Les Maux D'Amour - 2

Les partiels trimestriels, les vacances de Noël, nous sommes restés presque un mois sans nous voir. Sa présence, ses taquineries, ses magnifiques yeux verts, et plus encore la bagatelle, elle me manquait. Elle avait pris une place prépondérante dans ma vie et sa phrase résonnait dans ma tête: je ne peux pas avoir de petit ami.
Je ne connaissais toujours pas la raison de cette déclaration. Je n'osais pas poser de questions, j'avais peur de la faire fuir.
Notre relation était tordue, d'accord, mais j'avais peur de tout perdre en étant trop agressif.
Je ne pouvais pas m'empêcher de penser à elle, me demandant ce qu'elle faisait à ce moment-là et sursautant à chaque fois qu'un nouveau message entrait dans mon téléphone. J'ai passé mes vacances à me ressasser notre dernière nuit ensemble.
Était-ce un rêve ou la réalité? Max m'avait-elle vraiment fait l'amour? Tous les sons, toutes les sensations étaient d'une clarté anormale, presque amplifiée. Je ne pouvais pas faire confiance à mes souvenirs car mon psychisme avait été considérablement meurtri plus tôt dans la soirée par mon attaque de panique. La séquence était décousue par endroits, à l’instar des rêves, mais je pouvais ressentir clairement la façon dont sa chatte avait enveloppé ma bite. Le temps qui passait n'affectait pas mon rêve.
Mon angoisse a brusquement augmentée, elle est devenue incontrôlable. Je suis allé chercher mes comprimés contre l'anxiété dans l'armoire à pharmacie. J'ai tenu le flacon dans ma main pendant près d'une heure sans prendre un comprimé.
Je détestais les effets secondaires de ces pilules car j'avais le sentiment de ne plus être moi-même quand j'étais sous médication.
Ce qui m'a sauvé, c'est de penser aux yeux verts de Max. Un calme lénifiant est descendu dans mon cœur.
J'ai finalement reçu un texto d'elle juste après minuit: "Bonne année de baise". Bref et précis, tout Max.
Je suis retourné à la fac deux jours avant la fin des congés, et j'ai passé ma première nuit à travailler au cimetière des ordinateurs.

Démonter, récupérer ce qui peut servir, trier les déchets, etc … Passionnant!
Max est arrivée au milieu de la nuit, vêtue d'un ensemble en cuir, minijupe et veste assortie. Bas résille, vernis à ongle noir, un mascara épais et un rouge à lèvres noir parachevaient sa tenue. Une crête de cheveux hérissés, une tempe rasée, quelques nouveaux piercings, et une douzaine de fermetures à glissière sur sa veste, qui se balançaient doucement.
Max s'assit sur une chaise à côté de la mienne et écarta ses jambes négligemment.
"Comment c'était, ces vacances? Est-ce que je t'ai manqué?"
J'ai senti le rouge envahir mon visage: "Oui, tu m'as manqué."
"C'est gentil. Combien de chattes as-tu mangées?"
"Aucune."
"C'est bizarre. Quelle était la religieuse qui te surveillait?" Je secouais la tête sans répondre.
Max se pencha vers moi: "À quelle heure tu termines?"
"Pas avant six heures."
Elle jeta un coup d’œil circulaire: "Pas un chat, je comprends pourquoi tu aimes tant travailler ici, avec tes problèmes."
Il y avait un peu de venin derrière ce commentaire.
"Au fait, nous avons une nouvelle touche, une copine d'Amanda. Cette fois, on mettra ça en place dans un endroit désert, alors tu ne vas pas paniquer ou te mettre à pleurer, hein?"
"Je ne sais pas" grognais-je, vexé "je ne suis pas sûr de vouloir."
"Je fais ça pour t'aider. Te permettre de rencontrer des jeunes femmes. Et partager ce don du ciel qui rend les filles heureuses. Est-ce que tu te préoccupes d'Amanda? Elle vit maintenant avec le sourire plaqué sur son visage. Elle est radieuse. Elle veut te remercier de ce que tu as fait pour elle. Est-ce que ça t'aide à te sentir bien, de savoir que tu as aidé quelqu'un?"
"Oui, je suppose que oui" j'ai admis.
"Regarde, tu crées le buzz. Il faut battre le fer pendant qu'il est chaud. Le bouche à oreille, à ton sujet ..."
"Le bouche à oreille", répétais-je. Je retournais la phrase dans ma tête, l'aimant davantage à chaque fois.

"Et la troisième mi-temps, entre nous, as-tu aimé?"
Je n'ai pas pu m'empêcher de sourire.
"Ouais, je sais que tu as aimé ça. Alors, pourquoi ne pas le refaire?"
J'avais une raison majeure pour ne pas vouloir, mais je n'ai pas osé le dire à haute voix. J'ai dit: "OK, je suis partant."
Son sourire illumina ses yeux verts: "Cool. Donne-moi ta main droite."
J'ai tendu ma main, ma paume vers le haut. Elle se pencha et étudia ma main avant de replier délicatement mes doigts, sauf mon index qui resta tendu. Elle le mit dans sa bouche, le mouillant avec sa salive.
Je la regardais, fasciné, sucer mon doigt puis l'extraire, ses dents traînant légèrement sur toute la longueur.
Tenant ma main, elle me guida sous sa jupe ou je découvris qu'elle n'avait pas de culotte. Mon doigt humide glissa facilement en elle.
J'entendais à quel point elle était humide et je pouvais sentir à quel point elle était chaude.
Max s'est branlée avec mon doigt, en tenant fermement mon poignet, avec un sourire malicieux sur le visage.
Quand elle l’a finalement retiré, je pouvais voir mon doigt briller de ses jus.
Je voulais le porter à ma bouche mais c'est elle qui a pris ma main et elle a sucé mon doigt. Coquine, elle a mimé sur mon doigt la fellation qu'elle avait faite sur ma bite. Mon sexe se tendait douloureusement en voyant ce spectacle.
Souriante, elle demanda: "Alors, quand est-ce que tu termines?"
"Six heures!"
"Bourricot!" murmura-t-elle en s'agenouillant devant moi. Je n'ai pas pu résister longtemps.
Je lui ai rendu sa faveur au cours de l'heure suivante. Je dois admettre que ce fut le meilleur moment de ma nuit.
La copine d'Amanda était une petite blonde souriante. Elles nous attendaient chez Sara. Amanda m'a serré très fort dans ses bras lorsque nous sommes entrés et m'a présenté sa copine Sara.
