Respiration + Minimum Syndical

"Dialogues Interdits" : une série de mini-nouvelles sans narration, uniquement faite de dialogues. Confessions crues, drôles et surprenantes entre amis...


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### Respiration ###
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— Pratique d’être malade. On a le droit et même l’obligation de rester au plumard sans trop de vêtements, en pleine journée. Le petit copain peut passer, genre je viens la soutenir avec de grands yeux compassionnels, pour en fait proposer des cochonneries pendant que maman fait mijoter ma soupe.
— Beurk ! Parler du nez, se moucher tout le temps… Super glamour ! Et si dans le feu de l’action tu parviens pas à contrôler ton souffle, tu fous carrément de la morve partout. L’amour a ses liquides, certes, mais tout de même il y a des limites. Surtout qu’après tu lui refiles tous tes microbes.
— C’est pas ce que tu penses, on n’a pas baisé. Je pense pas lui avoir refilé mes microbes, on s’est même pas embrassés, je l’ai juste sucé. Tu crois que ça a pu se transmettre par là ?
— Je pense pas. Comment tu as pu respirer ?
— J’ai pas respiré. Et comme j’ai jamais été bonne en apnée, j’ai dû m’arrêter toutes les quinze secondes.
— Il en a pensé quoi ?
— Il a beaucoup aimé. En fait, il s’est rendu compte qu’il préférait la pipe saccadée plutôt que continue. Sans ma grippe, on n’aurait jamais découvert ça !
— Oh si, sûrement un jour.
— Rien n’est moins sûr. Depuis trois ans que je le suce…
— Vous êtes trop plan plan ! À notre âge en principe on expérimente, on teste. Sexuellement parlant vous vous comportez comme un couple de vieux.
— Justement, ça nous a donné envie d’expérimenter beaucoup plus.
— Bravo. Et bénie soit la grippe. On dit que beaucoup d’inventions de génies se sont faites par accident, du soda à l’aviation.
— En attendant, maman n’arrive pas à saisir pourquoi je suis rouge et essoufflée lorsqu’il repart. C’est comme si je venais de me faire sauter alors qu’on n’a pas pu avoir le temps.

C’est pour ça que je ne le suce pas jusqu’au bout : il repartirait essoufflé aussi, et là, elle ne le laisserait plus revenir.



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### Minimum syndical ###
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— Combien de fois faudra-t-il te le répéter... si tu écartes pas, tu seras jamais dépucelée. Troisième fois que tu te retrouves au lit avec un garçon sans aucune conclusion.
— On a quand même fait des trucs.
— Sois honnête ! Pas ce que tu espérais. T’es de nouveau restée jambes bien serrées l'une contre l'autre, permettant à peine au copain de te caresser le clitoris ou d'y tremper sa langue.
— Il a dû bosser son imaginaire. Ça lui a donné des tas d'idées de cajoleries.
— Oui, d'accord si tu veux. Seulement, il s'est arrêté là. Alors que tu me l’as dis toi-même : il te plaisait drôlement bien et tu avais envie que ce soit le bon.
— Tant pis pour lui ! Je m'offrirai à celui qui saura m'écarter les cuisses de lui-même et sans demander la permission.
— C’est ton fantasme ?
— Ma condition. Je ne veux pas écarter ! Je veux un type qui sache prendre l’initiative, qui le fasse avec… comment dire ? Une douce autorité. Celui qui attend que je le fasse moi-même peut attendre longtemps.
— Il fallait le dire tout de suite ! Je vais fouiller mon carnet d’adresses, je dois avoir ce qu’il te faut. Par contre je te préviens, je gère par les retours.

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