heure.

- Mais je l’ai déposée à l’endroit convenu.

– Elle n’y est pas, je la veux. Sinon tu paieras mes pertes avec ce que je te dois et tu perdras ton boulot. Fais vite. Tiens, si tu es correcte, j’ai du travail pour toi samedi après-midi. Prends ce qui vient, ne fais pas la difficile.
Alors, tu amènes la clé fissa. D’accord ?

- Oui.

J’ai imité la voix d’Elvire, comme j’ai pu. Il a raccroché. On ne discute pas avec ce type ? Il ordonne et il menace ou tend une carotte. J’ai du grain à moudre : Un travail rémunéré, un avoir à perdre, un travail sous condition de rapporter la clé. Que fabrique-t-elle en dehors de ses horaires de classe ? Que pourrait-il me raconter que je n’aimerais pas entendre, ce travail est-il blâmable ?

J’empoche le mobile d’Elvire. Je saute sur mon vélo. Dans la grande surface proche, on me fait un double de la clé. Je suis vite à proximité de la coupe de géranium, ce n’est pas moi qu’on guette, je pose vite la clé à l’endroit voulu et je pédale vite encore. Un peu plus tard, la sonnerie du téléphone résonne dans ma poche.

– C’est bien. Samedi, 15 heures, même lieu, même gain.

C’est la même voix, le même ton sec et sans réplique.

Elvire, que caches-tu à ton mari ? As-tu un secret ? Ne veux-tu plus te confier à moi ?

Le samedi à 14heures 30, j’utilise la clé, j’entre dans la fameuse maison. Du couloir j’entre dans une pièce peu meublée ; un canapé, une table, une chaise. A côté il y a une petite cuisine avec évier, sans cuisinière mais avec un réfrigérateur. A l’intérieur une demi-bouteille de champagne. Et dans le placard suspendu quelques coupes, une boîte de biscuits, des torchons de vaisselle. Il y a le strict minimum. Une porte ouvre sur un cagibi qui contient un seau, un balai, une pelle et un pack d’eau minéral. De retour dans le couloir je me dirige vers un escalier. En haut deux portes donnent sur des chambres vides.Je redescends, sous l’escalier je découvre l’indispensable wc.

Une clé tourne dans la serrure. Je monte me réfugier dans une chambre, porte entrebâillée. J’épie les bruits du bas. Une voix de femme chantonne, c’est Elvire. Elle balaie le couloir, tire la chasse d’eau, rentre dans le séjour, trafique dans les deux pièces.
J’entends des bruits de verres, des chocs légers. Maintenant elle passe une serpillière. La professeure des écoles vient ici faire le ménage. Je suis abasourdi. Qu’a-t-elle besoin de se livrer ç cette activité ? On frappe à la porte . Elvire va ouvrir.

- Bonjour madame. J’ai rendez-vous ici à 16 heures. Etes-vous la personne qui m’attend ?

- Excusez-moi, je suis la femme de ménage. Vous êtes un peu en avance, la personne ne devrait pas tarder. Je termine mon travail et je vous remettrai la clé. Vous savez

- Oui, je la rapporterai à l’endroit convenu.

Ils sont dans le séjour. En regardant entre les barreaux, j’ai vu l’homme. Un quinquagénaire assez massif qui examinait avec attention ma femme.

– Dommage que ce ne soit pas vous la personne, vous êtes très chouette. Qu’est-ce que vous gagnez avec ce boulot ? Dix euros, vingt euros ? Vous valez mieux que ça. Hé, vous voyez ça ? Vous savez ce que c’est ?

- Oui, bien sûr, c’est un billet de cinquante euros. – Il est à vous si vous me montrez vos seins et votre petite culotte.

– Mais, monsieur, comment osez-vous ? Je ne me chauffe pas de ce bois-là.

– Oh ! voilà une boniche difficile. Tiens j’ajoute un billet et tu me sors tes nibards du soutif. Après tu lèveras ta jupe.

– Cent euros, juste pour voir mes seins et ma culotte, c’est tout ? Vous ne touchez pas ? C’est sûr ? Ca demande réflexion. Oui, mais la personne va arriver.

- Raison de plus pour ne pas traîner. Tiens, un billet avant, l’autre quand j’aurai vu. Ca marche ?

– Pas possible, c’est trop facile. Eh ! bien, voici mes seins, ah celui-là ne veut pas se montrer, attendez, ça vient… là. Vous avez vu ?

- Ne remballe pas si vite. Ils sont beaux, bien fournis et fermes. Je les grave dans ma mémoire. La culotte ? - Un instant, je referme mon corsage. Voilà, ma jupe est assez haute, vous voyez, c’est une culotte ordinaire, blanche. – Ce qui m’intéresse ce sont tes jambes, elles sont magnifiques, pourquoi les serrer comme ça ? Je suis assis, tu ne risques rien. Ouvre un peu

- Quoi, je dois écarter les cuisses et j’aurai le deuxième billet ? Mais je garde ma culotte.

– Si tu me l’offres, je te l’achète pour cinquante de plus.

– Et après ? Non, il ne faut pas exagérer. Quand je n’aurai plus de protection, vous voudrez un peu plus et plus. e me contenterai des cent euros. Merci. Maintenant il faut que je me sauve, mon mari m’attend.

– Tu es mariée. Le veinard a une reine de beauté. Je te regretterai. Ecoute bien, voilà ma carte de visite. Si tu as envie de te faire 200 euros, rends-moi visite samedi prochain à quinze heures, à cette adresse. Tu sonneras trois coups suivis de trois coups pour que je sache que c’est toi. Evidemment, pour cette somme, je voudrai plus qu’un simple coup d’œil. Laisse-toi tenter, tu ne regretteras pas. Ah ! C’est vrai, la situation est déséquilibrée. Tu n’as rien vu, alors regarde. N’aie pas peur, c’est ma queue ; elle te plaît ?

-Ciel, ça existe ? Compliments. Je me sauve, on frappe à la porte

- Tu veux toucher ?

- Pas le temps. Au revoir monsieur.

Elle n’a pas dit non. Elle a été sauvée par l’arrivée de la personne attendue. Elle sort. Une grande blonde entre, va au séjour, en ferme la porte. Je peux m’éclipser sans avoir été remarqué. Si la blonde avait eu plus de retard, que se serait-il passé ? Elvire se serait-elle vendue pour deux cents euros supplémentaires ? Elle a déballé ses nichons, elle a étalé ses jambes, écarté les cuisses pour que le bonhomme puisse se rincer l’œil et deviner la forme de son sexe. Ma femme serait-elle vénale et ce qui s’est passé aujourd’hui est-ce exceptionnel ? Combien d’autres fois, d’autres hommes ont-ils essayé de voir, de toucher et d’utiliser ses charmes ? A-t-elle déjà répondu favorablement à des offres d’argent ou a-t-elle touché des bites émouvantes et a-t-elle succombé à de pareilles tentations. Est-ce de cela que le propriétaire a menacé de m’entretenir ?

Comments:

No comments!

Please sign up or log in to post a comment!