Sara m'a emmené dans sa chambre pendant qu'Amanda et Max discutaient dans le salon.
Dans la pénombre, Sara et moi, nous restâmes empotés pendant un moment.
Elle se hissa brusquement sur la pointe des pieds pour me claquer un bref baiser nerveux en me poussant fort sur le lit. Rapide comme un chat, elle était déjà sur moi, parsemant mon visage et mon cou de petits baisers rapides. J'ai essayé de la maîtriser et de reprendre le contrôle, mais ses mouvements étaient frénétiques et imprévisibles. Sans que je puisse esquisser un geste, elle avait ôté ma chemise et quittait ses vêtements.
Sara a rampé sur mon corps et a posé sa chatte sur mon visage. Elle pressait son sexe contre ma bouche. La pression était si forte que j'avais l'impression que ma mâchoire allait se disloquer. Incapable de prendre le dessus, j'ai sucé son clitoris et elle a joui en frissonnant, me trempant de son jus.
Sara se détendit et je la creusais par de longs coups de langue du fond de sa chatte jusqu'à son clitoris érigé. Elle se montra plus douce sur mon visage pendant ses orgasmes suivants. Quand elle en a eut assez, elle s'agenouilla près de moi et me lécha le visage.
"Puis-je te toucher?" Sara demanda timidement alors que je me tenais près du lit en remettant ma chemise. Je hochais la tête et elle tendit la main pour tâter mon entrejambe. Elle s'est frottée et m'a pressé pendant une minute avant de demander: "Puis-je te voir?"
Je haussais les épaules et défit mon pantalon, m'exposant fièrement. Elle fixa ma bite, les yeux écarquillés, et tenta plusieurs fois de la saisir mais elle retirait toujours sa main. "C'est bon" la rassurais-je.
Sara s'est enhardie pour glisser ses doigts sur toute ma longueur avant de s'attarder un long moment sur le gland. Son pouce et son index frottaient ma bite, tirant et poussant, accélérant le rythme, jusqu'à ce qu'elle se penche sur moi.
Ses lèvres s'ouvrirent et je pensais qu'elle allait me prendre dans sa bouche. Au lieu de cela, elle me pressa fermement et se détourna pour ramasser son jeans. J'étais si proche de l'orgasme.
Quand nous avons rejoint les autres dans le salon, Max et moi avons fait nos adieux.
Sara murmura quelque chose à Amanda qui leva les sourcils de surprise.
Amanda m'a embrassé, en appuyant fermement sa cuisse contre mon entrejambe pendant plusieurs longues secondes.
Dès que la porte s'est refermée derrière nous, des éclats de rire ont fusé de l'appartement.
Max m'a pris par le bras et m'a dit: "Tu as fait ça. Tu as créé cette joie." J'ai souri et j'ai fourré mes mains dans mes poches pour cacher mon érection. "Viens, retournons dans ta chambre, je veux que tu me racontes."
Nous avons fait la connaissance de quelques nouvelles partenaires en janvier et en février. Début mars, nous atteignions presque une par semaine. Chaque fille était différente et spéciale, chacune à sa manière. Je préférais les introverties, comme Sara, incapables de décrocher un mot ou de me regarder dans les yeux, mais qui une fois lancées, se transformaient en bête de sexe.
Ces rencontres étaient passionnantes, imprévisibles, terrifiantes et épuisantes.
Leur énergie et leur enthousiasme dépassaient parfois celles de Max, comme pour lui faire concurrence.
Je n'ai renoncé qu'une seule fois. La fille était saoule quand nous sommes arrivés chez elle.
Trois mois plus tard, j'avais fait la connaissance de plus de jeunes filles que n'importe quel gars de mon âge.
Le plan de Max fonctionnait à merveille. Les filles étaient satisfaites, je rencontrais de jeunes et jolies personnes, Max et moi avions ensuite une petite réunion que l'on appelait "le compte rendu".
J'aimais bien faire le sexe avec ces filles, mais je me sentais superficiel, sentimentalement parlant.
J'aurais aimé que Max soit plus tendre, plus présente, émotionnellement parlant, mais elle me repoussait loin d'elle.
Parfois, ses défenses s'effondraient et elle se montrait amoureuse et câline, mais ces moments étaient rares et fugaces.
Un jour d'avril, nous étions à la bibliothèque universitaire, je lui faisais le compte rendu de ma dernière expérience.
Profitant de l'isolement propice, elle a introduit deux doigts dans ma bouche. Son goût aigrelet m'a fait bander immédiatement.
Incapable de résister, je me suis agenouillé et j'ai fouillé sous sa jupe. Dans ma hâte, j'ai déchiré sa culotte, faisant haleter Max.
Je me jetais bouche en avant pour recueillir son nectar qui sourdait de sa fente.
J'ai plongé ma langue dans sa moiteur humide, elle a gémi en berçant ma tête.
Quand elle a exulté, elle n'a pas pu retenir un petit cri malgré ses lèvres pincées.
Je me relevais pour l'embrasser à pleine bouche. De sa main, elle a pincé le renflement de mon pantalon.
La compression s'est muée en frottement, puis elle a dégrafé mon pantalon, laissant la gravité faire son œuvre.
Max a glissé ses mains dans mon slip, triturant mes fesses, mes bourses et mon sexe. Sa langue sondait ma bouche tandis que ses doigts s'emparaient de mon intimité. Elle me masturbait en décalottant le gland et un son calme et humide troublait le silence.
Elle s'accroupit devant moi pour caresser légèrement mon gland contre ses lèvres pulpeuses. J'ai frissonné.
Ses lèvres se sont ouvertes pour un long baiser charnel. Sa bouche vorace était incroyablement chaude.
Désormais, sa langue entrait dans la partie, s'intégrant aux baisers et à la succion, provocant une langueur dans mes couilles.
Elle m'avait à peine pris en bouche que j'étais déjà sur le point de venir.
Mon corps se tendait chaque fois qu'elle m'engloutissait dans sa bouche. Max jouait avec moi le jeu du chat et de la souris.
Elle tenait mes couilles d'une main et, les sentant trembler et durcir, à la limite d'éjaculer, elle s'arrêtait pour me dévisager.
La plainte silencieuse et le désespoir qu'elle découvrait sur mon visage la faisaient sourire.
Ses yeux fixés sur les miens, elle m'embrassait lentement du bout des lèvres ou promenait sa langue sur le méat.
Mes tremblements, mes supplications, mes gémissements, ma souffrance la réjouissaient.
La lumière dans ses yeux m'apprenait combien elle aimait m'infliger cette agonie exquise.
Max a mordillé doucement mon gland, m'infligeant d'autres tremblements dans tout mon corps.
Avec sa main, elle comprimait fermement mon scrotum, juste au-dessus de bourses, empêchant le sperme de remonter dans la verge.
Elle jouait avec ma bite, provocant l'embrasement de mes sens avec des mouvements délibérément lents, m’exaspérant.
Puis elle a ouvert sa bouche en tirant la langue. Elle a posé mon gland sur sa langue. Juste la pointe de sa langue bougeait.
Ma queue a tressailli et j'ai vu mon sperme jaillir dans sa bouche.
Ses lèvres s'enroulèrent autour de ma bite et me tétèrent doucement jusqu'à ce que je me sois vidé dans sa gorge.
Elle s'est relevée, a rajusté sa tenue, et elle a quitté la pièce sans un mot. Je l'ai suivie à un rythme légèrement plus lent.
Je l'ai retrouvée à la terrasse du café voisin. Je secouais la tête pour bien montrer mon désaccord.
"Quoi, encore?"
"Notre comportement était inapproprié et risqué dans un lieu public" ai-je plaidé.
"Tu étais un participant volontaire", observa-t-elle. "Tu aurais pu tout arrêter."
Mon regard se fit songeur. Aurais-je pu m'arrêter? Aurais-je pu l'arrêter, elle?
Je repensais à l'instant où elle a enfoncé ses doigts dans ma bouche et je réalisais que non, je ne pouvais pas.
Une fois qu'elle avait embrayé le mécanisme, je ne maîtrisais plus rien. J'étais totalement possédé.
Rien que d'y repenser, mon sexe reprenait de la vigueur.
"Tu aurais pu tout arrêter, pas vrai?" elle a insisté.
Elle me dévisageait et son sourire narquois m'indiquais qu'elle connaissait déjà la réponse. Je secouais négativement la tête.
"Ouais, c'est bien ce que je pensais. Quand tes yeux brillent de cette façon et que tu te jettes sur ma chatte. Une partie de ton esprit s'en va dans un pays lointain jusqu'à ce que tu aies fini."
"Est-ce que ça fait de moi un toxicomane?"
"Ouais. Et je suis ta drogue!" conclut-elle avec un sourire sournois.
Drogue n'était pas le mot que j'aurais utilisé, mais il me convenait pour le moment.
Cela me pesait depuis trop longtemps, il fallait que je lui dise: "J'aime être avec toi!"
Son sourire s'effaça et un regard étrange la traversa. Je ne pouvais pas dire si elle était contente ou agacée par mon commentaire.
"Ne dis pas de conneries. Ce que tu aimes, c'est me la mettre dans la bouche!"
À la table voisine, la petite cuillère tinta joyeusement sur le sol. La fille qui l'avait laissée tomber nous regardait du coin de l'œil.
Max se tourna vers la fille et lui raconta: "Tu sais comment ça se passe, quand tu suces ton mec et que tu le sens se contracter et essayer de se retenir, à moment-là, au moment où il éjacule, t'as peur qu'il ne s'arrête jamais. Avec Thomas, je ne voudrais jamais que ça s'arrête. Je voudrais me noyer dans son foutre. Et sa queue est si grosse que je peux à peine la prendre en bouche!"
Max s'est tournée vers moi: "Chéri, montre-lui ta bite!"
La fille a poussé un hurlement, a saisi son sac à dos et s'est enfuie en courant.
"Pourquoi est-ce que tu dois être méchante comme ça?"
"Ooh, s'il te plaît! Je lui ai rendu service. Elle se dépêche de rentrer pour s'enfermer dans sa chambre, et coincer le plus de doigts possible dans sa petite chatte serrée. Elle va se ramoner en pensant à ta grosse bite. Je lui ai rendu service!"
Je me penchais et baissais la voix: "Quoi qu'il en soit, ce que je peux dire, c'est que j'aime être avec toi plus qu'avec quiconque. Je veux être avec toi tout le temps, et seulement avec toi!"
Ses yeux verts sont devenus brillants comme deux émeraudes. L'éclat de son regard m'a transpercé le cœur et je me suis senti glacé à l'intérieur. "Je ne peux pas avoir de petit ami" a-t-elle récité.
"C'est absurde. Vu notre relation, nous sommes pratiquement un couple, mais pas au sens traditionnel du terme."
Max me lança un regard noir de l'autre côté de la table: "Je ne veux plus en discuter!"
Sa voix était tranchante et je savais que ses prochains mots allaient me blesser profondément.
Max frappa fort sur la table, en disant: " Je ne peux pas avoir de petit ami, va te faire foutre!"
Elle a attrapé son sac à dos et elle est partie.
Je n'ai pas essayé de la suivre, je savais qu'elle ne voudrait pas me parler.
Je suis parti de mon côté, rempli de doutes et de désespoir. Avais-je ruiné quelque chose, une chose si étrange et unique?
Les dégâts étaient-ils irréversibles?
Max m'a puni en m'ignorant pendant une semaine. Elle ne répondait à aucun de mes appels ou de mes messages.
Elle a repris contact avec moi, pour me dire que j'avais une nouvelle cliente pour le samedi suivant.
Elle a ajouté qu'elle ne serait pas là. J'ai compris que sa fâcherie n'était pas finie.
La boule dans mon estomac est devenue plus lourde, et mon chagrin plus pénible à porter.
Je n'avais pas envie de faire de nouvelles rencontres mais je n'avais vraiment pas le choix.
Max s'attendait à ce que je lui obéisse et, bien sûr, j'ai toujours fait ce qu'elle demandait.
Samedi soir, je me présente à la porte d'un appartement situé hors du campus, dans la partie sud de la ville. La fille, Kelly, une grande blonde attrayante aux cheveux ondulés, m'accueille en tenue décontractée, pantalon de jogging gris et sweater assorti.
Elle semblait nerveuse, se mordillant la lèvre inférieure, alors qu'elle m'invitait à entrer. Je l'ai suivie jusqu'au salon.
"Asseyez-vous" dit-elle en désignant le canapé. "Aimeriez-vous prendre un verre?"
Normalement, j'aurais refusé, mais d'humeur mélancolique, je pensais qu'un verre pourrait m'aider: "Oui, s'il vous plaît."
Kelly fouillait dans le meuble de cuisine: "Nous avons le choix entre tequila ou tequila."
Elle sortit la bouteille et la tendit à bout de bras: "Je recommande la tequila."
Elle apporta un plateau avec la tequila, deux verres, un petit bol de quartiers de citron et une salière, puis s'agenouilla de l'autre côté de la table basse en face de moi.
"Avez-vous déjà essayé des injections de tequila?"
J'ai secoué négativement la tête.
"C'est simple. Il faut serrer le poing, mouiller le dos de la main, ici" elle lécha la peau entre le pouce et l'index, "saupoudrer de sel, lécher le sel, boire le verre cul sec, puis sucer le citron."
Elle a enchaîné les trois dernières actions rapidement. "Le truc, c'est la vitesse. Ne pas réfléchir, agir!"
J'ai fait ce qu'elle m'a montré, un peu maladroitement. La tequila m'a brûlé la descente et a allumé un feu dans mon ventre.
L'alcool lui-même avait un goût affreux, mais mes papilles gustatives confondaient les saveurs salées et acidulées, et ce n'était pas vraiment désagréable. Kelly vint s'asseoir sur le canapé à côté de moi et nous avons passé la demi-heure suivante à parler et à vider quelques verres. Mon esprit commençait à s'embrouiller et je réalisais que nous nous tenions la main, les doigts enlacés.
J'ai arrêté de bavasser et Kelly aussi. Tout à coup, elle semblait très sérieuse et très désirable.
Nous nous dévisagions, le temps s'est arrêté. Sa bouche m'attirait. Je me suis penché, elle aussi, nos lèvres se sont rencontrées.
Elle avait la bouche fraîche, ses lèvres étaient douces, son baiser délicat. Sa langue et la mienne dansaient un tango sensuel.
La chaleur dans mon ventre était maintenant remplacée par la supplice du désir dans mon aine.
Les baisers se succédaient, tendres et voluptueux, les bouches devenaient plus voraces. Un bruit venant de la chambre brisa l'étreinte.
"Quelqu'un est ici?"
"Non," répondit Kelly, "ma colocataire est partie pour le week-end. Ce doit être le chat. Je vous présenterais, mais il est peu amical envers les nouvelles personnes."
Je me suis excusé et j'ai utilisé la salle de bain. J'ai regardé mon reflet, désirant que cette soirée dure éternellement et me demandant comment y parvenir. Mon reflet n'avait pas de réponse. Quand je suis revenu, une douzaine de bougies illuminaient le salon.
Des couvertures étaient étalées au centre de la pièce, Kelly était allongée dessus.
Sans un mot, elle retira ses vêtements et la lumière vacillante des flammèches dansait sur ses courbes, accentuant les collines et approfondissant les vallées. L'ombre dissimulait son sexe. J'étais hypnotisé. Elle m'a souri et m'a tendu les bras, brisant le sortilège.
Je tendis la main vers le mamelon qui se raidit sous ma caresse. Pendant que j'embrassais Kelly, ma main parcourait son corps, palpant ses contours, plongeant dans la chaleur humide de son entrejambe.
Ses cuisses se sont refermées sur ma main, me retenant prisonnier, tandis qu'elle vibrait sous ma caresse.
Bientôt, ma bouche ressentit le besoin urgent de goûter chaque partie de son corps. Je me suis à aller lentement, à savourer chaque instant, car j'avais peur qu'une fois que je l'aurais satisfaite, notre soirée ensemble se termine.
Je me suis attardé sur ses mamelons rigides et insatiables. Mes baisers traînaient sur son ventre et sa chair se levait à ma rencontre. Les poils pubiens me chatouillaient les lèvres. J'ai contourné son endroit secret pour promener mes lèvres sur sa cuisse, descendant une jambe et remontant lentement l'autre.
Son odeur était enivrante, un chant de sirène, une invitation à se poser sur son rivage. J'étais étourdi de désir quand ma langue goûta pour la première fois son succulent nectar. J'ai plongé et je me suis noyé dans sa mer, ses gémissements m'encourageaient jusqu'à ce que son corps frissonne et que vienne l'orgasme. Je posais ma tête sur son ventre et je regrettais que ce soit fini si rapidement.
Elle rampa contre moi jusqu'à ce que nos lèvres se retrouvent. Elle a dégrafé ma braguette pendant que nous nous embrassions, puis a utilisé ses pieds pour repousser mon jeans et mon slip jusqu'à ce que je puisse les ôter. Ma bite palpitait entre nous.
Kelly a saisi ma bite. Ses yeux s'écarquillèrent de surprise. Elle baissa la tête et jeta un coup d'œil. Elle a juste dit: "Oh!"
Avec sa main elle m'a guidé jusqu'à sa chatte. Le gland dérapa dans sa fente humide et un frisson me parcourut.
Après un bref tâtonnement, je m'insérais délicieusement en elle. Un gant de velours étroit m'enserrait et le moindre mouvement envoyait des soubresauts de plaisir jusque dans mes couilles.
Je restais immobile, essayant en vain de retarder mon orgasme, mais Kelly ondulait sous moi, me conduisant vers le précipice.
Avec regret, je me suis extirpé à temps de sa chaleur humide. Quand j'ai eu fini, je suis allé chercher un gant de toilette dans la salle de bain.
"Désolé, je suis vraiment désolé!" bougonnais-je en la nettoyant. "C'était beaucoup trop rapide!"
Kelly se cala sur ses coudes et me dévisagea pendant que je la nettoyais: "C'était ta première fois?" J'ai hoché la tête.
"Alors ce n'est pas surprenant. Je veux dire, je ne t'ai pas laissé beaucoup de chance. Je me suis laissée prendre au jeu. J'ai été trop gourmande. La sensation était trop forte."
"Désolé ..." commençais-je à nouveau.
"Arrête de dire ça!" cria-t-elle. "Tu n'as pas à t'excuser!"
"Veux-tu que je parte maintenant?"
"Mon Dieu, non! Je veux que tu restes. Je n'en ai pas encore fini avec toi."
Elle s'est levée et s'est dirigée vers la chambre à coucher. Moins d'une minute plus tard, elle était de retour avec une petite boîte qu'elle jeta sur la table basse. Elle s'est agenouillée devant moi, m'a regardé et m'a doucement poussé sur le dos.
"La deuxième fois, tu dureras beaucoup plus longtemps. Maintenant, allonge-toi et profite!" dit-elle en s'allongeant contre moi.
Sa bouche posée sur la mienne, elle m'embrassa profondément et sa langue audacieuse jouait avec la mienne.
Du bout des ongles, elle grattait ma poitrine et mon ventre. Une jambe glissée entre mes cuisses les forçaient à s'écarter légèrement.
Sa main se déplaçait lentement vers le bas, dessinant le contour de ma bite semi-raide.
Ses ongles ont traîné légèrement sur mon arbre, provocant une décharge d'électricité dans tout mon corps.
Kelly regardait ma bite s'ériger sous le contact doux de sa main glissant le long de ma queue.
Se faufilant entre mes jambes, elle mordilla la base de ma bite. Ma queue se tendit brusquement quand sa langue glissa sous le gland. Elle a souri et m'a pris dans sa bouche. Je gonflais encore un peu plus dans sa bouche.
Quand elle fut satisfaite, elle s'assit et sortit un préservatif de la boîte. Kelly l'a enfilé sur mon sexe et m'a chevauché.
En s'accroupissant, elle frottait sa chatte sur mon gland jusqu'à ce que ses yeux se ferment tout seuls. Elle s'empala sur moi jusqu'à la garde. Avec le préservatif, la sensation était légèrement atténuée. Elle me chevauchait lentement, son corps ondulait dans une danse fluide et sensuelle. Quand ce fut fini, elle s'est affaissée lentement sur moi et m'a embrassé longuement.
J'ai retiré le préservatif et nous nous sommes recouvert d'une couverture. Le reste de la nuit, nous avons alterné entre nous reposer et baiser jusqu'à épuisement des préservatifs. Quand nous nous sommes retrouvés à court de matériel, nous avons utilisé nos bouches et nos mains jusqu'à ce que la lumière grise du matin se glisse à travers la fenêtre. Finalement, nous avons dormi par terre.
Je me suis réveillé dans le salon baigné de soleil. Kelly me souriait, penchée sur moi, et embrassait mes lèvres endolories.
Elle se leva et m'entraîna dans la salle de bain. Nous avons pris une douche, nous lavant et massant mutuellement nos corps douloureux. Pour une fois, j'étais content que Max ne soit pas là pour le compte-rendu d'après-match.
Pendant plus de deux semaines, je n'ai reçu aucune nouvelle de Max. Normalement, cela m'aurait ravagé émotionnellement, mais ma rencontre avec Kelly avait tout changé. Je mourais d'envie de la revoir mais je ne savais rien d'elle.
Autant que possible, j'ai fait des détours dans son quartier mais je ne l'ai jamais aperçue. Je soupçonnais que l'appartement ne lui appartenait pas. Je n'étais même pas sûr que Kelly était son vrai nom.
Maintenant, chaque fois que je pensais à Max, je sentais une sourde rancœur m'envahir. Cette fille qui me rendait si heureux au début me causait à présent beaucoup de tourment. Son silence m'a profondément blessé et je suis arrivé à la conclusion qu'il fallait que cela cesse. C'était comme ça, j'en avais assez. J'ai envoyé un texto à Max pour lui dire que j'arrêtais, ou que je prenais ma retraite, ou peu importe comment elle voudrait l'appeler, parce que c'était terminé. Je ne voulais plus le faire.
Quelques jours plus tard, Max se présenta au laboratoire d’informatique, dépassant la longue file d’étudiants en attente d’un ordinateur. Les travaux de fin de semestre arrivaient à échéance et les examens étaient imminents, le laboratoire était bondé.
Max avait le visage pâle, les traits tirés, semblait fatiguée et agitée.
"Puis-je te parler?"
J'ai dit à un collègue que je prenais ma pause et j'ai conduit Max dans la réserve, nom pompeux utilisé pour désigner l'endroit où nous entassions les cadavres d'ordinateurs. "Comment vas-tu?" J'ai demandé.
Ma question a dû la prendre au dépourvu, parce qu'elle a eut l'air surprise et un peu confuse.
"Ça va, je suppose. Toi?" J'ai haussé les épaules.
Elle a continué. "C'est peut-être la dernière fois que je peux te voir avant la fin du semestre. Désolée d'avoir été une telle salope, ce n'était pas entièrement de mon plein gré." Elle resta longtemps silencieuse avant de demander: "Comment ça s'est passé avec Kelly?"
C'était la question que je redoutais le plus. Je ne voulais pas mentir à Max, et je ne voulais pas lui dire toute la vérité non plus.
"Ça s'est passé. Plutôt bien. Elle avait l'air heureuse quand je suis parti." Max acquiesça pensivement.
Finalement, j'ai demandé: "Veux-tu qu'on en parle?"
Elle secoua la tête. "Non je ne pense pas." Elle fronça les sourcils. "Tu veux vraiment tout arrêter?"
"Tout cela est devenu désagréable. Je ne veux plus le faire. Ce n'est pas ce que j'avais désiré."
Max hocha la tête sans contester comme je m'y attendais. "Je suppose que c'est mieux comme ça."
Elle réfléchit, en proie à un débat interne avant de demander: "Combien de temps dure ta pause?"
"Encore dix minutes. Pourquoi?"
"J'aimerais que nous puissions nous aimer une dernière fois avant la fin de l'année scolaire. Qu'en penses-tu?"
En pensant à Kelly, j'avais envie de refuser. Mais, j'ai réalisé que, pour la première fois, Max me demandait, sans rien exiger, et j'ai entrevu un soupçon de supplication dans son regard, alors je me suis laissé convaincre. "OK. Qu'est-ce que tu veux faire?"
Elle sourit et s'assit au bord de la table. "Ce qu'il te fait envie!"
Une autre première. Je m'approchais entre ses jambes et je passais ma main sous sa jupe. Je ne fus pas surpris de constater qu'elle ne portait pas de culotte. Elle était boursouflée, mouillée et prête, comme si elle s'était masturbée juste avant son arrivée au laboratoire. Max dégrafa mon pantalon et le poussa vers le bas. Je pensais qu'elle allait me faire une pipe ou une branlette, mais au lieu de cela, elle avança ses fesses vers le bord de la table, saisit mon sexe et le frotta contre sa fente humide. Après quelques hésitations, je me suis calmé. Sans crainte des risques, je l'ai laissée m'introduire en elle.
Elle était serrée, chaude et humide, mais incroyablement serrée. Max s'allongea en arrière, releva ses jambes et doigta son clitoris.
J'ai regardé ma bite s'enfoncer dans sa chatte vorace. Elle réapparut, humide et brillante, étirant ses lèvres inférieures.
Je suis resté avec juste le gland à l'intérieur. Ses doigts turbinaient son clitoris. Quand je ne pus plus attendre, je replongeais en elle.
Tous ces mois de frustration, et je me suis mis à la baiser de toutes mes forces. Max s'est abandonnée, ses pieds sur mes épaules, ses mains cramponnées à la table pour résister à ma furie, sa chatte convulsant en se remplissant de ma viande.
Elle s'est redressée soudainement et a grimpé sur moi, enroulant ses bras autour de mes épaules et ses jambes autour de ma taille, et elle a rebondi sur ma bite.
J'ai saisi son cul à deux mains pour la soutenir et je m'émerveillais de sa légèreté. Incapable de bouger avec le jeans autour des chevilles, j'ai laissé Max me baiser en ondulant du bassin, le souffle court, jusqu'à ce que je grogne: "je viens!"
"Allez, vas-y!" siffla-t-elle, les dents serrées. Son corps bougeait frénétiquement contre le mien et notre rythme devint fracturé et erratique au fur et à mesure de mon éruption. Je me suis appuyé contre la table en attendant qu'elle ralentisse et s'arrête.
Elle a glissé et ajusté sa jupe pendant que je m'habillais.
"Au revoir, Thomas" dit-elle un peu tristement, se détournant rapidement vers la sortie.
C'est à ce moment-là que j'ai remarqué qu'elle portait la même tenue que la première nuit où nous nous sommes rencontrés.
Avant que je trouve quoi dire, elle était partie.
Je n'ai plus eu de nouvelles de Max avant la fin du mois de juillet.
Je passais l'été chez mes parents, et j'ai reçu une petite enveloppe matelassée.
À l'intérieur, j'ai trouvé une clé USB et une brève note de Max:
"Thomas – Sur la clé, j'ai enregistré un message vidéo. C'est pour toi, et pour toi seul. La vidéo est protégée par un mot de passe. Le mot de passe, c'est celui que je t'ai appris à notre deuxième rencontre. Max"
Dans ma chambre, j'ai branché la clé USB sur mon ordinateur portable. Lorsque la boîte de dialogue est apparue demandant le mot de passe, j’ai tapé: "chatte". La vidéo a démarré et le visage de Max est apparu sur l'écran.
Je ne pouvais pas m'empêcher d'admirer ses magnifiques yeux verts, mais je remarquais le visage fatigué de Max, ses traits pâles et tirés. Elle n'était pas maquillée, ses cheveux avaient repris leur teinte naturelle.
Le mur derrière son lit était blanc et sans décoration. L'ambiance était résolument sinistre. J'ai cliqué sur Lecture.
"Salut, Thomas. Il n'y a pas de moyen aisé de te dire ça, alors voilà: si tu as reçu cette vidéo, c'est parce que je suis morte."
Ma vision s'est obscurcie, ma chambre s'est rétrécie autour de moi. J'ai cliqué sur Pause.
Je me suis à prendre de profondes inspirations lentes jusqu'à ce que le malaise se dissipe.
J'ai cliqué sur Lecture. À l'écran, Max clignait des yeux et regardait loin de la caméra.
Après quelques secondes, elle a reprit son monologue.
"Il y a tellement de choses que je veux te dire. Je te dois la vérité et plus encore."
"Je ne veux pas entrer dans les détails médicaux compliqués, pour faire simple, j'ai une forme de tumeur au cerveau. Un truc qu'on appelle maligne, parce qu'elle n'est pas opérable et qu'elle se développe très vite. J'ai subi une thérapie, mélange de chimie et de rayons, mais c'est inefficace. Cela me faisait énormément souffrir, et ne m'aurait rapporté que quelques mois de plus."
"J'avais le choix. Soit rester à la maison, subir d’innombrables voyages à l’hôpital pour un traitement qui ne me rapporterait pas grand chose, soit retourner à l’école pour vivre une vie normale."
"J'ai choisi la vie. À 19 ans, je voulais être normale ou faire semblant de l'être pour le peu de temps qu'il me restait."
"Savoir que j'allais mourir bientôt m'a changée. J'ai vu souffrir ma famille à cause de cette maladie. Je ne voulais pas que les gens le sachent. J'ai donc décidé de m'isoler, et ce n’était pas facile."
"J’ai commencé à ressentir des pulsions bizarres. Je ne voulais pas être en couple mais j'ai commencé à ressentir des fringales sexuelles. J'ai pu leur résister pendant un moment, mais elles m'ont ensuite submergée. J'en ai encore, mais je n'ai plus la force."
Je remarquais pendant qu'elle me parlait que sa paupière gauche clignait lentement. Elle s'exprimait avec difficulté et je ne savais pas si ça provenait de la tumeur ou des médicaments.
"Peut-être que je me sentais trop seule. Peut-être parce que tu m'as parlé de manière pudique malgré mon apparence. Peut-être à cause de l'alcool. Peut-être à cause de la chimie. Peut-être tout. Peut-être rien. Mais quand je t'ai surpris en train de regarder mon corps, j'ai eu envie de te sucer la bite. Je croyais qu'on allait baiser, passer un bon moment et que je ne te reverrai plus jamais. Mais tu m'as vraiment conquise. J'ai essayé de t'oublier, c'était impossible. Tu m'as appelé ta drogue. Tu étais ma drogue et je suis devenue accro dès la première fois."
"Malgré ma volonté, je suis retournée voir si tu étais vraiment spécial. Tu l'étais. Je tombais amoureuse de toi mais je ne voulais pas que tu sois amoureux de moi. C'est pourquoi je t'ai traité comme de la merde. Comme je ne pouvais pas résister au désir de te revoir, j'espérais pouvoir te dégoûter de moi. Et, même si un petit morceau de moi mourait chaque fois que je te maltraitais, je ne peux tout simplement pas imaginer tout ce que tu as enduré sans te plaindre. Je suis vraiment désolée pour ça."
"Mon putain de projet était un stratagème pour te permettre de rencontrer d'autres filles. J'ai sélectionné avec soin les filles que j'estimais bien. À chaque nouvelle rencontre, j'espérais que tu tomberais amoureux et j'avais peur que tu me quittes, mais tu es resté loyal malgré mes fautes et cela m'a fait t'aimer encore plus."
"Thomas, je t'aime. Tu es et tu resteras mon unique amour. Je pense que tu m'aimes aussi, ou tu m'as aimé. Je suis désolée de ne jamais t'avoir entendu dire cela."
"Je t'aime, Max," dis-je à l'écran. Max a commencé une phrase mais elle a trébuché et elle a commencé à jurer.
Elle a fait une pause. Quand la vidéo a repris, la nuit était tombée dans la chambre de Max.
"Les crises deviennent de plus en plus fréquentes et s'aggravent. J'ai des maux de tête et je suis fatiguée. Tout ce que j'ai envie de faire, c'est dormir. Ma mémoire à court terme ne fonctionne plus très bien, alors je dois retourner en arrière pour voir ce que j’avais déjà enregistré."
"Alors, je te voulais; je ne voulais pas te faire de mal, mais je t'ai fait du mal. Ce jour-là au café, tu as été incroyablement courageux en essayant de me dire ce que tu ressentais. Dans ma panique, je me suis déchaînée et j'ai endommagé notre relation de façon irréversible. Les semaines suivantes furent particulièrement difficiles. Je me méprisais et j'ai eu des crises assez fortes, avec des convulsions et des tremblements. J'ai ignoré tes appels et tes textos parce que j'étais incapable de penser de manière cohérente et je ne voulais pas que tu me vois dans cet état-là."
"Quand je me suis sentie mieux, je suis allée au laboratoire informatique, et j'ai vu la douleur sur ton visage. J'ai compris que j'avais enfin réussi à te chasser. Ça me faisait mal de te laisser partir, je voulais t'avoir une dernière fois. Pour être plus précise, c'était ma première fois. En dépit de toutes mes explications sur le sexe, je n’étais pas plus expérimentée que toi. J’ai appris au fur et à mesure, comme toi, avec toi. Finalement, tu auras été mon premier et mon dernier. Tu étais mon seul amour."
Il y a eu un noir à l'écran, puis la vidéo a repris dans une pièce ensoleillée. Maintenant, un moniteur émettait un bip lent en arrière-plan. L'œil gauche de Max était rempli de sang et la pupille était dilatée.
"Il y a tellement de choses que je voulais te dire, mais je n'ai plus le temps. J'ai peur de ne pas pouvoir couper l'enregistrement à temps, et de t'infliger de longues périodes où je jure comme un charretier, sans pouvoir corriger la vidéo."
"J'aurais tellement aimé faire différemment. J'aurais dû te traiter mieux. J'aurais dû t'aimer ouvertement et, si tu m'aimais en retour, j'aurais dû passer chaque moment agréable avec toi. Mes intentions étaient de vivre intensément le peu qui me restait à vivre et j'ai échoué lamentablement. Je t'ai nié. J'ai nié notre amour. J'ai nié la vie."
Des larmes brillaient dans ses yeux. Plusieurs minutes s'écoulèrent avant qu'elle ne se reprenne.
"C'est ma dernière volonté et mon testament pour toi, Thomas. Je veux que tu trouves l'amour et le bonheur auprès d'une fille qui saura t'aimer. Je ne peux rien garantir, mais j'essaierai de te donner un coup de pouce. Kelly m'a parlé de la nuit que vous avez passé ensemble. J'ai compris à quel point elle avait été touchée. Vous avez partagé un moment délicieux et je dois admettre que je suis un peu jalouse. Promets-moi que tu la reverras, ne serait-ce que pour parler avec elle. Elle vivra à cette adresse cet automne, alors elle devrait être facile à trouver."
Le nom et l'adresse de Kelly apparurent à l'écran.
"Trouve-la, parle-lui et vois où cela vous mène. Peut-être que vous êtes faits l'un pour l'autre. Peut être pas. Mais essaye!"
"Je ne sais pas ce qui m'attend de l'autre côté. J'aimerais pouvoir veiller sur toi. Si c'est possible, je viendrai la nuit te baiser dans tes rêves. Adieu, Thomas. Je t'aime."
La vidéo était terminée. J'ai refermé l'ordinateur portable, j'ai retiré la clé USB et je l'ai serrée sur mon cœur.
Je me suis glissé sous les couvertures, pelotonné en boule au fond de mon lit et j'ai pleuré très longtemps.
Septembre, de retour sur le campus, j'étais assis sur un petit mur de briques à l'ombre d'un arbre, il n'était que dix heures du matin mais le soleil cuisait déjà.
Kelly est sortie du bâtiment. Elle portait un t-shirt blanc et un short orange vif. Ses cheveux étaient coiffés en queue de cheval et son bronzage d'été lui donnait un éclat de bonne santé. Elle était encore plus belle que dans mon souvenir.
Quand elle me vit, elle esquissa un petit sourire: "Thomas. Contente de te voir. Que fais-tu ici? "
"Je t'attendais." Son sourire s'agrandit. "Si tu avais un moment? J'aimerais te parler."
Elle s'est assise à côté de moi sur le mur, sa cuisse effleurant la mienne.
"Max est décédée cet été."
Son visage s'assombrit et elle hocha lentement la tête: " Oui. Je sais. Tumeur au cerveau."
"Tu l'as bien connue? "
"Je crois avoir été sa meilleure amie. Nous étions très proches ces deux dernières années. C'était une fille bien, malgré les apparences."
J'ai mis un moment à digérer la surprenante information: "Tu étais sa meilleure amie et vous viviez ensemble au couvent? "
Elle a ri de ma stupeur: "La première année, oui. C'est là qu'on s'est connues. L'année dernière, nous avions loué l'appartement où nous nous sommes rencontrés."
Je fermais les yeux un moment, étourdi par tout ce que je ne savais pas sur Max.
Finalement, je dis:" Max m'avait dit qu'elle vivait au couvent, chez les sœurs."
"Euh, oui, c'était pour que les gars ne puissent pas la suivre dans sa chambre, tu sais."
"Y avait-il beaucoup de gars?" demandais-je doucement.
"Non, seulement toi. C'est drôle: elle voulait sortir, s'amuser mais elle ne l'a jamais fait. Te rencontrer a tout gâché, mais dans le bon sens. Comment es-tu au courant de son décès?"
Je fixais mes mains en soupirant: "Elle m'a envoyé une vidéo, son testament."
"Elle voulait t'écrire mais ne pouvait pas tenir le stylo. Je lui ai proposé d'écrire pour elle, sous sa dictée, mais elle a dit que ce n'était que pour toi. Je lui ai donc suggéré d'enregistrer une vidéo. Max aimait l'idée qu'elle puisse te parler directement, mais détestait que tu puisses voir ce qu'elle devenait."
"En fait, la voir dans cet état m'a permis de comprendre ce qu'elle vivait. Étais-tu avec elle vers la fin?"
Kelly hocha la tête: "Je l'ai vue une semaine avant sa mort. C'était si difficile de lui dire au revoir, ne sachant si j'allais la revoir."
J'ai posé la question qui me rongeait: "Max dans la vidéo était très différente de celle que j'ai connu. Laquelle était la vraie?"
"Les deux complètent le tableau. Celle que tu as vu dans la vidéo est probablement la Maxine que j'ai connue lors de notre première année à l'école. Elle était drôle et intelligente, mais réservée et distante avec les gars. Maxine était attirée par les mecs et en même temps effarouchée par leurs manières. C'est au printemps qu'elle a commencé à développer les premiers symptômes. Elle avait des maux de tête terribles et elle se mettait à jurer, comme si elle avait développé le syndrome de Tourette. C'est à ce moment que le diagnostic est tombé. Elle est également devenue fougueuse, se faisant tatouer et percer au cours de l'été. Lorsque Max est revenue à l'automne suivant, elle était une personne différente, beaucoup plus maussade."
"Peut-être la peur de mourir?" ai-je proposé.
"C'est vrai, mais pas seulement. Honnêtement, je pense que la tumeur qui poussait dans son cerveau a changé sa personnalité. Elle disait des choses horribles ou inappropriées par moment. Elle avait teint ses cheveux et changé sa façon de s'habiller. Elle voulait qu'on l’appelle Max. J'avais peur qu'elle ne devienne plus violente et autodestructrice. Peut-être que les piercings et les tatouages étaient un exutoire pour ça. J'étais en train de la perdre. Je ne la reconnaissais plus. Mais une chose surprenante est arrivée. Elle t'a rencontré. Cette rencontre a tout changé. Elle est redevenue l'ancienne Maxine quand elle m'a parlé de toi."
"Elle t'a dit quoi?"
"Beaucoup, trop même. Elle me soûlait. Elle me parlait de ton calme, de ta sollicitude, des attentions que tu lui prodiguais et de ton intelligence, ainsi que de tes problèmes d'anxiété. Max m'a raconté les cochonneries que vous aviez faites ensemble. J'avais un petit copain à l'époque, mais rien de comparable avec ce que vous faisiez, toi et Max. J'étais verte de jalousie."
Mon anxiété augmenta d'un cran et mon esprit commença à compter les carreaux sur le trottoir.
"Elle t'a tout dit? Est-ce qu'elle t'a parlé de son idée de me faire rencontrer les filles?"
"Ouais. Max a lancé cette idée, un jour, mais j'ai dit que c'était ridicule et risqué. J'ai essayé de l'en dissuader mais ça ne servait à rien. Cette chose lui ressemblait tellement peu que je me demandais parfois si cela provenait également de la tumeur."
Nous sommes restés silencieux pendant une minute: "Alors, tu sais que j'étais un gigolo?"
"Non, tu ne l'étais pas. Tu étais un gars amoureux qui a fait ce que Max lui a demandé."
Une autre question me rongeait la conscience: "Comment es-tu devenu ma cliente?"
Kelly leva les sourcils: "Mon petit copain m'a largué en février. Il m'a dit que je devenais trop collante et trop grosse. Il voyait une fille depuis quelques semaines qui lui avait tourné la tête. Elle l'a jeté un mois plus tard. Il est revenu vers moi, mais je l'ai jeté. Un mois plus tard, ma détermination m'avait fui et je voulais le reprendre. J'ai demandé à Max ce que je devais faire. Elle m'a dit que je devrais passer une soirée avec toi et que je saurais à quel point mon ex était une petite crotte."
"Max t'a dit de coucher avec moi?"
"Oh, mon Dieu, non! Cela ne devait pas se passer ainsi. Max voulait que je vois ce que cela pouvait être agréable de passer du temps avec quelqu'un de doux et d'attentionné. J'étais tellement nerveuse au début que je ne voulais pas. Mais s'asseoir et parler avec toi était génial, ensuite nous avons passé cette heure à simplement nous embrasser. À ce moment-là, je désirais prolonger l'expérience. Tu étais si tendre et romanesque lorsque nous étions ensemble. Je ne pouvais pas m'en empêcher. Je devais essayer."
"Elle était présente cette nuit-là? J'ai rêvé qu'elle nous regardait dormir!"
"Non, elle avait passé une semaine difficile et ses parents sont venus la chercher. "
Le silence nous enveloppa. Nous étions perdus dans nos pensées respectives. Je voulais demander tant de choses à Kelly, je ne savais pas par où commencer. Il était évident qu'il faudrait du temps pour entendre toute l'histoire de Max.
J'ai pris sept grandes respirations et j'ai plongé: "Écoute, je ne veux pas me montrer collant, mais j'aimerais passer un peu de temps avec toi."
Kelly m'a regardé, souriante: "Qu'est-ce que tu as en tête?"
"Je ne sais pas, un dîner peut-être, ou peut-être un week-end?"
"Écoute. Je vais acheter mes manuels. Si tu n'as pas de projet immédiat, tu peux venir avec moi. Ensuite, nous irons manger, puis…" Elle laissa la phrase en suspens.
"… Puis? "
Elle haussa les épaules: "On verra bien!"
C'était il y a un an et demi. Kelly et moi, nous vivons ensemble depuis un an et nous avons obtenu notre diplôme ce printemps.
Kelly poursuit ses études de médecine vétérinaire et j'ai un travail dans leur département des ressources informatiques.
Nous prévoyons de nous marier l'été prochain. Je n'ai jamais été aussi heureux.
Max est restée quelque part au fond de moi, dans mon esprit. Elle vient à moi dans mes rêves comme elle l'avait promis.
Une fois, je me suis réveillé en pleine nuit, je faisais l'amour à Kelly.
Je ne sais pas si c'était le fantôme de Max ou juste son souvenir, mais franchement, je m'en moque.
Tout ce que je sais, c'est que je lui dois beaucoup.
Maxine, je t'aime, tu me manques ...

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